Tijuana City Blues de Gabriel Trujillo Munoz (Les Allusifs)

Pour mes lectures, j’aime bien alterner les gros romans avec des livres plus petits. C’est pourquoi je lis la collection Suite Noire (en dehors du fait que la couverture cartonnée me fait craquer). C’est la première raison pour laquelle j’ai acheté ce livre, la deuxième étant la couverture que je trouve très belle.

L’avocat Miguel Ángel Morgado, établi à Mexico, se voit demander par un charpentier, Alfonso Keller Padilla dit Blondie, de résoudre le mystère de la disparition de son père, Timothy Keller, à Tijuana en décembre 1951. Tim, étudiant américain et sympathisant de gauche, s’était réfugié à Mexico pour échapper à la guerre de Corée et fréquentait un milieu d’expatriés, où venaient d’arriver le romancier William S. Burroughs et sa femme. Pour Alfonso, son père s’est laissé entraîner par naïveté en acceptant de convoyer jusqu’à Tijuana, à la demande de Burroughs, un paquet destiné à une connaissance américaine, Alan Brod. À la suite d’une fusillade dans un bar de Tijuana, Tim a disparu. Bref, une livraison d’héroïne qui a mal tourné. Par amitié pour Alfonso, et par curiosité, Morgado va à Tijuana et commence à creuser : à mesure qu’il cherche, les choses se compliquent, quant à savoir qui a trahi qui.

A roman court, article court. Avec leur couverture, avec leur format, avec leur qualité de papier, le plaisir du lecteur qui aime les beaux livres est aussitôt aiguisé. Cette petite maison d’édition a mis tous les atouts de son côté au détriment du prix, qui est somme toute élevé : 12,50 euros pour 87 pages.

Mais parlons de ce roman. Je ne suis pas un connaisseur de littérature sud-américaine, donc je ne vais pas m’étendre sur des comparaisons ou des commentaires ciblés. Par contre, pour moi, cet auteur est une très bonne découverte.

Il est très difficile de faire tenir une histoire en si peu de pages, avec des personnages principaux et secondaires aussi vivants, avec des évocations de la situation du Mexique aussi bien passée (les années cinquante) que contemporaine.

Et la magie de l’ensemble se tient grâce à un style direct, puncheur, qui ne se complait pas dans des descriptions longues et sans intérêt. Tout est fait pour faire dans l’efficace, dans le concret, dans la suggestion.

J’ai particulièrement apprécié le personnage principal, un avocat débonnaire qui est à l’écoute de son prochain, un personnage immédiatement sympathique à l’allure débonnaire qui prend fait et cause pour « les petites gens ». J’ai aussi apprécié les deux anciens, l’un cul-de-jatte et l’autre bibliothécaire, dépositaires de la mémoire, de tout ce que les gens oublient. Vous l’avez compris, j’ai adoré les personnages, surtout au travers de leurs dialogues.

J’ai aussi adoré lire ce livre pour son intrigue, simple, limpide, qui se suit tranquillement. C’est le genre de livre qu’on lit d’une traite, parce qu’il est court et qu’om est impatient d’en découdre. A la fin, on n’est pas surpris, juste un peu déçu parce qu’on aurait bien aimé que cela se termine bien, mais finalement, on s’aperçoit que l’on a un peu trop rêvé, que le monde est comme ça, et on se dit que cela ne pouvait pas se terminer autrement. Un très petit roman finalement.

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2 réflexions sur « Tijuana City Blues de Gabriel Trujillo Munoz (Les Allusifs) »

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