Les visages de Jesse Kellerman (Sonatine)

Alors, mais que vaut LE bouquin dont tout le monde parle en ce moment ? Il est partout, dans toutes les vitrines, et il faut dire que la couverture est esthétiquement superbe. Donc voilà ce que j’en pense.

Ethan Muller est galériste, et cela lui permet de vivre aisément. Un matin, Tony Wexler, le meilleur ami de son père, l’appelle sur son portable. Il lui demande de venir voir une oeuvre hors du commun, des dessins sur feuilles A4, dans un appartement situé dans un ensemble immobilier construit par son père. Arrivé là-bas, il découvre des dessins, tous numérottés, qui mis ensemble forment la plus incroyable des fresques. L’artiste, Victor Cracke, a disparu sans laisser de traces et le voisinage est incapable de décrire ce personnage si discret et retiré. Ethan tombe amoureux de cette oeuvre et décide de l’exposer et de la vendre par morceaux les quelques 135 000 dessins, qui représentent plus de 8 000 m². Le succès est au rendez-vous, jusqu’à ce qu’un ancien flic à la retraite, Lee McGrath lui dise que la partie centrale de l’oeuvre représente cinq visages d’enfants violés et tués vers la fin des années soixante. Le bruit finit par se répoandre et Ethan reçoit une lettre de format A4 où est écrit ARRETE sur toute la feuille. Il ne fait aucun doute que cela vient de Victor Cracke et Ethan décide de retrouver Victor avec l’aide de McGrath et sa fille Samantha qui est procureur.

Pour être complètement honnête, je n’étais pas très emballé par la lecture de ce roman. Il a fallu le conseil d’Aurore (link) et ceux de Samira, une amie pour que je me décide. La première raison est : Je n’aime pas trop les fils de fils de fils de … Or Jesse Kellerman est le fils de Jonathan et Faye Kellerman, deux grands auteurs américains. La deuxième raison est dans les citations du style « le meilleur thriller de l’année selon le New York Times ». La troisième raison est le résumé et l’accroche de la quatrième de couverture. Sur ce coup-là, ils en ont fait un peu trop. A les lire, on croit avoir entre les mains le chef d’œuvre du siècle.

Finalement, ce roman est ce que l’on appellerait un best seller thriller grand public. Si le sujet ne casse pas des briques, la façon que Kellerman a de mener son intrigue fait que cela se lit vite et avec intérêt. On a rapidement envie de savoir le dénouement et au final, j’aurais passé un bon moment.

Si l’on ajoute à cela que c’est un premier roman, je deviens plus indulgent sur les petits défauts (par moments, c’est bavard quand même), et au global, cette histoire de poursuite d’un serial killer qui est entrecoupée d’interludes sur la vie d’une famille sur plus de cent ans se révèle tout de même assez impressionnant. Kellerman a un talent pour relancer l’intérêt par des événements qui sont savamment placés en cours du récit. Parfois, ça se voit un peu trop (toutes les 50 – 60 pages environ) , mais ça se tient bien. Et surtout, on n’a plus envie de lâcher le livre. L’ensemble n’est pas génial mais agréable.

Alors, non, ce n’est pas un chef d’œuvre, mais c’est un bon roman qui vous fera passer de bon temps. En ce qui me concerne, je l’ai lu très vite (ce qui est déjà un signe) car l’intrigue est très bien ficelée.Et oui je vous le conseille pour peu que vous soyez fan de littérature prenante sans autre prétention que de dérouler une enquête de serial killer pas sanguinolente.

6 réflexions sur « Les visages de Jesse Kellerman (Sonatine) »

  1. Bonjour Pierre,
    Comme j’ai cherché le titre de ce livre que j’ai lu il y a un bon moment et qui m’avait laissé une très forte impression. Je t’explique pourquoi. J’avais déjà commencé à lire quelques romans thrillers, polar et cie. Là, je l’achète en poche, si je me souviens bien et je l’ai lu sans plus le lâcher.
    – D’abord parce que c’est très bien écrit. J’ai pu découvrir une écriture littéraire nullement utilisée dans les romans appelés thrillers et cie. Quoique tu en saches un bien meilleur rayon que moi dans ce domaine. J’ai pour référence Ellory dans le style d’écriture et Seul le Silence.
    – Je me suis laissée embarquée dans le monde factice, superficiel des galeries d’exposition où se créent tant d’intrigues etc… bref un autre endroit où il existe bien des combines, tout cela parce que cela atteint une forme d’élitisme dénoncé je pense par l’auteur. J’ignorais qu’il était fils de. Je l’apprends en te lisant.
    – Cette plongée en sous-marin (c’est ce que j’ai ressenti) dans les méandres de cette population m’a beaucoup amusée, intéressée, comme un documentaire. (c’est ce que j’ai préféré dans le livre, ces dessous-là 🙂 )
    – Et au-dessus de cela, en prime, ce merveilleux dessin avec ces suppositions et le début de cette enquête.
    – C’est pour moi davantage une enquête psychologique et je n’en dirai pas plus pour ne pas dévoiler les tenants et les aboutissants 🙂 Effectivement au niveau polar et thriller, le sujet est approché par le biais de ce grand puzzle de dessins. J’ai bien aimé l’idée. Je l’ai trouvé originale. 🙂

    J’ai beaucoup aimé le mélange de ces genres.

    Pour le coup, j’ai acheté le deuxième livre. « Jusqu’à la folie ». Après le début de la lecture, j’ai laissé tomber. Personnellement je n’aimais pas du tout le sujet ni l’écriture. Comme quoi, deux livres différents écrit par le même auteur et hop pour le suivant (cela c’est mon avis, je n’ai pas du tout retrouver les traces d’écritures du premier livre). Tant pis 🙂
    Bonne journée Pierre
    Bises
    Mary.

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    1. Salut, j’aurais bien du mal à argumenter puisque je suis dans le même cas que toi. Adoré Les visages, pas aimé le suivant. Ceci dit, certains auteurs aiment adapter leur style à leur histoires. Cela fait un plus. A mon avis, cet auteur est à surveiller, il se peut qu’il nous donne à lire de très bons polars. mais ce n’est pas, à mon avis, un auteur prioritaire. Amitiés

      Aimé par 1 personne

      1. Pour ma part, j’ai laissé tomber. Et c’est très curieux, ce livre les visages m’a laissé une véritable empreinte de lecture, comme j’ai eu avec « Seul le silence ». Un des livres de Karine Kiebel « Jusqu’à ce que la mort nous unisse », « Le Diable sur les épaules » de Carayon. Son premier. Amitiés.

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