Paris la nuit de Jérémie Guez (La Tengo Editions)

Après un article aussi élogieux que celui publié chez mon copain de Passion Polar, je ne pouvais qu’être tenté de lire ce roman écrit par un très jeune et prometteur auteur français. Le résultat est impressionnant.

Abraham est un jeune homme, qui vit dans le quartier de la Goutte d’or. Sa mère est morte quand il avait l’age de cinq ans, en tentant de mettre une fille au monde. Son père vit sa vie de travailleur, et laisse son fils faire la sienne. Justement, Abraham ne fait pas grand chose de sa vie. Il deale un peu de drogue auprès des étudiants, afin d’avoir un peu d’argent et de se payer sa propre consommation de drogue.

Abraham est donc un jeune homme qui vit la nuit et dort le jour. Il a sa petite bande de copains, dont Goran qui est son ami d’enfance. Et il passe ses nuits chez Julia, une jeune étudiante de la Sorbonne. Il sait que ces « fils à papa » ne cherchent que ça : dépenser l’argent de leur parents en dope pour se sentir mauvais garçon. Julia lui permet aussi d’avoir une clientèle sélectionnée et sans risques.

Alors qu’il est de sortie dans un bar avec Nathan, un de ses potes, il découvre une salle de jeu clandestine où de gros pontes jouent de grosses sommes d’argent. La tentation est là ; Abraham va convaincre Karim, Trésor, Nathan et Goran de faire le gros coup. Ils vont donc passer dans le camp du grand banditisme, en se frottant à des truands qui n’ont pas de scrupules. Et leur vie va devenir un enfer.

Ce roman a été écrit par un jeune homme de 23 ans. Et quand on dit ça, le résultat n’en est que plus impressionnant. La qualité littéraire est évidente, et malgré le fait que ce roman soit court, on a l’impression que tout est dit et bien dit. De l’équilibre entre la narration et les dialogues, des événements de l’intrigue à la psychologie du personnage principal, il est bien difficile de trouver des défauts à ce roman. La principale qualité de ce roman est la narration, et cette faculté de faire ressentir le monde de la nuit au travers de la vision d’un jeune homme, et cela sonne bigrement vrai, tant c’est écrit de façon synthétique et simple.

Car c’est une histoire simple que Jérémie Guez nous raconte, celle d’une chute inéluctable d’un jeune homme qui veut se croire un grand, d’un enfant qui est face au monde des adultes, d’un garçon qui ne peut résister à la tentation de l’argent. C’est l’histoire de la grenouille qui voulait se faire plus grosse que le bœuf, version noire. Avec en toile de fond, une ville de Paris et sa vie de quartier nocturne, décrite de façon claire et concise, on s’y croirait.

Quel plaisir de lire ce roman, ou plutôt devrais-je dire avaler ce roman. Et quand on sait que ce n’est que le premier tome d’une trilogie parisienne, on en redemande. S’il continue comme cela, il se pourrait bien que Jérémie devienne un très grand du roman noir français. Et vu le niveau élevé de ce premier volume, il est clair que je vais être à la fois attentif, fidèle et exigent pour le deuxième roman. Ne ratez pas ce roman sous peine de passer à coté d’un auteur qui pourrait bien devenir très bientôt incontournable. J’attends la confirmation avec impatience.

8 réflexions sur « Paris la nuit de Jérémie Guez (La Tengo Editions) »

      1. Oui, j’ai « balancé dans les cordes » et « le dernier tigre » dans ma pile haute comme l’Empire States Building… Mais je parlais d’un autre, « du vide plein les yeux » (merci Wiki pour mes trous de mémoire).

        Encore à cause de toi, « du vide » 😀

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