On ne présente plus Le poulpe, ni le principe de tous les romans qui racontent ses enquêtes. Vous prenez un personnage, vous ajoutez quelques rêgles indérogeables, et vous demandez à un auteur d’inventer une aventure. Depuis le poulpe, nous avons eu droit à quelques personnages, tels Mona Cabriole ou même Pierre de Gondol créé par Jean Bernard Pouy lui-même.
Un nouveau personnage vient de voir le jour. Son nom, Luc Mandoline. Son métier, Thanatopracteur. Sa description, on la trouve sur le site des éditions Mosesu :
Longtemps, il a voulu être médecin légiste. Durant sa scolarité, il dévore les manuels, romans et biographies sur le sujet, mais son caractère bien trempé et son refus viscéral de l’autorité lui valent l’exclusion de plusieurs établissements scolaires. Il s’engage alors dans la Légion étrangère pendant huit années.Huit années aussi sans voir Élisa, sa confidente, son amour platonique, huit années sans se voir mais pas une semaine sans s’écrire, tout comme avec il n’a jamais rompu le contact avec Alexandre et Max, ses potes de toujours.C’est en se liant d’amitié avec un autre camarade légionnaire, Sullivan, qu’il découvre la thanatopraxie. Sullivan a prévu de se reconvertir dans le milieu du funéraire à sa sortie de la légion. Luc s’engage dans la même voie que son ami.S’il est une chose qu’il a retenue, c’est que ses collègues ont beaucoup de mal à prendre des vacances, car trouver un remplaçant n’est pas chose aisée. Or lui est totalement polyvalent dans le funéraire, il a tout fait, même conducteur de four… Il décide donc de remplacer les copains.Il bosse quand il veut, et comme dans le bon vieux temps, il voit du pays.Les aventures d’un héros pas comme les autres. Luc Mandoline n’est pas flic, journaliste, docteur, pompier, ou bien même détective, non. Mandoline est thanatopracteur, il s’occupe de la dépouille mortelle de ses contemporains. Leur ultime toilette, c’est lui.Seulement, quand la mort lui paraît trop suspecte, la famille trop bizarre, c’est plus fort que lui, il faut qu’il fouine, qu’il enquête à sa façon. Au risque de faire remonter la vérité la plus sordide.Voici donc les deux premières enquêtes :
Harpicide de Michel Vigneron :
4ème de couverture :
Un polar « aventurier » dont l’action se déroule Guyane.
Un légionnaire s’est fait Tuer lors d’une mission Harpie. Le chef de corps du 3ème REI fait appel à Luc, ancien de ce régiment, afin de s’occuper du défunt, et surtout de faire la lumière sur cette affaire. Et pour cela Luc à carte blanche, ce qui n’est pas pour lui déplaire.
Nous voici plongé dans l’univers de l’orpaillage clandestin, de sa violence, des garimpeiros et de la prostitution. Un roman sans concession, violent et réaliste.
Michel Vigneron à mis toute la verve qui le caractérise dans l’écriture de cet opus de l’Embaumeur.
« Dans la forêt amazonienne, personne ne vous entend hurler »
Mon avis :
Pour une première enquête, c’est un cap vers l’aventure, direction la Guyane, mais pas celle des touristes, plutôt la version jungle. Luc et Sullivan affublés de la belle Elisa se retrouvent dans le milieu des légionnaires, des orpailleurs et truands de tout poil. Si vous cherchez un polar tranquille peinard (j’aime bien cette expression !), passez votre chemin. Entre scènes de tortures, bagarres violentes et humour noir cynique (typiquement masculin dirait ma femme), c’est un polar d’homme pour les hommes. Et même si l’intrigue est un peu trop linéaire, le style s’avère percutant et l’ambiance glauque, crade et étouffante pour dévoiler le royaume des orpailleurs clandestins.
Ainsi fût-il de Hervé Sard :
4ème de couverture :
« Quand Luc est appelé auprès d’un châtelain milliardaire, il s’attend à une mission ordinaire. Il va vite s’apercevoir qu’à la Pilonerie on meurt un peu trop souvent et d’étrange manière.
Le petit-fils du maître des lieux a été retrouvé écartelé par quatre chevaux, une pancarte portant l’inscription « RAVAILLAC » glissée autour du cou.
Mort naturelle selon le médecin de famille… »
Une enquête où l’embaumeur exprime tout son art, entouré de personnages tous plus extravagants les uns que les autres.
Un polar à l’intrigue bien ficelée, une galerie de portraits haute en couleurs, où le cynisme et la bêtise de chacun sont exacerbés dans les moindres détails.
« Au grand prix des macchabées, on parie que vous allez gagner ? »
Mon avis :
Changement d’auteur, changement de décor et changement de style. On entre ici dans une narration fort maitrisée, avec une plume légère et une dérision constante. Si on ne retrouve pas la force des scènes et la violence de la jungle, le plaisir de la lecture est décuplé par des dialogues formidables et des sourires constants par toutes sortes de petites remarques acerbes. Ecrit à la première personne, on découvre un Mandoline dont l’humour plein de dérision lui permet de faire face aux situations difficiles imposées par son métier, et un homme écartelé en est une. Hervé Sard montre encore tout son talent dans une histoire au contexte imposé, et il ne perd rien de son art à nous peindre des personnages vivants et humains … Un roman au décalage sympathique qui m’aura beaucoup fait rire, et un deuxième épisode des enquêtes de Luc Mandoline qui hausse le ton. A noter le bel hommage signé Pascal Dessaint en préface ainsi que la superbe dédicace au grand Max Obione.
5 réflexions sur « Luc Mandoline épisodes 1 et 2 (Atelier Mosésu) »