Le double portrait de George Pelecanos (Calmann-Levy)

Le dernier Pelecanos en date, Le double portrait, remet en selle ce personnage bien étrange et particulier que nous avions eu l’occasion de rencontrer dans Une balade dans la nuit. C’est une nouvelle occasion de se rendre compte, au travers de plusieurs intrigues emmêlées comment Pelecanos joue avec les codes, tout en détaillant la psychologie de Spero Lucas, son nouveau personnage récurrent.

Spero Lucas, d’origine grecque, est un vétéran de la guerre d’Irak. Mais il a trouvé le moyen de vivre de ses qualités qui sont de s’adapter à son environnement et de savoir s’entourer d’amis, sans pour autant oublier la famille. L’un de ses travaux est de faire l’enquêteur pour un avocat pénaliste qui, dès le début du roman, lui demande de faire le jour dans l’affaire Calvin Bates. Ce dernier est en effet accusé d’avoir assassiné sa maitresse. Alors que cela devrait être un crime passionnel, la voiture est retrouvée incendiée et on ne trouve aucune douille sur les lieux du crime.

Sa deuxième activité est de retrouver des objets précieux. Il demande en retour 40% de la valeur du bien. Alors qu’il va manger dans un restaurant de luxe, la serveuse lui parle d’une amie à elle, Grace Kinkaid. A la suite d’une aventure amoureuse malheureuse, on lui a dérobé un tableau d’une grande valeur sentimentale et vénale. Spero accepte l’affaire.

Tout cela ne serait ue du classique si, lors d’une soirée dans un bar, Spero ne tombait pas sur une femme splendide. Il lui offre un verre, elle lui laisse son numéro de téléphone. Elle s’appelle Amanda. Ils vont se retrouver, faire l’amour et Spero va tomber amoureux. Ce qui, pour un homme qui veut tout contrôler, va lui occasionner quelques déboires.

Si Une balade dans la nuit était un roman simple, se contentant de présenter Spero et ses qualités, celui-ci est plus complexe dans ses intrigues et va détailler la psychologie de ce personnage hors du commun. C’est un personnage complexe, marqué par la guerre et les meurtres qu’il y a commis. C’est un spécialiste de la débrouille, mais pas un MacGiver bis.

C’est un homme qui ne croit en rien, sauf en lui-même et en ses amis, sur lesquels il peut compter. Il montre une certaine assurance mais cherche à avoir le contrôle de sa vie. Alors, quand il tombe amoureux, il perd ses moyens et change de profil. Alors qu’il est plutôt solitaire de nature, il agit plutôt par instinct. En fait, Spero me fait penser à un animal, à un félin qui est libre de ses mouvements mais pour autant qui sait où chercher sa nourriture ou ses envies du moment.

Les intrigues se révèlent une fois de plus simples. Nous savons assez rapidement ce qui s’est passé dans le cas Calvin Bates, et nous avons rapidement affaire à un groupe ultra violent pour le vol de Grace Kinkaid. Mais, on sent poindre, dans le propos, la violence de la société américaine, et Spero se retrouve confronté à la même violence que ce qu’il a connu pendant la guerre.

Si pour autant, Pelecanos ne dénonce rien, il se veut surtout témoin de sa ville, Washington, et nous livre là un bon polar, avec ce style inimitable fait de petites descriptions qui vous immergent immédiatement dans un décor. Et tout le roman nous emmène vers un final, qui comme il se doit est explosif, très visuel et très violent. De l’adrénaline en poudre ! Alors, Lucas Spero, je t’attends pour ta prochaine affaire. Tes aventures sont un vrai plaisir de lecture.

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