Voici une belle découverte que je dois à l’insistance d’un lecteur assidu du blog, Norbert, confirmé dans mes choix par Claude, Jean Marc ou bien Yan. Bref, voilà beaucoup de raisons pour se pencher sur le cas Adrian McKinty.
1981, quartier de Carrickfergus, près de Belfast. Bobby Sands vient de mourir après une soixantaine de jours de grève de la fin. Le pays est au bord de l’explosion, la guerre civile est sur le point de se déclencher. Sean Duffy débarque au RUC, la police d’Irlande du Nord. Et il n’est pas facile de se faire accepter quand on est le seul catholique au milieu de collègues protestants chargés de gérer les attentats imputés aux catholiques.
On retrouve le corps d’un homme assassiné dans une voiture, la main sectionnée. A ses pieds, on retrouve une main. Vraisemblablement, le corps a été abandonné là pour qu’il soit retrouvé. Le médecin légiste indique rapidement que la main retrouvée n’appartient pas au corps, donc il faut s’attendre à l’apparition d’un autre corps. Ce qui arrive évidemment quelques jours plus tard, quand on découvre le meurtre d’un homosexuel notoire.
Quand l’assassin prend contact avec les media, revendiquant ses crimes homophobes, Sean Duffy, aidé par deux policiers se retrouve avec une enquête qui ne passionne pas les foules mais qui pourrait bien faire beaucoup de bruit. D’autant plus que ses relations avec la médecin légiste vont compliquer ses affaires …
Voilà un polar impeccable, et j’aurais tendance à dire, comme savent si bien les faire les auteurs irlandais. Et d’ailleurs, je commence par rendre hommage à la traductrice Florence Vuarnesson qui a si bien su rendre le style direct et l’humour omniprésent, froid et cynique à souhait, qui semble être une marque de fabrique typique des auteurs de ce pays. Alors que le contexte est foncièrement dramatique, les dialogues sont toujours là pour nous arracher un sourire, un éclat de rire, ce qui montre bien la prise de recul des personnages.
Car le contexte est effectivement difficile, et c’est la grande qualité de ce roman. La guerre civile éclate, suite à la mort de Bobby Sands, et les attentats aussi bien que les agressions envers les forces de police pleuvent. Adrian McKinty ne s’attarde pas lourdement sur cela, mais parsème tout au long de son roman de petites remarques, des descriptions qui rendent le climat à la fois oppressant et bigrement réaliste. Il n’y a qu’à se rendre compte qu’à chaque fois qu’un flic prend une voiture de service, sa hantise est, quand il tourne la clé s’il n’y a pas un mécanisme caché qui va déclencher une bombe. Ou bien, ces agressions ou ces jets de pierre quand la police débarque dans un quartier catholique. Ou encore, ces extraits d’informations radiophoniques parlant d’incidents violents et mortels.
Au-delà de ça, l’enquête est extrêmement rigoureuse, comme savent si bien le faire nos amis britanniques, avec plusieurs pistes, et forcément un contexte politique important mais je n’en dirai pas plus pour ne pas dévoiler l’intrigue. C’est aussi et surtout l’occasion de faire la connaissance avec un nouveau personnage que l’on aura plaisir à retrouver, puisque Une terre si froide est le premier tome d’une trilogie. Et après avoir refermé ce roman, réellement prenant, on ne peut qu’être ravi de savoir à l’avance que l’on retrouvera Sean Duffy.
Je l’ai et la « suite » aussi, mais je te remercie de ne pas faire de commentaires… 😀
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J’ai aussi la suite … le seul commentaire que je ferai, c’est de surveiller en 2015 la sortie du dernier tome de la trilogie … chez Stock toujours
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Rhôôô, l’avantage, c’est que je pourrai me taper la trilogie sans temps mort ! 😆
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😀
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Hé, je cherche les avantages 😉
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