Le 7ème péché de Olivier Kourilsky (Éditions Glyphe)

Sept comme le nombre de romans policiers écrits par le professeur K, alias Olivier Kourilsky. Sept comme l’annonce le titre : Le 7ème péché. D’ailleurs, l’auteur l’annonce en préambule de son roman, le titre se veut plus un rappel du nombre de romans sortis qu’une mention des péchés.

Le personnage principal se nomme Christian Arribeau, et est un spécialiste des maladies rénales. Dévoré par une ambition sans bornes, il a choisi cette spécialité en étant sur qu’il aurait bien peu de concurrence. En fait, la seule chose qui le passionne est de monter en grade. Alors qu’il est professeur, il vise désormais un haut poste à la faculté, dont le doyen n’est autre que le père de sa femme Céline.

Il vient d’ailleurs de passer le grand oral, ce qui devrait lui assurer la gloire suprême, tant cela s’est bien passé. Emporté par une euphorie légitime, il envisage de passer chez sa meilleure amie et ancienne amante Delphine Valleur. Celle-ci a connu un malheureux accident et s’est retrouvé en fauteuil roulant ; malgré cela ils ont gardé d’excellents contacts.

Après quelques verres de champagne, il rentre enfin chez lui. Il pleut à verse, on n’y voit pas à 1à mètres. Dans une rue non loin de là, un homme traverse devant ses roues. Christian ne peut pas l’éviter et l’écrase. Après avoir écarté le corps dans le caniveau, il reprend sa route, conscient des risques qu’il prend, quand il a un deuxième accident au rond point suivant : sa voiture vient d’être heurtée par des cambrioleurs poursuivis par la police. Cet accident arrive au bon moment pour lui pour justifier des traces sur sa voiture … jusqu’à ce qu’une photo le montrant en train de bouger le corps ne lui arrive par la poste.

Ce roman est bigrement prenant. Et si on n’arrive pas à le lâcher, c’est bien parce que la psychologie des personnages est impeccable. De Arribeau, on retiendra surtout que c’est un personnage ignoble, d’abord facile, adoré surtout par les gens qui ne le connaissent pas. Car dès qu’on le fréquente un peu, sa vraie nature fait surface. C’est en fait un personnage bouffé par l’ambition, qui tuerait père et mère pour grimper dans la hiérarchie, et d’une attitude hautaine et dédaigneuse à souhait. Sa seule faiblesse est l’amour qu’il porte à Delphine … et encore, car je me demande s’il ne lui porte pas cet amour parce qu’elle est la seule à connaitre la seule erreur qu’il a commise dans sa vie professionnelle.

Vous allez me dire qu’un personnage ne suffit pas à tenir un roman. Non, évidemment, mais il est tellement vrai qu’il joue pour beaucoup dans l’intérêt de la lecture. Ensuite vient le style de l’auteur que je qualifierai de simple, mais surtout de bigrement efficace. Olivier Kourilsky a une façon de dessiner des scènes qui font qu’elles s’impriment immédiatement derrière nos rétines, alors qu’il se passe de grandes descriptions. Il y a aussi ces rebondissements dans l’intrigue, qui la rendent à la fois passionnante et pleine de suspense, relançant sans cesse l’intérêt de la lecture.

La seule chose sur laquelle je me pose des questions, est l’alternance entre la première personne du singulier pour Arribeau et la troisième personne du singulier pour l’enquête faite par les policiers. Ce changement de narration me fait me demander pourquoi l’auteur a choisi de faire parler Arribeau, alors que cela aurait pu passer autrement. Vous avouerez que c’est un bien petit reproche, surtout que c’est un roman policier qui sous ses atours classiques d’enquête, s’avère être une bien belle surprise … jusqu’à la dernière page. En tout cas, pour ma part, je l’ai lu en une journée, tant j’ai trouvé ça entrainant, et la couverture est aussi belle que l’intrigue est passionnante.

2 réflexions sur « Le 7ème péché de Olivier Kourilsky (Éditions Glyphe) »

  1. merci beaucoup Pierre, pour cette chronique très sympathique !
    je suis désolé que l’alternance 1ère-3ème personne t’ait troublé voire déplu car elle était tout a fait voulue . pour moi, elle donne un certain relief à la narration . je l’avais déjà utilisée dans homicide par précaution et beaucoup, appréciée dans un des polars de Patrick Bauwen . accessoirement, cela m’amusait de faire parler à la première personne un personnage qui est j’espère aux antipodes de ce que je suis dans mon métier de néphrologue !!
    du coup tu me fais hésiter car j’avais bien envie de faire parler cette fois un gangster à la première personne dans le 8 ème …!!
    merci encore et bonnes fêtes
    amitiés
    olivier

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    1. Salut Olivier, c’est moi qui te remercie pour avoir éclairé ma curiosité. Si je fais mention de l’usage des 1ère-3ème personne, c’est parce que je n’aime pas trop. Mais j’ai adoré cette intrigue si simple en apparence mais surprenante au final. Et puis, ce Arribeau, je ne risque pas de l' »oublier. D’ailleurs, je trouve que tu as été gentil avec lui ! Encore une fois merci pour cette découverte et rendez vous au prochain ! Amitiés

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