Pour la rubrique Oldies de ce mois-ci, je voulais rendre hommage à la collection Policiers de Points qui fête cette année ses 35 ans. Par conséquent, mon choix s’est porté sur un des titres réédités récemment. Comme j’avais adoré Natural Enemies, j’ai forcément choisi un deuxième titre de Julius Horwitz.
L’auteur :
Né en 1920, mort en 1986, Julius Horwitz est un auteur américain. Il a écrit neuf livres, dont deux sont parus en France, au Seuil : Journal d’une fille de Harlem (donc réédité par Points) et L’Ennemi naturel (édité par les éditions La Baleine et Folio). Ce dernier a même fait l’objet, aux États-Unis, d’une adaptation au cinéma en 1979, réalisée par Jeff Kanew (Revenge of the Nerds 1984, Tough Guys 1986).
Quatrièmes de couverture :
Mieux qu’un essai, ce Journal révèle l’ordinaire de la vie (misère, racisme, drogue, prostitution, criminalité) dans les ghettos noirs américains. Le rapprochement avec le Journal d’Anne Frank ne manquera pas d’être fait : pourtant, A. N., jeune Noire de quinze ans qui écrit ces pages, est un personnage fictif. Julius Horwitz, qui a passé quinze ans dans les services de l’Assistance américaine, l’a imaginée pour prêter sa voix aux centaines d’enfants de Harlem, Watts, Chicago, Washington, qu’il a interviewés et dont les déchirants récits ont servi à composer celui-ci. (Seuil)
N., 15 ans, a des raisons d’en vouloir à l’existence. Elle vit dans une chambre insalubre de Harlem. Sa mère tire ses ressources de l’aide sociale. Comme la plupart des enfants du quartier, elle ne connaît pas son père. Son frère se drogue, sa sœur aussi. Autour d’elle, tout semble voué au désastre. Mais du matin au soir, de l’école à la bibliothèque, une seule idée l’anime : sortir de cet enfer. (Points)
Mon avis :
Ce roman se veut un journal d’une jeune fille qui, à partir de 14 ans, a décidé de tenir son journal. De ce fait, on assiste à la vie de tous les jours des pauvres gens habitant à Harlem. Il faut aussi savoir que le style est assez simple, l’auteur n’hésitant pas à utiliser des expressions presque naïves pour mieux nous immerger dans la psychologie de cette jeune fille, et je peux vous dire qu’avec un sujet a priori difficile, Julius Horwitz en fait un roman passionnant.
L’auteur va entrer dans tous les détails, nous décrivant tous les déagréments liés à un immeuble vétuste mais dont les institutions utilisent car ils n’ont d’autres solutions, ou ne veulent en trouver pour loger ces pauvres. Des cafards qui courent dans la cuisine, des rats qui attaquent la nuit, des toilettes du palier qui sont bouchées, des poubelles qui trainent dans les couloirs, rien ne nous est épargné.
Mais ce qui marque dans ce roman, c’est les personnages qui entourent A .N. La mère tout d’abord, ne s’avoue pas vaincue mais elle tient à son appartement plutôt que de mettre ses enfants à la rue. Les frères et sœurs de A.N suivent tous leur destin, de la drogue à la prostitution. Les enquêteurs de l’Assistance viennent sans cesse contrôler la présence des enfants et la tenue du ménage. L’éducation aussi a lâché prise, a abandonné sa mission parce que c’est trop difficile d’élever ces jeunes noirs.
Le constat est sans appel : Quand on nait pauvre, on reste pauvre. Voire, et c’est bien là le message du livre, la société fait tout pour vous enfoncer dans votre misère. Et le portrait de cette jeune fille est d’autant plus touchant qu’elle fera tout pour s’en sortir. Dès lors, cela ressemble à Don quichotte qui se bat contre les moulins à vent. On ressort marqué par cette lecture car elle a un accent vrai, et en cela, elle est une œuvre à classer à coté de certains auteurs contemporains tels que Larry Fondation qui dénoncent les travers de la société américaine pour l’améliorer.
N’oubliez pas de lire l’avis de l’ami Claude ici
Salut Pierre
J’ai placé ton article en « lien », sous ma propre chronique. Je crains que ce roman ait encore des leçons à nous donner aujourd’hui. Amitiés.
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Tout à fait Claude. Beaucoup de thèmes sont d’actualité encore aujourd’hui, et je ne donne que quelques exemples ! Surtout, ce qui m’a plu, c’est l’immersion totale que l’on ressent à la lecture. Amitiés
NB : j’ajoute ton lien aussi que j’ai oublié !
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Bon, je sens que je vais devoir investir dans un nouveau carnet de notes 😆
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Hé hé , excellente celle là !
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😉
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