Les temps sauvages de Ian Manook (Albin Michel)

Après le gigantesque succès de Yeruldelgger, le premier tome de cette série, que je n’ai pas lu parce que je n’ai pas trouvé le temps, je passe directement au deuxième, qui s’appelle Les temps sauvages. Avec un certain clin d’œil, l’auteur aurait pu appeler son roman Les temps modernes.

Le roman commence en Mongolie. Là-bas, les hivers sont de plus en plus longs, les étés de plus en plus courts, signe des temps. Les terres n’ont plus le temps de se réchauffer, de plus en plus de gens meurent de froid. Le roman débute sur une scène de crime insolite : l’inspecteur Oyun découvre le cadavre d’un cavalier écrasé sous un yack. Afin de sortir les corps, ils vont installer une yourte et chauffer les environs.

Ailleurs, Yeruldelgger est appelé par un professeur, spécialiste des oiseaux. Lors de ses recherches, il a trouvé un bout d’os humain, dans le nid de gypaètes. La curiosité étant un vilain défaut, il découvre alors au bout de ses jumelles le corps d’un homme suspendu dans une crevasse. Quand Yeruldelgger se fait arrêter pour le meurtre de Colette, une de ses anciennes indics et prostituée, il décide de se lancer dans cette enquête personnelle et laisse les deux autres cadavres à son équipe.

Une video d’un hôtel incrimine Yeruldelgger mais il semble bien que cela ne soit qu’un coup monté. Dans tous les cas, on s’est donné bien du mal pour éliminer le commissaire. En plus de tous ces événements, Yerulgelgger découvre que Gantulga, un jeune garçon qu’il a envoyé chez les moines Shaolin a disparu. Ces affaires vont emmener nos enquêteurs aux quatre coins du monde.

Pour commencer mon avis, je dois dire que je n’ai pas lu le premier roman de Ian Manook, et que c’est bien dommage. Car, à cause de cela, j’ai eu bien du mal à entrer dans l’histoire. Car l’auteur ne cherche pas à expliquer le passé de ses personnages et je dois dire que j’ai un peu « ramé » pour m’attacher à eux et comprendre ce qui les motive. Ajouté à cela que les chapitres s’enchainent avec un rythme infernal, cela donne un roman où il faut s’accrocher. Donc, je vous donne un conseil en or : lisez le premier volume des enquêtes de Yerulgelgger afin de mieux apprécier celui-ci.

Je me suis accroché … et je dois dire que c’est un roman d’action remarquablement écrit que Ian Mannok nous livre. Passé les 100 pages, j’ai digéré ce début difficile (pour moi), et bien apprécié ces aventures de notre super héros mongole. Mais ce roman n’est pas que cela et Ian Manook creuse certains thèmes qui lui sont chers. Le dérèglement climatique fait partie de ceux là, quand il nous montre que les hivers sont de plus en plus longs et les températures en chute libre. Et puis, il nous montre la situation géopolitique de la Mongolie, coincée entre les deux géants que sont la Chine et la Russie, un peu comme Sebastian Rotella avec Triple Crossing. Enfin, il dénonce les trafics dans ce qu’ils peuvent avoir de plus odieux, et cela va nous permettre de voyager à travers le monde.

Quant aux personnages, c’est toujours un plaisir de se retrouver avec des personnages exotiques. L’auteur, d’ailleurs, nous détaille bien la vie privée des Mongoles ce qui aide au dépaysement. J’ai aussi trouvé dans Yeruldelgger un peu de Harry Hole, avec cette même habitude de se faire tabasser, prendre des coups sur la tête ou bien une balle dans le pied. Et les autres personnages sont du même acabit, de vrais héros capables de se sortir de situations inextricables, avec quelques cicatrices. Le trait est parfois un peu gros, mais cela participe à la légende des romans d’action.

Bref, avec son style très agréable, ses chapitres courts, son action sans temps morts, ce roman est indéniablement un roman fort bien fait qui va répondre aux attentes des fans du premier tome. Par contre, je ne peux que vous répéter ce conseil : lisez le premier tome, sinon vous risquez de rester sur le bord du chemin et d’arrêter votre lecture au bout de 100 pages, ce qui a bien failli m’arriver.

 Je tiens à remercier Babelio et Albin Michel pour cette lecture en partenariat.

17 réflexions sur « Les temps sauvages de Ian Manook (Albin Michel) »

  1. Ben moi, j’ai un avantage sur toi Pierre. j’ai lu le premier, et je sens que je vais kiffer grave (comme disent les d’jeuns) dans le second. c’est prévu dans les lectures des semaines à venir.
    En tout cas, ton billet renforce mon impatience. 😉

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  2. J’ai lu le premier…
    Et j’ai un peu de mal à comprendre l’engouement général !
    Du coup pas lu le deuxième.
    Pour le premier,bien sûr, il y a de l’action (bcp), des chapitres courts mais mais…. J’ai trouvé l’action cousue de fil blanc, les personnages caricaturaux (le flic avec vie en dérive, le petit gamin qu vit comme il peut dans les bas fonds d’Oulan Bator, le vilain mafieux… )
    Pour moi, la seule astuce, c’est d’avoir situé l’histoire en Mongolie, et du coup, de nous faire découvrir le revers de la pièce de ce pays de carte postale.
    Au delà de ça : bof bof bof. Même si l’auteur est qqun d’adorable (croisé sur un salon).

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    1. N’ayant pas lu le premier, j’ai été perdu dans le début du deuxième. Sinon, j’ai trouvé ça bien fait et le succès montre que Ian Manook a écrit un roman que les gens attendaient. S’il écrit un roman sans son personnage, je retenterai bien une lecture. Si c’est le même personnage, je passerai mon tour. Amitiés

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