C’est grâce à mes deux amis Jean le Belge et Vincent Gracia que je dois cette lecture fantastique, et il est donc tout à fait normal que je leur dédie ce billet. Et, comme moi, vous ne connaissez pas ce petit roman, il faut absolument que vous couriez chez votre libraire acheter ce roman décidément pas comme les autres.
L’auteur :
Kenneth Cook (1929-1987) est un journaliste, réalisateur, scénariste et écrivain australien. Né à Lakemba (en), en Nouvelle-Galles du Sud en Australie, il étudia à Fort Street High School. Il a fondé un nouveau parti politique ainsi que la première ferme de papillons en Australie. Il est mort d’une crise cardiaque en 1987.
Son roman, Wake in Fright, a été adapté en 1971 au cinéma par Ted Kotcheff sous le titre Réveil dans la terreur.
(Source Wikipedia)
Le sujet :
L’hôtel-bar-discothèque Calpe, isolé au bord de la plage, est un véritable assommoir moderne. Mick et Jenny, les gérants, occupés à servir le plus de verres d’alcool possible, veulent absolument éviter les ennuis en se déchargeant de toute responsabilité.
Mais avec la présence d’une paire d’équarrisseurs assoiffés – comme tous les week-ends – de prostituées et leurs souteneurs, et d’une foule de jeunes au cerveau embrumé par l’alcool et les hormones, le cocktail a tout pour devenir explosif.
Les pulsions brutales des uns, les frustrations des autres vont se combiner et aboutir à ce qui est peu à peu mis en perspective, en parallèle au récit des événements, par de courts extraits du procès à suivre: viol, bagarres, puis issue fatale pour l’un des protagonistes. Le sort des acteurs de ce huis clos est à tel point lié, le drame agissant par ricochets, qu’on aura en fin de compte bien du mal à déterminer qui est vraiment victime, et qui est coupable.
Mon avis :
La forme aussi bien que le fond a une importance dans ce roman. Il s’agit, en alternance, de suivre des personnages, entrecoupés de passages d’un procès, les réquisitoires du procureur général, de l’avocat de la défense et du juge. Mais on ne saura pas ce qui s’est réellement passé, sauf à la dernière ligne.
On y trouve donc Mick et Jenny qui tiennent un gigantesque hotel, et qui accueillent le week-end des jeunes gens qui se saoulent pour oublier leur quotidien de la semaine. Ils n’ont pas d’enfants et accordent plus d’importance à leur chat Mol qu’aux humains. John Verdon travaille aux abattoirs et est doué pour tuer les bœufs d’un coup de marteau bien placé. Autour d’eux s’agitent des personnages entre prostituées et macs, jeunes mineures et travailleurs pour un roman décidément pas comme les autres.
Car on a droit à une belle galerie de déjantés, ne cherchant que l’oubli, oubliant qu’ils ont une once d’humanité. On se retrouve surtout dans un huis-clos qui rappelle les pires scènes de débauche des Romains, comme quoi le monde a bien peu changé. C’est enfin un roman où l’auteur s’en donne à cœur joie pour critiquer la société et même si le roman a été écrit en 1964, il est d’une modernité confondante. Hésitant entre la comédie de situation, la violence pure et l’exercice de style, le roman réussit l’exploit de nous tenir en haleine jusqu’au bout, tout en nous forçant à nous poser des questions sur la justice et l’interprétation des faits, comme sur l’absurdité de la société. C’est un roman coup de poing, une sacrée découverte à propos de laquelle je remercie mon ami Jean Le Belge pour l’envoi.
C’est un poids lourds que ce roman, malgré son format réduit… Il va à l’essentiel, sans fioritures ni exercices de style.
Amitiés.
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Une réelle surprise, Vincent. Je ne connaissais pas du tout ! Un roman qui frappe fort ! Amitiés
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salut ma biloute ! non non je ne lis pas ta chronique je suis en train de le lire !!! 😉 Après oui promis !!!
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Bonne lecture, Souris du sud
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En voyant la couverture, j’ai pensé à un autre roman et je me suis dit « hahahaha, il ne m’aura pas, je l’ai déjà » et bien non… Deux couvertures semblables et deux romans différents, faut le faire, non ?
Bon, tu m’énerves parce que j’ai envie de le noter, maintenant !!! 👿
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C’est un tout petit livre qui ne coute pas cher, voyons ! Mais bigrement surprenant. Et en plus, je te parie un livre de ton choix que tu vas adorer ! Si ça, ce n’est pas de l’engagement ! Et ce n’est pas une parole en l’air !
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Pierre, je ne suis plus là, je ne t’écoute pas, je ne te lis pas….. haaaaaaaaaaaaaaaaaa….
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Mon ami Pierre,
Je te dis un grand merci pour cette chronique. Je savais que tu allais aimer, ben oui, à force de te lire, je commence à connaître tes goûts.
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Merci à toi, mon ami, pour m’avoir ouvert les yeux sur ce roman si particulier. Entre exercice de style et dérision, c’est un drôle de petit roman qui a tout d’un grand ! Amitiés
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