Après l’extraordinaire Monsieur le commandant, voici l’avant dernier roman de Romain Slocombe en date qui nous montre une autre de ses facettes mais qui par bien des aspects s’en rapproche. Voilà un roman d’espionnage en bonne et due forme. Avis aux amateurs !
Quatrième de couverture :
En avril 1922, Ralph Exeter, journaliste antifasciste anglais envoyé par le London Daily Herald, se rend à Gênes pour « couvrir » la première grande conférence internationale organisée afin de résoudre les problèmes de l’Europe d’après-guerre. Y siégeront, pour la première fois depuis la Révolution, des délégués de l’Union soviétique. L’un d’eux, « contact » d’Exeter, le charge de démasquer la taupe qui, dans leurs rangs, cherche à déstabiliser le pouvoir bolchévique. Quand peu après, le « contact » en question — un agent du Guépéou—, est assassiné, Exeter soupçonné ne doit son salut qu’à l’intervention d’un jeune leader fasciste dont l’ascension promet d’être fulgurante : Benito Mussolini … Jeunes et jolies espionnes russes et américaines, agents doubles, machinations des puissances occidentales pour s’approprier le pétrole russe, sans compter le trafic des bijoux du tsar, animent ce roman exotique et coloré sur fond sombre (les Chemises noires préparent leur marche sur Rome).
Entre roman atmosphérique et thriller historico-politique, Première station avant l’abattoir mêle avec habileté la réalité (situations et personnages authentiques, à commencer par Hemingway rebaptisé, ou Exeter qui est en réalité le grand-père de l’auteur) et la fiction — mémoires apocryphes.
Photographe, graphiste, dessinateur, auteur de B.D., traducteur, essayiste, auteur de romans pour la jeunesse et de plusieurs romans noirs (en particulier en Série Noire), Romain Slocombe a beaucoup écrit sur les séquelles de la Deuxième Guerre mondiale, l’extrême-droite et la culture bondage au Japon. Son dernier roman paru, Monsieur le Commandant, a figuré sur la liste du prix Goncourt 2011, et lui a valu le prix du livre de la Ville de Nice 2012.
Mon avis :
Tous les amateurs de Ian Fleming vont être enchantés par ce roman. L’auteur commence par une introduction où il présente un soi-disant manuscrit datant des années 20 et relatant les aventures de Ralph Exeter, journaliste de son état. En ce temps-là, les personnes qui voyageaient le plus et qui étaient introduites auprès des grands de ce monde étaient les journalistes. Et naturellement, on y trouvait beaucoup d’espions et autres agents doubles.
Avec un style qui s’adapte parfaitement à son propos, mais aussi à l’époque qu’il relate, Romain Slocombe nous narre la conférence de Gênes, où il va cotoyer de nombreux personnages, réels, adaptés ou imaginés. La documentation historique est tout simplement impressionnante, et nous donne à voir tous les futurs grands de ce monde.
Déjà à cette époque, tout le monde se bat pour sa doctrine, tout le monde sait que la guerre va revenir, dans dix ou vingt ans, comme il est écrit, et tout le monde se prépare dans le dos de l’autre, faisant passer de fausses informations pour mieux leurrer le voisin. Du jeu de dupes, le lecteur en ressort à la fois abasourdi et à la fois inquiet, car il ne peut que faire le parallèle avec la situation actuelle. Un bon moment de divertissement en ce qui me concerne, voire plus.
Bonsoir Pierre
Désolé de te contredire mais ce n’est pas le dernier roman en date de Romain Slocombe. Il s’agit de la réédition en format poche sorti en septembre 2014, mais à peu près au même moment, en aout 2014, il a fait paraître Avis à mon exécuteur chez Robert Laffont que je n’ai pas lu. Mais tu as raison, c’est un roman formidable qui restitue une époque trouble et délétère
Bonne soirée
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Tu as raison, Paul, c’est une chronique que j’ai retrouvée dans mes archives et que j’avais oublié de publier. Je corrige, bien sûr. Amitiés
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N’écrirait-on pas mieux :
…que j’ai retrouvéE…
…que j’avais oublié de publieR…
…bien sûr ?
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Tout à fait. C’est juste qu’en fin de semaine, je ne suis plus étanche
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