Novellas chez Ombres Noires

Depuis quelque temps, Ombres Noires publie à bas prix des romans courts, que l’on appelle novellas, écrites par des auteurs connus et reconnus. Si j’avais été peu convaincu par Le convoyeur du 3ème reich de CJ.Box, j’ai été enchanté par les deux romans que je vous propose maintenant :

Secret des tranchées

Le secret des tranchées de Thomas H.Cook :

Quatrième de couverture :

Franklin Altman est parvenu à quitter l’Allemagne au lendemain de la Première Guerre mondiale et a refait sa vie aux États-Unis. Après avoir changé de nom, il a su gagner une place honorable parmi les intellectuels new-yorkais.

11 novembre 1968, cinquante ans après la signature de l’Armistice. Franklin prononce un discours à l’occasion de cette commémoration lorsqu’un ancien camarade de jeunesse se fait connaître à l’assistance, faisant ressurgir chez lui un pan entier de son passé.

Il est évident que les deux hommes ont quelque chose en commun. Un secret peut-être… La lumières viendra-t-elle de ce manuscrit, laissé par cet ancien ami, dont le contenu aurait pu changer le cours de l’Histoire?

Mon avis :

Imaginez que la seconde guerre mondiale n’ait jamais eu lieu. Imaginez qu’un historien vienne faire dédicacer son livre en 1968. C’est un ancien Allemand, ayant émigré aux Etats-Unis, et il rencontre alors un ancien Allemand, comme lui. Qu’est-ce qui peut bien lier ces deux hommes que tout sépare ?

Sans aucune esbroufe, puisque tout se passe dans la librairie, cette rencontre va être emplie de non-dits à travers des dialogues mystérieux qui ne vont donner aucun indice au lecteur, mais plutôt lui poser plein de questions. Thomas H.Cook a probablement atteint dans ce court roman son style le plus subtil qui soit, pour ouvrir au lecteur les questions les plus vastes, sans lui donner jamais aucun indice. C’est un roman remarquable de sensibilité, avec un final qui laisse pantois. Et après avoir tourné la dernière page, le lecteur se pose enfin la grande question : Qu’est-ce que l’Histoire ?

 Prière achever

Prière d’achever de John Connoly :

Quatrième de couverture :

Comment expliquer à la police que l’on a été témoin de la chute d’une femme, sous un train, alors qu’aucune trace de l’effroyable accident n’est visible? C’est ce qui arrive à M. Berger, tranquille célibataire qui vient de s’installer à la campagne dans le vain espoir d’écrire un roman.

L’événement est d’autant plus troublant que, quelques jours plus tard, la même jeune femme se jette à nouveau sous la locomotive. Cette fois-ci, M. Berger décide de suivre cette mystérieuse créature au sac rouge. Il atterrit dans une étrange librairie tenue par un vieil érudit, qui accueille en ses murs les plus grands personnages de la littérature…

Mon avis :

Le format court des romans est à la fois un exercice périlleux mais il autorise aussi toutes les folies. Car il permet de poser des situations inédites sans être obligé de décrire dans le détail des lieux ou des psychologies. Dans ce roman, Connoly rend hommage à l’écriture, à l’imagination et tire son chapeau envers les héros qui ont bercé notre enfance.

Ecrit comme un conte, se voulant intemporel et magnifique de possibles, j’ai lu ce roman avec autant d’émerveillement que d’étonnement devant la créativité qui remplit ces pages. C’est un roman magnifique, un conte pour adulte qui nous plonge dans nos souvenirs, qui nous emplit de rêve. Avec ce roman, John Connoly n’a jamais été aussi près de Edgar Allan Poe.

8 réflexions sur « Novellas chez Ombres Noires »

  1. Salut Pierre,
    Excellente initiative, d’autant que ces romans (courts) évoquent « le livre ». Et ça se poursuit en 2015 avec « La cavale de l’étranger » de David Bell (que j’ai chroniqué) et « Châtié par le feu » de Jeffery Deaver (que je vais chroniquer).
    Amitiés.

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    1. Salut Claude, je suis totalement d’accord avec toi. D’autant plus que ce sont deux excellents textes. Les deux nouveaux que tu cites ont déjà rejoint ma bilbiothèque. En espérant que ce soient de bonnes pioches ! Amitiés

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  2. Dans votre commentaire sur le livre de Thomas H.Cook, le mot « sensiblerie » vous aura sans doute échappé. Je suppose que vous vouliez parler de sensibilité.

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