Oldies : Aveuglé de Stona Fitch (Sonatine +)

Sonatine lance une nouvelle collection appelée Sonatine +, dans laquelle seront édités des romans plus anciens méritant une mise en lumière. Ce roman, édité une première fois en 2002 est l’occasion de redécouvrir un roman aux multiples messages.

L’auteur :

Stona Fitch est né à Cincinnati en 1961. Après des études à Princeton, il a été cuisinier, guitariste dans un groupe punk, journaliste et éditeur. Il vit dans une communauté à Concord, Massachusetts. Publié en 2001 aux États-Unis et en 2002 en France par Calmann-Lévy, sous le titre Sens interdits, Aveuglé est son premier roman.

Quatrième de couverture :

Bruxelles. Après un dîner d’affaires. Elliott Gast, économiste américain sans histoires, se fait kidnapper. Il se retrouve enfermé dans un appartement anonyme, sans aucun contact avec ses ravisseurs. Elliott pense d’abord que c’est une erreur. Qu’on l’a pris pour quelqu’un d’autre. Rien en effet dans son existence ne peut motiver un tel acte. Il n’est pas spécialement riche, il ne fait pas de politique, il n’est pas célèbre, c’est un homme dans la foule. Alors pourquoi s’en prendre à lui ? Lorsque, enfin, ses ravisseurs lui révèlent la vérité, elle apparaît plus atroce que tout ce qu’il a pu imaginer : ceux-ci savent tout de lui et ont décidé, pour des raisons bien précises, d’en faire la proie d’une expérience interactive et voyeuriste d’une cruauté sans précédent.

Avec ce roman culte dans les pays anglo-saxons, Stona Fitch décrit un monde où terrorisme, vie privée et voyeurisme ont partie liée, un monde où la compassion n’a presque plus sa place. Ce monde : le nôtre. Jusqu’où sommes-nous prêts à aller pour être tenus en haleine ? Telle est la question piège qui hante ces pages où le lecteur, pris dans une spirale de violence, est, justement, captivé jusqu’à la dernière page.

Mon avis :

Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on entre rapidement dans le feu de l’action … ou plutôt de l’inaction. Au bout de quelques pages, un homme comme vous et moi se retrouve enfermé dans un appartement … et va subir des tortures à raison d’une tous les dix jours, visant ses sens. Cela commence par la langue, puis le nez, puis … je vous laisse imaginer.

Comme cela est écrit à la première personne du singulier, on a droit aux états d’âme du torturé et on se demande bien pourquoi il a été choisi. C’est alors que l’on apprend que tout est filmé, mis sur Internet avec un système de votes payants où les spectateurs doivent choisir entre la poursuite de la torture ou la libération de Gast.

Et je dois dire que j’ai été bien peu convaincu par ce roman. Tout d’abord, tout manque d’émotions, le style est descriptif comme l’aurait fait un journaliste. Du coup, on ne croit pas aux tortures, ni aux douleurs, ni aux passages où Gast se remémore son passé. Car même dans ces scènes où l’auteur aurait pu nous réserver une surprise, le lecteur que je suis est resté dubitatif devant un suspense que je n’ai jamais trouvé.

C’est le genre de roman où j’ai l’impression que l’auteur est passé à coté d’un grand roman à thèmes. Au lieu de cela, il mélange les reality shows, le voyeurisme, la mondialisation, les dérives des jeux, la violence de la société … Christian (qui se reconnaitra) pense pour sa part que le roman a mal vieilli. Quoiqu’il en soir, je serai curieux d’avoir d’autres avis. Quant à moi, je m’en vais lire le deuxième titre de cette nouvelle collection, à savoir Papillon de nuit de Roger Jon Ellory.

11 réflexions sur « Oldies : Aveuglé de Stona Fitch (Sonatine +) »

  1. Merde, cela commence à Bruxelles. Sérieusement, mon ami Pierre, je passe et impasse. Ta chronique est convaincante comme souvent. Et même si nous n’avons pas toujours les mêmes avis, nous avons un tronc commun dont la circonférence fait aisément celle q’un séquoia. Amitiés.

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