C’est une belle découverte que nous propose Liana Levi, le genre de roman qui emprunte les codes du polar pour nous montrer le quotidien des journalistes, tout en nous invitant subtilement à réfléchir à leur mission.
Dani Santana est un présentateur de journal télévisé, qui connait un grand succès de par ses sujets traités et sa classe naturelle. Riera, le président honorifique du conseil éditorial du Cronica le convoque et lui propose de prendre la direction du journal en tant que directeur de la rédaction. Ce journal populaire est sous la direction de A.B.C., directeur général du groupe Blanco, du nom du propriétaire de la holding de communication. Dani accepte le challenge. Il n’avait pas trop le choix, s’il refusait, il ne présenterait plus le journal télévisé.
Il y a quatre départements au Cronica, troisième journal de Barcelone. Ismael Cardena est à la tête de la rubrique Politique ; Ernest Pla s’occupe de l’économie et de l’actualité internationale ; Berta Masdeu s’occupe du service photographique. Marcel Miro quant à lui s’occupe des Arts et spectacles. Monica Callol est aux sports, JR Fernandez pour la rubrique télévision, et Ricard Vilalta est le chef des informations. Enfin, Senza dirige la rubrique Société.
Dani Santana veut donner un nouveau souffle au journal. Sa première Une concerne les activités nocturnes sur Las Ramblas, oscillant entre prostitution et trafic de drogue. Forcément cela ne plait pas au maire, qui est en pleine campagne électorale. Son deuxième coup concerne les vendeurs ambulants de canettes de bière qui, soi-disant, servent à récupérer de l’argent pour les islamistes. Puis vient un scoop sur le candidat à la mairie, actuellement député. Toutes ces infos lui viennent de Senza et Dani, au milieu de la tourmente, décide de le couvrir. Mais la tempête ne fait que commencer.
Ce roman, même si j’y ai trouvé quelques imperfections, est bigrement intéressant. Je commence par ce qui m’a gêné ; comme ça, on est débarrassé. Ce roman alterne entre une narration à la première personne avec le personnage de Dani, et des chapitres à la troisième personne du singulier avec Senza ou des islamistes. C’est le genre de narration qui me gêne car il m’empêche de m’immerger complètement dans une histoire. C’est globalement le seul reproche que j’ai à faire à ce roman.
Car, outre que l’histoire est très bien menée, le contexte est bigrement intéressant. En fait, on voit un journaliste, brillant au demeurant, se voir offrir un poste de direction et découvrir les dessous d’un journal. Sans se montrer naïf, mais répétant la mission d’information du journaliste, l’auteur nous montre qu’il faut arrêter de se bercer d’illusions et qu’un journal est avant tout une entreprise donc qu’elle doit gagner de l’argent.
C’est là où ça devient intéressant, et que cela fait réfléchir. Car quand on publie une information, en restant le plus objectif possible, cela a forcément des conséquences pour les uns ou les autres, et donc tout le monde subit des pressions. L’impact est évident quand il s’agit des prostituées sur Las Ramblas et on imagine bien la pression de la part de la mairie. Cela est plus insidieux avec les vendeurs de canettes quand l’auteur nous montre la pression du fabricant de ces canettes, qui ne veut pas être assimilé à l’islamisme intégriste.
Et ce roman est une grande réussite, car la narration est fluide, les personnages passionnants, les jeux de pouvoir formidablement bien décrits. C’est aussi et surtout un roman qui vous oblige à réfléchir … et qui, au bout du compte, vous oblige à vous poser des questions quand vous regardez le journal télévisé ou ouvrez un journal d’information. Un roman qui ouvre les yeux, ce n’est pas tous les jours que l’on a ça entre les mains …
Oui, beaucoup aimé aussi.
Mais maintenant…le doute c’est installé. La presse est-elle toujours la 4e pouvoir ? Et surtout est-elle totalement impartiale.
Attention une info peut en cacher une autre. ;
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Non, Collectif, ce n’est plus le 4è pouvoir, la plupart des titres appartiennent à des gros groupes et les journalistes ne sont plus indépendants, hormis « Le canard », « la croix » et un autre. Même Le Monde doit faire gaffe à ne pas froisser son groupe ou celui d’un autre, qui met de la pub chez eux pour 7 millions !
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Quelle culture … je n’ai rien à ajouter …
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La culture, c’est comme la confiture, moins tu en as et plus tu l’étales… 😀
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Salut Geneviève, Cela fait longtemps que ce n’est plus le 4ème pouvoir. Même le Watergate aurait été manipulé aux dires de Ellroy … mais dans quel monde vivons nous ? Au passage, lis Papillon de nuit, c’est un roman fantastique ! BIZ
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Encore un Ellory 😉
Oui je sais bien, pas naïve à ce point la fille, vois tu. L’info on en fait bien ce qu’on en veut
Des bises
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Tu m’énerves toujours autant, Pierre !! 😀 Non, je ne peux pas le noter, ça déborde de partout…
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Tu as tort … tu as tort … je te donne une idée, comme ça, en passant : et si tu changeais de terrier pour la niche du chien du boucher. Il y a au moins de quoi loger quelques bibliothèques ! Hein, Belette ?
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J’occupe déjà deux étages avec mes livres, une grande biblio dans mon bureau, un meuble avec vitrine dans la salle à manger, des caisses de vin empilées dans un coin du même bureau, 4 petites biblios dans la chambre et une autre grande dans cette même pièce… Non, Chouchou ne voudra jamais changer son terrier payé contre une niche avec des traites à rembourser !! PTDR
Mais l’idée n’était pas mauvaise… sinon, il me reste toujours l’option « acheter ce titre en numérique » et hop, problème de place gagné ! Mais pas le problème du temps que je devrai mettre à TOUT lire… o.O
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