Temps glaciaires de Fred Vargas (Flammarion)

Tout d’abord, un grand merci à Emilie pour le prêt … elle se reconnaitra. Passe de bonnes vacances !

Quand on est fan de polar, on est forcément fan de Fred Vargas. Car l’air de rien, elle s’est imposée dans ce registre avec ses propres personnages, son propre style et un petit coté décalé, aussi bien dans les dialogues que dans les situations qui porte à sourire. Et puis, Fred Vargas a cette faculté, ce talent de vous raconter une histoire que nous n’avons pas envie de finir. La dernière enquête en date de Adamsberg, son personnage récurrent, est un bon cru, pas le meilleur, mais franchement : C’est quand même du divertissement haut de gamme, non ?

Alice Gauthier est une vieille dame qui quitte sa maison pour aller poster une lettre. Elle est si importante, cette lettre, pour elle. Elle a tenu tête à Noémie, sa garde malade, et a voulu aller la poster elle-même. Vingt mètres, dix mètres, finalement, c’est bien plus dur qu’elle se l’imaginait. A proximité de la boite aux lettres, elle chute. Marie France, qui passe par là, la retient et évite que la vieille dame se cogne la tête. Puis, elle trouve la lettre par terre. Elle réfléchit, hésite, puis glisse la lettre dans la fente.

C’était le vendredi. Le mardi suivant, le commissaire Bourlin doit se rendre à l’évidence : ce suicide ne ressemble pas à un suicide. Pourquoi une vieille dame se laverait, se mettrait sur son 31, puis déciderait de se faire couler un bain, pour y entrer habillée et se tailler les veines ? Le voisin se rappelle à peine qu’un homme était venu la voir … Bourlin hésite avant de demander conseil à Adrien Danglard de la criminelle.

Adamsberg débarque chez Alice Gauthier et voit à coté de la baignoire un H majuscule, formé d’une barre oblique et d’une barre courbe. C’est Marie France qui va leur donner le premier indice. Ayant lu la rubrique nécrologique, elle se présente à la brigade criminelle et donne à Danglard l’adresse inscrite sur l’enveloppe qu’elle a retenu. Adamsberg va donc aller à l’adresse indiquée, le Haras de la Madeleine et tomber sur un deuxième « suicide » : Henri Masfauré, le propriétaire s’est suicidé d’une balle dans la tête. Il retrouve gravé sur une plinthe le fameux H.

Le problème avec Fred Vargas, c’est que c’est toujours bien. Mais il n’y a pas de mal à se faire du bien, n’est-ce pas ? On retrouve dans ce roman les ingrédients classiques qui font que le grand public aime Fred Vargas. A commencer par les personnages dont les traits de caractère sont brossés de façon fort juste. D’ailleurs, si vous n’avez lu aucun roman de Fred Vargas, vous ne serez pas perdu : elle ne fait aucune référence à ses précédents romans et celui-ci, comme les autres, peut s’apprécier indépendamment des autres.

Ce qui est incroyable, c’est cette façon qu’elle a de démarrer sur un fait divers simple, avec de petits détails qui clochent. Puis elle va compliquer l’intrigue, tout en gardant ce coté un peu décalé, aussi bien dans les scènes que dans les dialogues. Et surtout, elle a une façon d’écrire qui est hypnotique ; elle est capable de nous raconter n’importe quoi et nous, lecteurs, nous sommes prêts à la croire.

Dans cette enquête, nous allons nous apercevoir que les deux morts ont en commun un voyage en Islande il y a plus de dix ans. Puis, cela va partir dans une autre direction, avec une association qui reproduit sous forme de morceaux théâtraux les plus célèbres moments des réunions ayant eu lieu lors de la révolution française … avec les costumes, s’il vous plait. Et ces passages dans l’assemblée révolutionnaire sont tout simplement géniaux : on y croit à fond. C’est du pur génie.

Alors, est-ce le meilleur Fred Vargas ? Non. Mais doit-on pour autant bouder ce roman ? Assurément non ! Car, c’est du pur plaisir, c’est maitrisé, imaginatif, débridé, très bien dialogué, drôle, décalé, divertissant. Bref, ce roman est du bon divertissement, du très bon divertissement.

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8 réflexions sur « Temps glaciaires de Fred Vargas (Flammarion) »

  1. Bonjour Pierre,
    Bon j’ai lu après Glacé les deux suivants de Minier, je dois encore écrire la chronique pour le troisième 🙂
    Ensuite je me suis rendue compte que je n’avais jamais lu un seul livre de Fred Vargas. M’en vais un peu aux infos, et découvre que l’auteur(e) est une femme.
    (Chouette, j’adore Lisa Gardner dont j’ai à près lu tous les livres. Ainsi que Karine Giebel.)
    J’ai loué à la bibliothèque cette fois ci, « Debout les morts ». Ce livre date de 1996 et a obtenu le prix du polar de la ville de Mans. Je suis au début, et qu’est ce qu’elle me fait rire. De l’humour noir comme j’aime dans les dialogues. J’attends la suite, et note bien entendu tes deux lectures. Merci pour tes fiches signalétiques si bien organisées. 🙂 Lorsque j’aurai terminé, je mettrai la chronique sur mon blog qui traîne un peu la patte. 😦 Je préfère lire en ce moment ou bien faire de la photo 🙂
    A bientôt et bonne fin de semaine.
    Amicalement Pierre
    Geneviève

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    1. Salut Genevieve, j’aime beaucoup Fred Vargas et en particulier ses premiers Adamsberg L’Homme aux cercles bleus, L’Homme à l’envers,
      Pars vite et reviens tard. Après je suis passé à autre chose. Et j’y reviens aujourd’hui avec toujours le même plaisir. Bonnes lectures, bonnes photos. Amitiés

      Aimé par 1 personne

      1. Merci Pierre. Pour ce qui concerne le personnage Adamsberg, il a dû se retrouver dans les livres que tu cites et ultérieurs à celui-ci qui date de 1996 ? Je l’ai presque terminé et je mettrai une chronique. 🙂 C’est chouette de pouvoir venir chez toi, et ainsi partager les lectures dans ce domaine 🙂 Amicalement. Geneviève

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