Editeur : Seuil
Traduction : Isabelle Reinharez
J’adore Ron Rash, depuis son premier roman (sorti aux Editions du Masque, si je ne m’abuse). Donc, tout naturellement, vous trouverez mes avis sur ses romans :
Le chant de la Tamassee est le deuxième roman de Ron Rash.
C’est par un événement dramatique que commence ce roman. Les Kowalsky, une famille aisée, sont venus pique-niquer sur les bords de la Tamassee, une rivière large restée sauvage, avec beaucoup de courant. Ruth Kowalsky, agée de 12 ans, se dit que ce serait bien de mettre le pied sur 2 états différents, et décide de traverser à pied la Tamassee. Entrainée par le courant, elle se noir et son corps se retrouve coincé juste avant une chute d’eau.
Maggie Glenn, qui raconte cette histoire, est journaliste photographe pour un journal de Caroline du Sud. Elle a quitté son village pour rejoindre la ville comme tant de jeunes filles. Quand son journal veut couvrir la dramatique noyade, c’est naturellement à elle que l’on pense, puisque c’est une enfant du cru. Elle couvrira donc cet événement avec son collègue journaliste et star Allen Hemphill.
Maggie retrouve donc des gens qu’elle connait, qu’ils soient de la famille ou de simples connaissances, dont Luke Miller, son amour de jeunesse. Ce dernier, d’ailleurs, s’est battu pour faire protéger la Tamassee par le Wild & Scenic River Act. Rien ne peut être fait pour récupérer le corps de Ruth Kowalsky. Mais le père de celle-ci, espère bien obtenir une autorisation des habitants du coin, au nom de la pitié et du repos de l’âme de sa fille, pour faire installer un barrage provisoire, le temps d’une journée.
Ron Rash va donc nous montrer cette bataille entre deux clans : les Kowalsky voulant faire enterrer leur fille, et les habitants du coin qui veulent protéger ce petit coin de paradis, cette rivière incroyable qui leur permet de profiter des bienfaits du tourisme. En tant que tel, c’est déjà un sujet de roman à lui tout seul et il n’y a qu’à voir (enfin, lire) la scène où Kowalsky défend sa cause, accompagné du technicien qui construit ce type de barrage. Il n’y a qu’à ressentir les inimitiés entre les habitants du village, qui ne roulent pas sur l’or et Kowalsky, désespéré, mais qui peut se payer à lui tout seul le cout de ce barrage. On y retrouve, montré de la façon la plus intelligente qui soit, l’éternelle lutte des classes.
Et puis, viennent ensuite les vautours … car dans tout malheur, juste derrière le décor, on retrouve les profiteurs. Ils eussent pu être les fossoyeurs, ou même le constructeur de barrage amovible. On les retrouvera finalement sous les traits de promoteurs immobiliers, qui pensent que si l’on enfreint la loi une fois pour détourner le cours de la Tamassee, alors on pourra par la suite autoriser la construction d’immeubles à destination des touristes.
Ensuite, s’il n’y avait pas un personnage fort, cela pourrait paraitre un roman commun, classique. Vers le milieu du livre, on découvre l’histoire familiale de Maggie, alors que l’on ne s’y attendait pas du tout. Et je dois vous dire que cette histoire dévole un deuxième drame humain, sans effets, mais avec toute l’horreur que peut nous réserver la vie de tous les jours. C’est tout simplement du grand art.
Enfin, il y a le style de Ron Rash, si simple et si beau. Il a une capacité à vous montrer les choses, à nous faire voir la nature, les arbres, à nous faire entendre le bruit assourdissant de la chute d’eau. Et puis, la thématique prend toute son ampleur à la fin du roman : L’Homme est finalement opposé à la Nature. La Nature est si forte, l’Homme si faible. La Nature est si belle, l’Homme si laid. La Nature est si calme, l’Homme est si fou. Remarquable !
Comme je suis d’accord avec les dernières phrases de ton commentaire de l’homme et de la nature. Pour l’auteur je n’y connais rien. Je vais aller aux infos 🙂
A très bientôt et bonne nuit Pierre.
Amitiés
Geneviève
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J’ai lu tous ses romans sauf son recueil de nouvelles. Il ne m’a jamais déçu. Un écriture âpre sert des sujets graves, des histoires importantes. Un grand auteur à la limite de la Littérature Noire et de Littérature la blanche. Amitiés
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Salut Pierre
Un roman puissant qui n’a, selon moi, que des qualités. Il est vrai que Ron Rash est un grand écrivain.
Amitiés.
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Tu as tout dit, Claude. Une grand écrivain !
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Bonjour Pierre,
Un auteur à découvrir d’après ce que j’en lis. 🙂
Bonne journée sous le soleil, je suppose ?
Ici fait très chaud.
Amitiés.
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Un auteur à découvrir, c’est sur. Et on a du soleil depuis aujourd’hui … très chaud ! Amitiés
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J’ai été fouiller comme d’habitude 🙂 Ma liste s’allooonnnge. Je viens à peine de mettre la chronique (encore trois à mettre avec la BD 😉 ) concernant le premier Michael Connelly avec Harry Bosch. Bon w.e.
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Un auteur que j’aime retrouver et ce roman m’a bien plu aussi, mais pas aussi fort que « une terre d’ombre » 😉
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Il est difficile pour moi de dire lequel je préfère … ils sont si différents ! Le sujet de ce roman m’a beaucoup touché, j’ai adoré Un pied au Paradis et Serena. et j’ai aussi adoré les autres ! Bref, je ne sais plus ce que je dis ! 😉
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Ils sont tous différents mais toujours beaucoup d’émotions ou d’horreur, comme avec la salope de Serena !
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