Sous la ville de Sylvain Forge

Editeur : Toucan Noir

J’avais beaucoup apprécié son premier roman, Le Vallon des Parques, puis j’avais laissé passer les deux suivants car c’étaient des romans d’espionnage. Sous la ville est donc l’occasion de renouer avec Sylvain Forge.

4ème de couverture :

Adan Settara est brigadier à l’’unité de police judiciaire de Clermont-Ferrand. Il a déjà plus de trente ans de « boutique » et ses origines algériennes lui ont valu de nombreuses vexations et beaucoup de difficultés professionnelles.

Mais elles lui ont aussi permis de nouer d’’utiles relations avec les caïds des cités HLM de Clermont, où se réalise l’essentiel du trafic de stupéfiants.

Quand de jeunes étudiants arrivent au commissariat, après avoir trouvé une clé USB contenant d’’atroces images de meurtre, Adan comprend vite que l’’affaire est sérieuse et qu’’elle le mènera dans les hautes sphères de la société auvergnate.

Mais il décide aussi qu’’il ira cette fois jusqu’’au bout de son enquête, quitte à bousculer les hiérarchies de la ville.

Il n’’a plus rien à perdre.

Mon avis :

Que de chemin parcouru pour arriver à ce roman, qui respire la sérénité et le savoir faire. Pour autant, ce n’est pas forcément un roman facile d’accès, avec ses nombreux personnages, ses allers-retours dans le temps, ou même les différents lieux que l’on va traverser. Il m’aura fallu quelques chapitres pour m’habituer et surtout m’appuyer sur le personnage de Adan Serrata, qui est d’une puissance intéressante.

En effet, Adan Serrata est d’origine maghrébine, et son père a fait partie des Harkis qui ont fui leur pays, pour échapper à une mort certaine, et sont venus s’installer en France. La famille d’Adan a choisi la région de Clermont Ferrant et le froid de l’hiver à d’ailleurs tué son frère. Adan est entré dans la police et il est bien intégré dans les cités, ce qui lui permet d’avoir des tuyaux intéressants. Malgré cela, il est et restera toujours un simple brigadier. (Vous avez parlé de racisme ?). Ses confrontations avec son père, toujours reconnaissant envers le pays qui l’a accueilli donnent lieu à des scènes mémorables, d’ailleurs.

A coté de cela, Marie, sa collègue, est chargée elle des disparitions de chats. Ce n’est en rien une plaisanterie et cela donne une idée de la façon dont les policiers sont utilisés et traités. J’ai trouvé que ce personnage, psychologiquement parlant ne faisait pas le poids avec Adan, mais ce n’est que mon ressenti. Il y a bien quelques scènes épatantes (dont une dans une tour de HLM, au dixième étage) mais dans l’ensemble, je l’ai trouvée un peu pâle.

Le vrai personnage de ce roman, pour moi, c’est surtout cette ville de Clermont Ferrant, où la séparation entre les villas cossues et les barres des cités est bien présente, où les jeunes de banlieue s’en sortent par de menus larcins ou de plus gros trafics, et où les « riches » se regroupent dans des sociétés secrètes pour ne pas laisser échapper le pouvoir.

Si les chapitres se suivent à un rythme effréné, le déroulement de l’intrigue est plutôt gentillet. On ne peut parler de thriller, mais plutôt de roman policier à connotation sociale, dont le point d’orgue est la façon dont l’état français a traité, ou plutôt parqué les Harkis à leur arrivée dans notre pays. Du moins, c’est vraiment le point que j’en ai retenu dans ce roman très intéressant, et qui, avec ses nombreux personnages, mérite une certaine attention à la lecture.

 

15 réflexions sur « Sous la ville de Sylvain Forge »

  1. Un auteur que j’ai découvert avec « le Vallon des Parques ». Je me suis procurée par la suite tous ses livres, avec une préférence pour les romans d’espionnage. Merci de nous signaler cette nouvelle sortie, malgré son talent, il ne fait pas parti des auteurs « dont on parle ».

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