Beaucoup de chroniques, j’aurais publié beaucoup de chroniques. Trop, diront certains … En tous cas, j’ai aimé tous les romans dont j’ai publié les avis. Et forcément, il est très difficile d’en choisir un pour le titre honorifique de chouchou de l’été.
Honneur aux coups de cœur pour commencer, puisqu’ils sont au nombre de deux. Le condor de Stig Holmas (Sonatine) est un roman magnifique qui fait partie de mes dix meilleures lectures de tous les temps et rien que pour ça, je ne peux que vous conseiller de vous le procurer. Rien ne se perd de Chloe Mehdi (Jigal) est le deuxième roman d’une jeune auteure, écrit avec une justesse de ton et une sensibilité rares. Voilà deux romans exceptionnels.
Cet été, j’aurais fait de belles découvertes, comme Disparu de Didier Jung (ETT) qui est un roman policier qui nous propose de visiter la Corse et de rencontrer ses habitants. Le club de Michel Pagel (Moutons électriques) quant à lui nous fait voyager dans notre enfance et fait revivre le Club des Cinq en imaginant ce qu’ils sont devenus.
Pour alléger les bagages, je vous ai aussi proposé des lectures électroniques de chez Ska, toutes remarquables dans des styles différents. Il y a eu pelle mêle : Ballon de Catherine Fradier, Bad Trip de Gaetan Brixtel, Echouée de Jérémy Bouquin, et Un clou chassant l’autre de Damien Ruzé.
Cet été, j’aurais aussi chroniqué des premiers romans : Moi, président de Mathieu Janin (Serpent à plumes) nous propose une intrigue cynique sur l’entre-deux tour des élections présidentielles de 2017. Le cri du cerf de Joanne Seymour (Eaux Troubles) est un thriller plutôt classique avec un nouveau personnage récurrent à suivre. Dodgers de Bill Beverly (Seuil) est remarquable par son style sur une intrigue classique. Money Shot de Christa Faust (Gallmeister) a une intrigue qui en fait trop mais un style efficace qui incite à suivre cette auteure. Le verger de marbre d’Alex Taylor (Gallmeister) est tout simplement magnifique dans sa relecture du mythe d’Abel et Caïn.
Cet été, j’aurais chroniqué des auteurs qui confirment leur talent. 220 Volts de Joseph Incardona (Mylady Bragelonne), roman précédemment édité chez Fayard est un roman fantastique. Un zéro avant la virgule de James Holin (Ravet Anceau) est le deuxième roman de cet auteur de romans policiers plein de promesses à venir. Sous la ville de Sylvain Forge (Toucan) confirme que cet auteur a plein de choses à dire et qu’il nous invente des scènes intimistes extraordinaires.
Cet été, j’en aurais profité pour lire les derniers romans des auteurs que j’adore. Condor de Caryl Ferey (Gallimard) malgré des personnages stéréotypés, nous emmène au Chili pour un discours humaniste qui me parle. Le lagon noir d’Arnaldur Indridason (Métaillié) est une nouvelle fois une réussite et nous parle de la présence américaine sur le sol islandais, vécu comme une invasion. Battues d’Antonin Varenne (Manufacture de livres) est un roman noir une nouvelle fois extraordinaire d’un auteur extraordinaire. Les deux coups de minuit de Samuel Sutra (Flamant noir) est bien plus qu’une blague de plus, c’est une géniale intrigue comique de la part d’un auteur au talent immense. Tu ne manqueras à personne de Alexis Aubenque (J’ai lu) est un roman à suspense comme lui seul sait les faire. De force de Karine Giebel (Belfond) n’est peut-être pas le meilleur de cette auteure, mais qu’il est bon de se laisser mener dans ce huis-clos psychologique.Une brève histoire du roman noir de JB.Pouy (Points) est une source inépuisable de conseils sur les lectures de romans noirs, à ne pas rater.
Le titre de chouchou du mois revient donc ce mois-ci à Sois belle et t’es toi de Jérémy Bouquin (Lajouanie) parce que ce personnage mi-homme mi-femme est écrit avec tellement de justesse, son intrigue est déroulée au cordeau et cet auteur ne cessera pas de me surprendre.
Je vous donne rendez vous le mois prochain. En attendant, n’oubliez pas le principal, lisez !