L’affaire de la belle évaporée de J.J.Murphy

Editeur : Baker Street

Traducteur : Yves Sarda

Un petit tour dans les Etats Unis des années 20, ça vous tente ? Et en bonne compagnie, s’il vous plait. J’ai nommé Dorothy Parker, célèbre poète et scénariste américaine, connue pour son humour caustique, ses mots d’esprit et le regard acéré qu’elle porta sur la société urbaine du XXème siècle. (Source Wikipedia)

Quatrième de couverture :

En compagnie de ses fidèles amis, Woollcott et Benchley, Dorothy Parker fête le nouvel an à l’hôtel Algonquin. La grande star de théâtre et de cinéma, Douglas Fairbanks, y organise une réception dans sa luxueuse suite. Alors que la soirée bat son plein, l’un des invités, le Docteur Hurst, annonce qu’un cas de variole vient d’être détecté, et l’hôtel est mis en quarantaine. Le cauchemar ne s’arrête pas là : quelques heures après le début des festivités, Bibi Bibelot, l’extravagante vedette de Broadway, est retrouvée sans vie dans un bain de champagne.

Dans une course contre la montre, Dorothy va mener l’enquête, épaulée par Sir Conan Doyle, le célèbre créateur de Sherlock Holmes. Une investigation à huis clos, où personnages réels et fictifs se croisent et se recroisent. D’un étage à l’autre, questions, dilemmes et révélations s’enchaînent et s’entrechoquent, alors que le meurtrier, lui, continue à échapper aux membres du Cercle Vicieux.

Mon avis :

Ce roman est le deuxième de la série de la Table Ronde, dont le premier se nomme Le cercle des plumes assassines et vient de sortir en poche chez Folio. Il n’est pas utile de lire le premier tome pour suivre cette enquête, les personnages étant suffisamment décrits et l’auteur nous évitant des rappels qui auraient alourdi le propos. Et, pour ma part, comme cela se passe dans la nuit de la Saint Sylvestre, je l’ai lu à la fin de l’année dernière, pour rester dans une ambiance festive.

Il n’y a pas de volonté, de la part de l’auteur de faire un roman à message, mais uniquement de livrer un divertissement fort drôle. Nous avons affaire à un huis-clos, dans la plus pure tradition du roman policier à énigmes, et si le titre peut sembler mystérieux, sachez que la Belle Evaporée, à savoir Bibi Bibelot, va mourir et son corps va disparaitre … Désolé de vous enlever une partie du mystère …

En guise de huis-clos, l’essentiel de l’intrigue va se dérouler entre la suite de Douglas Fairbanks, une autre suite quelques étages plus bas, l’entrée de l’hôtel Algonquin et ses sous-sols. On aurait pu penser que, l’hôtel étant plein, nous aurions droit à des dizaines de suspects. Nous n’en aurons qu’une bonne dizaine parsemés dans l’hôtel ce qui est déjà pas mal. Il est d’ailleurs amusant de rencontrer Sir Arthur Conan Doyle (qui ne tient pas la place de vedette d’ailleurs) ou Harpo Marx qui nous donne droit à des répliques cinglantes.

A la lecture de ce roman, on pense évidemment à Agatha Christie et la comparaison va en faveur de la Grande Dame. L’intrigue avance avec ses nombreux dialogues souvent drôles, et à des situations humoristiques. Mais la psychologie des personnages qui devrait nous mener au coupable est quelque peu absente et la solution arrive avec des révélations qui m’ont semblé pas toujours justifiées par la déduction. Et puis, j’ai trouvé certains passages un peu longuets même s’ils donnent souvent lieu à des bons mots et des dialogues fort drôles.

Bref, c’est un roman fort divertissant, qui arrive tout de même, et c’est un coup de force, à ne pas nous perdre avec les dizaines de personnages et à nous amuser pendant les 320 pages de cette énigme. Il est à noter qu’en fin de roman, l’auteur nous donne des aspects de ses personnages, rectifiant la part vraie de celle inventée par son esprit créatif. Si vous voulez passer du bon temps, sans vous prendre la tête, ce roman est pour vous.

8 réflexions sur « L’affaire de la belle évaporée de J.J.Murphy »

  1. Bonsoir Pierre
    J’ai bien aimé même si j’ai trouvé que parfois l’auteur tirait à la ligne. Le Cercle des plumes assassines était à mon sens plus percutant. Après Faulkner dans le Cercle, nous avons droit à d’autres personnages célèbres, dont Conan Doyle qui joue son rôle en retrait mais Woolcott, Benchley et Dorothy Parker ont réellement existé et il est amusant de les restituer ainsi.
    Amicalement

    Aimé par 1 personne

    1. Alors, assieds toi ! Chez Baker Street, justement, le 20 janvier, ils publient un recueil de nouvelles qui fait revivre Sherlock Holmes et ça s’appelle Le détective détraqué ou les mésaventures de Sherlock Holmes. Enfin, le Sherlock Holmes japonais se nomme Kyosuke Kamisu et il officie dans Irezumi de Akimitsu Takagi, un classique du roman policier japonais paru en 1948 et inédit chez nous, qui est sorti chez Denoel. Pour l’avoir lu, je peux te dire que l’intrigue est bigrement tordue, comme les noms des personnages, d’ailleurs. Bonnes lectures !

      Aimé par 1 personne

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