Le chouchou du mois de mars 2017

Si vous vouliez trouver une lecture distrayante, il ne fallait pas venir voir du coté de Black Novel ce mois-ci. Car à part Mystère au camping de Martin Widmark (PKJ), quatrième tome de la série des enquêtes de Leo et Maya destiné aux enfants à partir de 8 ans, et Mör de Johana Gustawsson (Bragelone) qui est un thriller dans la plus pure tradition, que nous a partagé Suzie, tous les autres romans, d’une façon ou une autre nous ont proposé une réflexion, qu’elle soit philosophique ou sociétale.

Tous les romans que j’aurais chroniqués ce mois-ci laisseront des marques, me laisseront des souvenirs quant aux sujets qu’ils ont abordés. Et finalement, n’est-ce pas aussi pour cela que nous lisons : pour que ces romans nous apportent quelque chose ? Bon, j’arrête sinon je vais vous saouler sur l’importance de la lecture. Que disais-je ? Ah oui, réfléchissons en nous amusant …

En termes de réflexion sur la peine de mort, Le sixième commandement de William Muir (Gallimard-Série Noire) en est un excellent exemple. Avec son personnage principal irresponsable, l’auteur nous place face à un dilemme sur la culpabilité et ses conséquences. Dans un autre genre, Antonin Varenne nous emmène au Far-West avec Equateur (Albin Michel) et nous propose à travers son personnage une belle métaphore de la fuite et de la recherche du paradis perdu. Plus classique, Retours amers de Fabrice Pichon (Lajouanie) reprend le thème de la vengeance et se distingue de ses prédécesseurs par la force de ses personnages. Dans Cet été là de Martin Lee (Sonatine), ce roman remarquablement écrit nous questionne sur la responsabilité de chacun dans notre société. Enfin, Dompteur d’anges de Claire Favan (Robert Laffont) nous montre les dangers de l’éducation des enfants, et la forme du thriller est un bon moyen pour marquer les imaginations et poser de vraies questions.

Sous la terre des Maoris de Colin Nixon (Editions de l’Aube) est peut-être un roman qui n’en a pas l’air, mais il nous montre bien le chocs entre la culture occidentale et celle des maoris. Elijah de Noël Boudou (Flamant noir), quant à lui, ne prend pas de gants et montre au grand jour les violences conjugales. Récit d’un avocat d’Antoine Bréa (Seuil), dans un registre plus subtil, nous montre un personnage d’avocat introverti qui va s’ouvrir au monde. Toutes taxes comprises de Patrick Nieto (Editions du Cairn) revient sur le scandale de la taxe carbone, dans un roman choral extraordinaire à la fin très drôle et cynique.

Et si vous voulez savoir comment se porte notre monde, il vous suffit de lire Pssica d’Edyr Augusto (Asphalte) ou Tu ne perds rien pour attendre de Janis Otsiemi (Plon) pour avoir une idée de la violence et de la corruption, réciproquement au Brésil et au Gabon. Et finalement, on se rend compte qu’on n’a pas besoin d’aller chercher très loin pour avoir la même chose …

Trêve de plaisanterie. Vous allez me dire que je n’ai pas choisi de chouchou. Eh bien, après beaucoup d’hésitations et d’atermoiements, j’ai choisi Pssica d’Edyr Augusto (Asphalte), car cela faisait bien longtemps que je n’avais pas été secoué de cette façon. Au-delà du message clairement politique, l’auteur choisit un parti-pris artistique pour faire de son roman un grand roman.

Je vous donne rendez-vous le mois prochain. En attendant, n’oubliez pas le principal, lisez !

6 réflexions sur « Le chouchou du mois de mars 2017 »

  1. Bon w.e. Pierre,
    Je viens de te répondre sur le chouchou du mois de mars. Dans la liste de cet article quelques livres que je vais aller chercher et qui m’attirent.
    A propos, j’ai commandé « J’étais Dora Suarez ». Si je ne me trompe pas, c’est chez toi que j’en avais lu la chronique ou bien ta participation chez Collectif Polar. Là je ne sais plus 🙂
    Et j’ai commencé La Rose Noire. Je ne suis qu’au début. Je n’ai pas terminé Nuit de Bernard Minier. …..
    Sinon, j’ai lu des aventures ultra conventionnelles policières en trois tomes et ceci lu en trois jours. Je devrais en faire la chronique. ….
    Merci pour ton partage généreux.
    Biz
    Gene.

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    1. Quel programme Genevieve. J’étais Dora Soares de Robin Cook, est effectivement une de mes 10 lectures les plus marquantes … et pourtant je l’ai lue il y a plus de 20 ans. Nuit de Bernard Minier, je l’ai lu en 3 jours. Je me permets de te donner le bon plan du moment : Zanzara de Paul Colize. Du pur polar qui va vite avec un personnage plein, grand, de l’action et l’évocation d’un événement dont personne ne parle. Du grand Colize. BIZ

      Aimé par 2 personnes

      1. re-moi,
        Je viens de recevoir par courrier le livre de Robin Cook. Bernard Minier est en rade, ce n’est pas grave. 🙂
        Zanzara de Paul Colize, merci pour le tuyau. Je m’en vais voir cela. Merciiiii, je suis certaine que c’est excellent. Biz et bonne soirée.

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