Les loups de Belleville de Sergueï Dounovetz

Editeur : French Pulp

Les éditions French Pulp ont eu la bonne idée de commencer une nouvelle série des enquêtes de Nestor Burma, avec l’autorisation de Jacques Malet et sous la direction de Jérôme Leroy. Le principe est de faire un roman par arrondissement écrit par un auteur différent. En route donc pour le 20ème arrondissement qui m’est cher.

Nestor Burma n’est pas à la fête en ce mois de canicule, puisque c’est dans un cimetière qu’on le retrouve. Il n’est pas là pour visiter le Père Lachaise mais pour enterrer un de ses amis : Niki Java. Niki Java était journaliste et sa mort est imputable à une crise cardiaque, en théorie. D’ailleurs, la sœur de Niki fait un scandale pendant la cérémonie en demandant une autopsie du corps de son mari.

Après une discussion avec Stéphanie Faroux, qui est à la tête de la brigade criminelle, Nestor Burma retourne à son agence Fiat Lux.com. Son assistante Kardiatou Châtelain, fille d’une miss Sénégal 1985 et belle comme le jour, lui apprend que le climatiseur est en panne, ce qui explique sa tenue légère. Mais Nestor Burma n’a pas la tête à ça. Le téléphone sonne et quelqu’un se présentant comme étant Niki Java lui donne rendez vous dans un bar bien connu des deux amis, qui s’appelle Les amis de la police.

Arrivé au bar, une enveloppe l’attend : Niki lui donne rendez vous la nuit même au Père Lachaise. Niki blessé lui explique qu’un journaliste kurde est enterré à sa place, car il devait lui faire passer un dossier brulant et sulfureux mettant en cause et dos à dos les turcs et les kurdes. Mais la situation est loin d’être aussi simple qu’il n’y parait quand on fricote dans les eaux de l’espionnage à grande échelle …

Quelle bonne idée de remettre à l’ordre du jour Nestor Burma, ce détective privé au passé anarchiste qui avait le talent de mettre son nez dans des affaires qui sentent mauvais. Ces nouvelles enquêtes comportent des figures imposées. L’agence Fiat Lux a donc droit à son site internet, son assistante change de prénom (Hélène devient Kardiatou) mais elle est toujours aussi craquante. Le commissaire Faroux père laisse sa place à Stéphanie Faroux fille. Et Nestor Burma, rajeuni pour l’occasion, garde son esprit frondeur et son caractère humoristique, ainsi que son charme naturel.

C’est donc un roman plein d’action, de rythme, et de d’humour que l’on découvre, avec un détective privé plongé dans des sphères brouillardeuses de l’espionnage industriel. Nestor Burma va être maltraité entre le PKLF (Parti Kurde de Libération de la Femme), les services secrets turcs et français, les agents doubles, triples et plus si affinités, les trafiquants d’armes, de drogue et de plein d’autres choses. Si l’intrigue est un peu complexe à suivre, elle ne manque pas de rebondissements ni d’humour. D’ailleurs cet humour est essentiellement basé sur des réparties cinglantes et sur des jeux de mots, et je n’en ai jamais lu autant dans un roman. Car on a droit à un sourire voire un rire au moins cinq fois par page.

De la bonne humeur, on adore. C’est du coté du cadre de l’enquête que j’ai ressenti une petite frustration. Connaissant bien le 20ème arrondissement pour y avoir habité, j’aurais  aimé retrouver l’ambiance de village qu’on trouve dans certains quartiers, les petites rues pavées et les ambiances populaires, les petites boutiques, les marchés dominicaux. Or, à part avoir quelques noms de rues, je n’ai pas retrouvé mon ancien quartier.

C’est donc un polar survitaminé, avec juste ce qu’il faut de mystère, de fausses pistes, de vrais méchants, de guerres des clans, de sexe et de baston, bourré d’humour qui inaugure le retour au premier plan de notre célèbre détective. Ce roman une fois commencé s’avère une lecture drôle et agréable que l’on a plaisir à reprendre dès qu’on l’a posé. Je vous donne rendez vous avec Nestor Burma très bientôt pour mon avis sur Terminus Nord, la deuxième nouvelle enquête de Nestor Burma, écrite par Jérôme Leroy.

Ne ratez pas les avis de l’Oncle Paul et Garoupe

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4 réflexions sur « Les loups de Belleville de Sergueï Dounovetz »

  1. Bonjour Pierre et merci pour le partage
    Dur de relever un tel défi, reprendre le personnage culte d’un auteur culte, et Serguei s’en sort très bien à mon avis, même si comme toi j’ai déploré quelques lacunes. Mais l’époque n’est plus la même et Paris a bien changé depuis que Malet avait abandonné cette série, justement à cause des nombreuses transformation de quartiers. Mais cela reste à mon sens un bon roman dans le fond et la forme.
    Amicalement

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    1. Salut Paul, je ne connais pas assez Leo Malet pour juger de la valeur de cette reprise. Par contre, je connais bien le 20ème. A part ça, c’est un roman rythmé, très drôle et donc une vraie réussite pour qui cherche un très bon divertissement. En plus, je ne connaissais pas l’auteur. Amitiés

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