Scarface d’Armitage Trail

Editeur : Rivages Noir

Traducteur : Frank Reichert

Quand j’ai décidé de consacrer cette année 2018 à la collection Rivages Noir, je m’étais dit que cela me donnerait l’occasion de lire quelques classiques. En termes de romans de gangsters, Scarface en est même le précurseur !

L’auteur :

Armitage Trail, nom de plume de Maurice Coons, né le 18 juin 1902 à Madison, dans l’État du Nebraska, aux États-Unis, et mort le 10 octobre 1930 à Los Angeles, en Californie, est un écrivain américain, auteur de roman policier.

Son père est imprésario dans le théâtre. Dès l’âge de 16 ans, il se consacre à l’écriture. Il écrit d’abord, sous son patronyme, des nouvelles policières pour divers pulps. Puis, selon Claude Mesplède, « il devient l’unique auteur de plusieurs numéros de magazines policiers en utilisant divers pseudonymes »

En 1929, il donne un premier roman intitulé The Thirteenth Guest. En 1930, il fait paraître l’œuvre qui le rend célèbre, Scarface, l’histoire de l’ascension d’un jeune gangster de Chicago. Selon le critique littéraire, « si le protagoniste est inspiré du célèbre gangster Al Capone, le récit n’a qu’un lointain rapport avec la véritable histoire de celui-ci ». Armitage Trail qui s’est servi de sa connaissance du milieu et de la mafia de Chicago, écrit dans ce roman une « reconstitution de l’époque de la prohibition […] rendue d’excellente façon et relève presque du documentaire ».

Scarface est adapté à deux reprises au cinéma : en 1932, dans un film réalisé par Howard Hawks sur un scénario de Ben Hecht et, en 1983, dans une réalisation de Brian De Palma sur un scénario d’Oliver Stone.

Appelé à Hollywood pour devenir scénariste, il meurt, à 28 ans, d’une crise cardiaque dans un cinéma de Los Angeles.

(Source Wikipedia)

Quatrième de couverture :

Dans les rues de Chicago au début du XXe siècle, sous le regard inquiet de son frère aîné Ben, un policier, le jeune Tony Guarino, montre d’évidentes dispositions pour les activités délictueuses. Vite nommé second d’un caïd local, puis revenu balafré de la Première Guerre

mondiale, il va connaître une ascension fulgurante au sein de la pègre, avant d’en devenir le  » big boss « .

Façonnée par la violence, sa vie s’achèvera de la même manière, dans un face-à-face tragique avec son propre frère. La réédition d’un grand classique des années 1920,

Premier roman de gangsters inspiré de la vie d’AI Capone, adapté par Howard Hawks en 1932 puis modernisé par Brian De Palma en 1983.

Mon avis :

En introduction de ce roman, on trouve un article de Maxime Jakubowski nous présentant la biographie d’Armitage Trail. Il est hallucinant d’apprendre qu’il est mort à 28 ans, qu’il n’a pas connu le succès de son livre, ni les films qui en ont été adaptés. Se basant sur la vie d’Al Capone, la légende veut que ce dernier n’ait pas lu le livre. Et pourtant, il aurait pu se reconnaître dans chaque page.

Tony Guarino a été élevé dans une famille bien comme il faut. Sa mère se démène au travail pour leur donner une éducation décente, son frère est policier et sa sœur poursuit ses études. Mais lui en veut plus. Il tombe surtout amoureux de Vyvyan Lovejoy, la femme du caïd d’un quartier de Chicago Al Spingola. N’écoutant que sa soif de violence, il flingue le malfrat et se retrouve obligé de s’engager dans l’armée pour se faire oublier de la police. A son retour, avec une balafre sur la joue gauche, il apprend qu’on le croit mort. Il change donc de nom, s’engage en tant que tueur dans le gang de Lovo et commence une ascension sociale à base de meurtres et de guerre des quartiers.

En 220 pages, Armitage Trail va donner naissance à un nouveau genre dans le polar : le roman de truand. Ecrit sur une base de phrases courtes, amoncelant les scènes avec énormément de créativité et une logique implacable, ce roman ressemble à une biographie qui se lit d’une traite. Oubliez Mario Puzo et son parrain, qui va vous sembler bien terne. Il y a dans ce roman de la passion, de la violence, de la stratégie, et une histoire magnifique, inoubliable, grandiose.

12 réflexions sur « Scarface d’Armitage Trail »

  1. Hello Pierre, j’avais bien aimé le parrain de Mario Puzo que j’avais lu pratiquement d’une traite. Ton article me donne très envie de me plonger dans ce Scarface si prometteur. J’ai vu les deux films. Donc comme d’habitude je note sur ma liste ; O))

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    1. Salut Willow, quand j’ai lu Scarface (j’ai vu les 2 films aussi), je me suis rappelé le roman de Mario Puzo et son style transparent. Ici, avec son style journalistique et ses nombreuses scènes, j’ai été emporté et bluffé par un roman qui date de 1929 ! Un classique à ne pas rater. Amitiés

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  2. Salut Pierre.
    Ce bouquin traîne (parmi combien d’autres?) sur mes étagères depuis des années. Ayant particulièrement aimé le Puzo, je me donnais comme prétexte de ne pas vouloir tomber sur un « Parrain » du pauvre. Et puis, je connais quasiment par cœur les deux films… Du coup, tu m’invites à réviser mon jugement…
    Amitiés.

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    1. Ah oui, Serge, tu te dois de lire celui-là. Le style est efficace et redoutablement « moderne ». Un must que je situe bien au-dessus du Parrain. N’hésite pas à revenir me donner ton avis quand tu l’auras lu. Amitiés

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