Editeur : Editions Sydney Laurent
J’avais plutôt l’habitude, depuis quelques années, de lire de la part de Roland Sadaune, des romans noirs et sociaux, montrant des facettes de la société des aspects peu montrés et peu montrables. Il nous revient cette fois ci avec un pur roman policier.
La finale de l’Euro 2016 vient de se terminer. La France a été battue chez elle, par le Portugal. A la sortie du stade, les supporters sortent du stade, les uns heureux, fous de joie, les autres déçus. Il y a bien quelques échauffourées, mais il y a toujours dans ces cas-là des gens qui cherchent la bagarre.
Quelques jours plus tard, on découvre dans le canal de Saint Denis un filet de ballons de football, dans lequel est emprisonnée une tête d’homme. Marie Layne, qui est journaliste culturelle, est d’un journal régional à un journal local. Elle doit aussi faire face aux congés de ses collègues et se retrouve missionnée pour faire un article sur le sujet. Elle apprend par un collègue Philippe Myros que c’est un SDF Yvon qui a fait cette macabre découverte. Elle va donc partir à sa recherche et tombe sur un autre SDF, avec un surnom amusant : La Barbouille.
De son coté, le lieutenant Frédéric Lacoste est confronté à un sacré problème : trouver l’identité du mort et trouver le reste du corps. A part la tête, la brigade fluviale n’a rien trouvé d’autre. Apparemment, la décapitation a eu lieu ailleurs, c’est tout ce qu’il peut en déduire. Le légiste lui annonce que la tête est restée une dizain d’heures dans l’eau. Alors qu’il rentre chez lui, il trouve sur sa voiture un flyer avec un portrait annonçant la disparition d’un homme.
Comme je le disais, Roland Sadaune change de registre, du moins pour ce que je connais de ses romans, et nous livre un roman policier classique dans la forme et dans les portraits des personnages. Nous avons deux personnages principaux, une journaliste et un lieutenant de police, entourés par pléthore de personnages secondaires. On y trouve aussi des chapitres, en italique, mettant en scène un personnage étrange dont on devine qu’il va être impliqué dans cette affaire. De même, le style se fait moins violent, moins direct et plus fluide, comme s’il fallait se fondre dans l’enquête.
On a droit tout de même à quelques visites de quartiers du 9-3, qui une nouvelle fois s’avère dans leur approche d’une réalité criante. On y voit les SDF coucher dans des maisons en carton (heureusement, nous sommes en juillet et ils ne souffrent pas du froid), on y voit des parents délaisser leur rôle de parents, et nombre de trafiquants faisant leur commerce sans être inquiétés. Mais cela ne reste qu’un décor.
Par contre, le scénario est très bien fait, nous plongeant dans un sacré brouillard, à tel point que je me suis demandé qui pouvait être le coupable. Et pendant ce temps là, les cadavres continuaient à s’accumuler. Même s’il y a un ou deux indices voyants, on passe un bon moment. Et je rassure les futurs lecteurs : non, ce roman n’est pas un roman anti-supporter de foot … quoique. Ce sera à vous de le découvrir.
Au même moment, je tiens à vous informer que Roland Sadaune est un peintre de talent et qu’il sort un recueil de ses œuvres, ciblées sur le polar. Un bien beau petit livre avec de superbes toiles. Cela s’appelle Seul dans la nuit, et c’est édité par Val d’Oise Editions.
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C’est pas bien ce que je vais dire mais j’aurais plus facile à supporter un livre qui se passe en 2016 qu’en 2018 pour ce type d’événements 😂 (oui, je suis belge…)
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