Editeur : Presses du Midi
J’ai déjà eu l’occasion d’aborder la série de l’Anonyme d’Anvers, notamment pour le premier tome qui s’appelait Désoxy de Jean-Marc Demetz (Presses du midi). Ce personnage immortel qui intervient pour influer sur des énigmes policières est présenté comme suit sur le site des presses du midi :
Si vous voulez sauver l’humanité, laissez tomber.
Un seul homme en est capable. Un personnage très discret dont les aventures défient le temps. Un illustre alchimiste de l’époque de Rubens. Depuis on le croise dans d’insolites affaires qui sont relatées dans la collection « L’Anonyme d’Anvers ».
Tuer pour Dagon de Roger Facon :
Dagon est le Dieu des Abimes qui est endormi au fond d’un océan et qui attend qu’on le réveille. De nombreux groupuscules font en sorte de fournir des corps en sacrifice pour son retour. C’est ainsi que les commandants Chaval à Lille et Santoni à Marseille se retrouvent à enquêter sur des meurtres n’ayant rien en commun. Mais cherchent-ils vraiment les coupables ? Heureusement, l’Anonyme d’Anvers veille et va influencer les résolutions des enquêtes à sa façon : discrètement.
Comme dans le cas de Desoxy, ou des séries écrites sur un même thème par des auteurs différents, ce roman porte en lui l’originalité de l’auteur et de son univers. Roger Facon va donc nous plonger directement au cœur de l’action, avec une multiplication de lieux et de personnages, et même de temps, puisque l’on va remonter au début du vingtième siècle. Je ne vous cache pas qu’il faut s’accrocher un peu au début …
Une fois que l’on a bien intégré la forme, le roman se lit vite. D’autant plus que les chapitres ne dépassent guère 3 pages, eux-mêmes entrecoupés de différentes scènes, ayant lieu dans différents lieux. Cela donne un rythme élevé à cette lecture, un rythme soutenu pour un roman policier qui flirte avec le genre fantastique. Si on peut trouver l’intrigue légère, il n’en reste pas moins que c’est clairement un bel hommage à HP.Lovecraft, et en tant que tel, il mérite le détour. Pour les fans du genre et les autres.
V.I.T.R.I.O.L de Jean-Pierre Bocquet :
La loge des Vrais Enfants de l’Athanor allait vivre une révolution, puisqu’elle allait faire entrer des femmes en son sein. Jean Segasse, le Vénérable de la loge, tiendrait la réunion, malgré quelques défections. Ils introniseraient Jannick Baltu, et Max Balzer et Benahim Manhélé, deux enquêteurs de la DGSI, surnommés Mac-Benah n’allaient pas rater cela. Mais la profane brille par son absence. A la place, un message aussi énigmatique qu’inquiétant. Le lendemain, Segasse apprend qu’un des membres de la loge a été égorgé.
Voilà un roman qui nous plonge dans les mystères de la loge maçonnique, avec ses textes, ses études, ses rites et son langage. Il défend aussi la place des femmes dans la société, et en particulier dans la Loge. Si l’enquête est dirigée par deux agents des services secrets, on ne peut pas dire qu’ils sont doués. Et il faudra bien l’intervention de l’Anonyme d’Anvers, celui qui a connu Rubens, pour démêler cette affaire.
D’une culture ésotérique et philosophe, ce roman va utiliser des termes pour nous inconnus et un lexique situé à la fin du roman va nous aider à comprendre ce vocabulaire. L’enquête quant à elle va avancer au rythme des indices semés par l’Anonyme. Et il faudra faire preuve de patience, et apprécier les romans où il est fait étalage de culture philosophique pour arriver à une fin surprenante. Personnellement, j’ai appris beaucoup de choses même si j’aurais aimé que cela soit plus allégé pour l’ignare que je suis.
Une réflexion sur « L’Anonyme d’Anvers (Tomes 2 & 3) »