Editeur : Lajouanie
Parmi les dernières sorties chez Lajouanie en ce début 2020, il y a un premier roman écrit par un collaborateur de K-libre. Me voilà donc plongé dans les aventures d’Augustin Kerr, détective privé bigrement attachant.
Augustin Kerr a pour mission de faire un échange contre 5000 euros. Mais un échange de quoi ? En tant que détective privé, il ne peut fermer les yeux sur une telle somme, surtout en France. Quand il arrive, il trouve comme prévu la clé sous le paillasson. Il y trouve un homme plongé dans son assiette, la tête la première. Et dans les toilettes, un autre, visiblement mort, semble avoir marché les deux pieds dans la merde … Sur la table de la salle à manger, à côté du gratin dauphinois, il trouve une enveloppe remettant à plus tard l’échange, mais il y a bien l’argent. Et c’est signé Anthony Wecker.
C’est à ce moment qu’un colosse qui a la carrure de David Douillet, la taille de David Douillet, la coupe de cheveux de David Douillet mais qui n’est pas David Douillet entre. Il fait le ménage, entendez qu’il assomme Augustin et s’enfuit. De retour dans l’appartement, l’estourbi au gratin revient à lui et lui dit qu’il avait rendez-vous à 10 heures, comme Augustin, pour une partie fine. C’est à ce moment-là que débarque la commissaire Béatrice Boton, le fantasme sexuel incarné d’Augustin, malheureusement mariée.
Augustin est convoqué au commissariat, pour s’expliquer sur sa présence sur les lieux du crime. Il semblerait que le mort de la salle de bains ait avalé un puissant laxatif dans son gratin dauphinois et qu’il ait glissé dans sa propre merde. Ce qui est bizarre, c’est la présence d’un serpent vénéneux dans la salle de bain. Et puis, qui est le mystérieux personnage qui a donné rendez-vous à Augustin dans cet appartement ? Et que veut-il échanger ?
Augustin, déçu de ne pas avoir décroché un rendez-vous galant avec la commissaire Boton, retourne dans la maison familiale où y habite toute la famille Kerr. La cuisinière Albertine y fait des plats à tomber par terre et son grand-père, Félicien obsédé sexuel notoire, est occupé à mater la voisine qui se bronze dans son jardin. Augustin récupère son chien Grabuge et va chercher à comprendre quelque chose dans cette affaire.
Il faut un peu de temps pour entrer dans le roman, par l’aspect bavard de l’écriture (qui est voulue puisque Augustin est volubile, c’est le moins que l’on puisse dire) et par les dialogues longs (surtout dans le deuxième chapitre). Cela m’aura pris une journée. Puis j’ai persévéré … et j’ai fini les 200 dernières pages en une journée. Parce que, finalement, on finit par se laisser bercer par les malheurs et les mauvaises décisions de ce détective privé bigrement sympathique.
Car on va y trouver une intrigue solide et débridée, amusante et facile à suivre, grâce à une belle construction et surtout avec des personnages hauts en couleurs. A partir du moment où Augustin nous introduit (façon de parler) sa famille, cela devient gentiment déjanté, avec un humour en dessous de la ceinture, ce qui est normal quand on fait partie d’une famille d’obsédés sexuels.
Alors on va y retrouver des gentils, des méchants, mais ce qui va retenir l’attention du lecteur, c’est bien les nombreuses questions que pose cette histoire. Car on ne sait pas qui est le client de notre détective, on ne sait pas en quoi consiste le mystérieux échange. Et pendant qu’on se pose des questions, les cadavres pleuvent. Et puis, petit à petit, les relations entre les divers protagonistes se créent … sans que l’on ne comprenne où veut en venir l’auteur.
Il faudra attendre la toute fin, les cinquante dernières pages, pour avoir enfin le fin mot de l’histoire avec une implication d’hommes politiques que l’on n’aurait jamais pu voir venir. Mais on s’amuse et c’est le principal. Le style étant débridé, primesautier, ce roman s’avère un excellent page-turner que l’on finit à regret. Il ne reste plus qu’à espérer que l’on retrouve Augustin Kerr dans de futures aventures.
Les deux pieds dedans, ça porte bonheur ? 🙂
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D’après le roman, pas pour celui qui les a ! BIZ
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Zut alors !
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