Il va être temps de préparer vos vacances estivales et ce mois de juin aura été rempli de lectures toutes recommandables, grâce à un tri sélectif des plus sévères. En effet, j’aurais lu beaucoup de romans et publié uniquement les avis des romans que j’ai préférés. Comme d’habitude, il y en aura pour tous les goûts et les couleurs. J’en profite pour vous souhaiter de bonnes vacances puisque le rythme de parution de mes avis va diminuer à deux par semaine, les mercredis et dimanches. Il faut bien que je me repose aussi !
Commençons cette liste par le troisième coup de cœur de cette année, Nécropolis d’Herbert Lieberman (Points). Ce polar nous propose une étude de la société new-yorkaise à travers un personnage de légiste dont la situation est critique. Lui qui est doué pour trouver les clés des plus grandes énigmes via son métier, il est incapable de trouver sa fille qui a disparu. Un roman culte inoubliable.
Si vous ne voulez pas voyager trop lourd, rien de tel que les nouvelles de chez Ska, éditeur numérique. Comme d’habitude, je vous ai sélectionnées une douzaine de nouvelles parmi celles que j’ai lues, et ce sont toutes des petites perles noires.
Restons dans le noir, avec la réédition de Le canard siffleur mexicain de James Crumley (Gallmeister), qui n’est certes pas le meilleur de l’auteur mais qui est tout de même un grand morceau d’action et de rigolade, car derrière cette enquête, il y a de vrais cinglés, des scènes d’action visuelles mémorables et des blagues noires, agrémentées d’illustrations en noir et blanc magnifiques. De quoi compléter votre culture du polar.
Deux balles de Gérard Lecas (Jigal) est un vrai bon polar qui m’a fait découvrir un auteur. Avec un début parfait qui nous présente un soldat engagé qui rentre au bercail, la suite peut se dérouler sur un ton sombre, nous donnant à voir des magouilles inhumaines, tout ça pour faire de fric.
Avec son minimalisme habituel, Aux vagabonds l’immensité de Pierre Hanot (Manufacture de livres) nous fait découvrir « La nuit des paras », nuit d’affrontements et de massacre dans la ville de Metz, un fait oublié de notre histoire contemporaine. Pierre Hanot poursuit son travail d’auteur historien dérangeant avec ce court roman choral de haute volée.
L’affaire Léon Sadorski de Romain Slocombe (Points) s’intéresse à l’occupation à Paris et place en personnage principal une pourriture que l’on n’est pas prêt d’oublier. Pire qu’un collabo, Léon Sadorski fait son boulot d’inspecteur de la police de Paris et arrête les juifs pour les confier à la Gestapo. A ne pas rater.
A minuit les chiens cessent d’aboyer de Michaël Moslonka (HBM) est le genre de polar dont on n’entend pas parler. Parce qu’il est édité par une petite maison d’édition. Parce qu’il n’est pas visible dans les grandes librairies. Pourtant, il mérite très largement qu’on en parle pour son personnage désespéré et fort d’un humour cynique de bon aloi.
Plus dispensable, Du sang sur la glace de Jo Nesbo (Gallimard) partait sur une bonne idée, mais se perd ensuite dans son intrigue, et peine à intéresser. A réserver aux fans de Jo Nesbo dont je suis.
Si vous voulez vous amuser, Crimes entremêlés de Emma Orczy (Apprentie éditeur) est fait pour vous. Ce roman est fait de plus d’une dizaine de nouvelles proposant chacune un mystère à éclaircir. La romancière qui est le personnage principal va se voir raconter la solution par un homme énigmatique qui noue et dénoue une ficelle. Mais avant de vous donner la solution, l’auteure fait une pause et nous propose de résoudre par nous-mêmes l’énigme.
Ce mois-ci j’ai décidé d’offrir deux palmes de chouchou du mois. La première revient à Or, encens et poussière de Valerio Varesi (Agullo) parce que tous ces romans sont d’une subtilité, d’une humanité et d’une poésie rares. Ici, un accident monstre sur une autoroute vont mettre le commissaire Soneri sur la piste d’une jeune immigrée et vont l’amener à se poser des questions sur sa vie privée et donc sur lui-même. Lisez tous les romans de Valerio Varesi en commençant par le premier et votre vie va changer en mieux.
La deuxième revient à La vallée de Bernard Minier (XO éditions), le dernier roman en date des enquêtes consacrées à Martin Servaz. J’ai été impressionné par la façon dont l’intrigue est menée, par la façon de faire monter la tension et de garder le lecteur sous stress jusqu’à la fin, par ces messages importants parce que Bernard Minier a des choses à dire, et il le dit bien. Ce roman fera, j’en suis sur, partie de vos lectures estivales.
J’espère que ces avis vous auront été utiles. Je vous donne rendez vous fin août pour un nouveau titre de chouchou. En attendant, n’oubliez pas le principal, lisez ! Et passez de bonnes vacances !