C’est reparti pour une nouvelle année de polars ! je ne sais pas si toute l’année va continuer sur cette lancée, mais quand je regarde les avis que j’ai publiés, j’ai noté la présence de beaucoup de romans français et beaucoup de premiers romans.
Cette année, la rubrique Oldies sera consacrée aux 15 années d’existence des éditions Gallmeister. Nous avons commencé par L‘insigne rouge du courage de Stephen Crane (Gallmeister), un classique du 19ème siècle de la littérature américaine qui nous plonge dans la guerre de Sécession. Le style flamboyant nous emporte par son évocation du front, faisant appel à tous nos sens.
Autre roman américain, Ohio de Stephen Markley (Albin Michel) fut très remarqué l’année dernière et je dois dire qu’il m’a impressionné par l’image qu’il donne de la société. L’auteur nous montre, de façon subtile, que toute personne non politiquement correcte se retrouve confrontée au Système institutionnel qui se charge de le laminer. Bien qu’un peu bavard, ce premier roman, roman choral qui plus est, étonne et détonne.
A part ces deux romans américains, tous les autres romans chroniqués sont français. Et signe des temps (Sign’ o’ Times), j’aurais chroniqué deux romans humoristiques, Tantum Ergo de Maurice Daccord (L’Harmattan) qui inaugure une série par une enquête originale, fort bien construite et fort drôle, et La route coupée de Guillaume Desmurs (Glénat), deuxième enquête se déroulant dans la station de ski fictive de Pierres-Fortes, meilleure à mon avis que la première. Les deux racontent une recherche d’un tueur en série, mais pas comme les thrillers américains, avec classe. Si vous cherchez à vous changer les idées, à faire des provisions de bons mots, de jeux de mots et de phrases incontournables, tournez-vous vers ces deux romans là.
En termes de premiers romans, les curieux vont être comblés avec Les Abattus de Noëlle Renaude (Rivages), un roman social d’un homme né dans une famille pauvre qui voit des morts apparaitre dans son entourage. Ce roman possède un vrai ton original et mérite qu’on se penche dessus. Avec Nos corps étrangers de Carine Joaquim (Manufacture de livres), l’auteure réalise une très belle autopsie d’un couple en crise, avec une plume simple mais bigrement expressive.
Depuis quelque temps, je me penche de plus en plus souvent sur des nouvelles. Dans Il y a un ange dans le garage de Daniel Pasquereau (Zinedi), l’auteur, au lieu de nous présenter des scènes, nous peint des pans de vie qu’une décision fait basculer. Ce recueil possède quelques pépites autant dans le polar que dans le genre fantastique.
Parmi les auteurs que je suis, par pur plaisir, Solitudes de Niko Tackian (Calmann-Lévy) est un roman qui apparait très personnel. Ecrit pendant le premier confinement, l’auteur choisit de jouer sur une opposition entre enfermement (intérieur) et grands espaces (l’action est située dans le Vercors dans des paysages neigeux grandioses). Les âmes sous les néons de Jérémie Guez (La Tengo) est paru après sept années d’absence depuis Le dernier tigre rouge. Roman noir mais aussi poésie brillante, cette histoire simple est constituée de paragraphes ne comportant qu’une phrase et nous emporte dans un monde sans pitié au détriment de la loyauté et l’amitié.
Le titre de chouchou du mois revient donc Rosine une criminelle ordinaire de Sandrine Cohen (Editions du Caïman), un premier roman que j’ai adoré. En démarrant par un fait divers horrible, l’auteure met au-devant de la scène Clélia, enquêtrice de personnalité, dont le travail consiste à comprendre les raisons et les causes de ce drame. Sandrine Cohen choisit de nous faire vivre une femme forte et sans concession, en utilisant une écriture vive et rapide, qui donne à ce roman une originalité et le rend impossible à lâcher.
J’espère que ces avis vous aideront à choisir vos lectures. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou. En attendant, n’oubliez pas le principal, lisez !