Editeur : La Tengo éditions
Cela fait presque sept ans que j’attendais un roman de Jérémie Guez, depuis Le dernier tigre rouge. Entre temps, celui que je surnomme Le Petit Prince du Polar est passé du côté du cinéma, écrivant des scénarii et réalisant un film, Bluebird. Les âmes sous les néons permet donc de fêter le retour en grande forme de cet auteur du Noir.
Copenhague.
Elle vit une vie de rêve, belle maison, belles voitures, un bébé en forme, un homme qui l’aime.
La fête se déroule dans la joie, pour souhaiter la bienvenue au bébé.
Elle est énervée, Lars n’est pas là.
Elle est seule avec les amis de son compagnon.
Le téléphone sonne.
La police lui annonce que Lars vient d’être abattu d’une balle dans la tête, au volant de sa voiture.
Lors de l’interrogatoire, les flics lui apprennent que Lars dirigeait plusieurs bars à putes, blanchissait de l’argent sale de plusieurs mafieux.
Elle n’a rien vu, ne s’est intéressée à rien, a profité de l’argent qui coulait à flots.
Lors de l’enterrement, Libyens, Palestiniens, Syriens, Irakiens, Tchétchènes, Serbes, Albanais, et Somaliens viennent la saluer.
Elle ne les connait pas.
L’avocat de Lars lui annonce avoir trouvé des gens pour racheter le business de Lars.
Elle devrait signer, c’est un conseil.
Un homme sonne à la porte.
Il se présente comme le seul ami de Lars, son homme de main aussi.
Lars l’a chargé de veiller sur sa vie, qui va devenir à haut risque.
Il lui demande de ne pas accepter l’offre de l’avocat.
Question de survie.
Ce nouveau roman de Jérémie Guez s’annonce comme un nouveau coup de poing, un nouveau coup de pied au monde du polar. Bien que situé dans un pays nordique, il pourrait prendre place n’importe où ailleurs. L’auteur préfère mettre en avant les personnages et le mystère du monde interlope et caché de la nuit.
Les deux personnages principaux vont jouer un jeu dont ils ne connaissent pas les règles, se rencontrer, se frôler, se quitter en ne sachant pas s’ils peuvent se faire confiance. Leurs allers-retours ressemble à s’y méprendre à une danse moderne, où ils volettent d’un bout à l’autre de la scène.
De danse, il en est aussi question dans la forme de ce polar. Jérémie Guez a opté pour un style, non pas haché, mais fait de paragraphes formés d’une seule phrase, comme un slam rap brillant, une poésie noire et moderne, efficace menant tout droit à l’enfer. Dans chaque phrase, avec le minimum de mots, il se permet de dessiner des décors, de peindre des psychologies et de creuser des thèmes chers au polar.
L’amour, la solitude, la famille, la confiance, la loyauté, ces thèmes représentent les fondations de ce roman aussi brillant par son intrigue que par son style, sans montrer de sentiments superflus. Et à la fin de la lecture, on en vient à regretter d’avoir attendu aussi longtemps, presque sept ans, pour le lire. Bon sang, Jérémie, peux-tu nous en écrire d’autres de ce niveau-là, s’il te plait ?
je suis bien content d’avoir retrouvé la plume de cet écrivain qui se faisait discret (du moins en littérature) depuis quelques temps. un grand slam rap brillant comme tu le dis si bien. J’ai aimé le style et l’atmosphère.
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Yes, Jérémie Guez nous a manqué. Pourvu qu’on attende moins longtemps, cette fois ! Merci d’être passé. A bientôt
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