Le tailleur gris d’Andrea Camilleri

Editeur : Métailié (Grand Format) ; Points (Format poche)

Traducteur : Serge Quadruppani

A coté des enquêtes du célèbre commissaire Montalbano, le regretté Andrea Camilleri nous offre par moments des romans orphelins. Celui-ci se présente comme un roman intimiste sur le doute et la confiance.

Un banquier quinquagénaire, veuf depuis dix ans, se retrouve à la retraite et passe d’une vie professionnelle chargée à une activité quasi-nulle. Il a rencontré Adèle, lors de la mort de son mari, habillée de son impeccable tailleur gris et en est tombé amoureux. Puis ils se sont mariés, malgré leurs 25 années de différence. Ajouté à sa beauté renversante, le banquier a pu apprécier l’appétit sexuel d’Adèle.

Puis, avec sa retraite, ils ont commencé à faire chambre à part. Tout juste pouvait-il assister à Adèle en train de s’habiller. Pour lui, cela ne fait aucun doute, Adèle le trompe. Pourtant, Adèle semble débordée par toutes ses activités, faisant partie de nombreux comités. D’ailleurs, grâce à son manque d’activité, il arrive à la suivre et la découvre au bras d’un jeune homme sportif, devant un motel miséreux.

Alors qu’il est contacté par le fils d’une connaissance pour tenir un poste de direction dans une entreprise douteuse, probablement en lien avec la mafia, il se demande si Adèle n’a pas œuvré en douce pour qu’il obtienne cet emploi. Se pose pour lui la question de l’infidélité de sa femme, de l’utilité de continuer son activité professionnelle, et d’un problème de santé qui vient de se déclarer.

Il s’agit ici d’un roman introspectif, dont le personnage central est notre banquier, à l’aube d’une nouvelle vie. Et qui dit nouvelle vie, dit décision à prendre quant à la suite à donner à sa vie. Nous assistons donc aux questionnements de notre retraité confronté à des choix cornéliens difficiles à prendre.

Sachant qu’il ne pourra pas se séparer de sa femme, car il n’envisage pas de vivre seul, il est assailli de doutes qui lui posent plus de questions qu’ils ne lui apportent de réponses. Nous le suivons dans cette narration au rythme lent tout en éprouvant pour lui de l’affection et même de la pitié.

Comme la narration se fait du point de vue du retraité, donc nous ne connaitrons pas le nom, les questions qu’il se pose vont se multiplier sans que nous ayons toutes les réponses. Mais ce roman est une formidable démonstration sur la vieillesse, sur la confiance, la jalousie et la difficulté de prendre des décisions fortes. Et même si ce roman est court, on n’est pas prêt de l’oublier.

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2 réflexions sur « Le tailleur gris d’Andrea Camilleri »

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