Le chouchou du mois de janvier 2023

Avant de commencer mon récapitulatif de billets pour ce mois de janvier, je tiens à vous souhaiter une excellente année 2023, que vos projets personnels et professionnels vous permettent de vous épanouir et que vos lectures vous enchantent.

Allez, on repart pour une année de polars mais pas que … Ayant décidé de fêter les 70 années d’existence du Livre de Poche, j’aurais l’occasion de vous proposer des romans classés en Littérature dite blanche. En tous cas, pour ce mois de janvier, c’est un roman policier qui était mis à l’honneur : L’heure des fous de Nicolas Lebel (Livre de Poche). Ce roman publié il y a dix ans nous présentait le capitaine Mehrlicht et son équipe dans une enquête hors du commun. On apprécie ici l’humour du capitaine qui se développera par la suite, de même que l’itinéraire de son équipe, et leurs problèmes fort bien introduits.

Pour rester dans les romans policiers, j’ai profité de la réédition au Livre de Poche du Prix du Quai des Orfèvres 2017 pour lire Mortels trafics renommé Overdose de Pierre Pouchairet (Fayard / Livre de poche). Nous voyons apparaitre pour la première fois Léanne Valauri dans une intrigue rythmée sur du Go-slow (par opposition au Go-Fast) entre l’Espagne et la France. Et j’aurais dévoré avec délectation la deuxième enquête de Cicéron, ce détective privé un peu spécial dans Nés sous X de Cicéron Angledroit (Editions Palémon), qu’il faut apprécier pour son humour légèrement cynique.

Une fois n’est pas coutume, j’ai publié un avis sur un recueil de nouvelles : Plus bas dans la vallée de Ron Rash (Gallimard – La Noire). Il faut dire que tous les romans de cet auteur m’ont enchanté et qu’on y trouve deux ou trois pures pépites noires, quelques textes étonnants et le retour de Serena dans une intrigue trop courte à mon gout.

Il y a de la hargne dans les lettres françaises, de la grogne chez les auteurs ; le roman noir n’est-il pas un reflet d’une partie de la population ? c’est du moins la réflexion que je me suis faite en ayant lu trois romans où transparait, chacun dans leur style, une envie de dénoncer les abus. Dans L’insurrection impériale de Christophe Léon (Muscadier), par exemple, nous montre un jeune homme excédé par l’impunité des hommes de pouvoir lors de la crise de la COVID, un polar bien rageur. Un coup dans les urnes de Julien Hervieux (Alibi) se situe dans une veine plus cynique quand un directeur de cabinet veut emporter les élections municipales en passant un accord avec deux malfrats à la tête d’un trafic de drogue. Enfin, La vengeance des perroquets de Pia Petersen (Les Arènes – Equinox) part d’une portraitiste en charge d’une commande venant d’un ponte de l’Intelligence artificielle et nous donne l’occasion de réfléchir sur les conséquences de donner les rênes de notre vie aux machines.

Deux romans que je qualifierai de « pas comme les autres » sont tout de même à signaler ce mois-ci, ni franchement polar, ni franchement thriller, ni franchement roman noir. Epaulard de Thierry Brun (Jigal) nous raconte un passage de la vie d’une garde du corps après une affaire qui a mal tourné. Mais là où un auteur lambda aurait inventé une intrigue de vengeance, Thierry Brun nous parle de reconstruction et d’ouverture aux autres et nous donne à lire un roman inclassable.

Wonderland Babe de Benoit Marie Lecoin (Afitt) narre une histoire d’amour entre deux personnes travaillant dans un cabinet de thanatopraxie, un amour fou entre deux personnes extrêmes. Situant son roman à la fin des années 70 à New-York, l’auteur joue sur les couleurs extrêmes, sur les oppositions de style, de reflets, de masques, de lumières ; et son style simple en apparence est arrivé à me faire ressentir un sentiment de malaise, une expérience littéraire très intéressante, sans description sanguinolente.

Le titre du chouchou du mois revient donc ce mois-ci à Une saison pour les ombres de Roger Jon Ellory (Sonatine) pour sa nouveauté. Je m’explique : Ellory innove quand il quitte les USA pour situer son roman au Canada ; il innove quand il situe son roman dans le grand froid et pose son décor comme un personnage à part entière, effrayant d’ailleurs ; il innove avec ce thème d’assumer ses choix ; il innove aussi par son style plus simple, plus direct, plus taiseux comme le sont les personnages de Grand Nord. Ce roman est, pour ma part, son meilleur avec Seul le silence et Papillon de nuit.

J’espère que ces avis vous auront été utiles dans vos choix de lectures. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou du mois. En attendant, n’oubliez pas le principal, protégez-vous, protégez les autres et surtout lisez !

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3 réflexions sur « Le chouchou du mois de janvier 2023 »

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