Editeur : Le Muscadier
Après L’insurrection impériale de Christophe Léon, Pourquoi tu pleures ? d’Amélie Antoine est le deuxième roman publié dans la nouvelle collection de romans noirs du Muscadier. C’est pour moi la découverte de cette auteure prolifique.
Depuis quatre mois que sa fille Zélie est née, Lilas Colombel n’a pas connu une seule nuit complète. Ce matin-là, elle s’aperçoit que la maison est silencieuse, et la place à côté d’elle est vide. Où est Maxime, son mari ? Le réveil affiche 2H17. Elle se rappelle que la veille, Maxime devait aller à la pendaison de la crémaillère d’un collègue, Nicolas, et avait proposé d’emmener Zélie pour qu’elle puisse se reposer. Elle se rappelle qu’il avait apporté des fleurs pour son anniversaire et depuis, rien …
Lilas envoie des SMS, appelle Maxime, laisse des messages en l’absence de réponses. Vers 8h00, elle doit se rendre à l’évidence, son mari a disparu avec sa fille. Elle doit se résoudre à appeler la police. Après moultes insistances, ils trouvent les coordonnées de Nicolas qui leur annonce que Maxime ne s’est pas rendu à leur fête.
La policière Myriam Solokoff rend visite à Lilas. Elle lui annonce que Maxime a disparu et lui demande de vérifier si des affaires ont disparu de la maison. Lilas vérifie et constate que des affaires ne sont plus dans les armoires. Lilas se retrouve sans soutien : quand elle appelle sa mère, celle-ci, comme à son habitude, rejette la faute sur Lilas, car elle ne sait pas s’occuper ni de son bébé ni de son mari. Un long calvaire commence.
Bien que l’on se retrouve devant une histoire maintes fois racontée, Amélie Antoine choisit Lilas en tant que narratrice pour détailler le drame qu’elle subit et pour mieux nous réserver des rebondissements inattendus. La narration se situe ainsi à deux niveaux : le déroulement de ses journées après la disparition de son mari et de sa fille, et des lettres qu’elle écrit à son père, pourtant disparu plusieurs années auparavant.
Petit à petit va se lever le voile sur la vie de Lilas, ses traumatismes dans sa vie familiale, avec une mère autoritaire, rabaissant sans cesse sa cadette de trois enfants, avec son frère et sa sœur qui ont pris leur distance, avec son père toujours bienveillant mais subissant la loi de la mère, figure toute puissante. Puis Lilas va raconter la rencontre avec Maxime, ces moments de tendresse et la libération quand il lui a proposé une vie commune.
Lilas s’est toujours considérée comme la dernière roue du carrosse, s’est discréditée vis-à-vis des autres. Elle a entendu les autres se demander ce que Maxime lui trouvait. Et pourtant, ils ont vécu un rêve jusqu’à l’arrivée de Zélie qui, dès sa naissance, pleurait sans cesse. La fatigue, la pression, l’impression d’être délaissée ont engendré une fatigue insurmontable.
Même si un énorme rebondissement intervient au tiers du roman, l’auteure va nous réserver de belles surprises par la suite, en conservant le seul point de vue de Lilas. En cela, ce roman est un bel exemple de narration subjective, qui permet de se laisser mener par une seule vision des événements. Et même si toutes les motivations ne sont pas explicitées (ce qui est un point fort pour moi), la psychologie des personnages et la façon dont est racontée cette histoire se révèlent passionnantes.
Entièrement de ton avis 😊
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Great !
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Bonsoir Pierre. Voilà une écriture d’Amelie Antoine que je ne connais pas. Ce n’est pas trop déprimant ? Bises. Geneviève
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Salut Geneviève, pas du tout, du moins je ne l’ai pas pris comme cela. Bonne lecture
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Merci pour ta réponse. J’en ai aimé le quatrième de couverture ainsi que ta chronique. Pour l’instant, je lis La mort de l’innocence de Cédric Becker. Bon lundi à toi. Bises. Geneviève
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