Archives pour la catégorie Chouchou 2013

Facteurs d’ombres de Roland Sadaune (Val d’Oise éditions)

En ces temps de Noël, les idées de beaux cadeaux ne courent pas les rues. Pour les amateurs de polars, il ne faut pas hésiter, ce livre est exceptionnel, de par sa beauté, de par ses textes.

  sadaune

Né à Montmorency de mère polonaise, Roland Sadaune se passionne très tôt de cinéma et littérature policière. Sa carrière d’artiste peintre ne l’empêche pas d’avoir à son actif une trentaine de romans policiers et une cinquantaine de nouvelles noires. Pour lui, le Polar, c’est l’évasion par les chemins de traverse défoncés par le destin, avec des phénomènes de société dissimulés derrière les haies.

Il en est à sa 90ème exposition particulière, en 2006, intitulée Peintre de Polars.

Son joker préféré est le cinéma : en salle, car l’été on y est au frais et l’hiver on s’y sent bien.

Roland Sadaune est un auteur de polars mais aussi un peintre. Ne voulant pas choisir entre ces deux activités, il les réunit dans un livre regroupant 37 portraits d’auteurs d’hier et d’aujourdhui. Chacun est illustré par des textes émanant de passionnés mais aussi d’experts tels Claude Mesplede, Claude Le Nocher ou Paul Maugendre.

Avec une couverture cartonnée (comme on n’en fait plus), ses belles pages glacées rendent hommage à une œuvre que je ne connaissais pas et qui m’a tout simplement époustouflé. On y trouve aussi bien des auteurs étrangers (Mickael Connely, James Ellroy …) que des auteurs français (Christian Roux, Maurice Dantec, Jean Bernard Pouy …). Vous y trouverez d’autres esquisses ainsi que 7 nouvelles.

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J’ai eu la chance de participer modestement à cette œuvre et donc je vous offre en exclusivité le texte que j’ai rédigé pour illustrer le portrait de Caryl Ferey :

Ma première rencontre (littéraire) avec Caryl Ferey, ce fut La jambe gauche de Joe Strummer. Je venais de découvrir Ken Bruen, et cette façon inimitable de créer une intimité avec un personnage. Ce roman fut une vraie découverte, en même temps qu’une envie de continuer à pénétrer dans l’univers d’un auteur. Alors je suis tombé sur Zulu, ou plutôt Zulu m’est tombé dessus. Car Zulu est un livre implacable, une démonstration en force de la cruauté des hommes, de leur imagination à faire souffrir son prochain, de l’inhumanité de l’homme.

Forcément, après une lecture pareille, on a envie de s’intéresser à l’auteur qui est derrière. Caryl Ferey est un globe-trotter qui va vivre dans un pays étranger pour s’imprégner d’une culture nouvelle, d’une histoire autre. Puis il va créer une intrigue intégrée à ce pays, pour nous dévoiler un pays et ses racines de l’intérieur. Mais il y a aussi cette maitrise de l’intrigue, cet art de surprendre le lecteur, de créer des scènes très visuelles et surprenantes sans que l’on s’y attende.

Mapuche est une poursuite dans cette veine que recherche Caryl Ferey. D’un pays qui a connu (et connait encore) une histoire forte et violente, il écrit un roman magnifique, une intrigue fantastiquement forte portée par deux personnages profondément humains. Il déploie dans ce roman tout son art pour montrer la lutte de l’amour contre la société, car l’amour est un sentiment profondément humain.

Lors de l’émission La grande librairie, on découvre une autre facette de cet auteur fascinant, sa volonté d’écrire le meilleur roman, son chef d’œuvre. Je me rappelle cette phrase, qui n’est peut-être pas de lui d’ailleurs : « Mon meilleur roman, c’est le prochain ». Et puis, il a parlé de ses personnages, de cette volonté de les placer au centre de son intrigue car ils sont et doivent rester au centre du monde. Caryl Ferey est un messager moderne dans une société numérique et inhumaine, une société qui se veut parfaite et qui oublie qu’elle doit être faite par les humains pour les humains. Il démontre que l’homme a une imagination sans limites pour créer la cruauté, pour inventer la violence. Il se pose ainsi comme un porte-parole de l’homme humain, un héraut humaniste.

Indéniablement, LE livre qu’il vous faut ou faut offrir en cette fin d’année 2013. Les images de ce billet ont été empruntées sur le Net à divers sites.

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Vilaines filles de Megan Abbott (Jean Claude Lattès)

Depuis Adieu Gloria, Megan Abbott fait partie des auteurs dont je lis tous les romans, car j’adore sa façon d’écrire, sa subtilité, sa finesse, la façon qu’elle a de construire ses intrigues par petites scènes avec un choix fin de ses phrases, de ses mots, et des émotions qu’elle transmet. Ce roman, encore une fois, tape dans le mille.

A Sutton Grove, les cheerleaders agrémentent les matches de leur équipe. Beth est la capitaine et Addy, sa meilleure amie est sa lieutenante. Pour démarrer cette nouvelle saison, une nouvelle coach débarque. Elle s’appelle Colette French et est bien décidée à leur faire franchir un pas, devenir les meilleures. Elle leur fait faire des entrainements extrêmement durs physiquement, arbore une attitude distante et sans concession, et sa première décision est de destituer Beth de son rang de capitaine.

Addy est subjuguée par Colette. Elle passe bientôt beaucoup de temps avec la famille French, Matt le mari qui est comptable, travaille beaucoup et est souvent absent et la petite Caitlin, âgée de quatre ans. Addy, qui ne voyait que par Beth, la suivant partout, croyant ce qu’elle disait, buvant chacune de ses paroles se trouve une nouvelle icône, Colette, passant de nombreuses soirées en sa compagnie.

Le sergent Will est recruteur pour l’armée, détaché auprès du lycée. Il est d’une beauté confondante et a cet air triste des gens qui ont perdu leur femme trop tôt. Beth a vite compris que Colette et Will sont amants. Addy va aussi le découvrir. Après quelques semaines, Will est retrouvé dans son appartement, suicidé d’une balle dans la tête. Mais s’est-il réellement suicidé ? Addy, aveuglée par ses idoles, va découvrir une vérité douloureuse.

Une nouvelle fois, Megan Abbott nous concocte un suspense psychologique parfait, à travers les yeux d’Addy qui en est la narratrice. Addy, jeune adolescente, en mal d’émancipation, à la recherche d’un pilier sur lequel se reposer, curieuse du monde des adultes et à l’écoute du moindre des ragots, faisant toutes les déductions sur ce qu’elle apprend pour comprendre ce monde auquel elle ne comprend bien.

Il y a de l’amour dans ce livre, il y a de la haine dans ce livre, il y a de la manipulation dans ce livre, et dans chaque phrase, chaque mot est soigneusement choisi pour semer le doute, pour faire naître le trouble. Encore une fois, la traduction rend formidablement hommage à la subtilité du style de Megan Abbott et en cela, je vous remercie, M. Jean Esch. Car, jusqu’à la dernière ligne de la dernière page, on appréciera le suspense, les questionnements et les doutes que l’on ressent à la lecture de ce roman. Et Megan Abbott excelle dans ces situations intimes de faux semblants.

J’avais déjà apprécié La fin de l’innocence ou Envoutée, qui avançait selon le même principe, mais avec une addition de petites scènes. Cette fois-ci, la narration est plus linéaire, mais avec toute une foultitude de détails qui nous plongent dans le monde inconnu (ou mal connu) pour nous des cheerleaders, ces reines du sport qui prennent des risques inconsidérés pour se lancer des défis, pour se sentir plus grandes que la vie, pour grandir, franchir le pas et devenir adultes.

Megan Abbott creuse aussi le thème du mensonge et de son poids dans la vie. Si Beth apparait comme une intrigante, une star déchue de son piédestal, Colette apparait comme une idole étrange, auréolée d’un mystère fascinant tandis qu’Addy est triturée entre les deux personnes qu’elle adore. Mais que s’est-il réellement passé dans cette chambre ? Megan Abbott ouvre toutes les portes du possible et nous livre un roman sur les adolescentes rêvant de la pureté du soleil remarquable. Mais, qui s’approche trop près du soleil se brule les ailes. D’ailleurs, le soleil existe-t-il pour ces jeunes en mal de reconnaissance ? La fin justifie-t-elle tous les moyens ?

Oldies : Un petit boulot de Iain Levison (Liana Levi – Piccolo)

Iain Levison, c’est un auteur que je n’ai jamais lu, alors que j’ai tous ses livres chez moi. La réédition de Un petit boulot pour fêter le numéro 100 de la collection de poche Piccolo de Liana Levi est une bonne occasion de commencer à découvrir l’œuvre de cet écrivain. Ce roman est sorti aux Etats Unis en 2002 sous le titre Since the layoffs (littéralement Depuis les licenciements), et en France en 2003. C’est un roman toujours d’actualité, d’une modernité incroyable. Un grand merci à Amélie et mon dealer de livres Coco.

L’auteur :

Après avoir vécu avec sa mère célibataire dans un taudis d’Aberdeen, il part vivre aux Etats-Unis en 1971. Il poursuit sa scolarité à Philadelphie, où il évolue dans les quartiers huppés de la ville. Il retourne en Angleterre pour effectuer son service militaire, mais supporte très difficilement son affectation en Afrique de Sud. De retour à Philadelphie (après 10 mois de chômage à Glasgow), il monte sans succès une société de cinéma, puis devient travailleur itinérant. Pendant 10 ans, il enchaine ainsi des dizaines de petits boulots. Cette longue expérience lui inspire un récit autobiographique. (Source Dictionnaire des littératures policières)

Quatrième de couverture :

Une petite ville américaine ravagée par la fermeture de l’unique usine. Un héros qui perd non seulement son travail, sa télé, son aspirateur, mais aussi sa petite amie. Pour ne pas perdre aussi sa propre estime, il est prêt à accepter n’importe quel «petit boulot», y compris celui qu’un bookmaker mafieux, lui propose… Un portrait au vitriol de l’Amérique des laissés-pour-compte.

Mon avis :

Ce roman est écrit à la première personne du singulier, au présent. On y suit Jake Skowran qui habite dans une petite ville des Etats Unis, ravagée par le chômage depuis que la seule usine du coin vient de fermer ses portes pour délocaliser le travail au Mexique. Jake essaie de survivre en vivant du peu que lui versent les assurances chômage. Depuis, il a été obligé de vendre sa voiture, s’est séparé de sa copine, et a arrêté son abonnement au câble. Petit à petit son appartement se vide, et il lui reste tout juste assez d’argent pour payer son loyer. Alors parfois il parie sur les matches de football.

Son pote de toujours Tommy lui propose un poste de caissier de nuit dans la station service Gas’n’Go, payé 6 dollars de l’heure, de quoi s’acheter à manger. Puis Ken Gardocki, le dealer de drogue et bookmaker lui propose un marché. Si Jake tue la femme de Ken, il sera payé 5000 dollars. Jake accepte et s’aperçoit même qu’il aime ça. Il va devenir le tueur attitré de Ken.

De ce roman, je retiendrai la rage de Jake et l’intrigue décalée, à la limite de l’humour cynique. Car ce personnage est bigrement marquant, et on suit ses pensées à propos de tout et de rien, mais avec une lucidité moderne et actuelle. Alors si l’intrigue et les différents meurtres qu’il doit réaliser est la trame du roman, elle devient vite secondaires devant certaines scènes dont qui sont frappantes. Je vous citerai par exemple celle d’un salarié de sa banque qui lui dit qu’il est au courant qu’il est sans travail mais qui veut savoir quand il va rembourser son découvert.

La morale de ce roman force à réfléchir, tant elle est comiquement amorale. L’auteur dénonce la course aux profits des entreprises, rendant la société amorale, rendant les gens toujours plus individualistes. Le personnage principal est en rage, et comme la société est amorale, il ne se pose pas de questions et justifie ses actes par sa survie dans une société inhumaine. Avec ce roman, Iain Levison fait une entrée fracassante dans le monde du roman noir, et au travers d’une intrigue amusante, se pose en porte parole des laissez pour compte, des oubliés du Rêve Américain. Ce roman est une lecture importante, d’une actualité confondante.

Du vide plein les yeux de Jeremie Guez (La Tengo)

Voici donc le dernier tome de la trilogie consacrée à Paris, signé Jeremie Guez, après le formidable Paris la nuit et l’excellent Balancé dans les cordes, fort justement récompensé par le prix Polar SNCF. Encore une fois, ce roman fait mouche.

Idir, jeune trentenaire kabyle, sort de prison, après y avoir passé six mois pour coups et blessures. Reconverti en détective privé, son quotidien est fait de filatures pour des maris jaloux ou des femmes en plein doute. Personnage central du roman, puisque c’est écrit à la première personne, c’est un impulsif, capable de périodes de calme et d’accès de fureur, mais il est aussi un tendre sous sa carapace : parfois, sans prévenir, il se met à pleurer sans pouvoir s’arrêter. Mais il annonce que c’est une maladie, la maladie de la tendresse, de la solitude, du mal être, la maladie d’une vie de copains en essayant de tenir à distance sa famille, ses racines que son père lui rappelle sans cesse.

Idir est contacté par Oscar Crumley, le fils héritier de la richissime famille Crumley, pour retrouver son frère, Thibaut qui a disparu depuis quelques mois. Si personne ne s’inquiète de sa disparition, Idir retrouve des cassettes où Thibaut parle de sa vie, de son mal-être, de la difficulté à être accepté en tant qu’homosexuel. Juste après, Eric, le père de Thomas son meilleur ami lui demande de retrouver sa voiture, une AUDI R8 toutes options qui coute une fortune et qu’on lui a volé en braquant son chauffeur. Evidemment, les apprences sont trompeuses et les péripéties nombreuses pour ce détective amateur.

Changement de registre pour ce troisième roman, changement de ton, changement d’ambiance, et quelle réussite ! Là où les précédents romans mettaient au centre de l’intrigue la ville lumière, avec des massages d’un lyrisme flamboyant, Du vide plein les yeux se concentre sur son personnage, et Paris devient le décor noir de ce polar en forme d’hommage, hommage à tous les grands écrivains qui ont bâti ce genre que nous aimons tant.

D’une intrigue simple au départ, de rencontres en rencontres, Jérémie Guez complexifie son histoire avec un personnage complexe, solitaire qui est poussé par la curiosité. C’est aussi un personnage pas forcément doué, un travailleur de l’ombre dont la vie est faite de sorties avec les potes, de services donnés rendus, de réunions avec la famille qui se passent mal car il gâche ces moments par des accès de colère, peut-être pour montrer qu’il est un adulte, avec les responsabilités qui vont avec.

Ce roman, c’est aussi le roman de la maturité, à travers son personnage plus mature et qui veut construire sa vie, mais aussi dans le style, plus direct, plus franc, avec des dialogues formidables qui en disent long sur la psychologie des personnages. Clairement, Jérémie Guez a densifié son intrigue, pour donner plus de densité, plus d’importance aux personnages. Ce changement, s’il peut étonner certains habitués des précédents romans, va surtout leur démontrer que Jérémie Guez est un grand auteur, et qu’il est à l’aise dans tous les domaines. A son âge, on s’incline.

Une nouvelle fois, je suis époustouflé, une nouvelle fois je suis ébahi, une nouvelle fois je suis étonné du talent, de la facilité et de la simplicité que montre ce roman. Il démontre si ce n’était pas le cas encore que cet auteur est à lire, car il a la capacité à vous emmener où il veut, en alliant à la fois l’intrigue et le style, sans en avoir l’air. Bienvenue dans l’ère du roman noir moderne, brutal et lucide, dramatique et réaliste ! Bienvenue chez Jérémie Guez !

Pur de Antoine Chainas (Gallimard Série Noire)

On peut dire que je l’aurais attendu, ce nouveau roman de Antoine Chainas. J’ai lu tous ses romans, depuis Aime moi Casanova jusqu’à Une histoire d’amour radioactive, en passant par ses deux participations aux enquêtes du Poulpe et de Mona Cabriole. Car je considère qu’il est l’un des auteurs les plus doués que nous ayons à l’heure actuelle, que ses romans dépassent le cadre de l’intrigue qu’elles mettent en place, et parce que son style, parfois jusqu’au-boutiste est un pur enchantement pour tout amateur de littérature.

Le roman commence par une scène où une jeune femme est en train de mourir. Petit à petit, nous allons comprendre qu’elle est dans sa voiture, attachée à sa ceinture de sécurité, qu’un objet métallique lui entre dans le ventre et qu’elle est victime d’un accident de voiture. Ce premier chapitre est dans la veine de ce que Chainas nous offre de meilleur, avec ces descriptions de corps humain, ces séances de stress psychologique, car on vit ce passage torturé avec Sophia. Chainas a toujours voulu séparer le physique du psychologique, mais dans cette introduction, il les relie de façon extraordinairement vivante et douloureuse.

Sophia, c’est son nom, ou plutôt c’était son nom. Son mari Patrick était avec elle, mais a été éjecté de la voiture. Il a erré, perdu à cause du choc, mais a fini par appeler les secours, avant de sortir le corps et de l’étendre à coté de la voiture. Interrogé par la police, il va parler de deux arabes en Mercedes qui leur ont tiré dessus, causant la sortie de route de la voiture. Mais les déclarations de Patrick sont trop floues pour l’inspecteur Durental.

Ce qui commence par un roman noir, voire policier s’avère en fait bien plus complexe que cela, bien plus profond. Car Patrick est consultant, chargé de réaliser des questionnaires permettant aux toutes nouvelles résidences ultra-sécurisées de trier parmi les riches volontaires, afin de n’y accepter que des hommes ou femmes riches, catholiques et blancs. A cela s’ajoute qu’un sniper fou tire sur les voitures et que la police n’arrive pas à mettre la main dessus. A cela s’ajoute des groupuscules d’extrème droite se préparant pour les élections municipales, prêts à déclencher l’épuration. A cela s’ajoute une société coupée en deux, entre les riches enfermés entre eux derrière des barbelés, à l’abri de mercenaires armés, et des quartiers pauvres laissés à l’abandon. A cela s’ajoute une société politiquement correcte, faisant attention à ce qu’elle dit pour ne pas choquer le peuple, mais minée par la paranoia et la volonté de se regrouper entre gens de même race, de purifier. PUR.

Comparé à ses autres romans, le style est plus accessible, mais on sent que l’auteur a voulu se mettre au service de son sujet, au travers une histoire simple. Pour autant, il passe d’un personnage à l’autre, passant en revue une bonne dizaine de personnages avec une facilité déconcertante, nous détaillant sans jamais alourdir le propos, les motivations et les stratégies de chacun. Et ce roman s’avère au premier degré un très bon roman noir, et au second degré un extraordinaire thermomètre de notre société, un roman incroyablement intelligent et important à lire.

Il semblerait que cela soit un sujet d’actualité, car cette année j’aurais lu des romans au sujet analogue, que ce soit Philippe Nicholson avec Serenitas, ou Utopia de Ahmed Khaled Towfik. PUR de Antoine Chainas enfonce le clou, nous oblige à ouvrir les yeux, à travers un roman jamais militantiste, sans jamais prendre position, comme un témoin de notre époque, comme un livre d’histoire ne relatant que les faits pour laisser au lecteur le choix de se faire son opinion … et de réagir. Lisez ce livre !

20 octobre 2013 La vie est un tango de Lorenzo Lunar (Asphalte)

Voici un nouvel auteur à découvrir, pour plusieurs raisons, la première et principale étant de nous faire découvrir Cuba de l’intérieur. Lorenzo Lunar écrit avec La vie est un tango un vrai roman noir, imprégné des couleurs, des odeurs et des gens de là bas, dans ce qui est une des plus vieilles dictatures contemporaines. J’ai eu la chance d’aller là-bas, et j’y ai retrouvé la simplicité des gens, la magie des petites rues, et ce roman a eu le mérite de me montrer un envers du décor que je n’avais pas aperçu, ni perçu, même si je me rappelle avoir fortement apprécié la gentillesse de ces gens qui n’avaient rien, et qui avaient la joie de nous montrer leur maison, leurs meubles, leur télévision, en même temps qu’ils nous offraient du café. Ils n’avaient rien, si ce n’est leur cœur à offrir, leur fierté, et leur confiance dans le pouvoir qui les illusionnaient.

Il y a tout cela dans ce roman, à travers une enquête qui peut paraitre simple au premier abord. A Santa Clara, Leo Martin est un flic qui résout toute sorte d’enquêtes, allant du meurtre au vol, du trafic de drogue à la prostitution. Sauf que être flic à Cuba, c’est avancer dans le brouillard, se déplacer dans des trains qui sont arrêtés par les coupures d’électricité, c’est trouver des indices grâce aux indics, faire appel aux plus anciens pour avoir les historiques car il n’y a pas d’ordinateur.

Justement, Leo est mis sur une affaire de contrebande de lunettes de soleil. Jusque là, rien d’extraordinaire, sauf que cela l’amène rapidement sur les traces de maikel, petit truand qui s’est fait poignarder chez lui. Y a-t-il relation de cause à effet ?

Si le style de Lorenzo Lunar est résolument moderne, à cent mille lieux d’un Leonardo Padura qui a un style très poétique, il permet aussi aux générations actuelles, ivres d’efficacité et de rapidité de coller à l’histoire. Car l’enquête avance au rythme du pays, lentement, au contraire des phrases courtes et sèches. Mais l’intérêt n’est pas là, loin de là. Les personnages que nous décrit Lorenzo Lunar sont les vedettes de ce roman. Ne serait-ce que Leo lui-même qui vit chez sa mère, qui fréquente des prostituées et est séparé de sa femme.

Le peuple de Cuba que nous montre Lorenzo Lunar est explicite. C’est un peuple qui a une grande fierté et une confiance aveugle envers son pays et son gouvernement. S’il y a un meurtre, alors la police trouvera le coupable. Et bien que ce soir un pays communiste, on découvre un pays où les gens ont succombé au plaisir de l’argent facile. Un des exemples qui m’a marqué est la réflexion qu’un des personnages donne à Leo : Auparavant, une fille qui se prostituait était chassée de sa famille, répudiée, bannie. Aujourd’hui, ses parents lui font payer un loyer, et avec l’argent, ils se pavanent dans des habits tous neufs.

“Le quartier est un monstre, la vie est un tango.” Et ce livre est excellent. Une nouvelle fois, les éditions Asphalte ont trouvé un auteur qui nous parle de sa ville, de ses gens, de sa vie, de son pays. Et Lorenzo Lunar, derrière une enquête policière et bien noire, nous montre l’envers du décor, sans remords, sans revendication, mais avec une ouverture d’esprit et une honnêteté qui forcent le respect. C’est un livre attachant comme peuvent l’être les gens de là-bas, un livre qu’il serait dommage de rater, sous prétexte que Cuba c’est loin de chez nous. Au contraire, ouvrez vous l’esprit et allez donc faire un voyage dans les petits quartiers d’une petite ville de Cuba, vous ne le regretterez pas.

La maison des chagrins de Victor Del Arbol (Actes sud)

J’étais passé au travers de son précédent roman, La tristesse du samouraï, malgré tous les avis positifs qui ont été publiés. Il fallait bien que je m’essaie au petit dernier, que je qualifierai de surprenant à plus d’un égard. Nul doute que ce roman sera promis à un grand succès de par son intrigue, ses personnages et sa maitrise.

Eduardo est un peintre doué qui a laissé tomber sa carrière depuis la mort de sa femme et de sa fille dans un accident de voiture. Heureusement que sa galériste Olga, qui a toujours cru en lui, le soutient en lui offrant des portraits à réaliser, ce qui lui permet de survivre. Ses séances de psychiatre, une fois par mois, l’aident bien à tenir le coup, mais il reste dans un état instable. Sa seule satisfaction est de fréquenter sa voisine Graciela à qui il paie la location de son appartement et qui a une petite fille adorable.

Olga le contacte pour lui proposer un marché un peu spécial : Une riche veuve Gloria Tagger, veut qu’il réalise le portrait de Arthur, le célèbre propriétaire de l’INCSA, une des boites de gestion de fonds d’investissement en euros les plus connues. A travers cette peinture, elle souhaite voir ce qu’il y a derrière le visage de cet homme richissime et surpuissant qui a tué son fils, en l’écrasant sur un passage piéton.

Arthur qui purge une peine de prison arrive à se faire protéger au milieu d’une faune qui ne fait pas partie de son monde. Alors qu’il va réussir à alléger sa peine de prison pour bonne conduite, il va pouvoir poursuivre sa quête …

Les deux premiers chapitres sont vertigineux, montrant au travers les yeux de Eduardo son environnement, et Victor Del Arbol écrit comme un peintre construirait sa toile. J’ai tout simplement été époustouflé par ce début, tout en me demandant s’il allait pouvoir tenir jusqu’au bout des 475 pages que comporte ce récit. Puis il introduit petit à petit d’autres personnages, et, comme il est dit sur la quatrième de couverture, ce qui s’apparentait au début à un exercice de style devient un puzzle inextricable.

Alors que le rythme est lent, le style hypnotique et parfois éblouissant nous entraine dans une Espagne contemporaine, en nous détaillant les personnages par une analyse minutieuse de leur passé, et on a l’impression que l’auteur agit comme un médecin légiste, ouvrant le ventre de ses personnages pour en extraire leur racine. Le point commun de tous ces personnages, ce sont leurs cicatrices, ces moments douloureux du passé, leurs décisions parfois aléatoires qui font ce qu’ils sont aujourd’hui, des ombres sans but se fixant un objectif bien mystérieux.

Et au moment où je commençais à trouver le livre un peu long, c’est-à-dire après une grosse moitié du livre, Victor Del Arbol m’a asséné un grand coup de poing derrière la tête. Et ce que je pensais être un gigantesque puzzle devient en fait un château de cartes, que l’auteur a patiemment mis en place, avant de brutalement le détruire, par morceaux, par coups de scènes incroyablement violentes (sans effusions de sang) et incroyablement visuelles. Et tous les personnages se retrouvent liés les uns aux autres par le fil de l’histoire, de leur histoire, de leur douleur, de leur horreur. Avec pour fond de toile ou toile de fond, cette philosophie : la douleur comme règle de vie, la vengeance comme motivation, le malheur comme conclusion.

Victor Del Arbol nous aura proposé avec ce roman une histoire originale, forte, impressionnante et passionnante qui laissera des marques au fer rouge et qui passionnera grand nombre de lecteurs, malgré les quelques longueurs. En tous cas, il passionnera ceux qui recherchent les histoires fort bien écrites pour peu que l’on apprécie les surprises. Comme il est de bon ton en cette rentrée littéraire, sortez des sentiers battus, et laissez aller vos envies, laissez vous surprendre par cette Maison des chagrins.

Back-up de Paul Colize (Folio Policier)

Je l’avais raté quand il est sorti en grand format, voici donc une séance de rattrapage pour ce roman qui a tous les attraits de l’excellent polar, et dont la réputation sur la blogosphère n’est plus à faire, tant il croule sous les éloges. D’ailleurs, Paul Colize a remporté entre autres le Balai d’Or du concierge masqué 2012, c’est dire ! Il est aussi finaliste de trophée 813 dans la catégorie roman francophone. Et effectivement, c’est un polar de grande qualité qui mérite tout le bien qu’on a dit sur lui.

Larry speed arrive à l’aéroport de Majorque le samedi 18 mars 1967, en provenance de Berlin. En tant que leader du groupe de rock’n’roll Pearl Harbor, il sort d’une session d’enregistrement avec eux et vient de proposer quelques jours de vacances. Dans un night-club, il récupère une prostituée, passe la nuit à se droguer et baiser. Le lendemain matin, il est retrouvé noyé dans la piscine de l’hôtel. En quelques jours seulement, les quatre membres du groupe auront donc connu la mort.

Février 2010. Un piéton vient d’être renversé par une voiture à proximité de la gare du midi à Bruxelles. Si l’on peut penser qu’il est un SDF, certains indices montrent qu’il n’en est rien. Par contre, rien ne permet de déterminer son identité. Quand il sort du coma, il s’avère qu’il est victime du syndrome de locked-in, c’est-à-dire qu’il peut entendre mais pas communiquer ni bouger (sauf ses paupières). Les infirmières vont le surnommer X Midi. Son kinésithérapeute Dominique va tenter de créer un lien avec lui et essayer de comprendre qui il est et ce qu’il a vécu.

Il va m’être difficile de parler de ce roman, tant il est foisonnant et forme finalement un puzzle dont le lecteur n’aura la solution que dans les dernières pages. Car aussi bien dans sa construction que dans sa narration et dans sa documentation musicale, ce roman est une véritable mine d’information en même temps qu’une source de surprises, de bonnes surprises.

Le roman est morcelé, menant de front plusieurs histoires en parallèle, pour se rejoindre à la fin. Il y a tout d’abord l’histoire du groupe Pearl Harbor, puis celle du journaliste Michael Stern qui est chargé par les familles de découvrir pourquoi les 4 membres sont morts, puis Dominique qui essaie de communiquer avec X Midi, et enfin X Midi lui-même qui raconte sa biographie. Dit comme ça, cela peut sembler complexe voire compliqué, et pourtant je ne me suis jamais senti perdu, retrouvant à chaque fois l’époque et les personnages correspondants. Et l’ensemble donne un puzzle avec un nombre incommensurable de pièces que Paul Colize va nous aider à résoudre.

Et puis, il y a toute cette description des années 60, tout ce foisonnement autour des arts et de la musique en particulier, cette sensation de joie, de liesse et de liberté que l’on ressent à la lecture de la vie de X Midi, qui est formidablement bien rendu. Evidemment, la bande-son est à la hauteur de ce que Paul Colize nous décrit, et c’est tellement bien fait que j’ai vraiment eu l’impression de lire une biographie en oubliant que j’étais dans un polar. Quel plaisir de plonger dans les caves de Berlin, d’errer dans les rues de Pairs ou Bruxelles, de plonger dans les studios de Londres, de vivre au rythme de la batterie, d’entendre retentir les guitares virevoltantes et de vivre les sons magiques des chansons rock ou pop de ces années en or.

Et puis, derrière cette folie pleine d’insouciance, il y a le spectre des menaces de guerre, les conflits aux quatre coins du monde qui ne sont rien d’autre que des combats USA – URSS déportés. Il y a une menace qui apparait petit à petit dans le bouquin jusqu’à devenir omniprésent, jusqu’à une fin originale … que je vous laisse découvrir. N’hésitez plus, prenez un ticket pour les années 60, ouvrez Back-Up de Paul Colize.

J’attraperai ta mort de Hervé Commère (Pocket)

Que voilà un excellent petit polar, par la taille bien sur, au scenario implacable. C’est aussi une découverte en ce qui me concerne, avec la lecture du premier roman de Hervé Commère, un roman impressionnant de maitrise.

Paul Serinen est un cambrioleur qui peaufine ses coups pour éviter toute effusion de sang. Il peut mettre plusieurs jours, plusieurs semaines avant de passer à l’action. S’il doit faire appel à des complices, alors il s’arrange pour que ceux-ci ne le voient pas, passant par les petites annonces pour organiser les rendez vous.

Paul est sur un coup. Il suit des camions qui sortent d’une usine. Il est patient, et attend plusieurs jours avant d’en suivre un qui se dirige vers le nord. Dans un parking d’autoroute, il subtilise le camion rempli de sacs en crocodile de luxe. Il conduit alors jusqu’à son receleur à Rotterdam et récupère plusieurs dizaines de milliers d’euros pour cette affaire. Il va acheter une maison à Etretat et va s’attaquer à sa prochaine affaire.

Mais à force de tirer le diable par la queue, l’une de ses affaires va le confronter à un riche diamantaire et un cancer du pancréas va arrêter sa destinée …

Sacrée découverte que ce roman, découpé en deux parties : l’une est consacrée à Paul Serinen, l’autre aux futurs acheteurs de la maison du cambrioleur. Si le but n’est pas de s’identifier au voleur, d’en éprouver une quelconque affection ou même de le détester, il s’agit bien de suivre une histoire dont les fils sont irrémédiablement tissés pour raconter une aventure implacable dont la conclusion n’est pas sans humour … noir.

Le style de l’auteur est à l’avenant, montrant un pointillisme sans faille, montrant tout le raisonnement de ce cambrioleur qui met tous les atouts de son coté pour ne pas faire la moindre erreur. S’il a parfois des doutes, il bâtit son affaire avec le plus grand soin et s’avère un voleur pointilleux ne laissant derrière lui aucune trace.

La deuxième partie du roman est consacrée au couple qui va acheter la maison d’Etretat. S’ils sont totalement innocents, ils vont se montrer trop curieux pour une broutille, et la mécanique implacable du polar va se mettre en route vers une conclusion à la fois amusante et jouissive.

Indéniablement, ce roman permet de découvrir un auteur à la logique impressionnante et dont j’attends beaucoup pour ma prochaine lecture. Un coup d’essai formidablement réussi, pour un moment de lecture hautement jouissif. Ne passez pas à coté de cet excellent scenario d’autant plus qu’il vient d’être édité en format de poche et qu’il vous garantit deux heures de lecture de haute qualité.

Djebel de Gilles Vincent (Jigal)

Jigal nous a dégotté là une véritable petite perle noire, de la part d’un auteur que j’avais eu la chance de découvrir avec Parjures. Déjà, j’étais tombé sous le charme de son héroïne principale et j’avais été envouté par l’efficacité du style. Si l’on ajoute un sujet important et bigrement émouvant, cela donne un excellent polar que vous vous devez de lire rapidement sous peine de passer à coté d’un excellent moment de lecture.

Mars 1960, à Ouadhia en Kabylie. Antoine Berthier est un jeune soldat qui vient de passer dix huit mois en pleine guerre. A trois jours de la quille, il a comme un gout amer dans la bouche. Le capitaine Murat l’a choisi pour être son opérateur radio car il le juge trop tendre pour les combats, et du coup, Antoine se demande ce qu’il va bien pouvoir raconter sans passer pour un pleutre. Il n’aura assisté à aucun combat, n’aura tué aucun Algérien. Alors, ses camarades Ferrero, Mangin, Michaud et Hadj lui préparent un baptême du feu. Sur le bateau du retour, à l’arrivée à Marseille, on remet à la famille d’Antoine son cercueil, en leur expliquant qu’il est mort en héros au combat.

Septembre 2001, Marseille. Viviane Dimasco, la sœur jumelle d’Antoine contacte Sébastien Touraine, ancien flic à la brigade des mœurs et aux stups, et détective privé de son état. Un des camarades d’Antoine aurait dit sur son lit de mort qu’Antoine s’est en fait suicidé sur le bateau du retour. Elle l’engage donc pour qu’il découvre la vérité et qu’il soulage Viviane. Mais, rapidement, tous les anciens soldats et compagnons d’Antoine meurent dans des circonstances suspectes.

254 pages ! Pendant 254 pages, Gilles Vincent va vous prendre par la main et vous faire courir. Grace à son style rapide et sec, avec juste ces deux ou trois petits détails qui suffisent à décrire une scène, il va construire un modèle de polar. Du prologue qui vous cuit sur place par le soleil écrasant des montagnes de pierre jusqu’au final haletant, le rythme de ce roman est tout simplement hallucinant. De la première ligne à la dernière.

Et que dire de l’intrigue, tirée au cordeau, toujours sous tension, sans aucun temps mort, avec des rebondissements aussi inattendus que violents et surtout marquants. Fichtre ! Quand vous ouvrez ce livre, c’est pour le reposer au bout de 70 pages, par hasard, parce que quelqu’un vient de vous poser une question qui vous sort de ce marasme.

Le thème est tout aussi important et formidablement bien traité. Car si on peut penser à une recherche d’un tueur, j’ai vite ressenti de l’empathie envers les victimes, avant de me rendre compte que l’on parlait de la guerre, et qu’une guerre propre, ça n’existe pas. D’un coté comme de l’autre, on se bat pour un bout de territoire ; d’un coté comme de l’autre il s’agit de descendre l’autre, l’ennemi, avant qu’il vous descende ; d’un coté comme de l’autre, on fait des horreurs inimaginables en temps de paix.

Et puis, ce roman qui est le premier d’une trilogie consacrée à Sébastien Touraine est aussi l’occasion de la rencontre entre Sébastien et Aïcha Sadia, jeune femme d’origine kabyle aujourd’hui commissaire principale. Si on peut penser que ces moments vont être de tout repos, détrompez-vous. Même dans ces scènes, il y règne une tension, liée aux origines même d’Aïcha.

Et en plein milieu de cette lecture en apnée, qui va à 100 à l’heure, on y trouve des vérités, qu’il ne fait pas bon dire. Alors il vaut mieux les écrire. Celle-ci que j’ai prélevée vers la fin illustre bien les cicatrices encore ouvertes, qui ne saignent plus mais à propos desquelles il ne faudrait pas grand-chose pour dégénérer. Et je la trouve remarquable de vérité, d’efficacité, de vérité :

« Et quarante ans après, nos deux pays en sont toujours à se méfier l’un de l’autre. Et tu sais pourquoi ? Parce que de chaque coté de la Méditerranée, les hommes ont la mémoire qui saigne encore. Voilà pourquoi. C’est pas la peine d’aller chercher plus loin. »

Remarquable du début à la fin, avec des personnages bien trempés, un sujet fort, ce roman est une véritable petite perle noire. Et comme c’est édité au format poche, vous n’avez aucune excuse pour ne pas le lire. Quant à moi, je souhaite de tout cœur que Jigal réédite les deux volumes suivants, mettant en scène Sébastien Touraine et Aïcha Sadia. Pour finir, voici quelques avis glanés sur le net, dont celui de Carine sur le blog Lenoiretmoi qui m’a poussé à lire si rapidement ce livre.

http://lenoiremoi.overblog.com/djebel-de-gilles-vincent

http://unpolar.hautetfort.com/archive/2013/06/07/djebel-de-gilles-vincent.html

http://lectureamoi.blogspot.fr/2011/03/djebel-de-gilles-vincent.html