Archives pour la catégorie Chouchou 2018

Le chouchou du mois de novembre 2018

Le mois de novembre a été pour moi le mois des découvertes : découverte de nouvelles maisons d’édition ou bien découvertes de nouveaux auteurs. Ne tenez pas compte de l’ordre d’apparition, j’ai fait l’effort de les classer par ordre alphabétique des auteurs. Jugez-en plutôt :

J’aurais chroniqué les 5 fascicules et 10 nouvelles de la saison 2 de Double Noir, édité par l’association Nèfle Noir. On y trouve beaucoup de pépites parmi celles de Guy de MAUPASSANT, Jack MOFFITT, Alexandre DUMAS, Georges J.ARNAUD, Louis PERGAUD, Marin LEDUN, Prosper MÉRIMÉE, Max OBIONE, Jean-François COATMEUR et Claude MESPLÈDE lui-même. N’hésitez plus, le détail est ici.

L’autre nouveauté pour moi aura été de lire des romans électroniques dont Max de Jérémy Bouquin (Ska), un polar annoncé pour adolescent mais qui peut plaire à toute la famille à partir de 15-16 ans ; et Ma vie sera pire que la tienne de Williams Exbrayat, roman auto-édité, divisé en trois parties toutes différentes les unes des autres, original et décalé, à découvrir.

Je ne savais pas que les éditions In8 publiaient des romans, et encore moins des polars. Amère Méditerranée de Philippe Georget (Editions In8) fut une superbe lecture pour moi, car il correspond tout à fait à l’humanisme qui me porte. Si l’intrigue porte sur la recherche de ce qui s’est passé sur un chalutier qui a pris feu, elle aborde un sujet sensible, placé au niveau de ceux qui subissent ce trafic d’humains.

La disparition d’Adèle Bedeau de Graeme MacRae Burnet (Sonatine) est le premier roman de l’auteur et le premier que je lis de lui. Ce roman à réserver aux amateurs de roman psychologique est à ranger juste à coté des romans de Simenon, et c’est une vraie réussite. Présenté comme un duel à distance entre les deux personnages, c’est fascinant de justesse.

Encore un premier roman avec Dégradation de Benjamin Myers (Seuil), qui est plutôt à classer dans les romans noirs. S’il faut s’habituer au style de l’auteur, et accepter certaines scènes dures, le constat qu’il dévoile est démontré sans concession, d’un groupe d’hommes dépourvu de toute humanité et qui sait se mettre à l’abri des lois grâce aux petits arrangements entre amis. Eloquent et éblouissement.

Les damnés ne meurent jamais de Jim Nisbet (Rivages Noir) aura été l’occasion pour moi de découvrir un extraordinaire auteur de polar, qui déroule son histoire en suivant tous les codes mais en les détournant avec beaucoup d’humour. Nul doute que je vais revenir bientôt fouiller dans sa bibliographie.

Don Winslow, j’adore. L’auteur de La griffe du chien et de Cartel revient avec Corruption de Don Winslow (Harper & Collins), un roman coup de poing qui dénonce la corruption (d’où son titre !) à tous les étages, de la polie en passant par la justice en passant par les politiques. Le roman est inlâchable et le seul bémol que j’y ai trouvé est sa similitude avec la série télévisée The Shield, que j’adore. C’est un roman extraordinaire qui sera sans nul doute au pied de beaucoup de sapins.

Double découverte avec Le loup d’Hiroshima de Yuko Yusuki (Atelier Akatombo), celle d’une toute nouvelle maison d’édition et celle d’un auteur. Yuko Yusuki nous montre l’arrivée d’un jeune policier, coaché par un ancien bien intégré parmi les gangs de Yakuzas. C’est l’occasion de détailler les codes qui régissent ces mafias à travers un scénario fort bien mené. A découvrir pour le dépaysement mais aussi pour la qualité de la narration.

Le titre du chouchou du mois revient donc à Rouge parallèle de Stéphane Keller (Toucan) qui m’a tout simplement envoûté. La plongée dans les années 60, la description des itinéraires de deux personnages forts font de ce roman un moment de lecture et de plaisir intenses, que l’on a bien du mal à lâcher, et que l’on a beaucoup de peine à oublier. C’est le premier roman de l’auteur et je peux vous dire que j’attends le prochain avec grande impatience.

J’espère que ces avis vous seront utiles dans vos choix de lecture. Je vous donne rendez-vous le mois prochain, pour le bilan de cette année 2018. Quant à moi, je vais consacrer mon mois de décembre aux romans que j’ai mis de coté au long de cette année et à la sélection des balais d’or. En attendant, n’oubliez pas le principal, lisez !

Publicité

Le chouchou du mois d’octobre 2018

Autant le mois de septembre m’a paru interminable, autant le mois d’octobre est passé à la vitesse de l’éclair. Au niveau des chroniques, les livres proposés balaient une nouvelle fois un large panel de genres, sauf les thrillers. Bien que j’en ai lu quelques uns, aucun n’a trouvé grâce à mes goûts. Par contre, il y aura eu de l’émotion, du mystère, du suspense et du style, de la belle littérature.

Commençons pour le coup de cœur du mois, La guerre est une ruse de Frédéric Paulin (Agullo), un roman qui revient sur les années de sang en Algérie et qui balaie les années 1992-1995. En prenant un sujet énorme et ambitieux, l’auteur place ses personnages sur l’échiquier et créé une fresque de souffrance, de politique, de meurtres et de pleurs. C’est un des romans à ne pas rater en cette rentrée littéraire.

Les années 20 furent à l’honneur ce mois-ci. Avec Scarface d’Armitage Trail (Rivages), tout d’abord, l’un des tous premiers romans de gangsters, qui s’avère un excellent roman, qui n’a pas vieilli avec son style direct. Avec Miasmes d’Elisabeth Sanxay Holding (Baker Street Edition) ensuite, plutôt à classer dans les romans psychologiques à suspense. La tension s’installe chez le lecteur, à qui on présente un personnage de docteur qui ne comprend la situation dans laquelle il se trouve. C’est un excellent roman jusqu’au dénouement final où on s’aperçoit que l’on s’est trompé !

Du coté des romans noirs ou classés comme tel, j’ai été impressionné par Le blues de la Harpie de Joe Meno (Livre de Poche), un roman qui place le lecteur devant ses responsabilités et pose les questions de la culpabilité d’un assassin qui a payé sa dette à la société. Mais on ne peut effacer ses fautes, en particulier vis-à-vis des victimes.

Dans un genre différent, African Queens de Patrice Montagu-Williams (Les chemins du hasard) est le premier tome des enquêtes du commissaire Samarcande, et nous présente un Paris des trafics en tous genre. Sans montrer d’émotion, ce roman qui fait penser à un reportage est d’autant difficile et marquant par ce recul face aux horreurs subies par les personnages.

Du coté des romans pas comme les autres, tout en subtilité, il ne faut pas rater Un pays obscur d’Alain Claret (Manufacture de livres), un roman qui présente un personnage qui flotte entre passé et présent, entre réalité et imaginaire, dans un paysage de forêts et de brouillard. Laissez vous emporter, laissez vous tenter par ces Objet Littéraire Non Identifié, très envoûtant.

Les amateurs de romans policiers sont gâtés ce mois-ci. La curiosité sera à mettre du coté de De sinistre mémoire de Jacques Saussey (French Pulp), premier roman de l’auteur et réédité chez cette petite maison d’édition qui remet à l’ordre du jour les polars populaires. On y trouve déjà toutes les qualités que l’on va adorer dans ses romans suivants. Le deuxième roman de Lionel Fintoni, Tout corps plongé … de Lionel Fintoni (Editions de l’Aube) a gommé les petits défauts que j’avais pointés dans le premier (une lenteur à démarrer l’intrigue) pour nous offrir un roman qui va à 100 à l’heure. C’est un excellent roman venant d’un auteur bourré de talent. Enfin, La dernière chance de Abdelilah Hamdouchi (Nouveau Monde) est écrit comme un policier classique. Mais c’est mon premier roman marocain et il dénonce l’omnipotence de la police dans un pays qui a bien besoin que l’on défende les accusés. A découvrir.

Juste à coté, nous trouvons le rayon polar. Cross de Marc Masse (Flamant Noir) a pour lui un scénario fou et bigrement original. Un détective privé est engagé pour participer au Grand Cross et trouver un assassin coupable de délit de fuite. Ce roman est un sacré challenge réussi et nous fait entrer dans cette course de fous, nous tient en haleine et nous donne une fin surprenante, ce qui donne un excellent divertissement. Bandidos de Marc Fernandez (Préludes) est le troisième roman mettant en scène Diego Martin et c’est un plaidoyer pour la liberté de la presse. Avec toujours ce style rapide, l’auteur nous donne à lire à nouveau un très bon polar à la fois divertissant et plein de passion, tant ce sujet tient à cœur à l’auteur.

Le titre du chouchou du mois revient donc à Emprise des chimères d’Antoine Chainas (Gallimard Série Noire). Cela faisait cinq longues années que nous attendions de ses nouvelles. Antoine Chainas nous revient avec un roman de fou, un énorme roman qui oscille entre réel et jeu, entre infiniment petit et infiniment grand, balayant beaucoup de sujets sur le monde contemporain, mené comme un jeu de rôles. Cet énorme pavé est un énorme roman à ne pas rater.

J’espère que ces lectures vous auront été utiles pour vos choix de lecture. Je vous donne rendez vous le mois prochain pour une nouvelle élection de chouchou. En attendant, n’oubliez pas le principal, lisez !

Le chouchou du mois de septembre 2018

Le mois de septembre ressemble beaucoup pour moi à un bilan de mes lectures estivales. Et comme je n’emporte en vacances que des livres de poche, j’aurais donc forcément publié beaucoup d’avis sur des romans édités au format poche. Et pour le coup, quelque soit le genre, vous pourrez trouver des suggestions de lecture qui conviendront à vos goûts.

Commençons donc notre tour d’horizon par le roman policier, le pur, le dur. Je ne sais pas pour vous, mais j’aime bien suivre un personnage récurrent, le retrouver dans de nouvelles enquêtes et le voir évoluer comme un pote que l’on retrouve de temps en temps. Dans Pyromane de Wojciech Chmielarz (Livre de poche), c’est Le Kub qui va nous assister et nous faire visiter la Pologne. Avec une enquête vicieuse et remarquablement construite, ce roman va vous donner un gout de Reviens-y !

Quand on parle de Reviens-y, j’avais adoré Jeux de dames, et j’ai poursuivi avec le même auteur Erreur d’aiguillage de Philippe Beutin (Editions Cairn), que j’ai bien aimé. Même si la trame est plus classique, il nous donne l’occasion de visiter la SNCF vue de l’intérieur et de faire la connaissance des ateliers de maintenance. C’est un roman à la fois noir dans le sujet et instructif dans son contexte.

Dans un tout autre genre, La dernière expérience d’Annelie Wendeberg (10/18) reprend le personnage du docteur Anna Kronberg, toujours amoureuse du célèbre détective Sherlock Holmes. Celle-ci est enlevée et séquestrée par le redoutable Professeur Moriarty dans un suspense à huis clos où il s’agit avant tout de déjouer un de ses complots.

C’est probablement le roman qui m’a le plus surpris. Ils vont tous mourir de Raphaël Grangier (Editions Cairn) est un thriller comme j’aimerai en lire plus souvent. Ça commence doucement, par une belle visite du Périgord, la tension monte, le suspense devient inquiétant et on termine par un mélange de Seven et du Silence des Agneaux totalement assumé. On y croit, on marche à fond et on ferme le livre le sourire aux lèvres, assuré d’avoir passé un excellent moment de lecture.

Qu’on se le dise : Alexis Aubenque est de retour. Je considère Alexis Aubenque comme le digne héritier des grands auteurs populaires. Et il est de retour avec sa série culte , River Falls. C’est donc une nouvelle trilogie qui démarre avec déjà deux tomes sortis : Retour à River Falls (Milady) et Des larmes sur River Falls (Bragelonne). Evidemment il faut lire le premier avant de lire le deuxième. Evidemment c’est très bien fait. Evidemment, c’est du divertissement avec des scénarii tordus comme Alexis sait les écrire.

Si vous préférez l’humour à la sauce cynisme, vous ne devriez pas rater L’hôtel du Grand Cerf de Franz Bartelt (Points) qui marque le retour en grande forme de Franz Bartelt. C’est une double enquête dans un hôtel à la frontière franco-belge et c’est un pur régal. Je vous ai aussi proposé La vie même de Paco Ignacio Taibo II (Rivages Noir) qui m’a fait découvrir un auteur qui, au travers de son personnage d’écrivain, va décrire l’état de son pays, le Mexique, pourri par les truands et la corruption.

Avant de passer à la rentrée littéraire, il fallait que je vous parle du troisième tome de la trilogie des ombres, Passage des ombres d’Arnaldur Indridason (Métailié). Indéniablement, c’est le meilleur des trois et j’ai retrouvé la magie du style de l’auteur islandais et une histoire très émouvante.

Allez, il est temps de parler de la rentrée littéraire. Commençons par un livre pas comme les autres, édité par une maison d’édition pas comme les autres : La flore et l’aphone de Guillaume Gonzalès (Kyklos). Un jeune homme irresponsable se découvre et découvre le monde autour de lui. C’est le genre de roman que l’on qualifie d’OLNI, Objet Littéraire Non Identifié.

J’ai évidemment lu et chroniqué La toile du monde d’Antonin Varenne (Albin Michel), car cet auteur est probablement l’auteur contemporain que je préfère. Il s’agit là aussi de la fin de la trilogie Bowman, avec sa fille qui va découvrir l’Exposition Universelle de Paris en 1900, découvrir l’Ancien Monde qui change, et se découvrir aussi en tant que femme libre. Même si je l’ai trouvé trop court, ce choc entre deux générations vaut largement le détour.

Le poids du monde de David Joy (Sonatine) est le deuxième roman de cet auteur, qui s’affirme, dès son deuxième roman, comme l’auteur des démunis et des délaissés, des abandonnés du rêve américain. On y retrouve le thème de l’enfermement dans les campagnes américaines et c’est un roman noir étincelant comme une étoile dans le ciel.

Le titre du chouchou revient donc à Salut à toi, ô mon frère de marin Ledun (Gallimard), pour tout le plaisir qu’il apporte et pour toutes les choses dont il parle. On plante le décor : une famille nombreuse foutraque voit un des fils disparaître. Avec du rythme et de la bonne humeur, Marin Ledun sous des couverts de roman plus léger que ses précédents dit des choses importantes. Vivement la suite.

J’espère que ces avis vous seront utiles dans vos choix de lecture. Je vous donne rendez vous le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou du mois. En attendant, n’oubliez pas le principal, lisez !

Le chouchou de l’été 2018

Alors que l’été touche à sa fin et que vous vous apprêtez à reprendre le boulot, voici un petit billet sur tous les avis publiés sur Black Novel, histoire de rattraper votre retard et de vous aider dans vos choix de lecture. Comme il y a eu beaucoup de romans chroniqués, j’ai classé les romans par ordre alphabétique des noms d’auteurs et je me suis limité à une phrase descriptive pour chacun d’eux.

Itinéraire d’une mort annoncée de Fabrice Barbeau (Hugo & Cie) : Si la façon de mener l’intrigue est originale, ce roman fait penser à Vendredi 13 le film.

Les incurables de Jon Bassoff (Gallmeister) : Jon Bassoff nous plonge dans une Amérique profonde emplie de personnages inoubliables, de freaks qui rappellent Harry Crews. Un incontournable de 2018

La reine de la nuit de Marc Behm (Rivages) : Ce roman est une charge contre les nazis et le fait qu’il en rajoute trop le rend lassant au fur et à mesure des pages.

Le sexe du ministre d’Olivier Bordaçarre (Phébus) : Un roman à rapprocher de la métamorphose de Kafka pour une dénonciation du pouvoir de l’argent et du sexe masculin. COUP DE CŒUR !

Juste après la vague de Sandrine Collette (Denoel) : Terrible, cette histoire qui creuse l’amour familial et la survie en milieu hostile, sur une ile perdue au milieu des flots.

Les lois du ciel de Grégoire Courtois (Folio) : 12 enfants et 3 accompagnateurs partent en classe verte. Personne ne reviendra.

Double noir Saison 1 : Claude Mesplède se lance dans une nouvelle aventure en nous proposant à un prix modique (2 euros) des recueils de 2 nouvelles

Les fantômes de Manhattan de RJ.Ellory (Sonatine) : Le 2ème roman d’Ellory est un roman psychologique mystérieux avec un personnage féminin fantastique qui doit choisir entre présent et passé

Mister Iceberg de Marco Falvo (Fleur Sauvage) : Stan Kurtz est de retour pour un remake de Une journée en enfer.

Artifices de Didier Fossey (Flamant noir) : Malgré une intrigue classique dans le fond et la forme, le plaisir de retrouver Le Guenn est au rendez vous.

L’Irlandais de Maurice Gouiran (Jigal) : Gouiran nous écrit un roman sur l’IRA et l’Irlande empli de nostalgie, de fatalisme et presque de pessimisme.

Je suis un guépard de Philippe Hauret (Jigal) : Philippe Haurel a trouvé avec son 3ème roman une façon de raconter plus simple ce qui donne une très bonne histoire et une narration évidente

Pour services rendus de Iain Levison (Liana Levi) : Une charge contre les hommes politiques et leurs petits et grands mensonges pour obtenir encore plus de pouvoir.

Un homme seul d’Antonio Manzini (Denoel) : Voici la suite de Maudit Printemps, tant attendue. L’histoire oscille entre plusieurs personnages et m’a paru bien plate.

Vermines de Romain R.Martin (Flamant noir) : Un premier roman qui démarre par un chien écrasé et qui continue avec du cynisme méchant. Voilà un sacré auteur à suivre

Un hâvre de paix de Stanislas Petrosky (French Pulp) : Un épisode de Luc Mandoline plein de suspense, d’action et de mystères où Mandoline doit résoudre 2 enquêtes

Le diable s’habille en licorne de Stanislas Petrosky (Lajouanie) : Requiem est de retour en plein carnaval de Dunkerque.

Derniers jours à Alep de Guillaume Ramezi (French Pulp) : Pour un premier roman, c’est une réussite. Le style est littéraire et très détaillé et l’intrigue très bien trouvée. Prometteur

A la nuit je mens de Kara Thomas (Castelmore) : Deuxième roman publié en France et deuxième roman psychologique réussi

Les ombres de Montelupo de Valerio Varesi (Agullo) : Varesi a trouvé le parfait mélange entre description et psychologie, entre enquête et dialogues.

Smoke de Donald Westlake (Rivages) : Westlake ajoute sa pierre à la légende de l’homme invisible dans une comédie qui attaque de front l’industrie du tabac

Le titre du chouchou de l’été revient à Les incurables de Jon Bassoff (Gallmeister). Je vous donne rendez vous le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou. En attendant, n’oubliez pas le principal, lisez !

Le chouchou du mois de juin 2018

Quand le mois de juin débarque, on ne peut s’empêcher de penser aux vacances estivales. C’est donc une période où je lis des romans plus courts … pour vous proposer des idées d’allègement des bagages. Donc, comme chaque année, je vous propose des nouvelles électroniques éditées chez Ska et ma sélection vous propose quelques petits bijoux. Les nouvelles chroniquées sont :

Justice pour tous de Gaëtan Brixtel : une histoire simple pleine de cynisme

Vendredi 13 de Jérémy Bouquin : une ambiance d’enfer digne de Strange days

Bad dog de Frédérique Trigodet : quand un chien fait de la concurrence

Une odeur de brûlé de Gaëtan Brixtel : terrible histoire d’une noirceur sans pareille

Crapule de Sébastien Gehan : Visite du Havre en compagnie de marginaux

Popa de Louisa Kern : Nouvelle formidablement sensible et bien écrite

Une vie contre une autre d’Eva Scardapelle : belle découverte d’une auteure

Parmi les romans, commençons par les auteurs que j’affectionne particulièrement, voire plus. Quand se lève le brouillard rouge de Robin Cook (Rivages) a été l’occasion de lire le dernier roman d’un de mes auteurs favoris dans le cadre de ma rubrique Oldies. C’est un roman bien noir, bien violent où l’on s’aperçoit que le monde est hors contrôle et que la police ou les truands emploient pour seul langage : la mort.

Je vous propose aussi de plonger dans l’univers fantastique de Charlie Parker avec Sous l’emprise des ombres de John Connoly (Pocket). Depuis quelques romans, l’auteur a trouvé une recette qui mélange le polar, le roman noir et des aspects imaginaires liés au Mal. Ce roman présente un décor énorme, un village bâti sur des cavernes où règne des créatures malfaisantes. Il creuse donc un aspect religieux, tout en dénonçant le peu de soutien apporté aux Etats Unis envers les SDF et les pauvres.

Deux novellas remarquables sont aussi à souligner parce qu’elles sont écrites par des auteurs discrets mais importants dans le paysage du polar, et parce qu’elles proposent chacune un aspect social intéressant et passionnant. Les biffins de Marc Villard (Editions Joëlle Losfeld) nous présente le quotidien des vendeurs à la sauvette, à la façon d’un roman reportage, avec un personnage principal humain et attachant. C’est superbe. Quant à La petite gauloise de Jérôme Leroy (Manufacture de livres), c’est un roman au cynisme noir qui commence par une bavure et nous démontre le ridicule des situations face à la peur du terrorisme.

En ce qui me concerne, ce mois de juin aura été surtout le mois des découvertes, de belles découvertes :

Nestor Burma, je connais. Sergueï Dounovetz, je ne connaissais pas. Dans Les loups de Belleville de Sergueï Dounovetz (French Pulp), on a droit à un florilège d’humour et de réparties à chaque page. Si on ajoute à cela une intrigue complexe peuplée d’espions et de trafquants, cela donne un excellent divertissement.

Le vase rose d’Eric Oliva (Taurnada) m’a surpris, en bien, en très bien. Avec un premier chapitre dur, qui narre la mort du fils du personnage principal, l’auteur nous plonge dans la réaction psychologique d’un père qui veut connaitre la vérité. Loin d’en faire un héros, l’auteur arrive remarquablement bien à montrer les hauts et les bas d’un homme qui doute.

Little monsters de Kara Thomas (Castelmore) est classé en littérature Young Adult. Il n’empêche que c’est un vrai bon roman psychologique qui montre des adolescents qui veulent vivre vite. Et la conséquence de leurs mensonges et de leurs omissions. C’est une lecture à découvrir pour les jeunes et moins jeunes.

Nombre de premiers romans sont aussi venus s’ajouter à mes découvertes, et tous m’ont impressionné dans des styles radicalement différents.

Du feu dans la plaine de Thomas Sands (Les Arènes-Equinox) : retenez ce nom car ce tout jeune auteur a déjà un style, une vision et une lucidité pour nous peindre un personnage délaissé par la société de consommation. Roman culte !

Tuez-moi demain de Dominique Terrier (Carnet à spirales) : Rien de tel qu’un peu d’humour pour éclairer des journées grises. Émaille de références cinématographiques et musicales, les descriptions sont irrésistibles de drôlerie … et tant pis si certaines situations manquent de crédibilité, on rigole … et beaucoup.

Le parisien de Jean-François Paillard (Asphalte) : Marseille a une réputation sulfureuse et ce n’est pas ce roman qui va améliorer les choses. Sur une trame classique, ce roman fort bien fait montre un ancien soldat qui se retrouve dans une situation de guerre civile … comme un certain Rambo, non ?

Dans l’ombre du viaduc d’Alain Delmas (Editions Intervalles) se détache dès le début par son style littéraire et visuel. Ce roman nous plonge dans l’Espagne des années 50, dans un village où on se méfie des étrangers. Un roman très intéressant.

Le titre du chouchou du mois revient donc à Racket de Dominique Manotti (Les Arènes-Equinox), et pas parce que je veux mettre en avant l’auteure (que je vénère) mais pour son sujet et la façon dont il est traité. Rappelez-vous le rachat d’Alsthom (La branche énergie) par General Electric. Dominique Manotti prend à bras le corps ce sujet pour imaginer (ou pas) toutes les magouilles qui ont pu advenir (ou pas). Effarant, révoltant, à ne pas rater !

J’espère que cette liste vous aura permis de choisir vos prochaines lectures. Je vous donne rendez-vous fin août pour le titre de chouchou de l’été. En attendant, n’oubliez pas le principal, lisez !

Le chouchou du mois de mai 2018

Une fois n’est pas coutume, nous avons démarré ce mois de mai par un hommage à Daniel Chavarria, qui nous a quitté le 6 avril. J’ai eu l’occasion de découvrir l’humour caustique et noir de cet auteur avec Adios Muchachos (Rivages). Et j’ai eu l’énorme chance que Claude Mesplède réponde à mon appel en me proposant anecdotes, interview et son avis sur Le Rouge sur la Plume du Perroquet (Rivages).

Une nouvelle fois, la littérature française aura été largement représentée en ce mois de mai, et dans les différents genres que l’on peut trouver dans le polar. La seule exception à cette règle aura été le super roman d’action qu’est Missing : Germany de Don Winslow (Seuil), qui constitue la deuxième enquête de Franck Decker, ce détective privé spécialisé dans les recherches de personnes disparues. En voulant rendre service à un ami de l’armée, il va découvrir de sacrés trafics et être obligé de se remettre en cause, quant à ses valeurs.

Kisanga d’Emmanuel Grand (Liana Levi) est un roman qui m’a impressionné. Une entreprise chinoise et une entreprise française veulent créer une Joint Venture pour exploiter les minerais de la République Démocratique du Congo. Un groupe de jeunes embauchés a 3 mois pour démarrer l’exploitation. Entre thriller et roman d’aventures, entre géopolitique et magouilles politiciennes, Emmanuel Grand prend quelques personnages et déroule son intrigue de façon passionnante et impressionnante. Comme je le disais dans mon billet : « Et ce n’est que son troisième roman ! ». Époustouflant !

On connait Gilles Vidal et ses intrigues retorses. Une nouvelle fois, avec Ciel de Traine (Zinedi), il nous offre une histoire pas comme les autres. Chaque chapitre (ou presque) raconte un événement d’un personnage et chaque personnage n’a rien à voir avec les autres. C’est un peu comme si on additionnait des nouvelles, dont certaines sont fascinante dans leur mise en situation. Sauf que le lien entre toutes ces gens ne vous sera livré qu’au dernier chapitre.

Avec Les retournants de Michel Moatti (HC éditions), j’aurais eu un avis plus mitigé. J’avais adoré son précédent roman, et j’ai été surpris par le roman, à la fois son cadre (la guerre de 14-18) et son traitement. Il m’aura fallu attendre les remerciements de l’auteur en fin de chapitre pour comprendre où il voulait en venir.

Au rayon Roman Policier, je ne peux que vous conseiller Sœurs de Bernard Minier (XO éditions), où l’auteur remonte dans le passé et nous parle de la jeunesse de Martin Servaz. Mais il y a aussi une enquête (ou plutôt deux) qui aborde les rapports que peut entretenir un auteur de thrillers avec ses lecteurs. Une nouvelle fois, Bernard Minier nous concocte une intrigue qui repose à la fois sur des sujets forts et sur des ambiances étouffantes. Et, cerise sur le gâteau, le dénouement est génialement trouvé.

Au rayon Roman Policier, toujours, deux romans auront pris comme contexte la guerre d’Algérie mais avec deux façons distinctes de traiteur leur intrigue. Toutes ces nuits d’absence d’Alain Bron (Les chemins du hasard), nous retrouvons un écrivain qui, parce qu’il retrouve de vieilles photographies, décide de reprendre l’enquête sur l’assassinat de son amour de jeunesse. Alain Bron met sa plume magique au service d’un sujet fort.

Un travail à finir de Eric Todenne (Viviane Hamy) est le premier roman policier de ce couple d’auteurs et le premier d’une série (on l’espère !). Une mort suspecte d’un résident d’une maison de retraite va entraîner le capitaine Andréani vers des événements liés à la guerre d’Algérie et les exactions des troupes françaises. C’est un roman passionnant qui donne bigrement envie de lire une suite.

J’ai continué mon exploration de l’univers de la Compagnie des glaces avec mes billets sur les tomes 5 et 6 (French Pulp), appelés L’enfant des glaces et Les otages des glaces. Si le tome 5 ne m’a pas passionné, le tome 6 m’a semblé relancer l’intérêt. Je vous donne rendez vous donc pour la suite très prochainement.

Le titre de chouchou du mois revient donc à Par les rafales de Valentine Imhof (Rouergue), un premier roman impressionnant par sa construction et son style, qui emporte tout comme un ouragan, un tsunami littéraire à ne pas rater.

J’espère que ces suggestions vous seront utiles pour vos choix de lecture. Je vous donne rendez vo30us le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou. En attendant, n’oubliez pas le principal, lisez !

Le chouchou du mois d’avril 2018

L’année 2018 promet d’être une grande année. Je le sais quand en quatre mois, je compte déjà trois coups de cœur. Et quand en un seul mois, je suis emporté par deux coups de cœur, cela me remplit de joie. Une sorte de joie enfantine, une joie de gamin d’avoir lu des livres qui laisseront une empreinte en moi.

De joie de gamins, il est question dans L’homme craie de CJ.Tudor (Pygmalion), un premier roman d’une maîtrise exceptionnelle. S’il fait penser aussi bien à Stephen King qu’à Thomas H.Cook, l’auteure a su s’approprier ses grands prédécesseurs pour créer son univers et son style, et nous offrir une histoire fantastique faite de secrets et de d’émancipation d’un groupe d’adolescents. Coup de cœur obligatoire.

Le deuxième coup de cœur de ce mois n’a rien à voir. Power de Mickael Mention (Stéphane Marsan) retrace la naissance, la grandeur et la décadence du Black Panther Party à travers trois personnages. L’auteur a su s’approprier cette histoire américaine pour creuser ses thèmes de prédilection : l’humanisme. Il n’y a ni bons, ni méchants, juste des gens qui veulent vivre dans une société violente voire inhumaine.

Dans un autre genre, mais dont je suis fan, je vous propose de la lecture jeunesse avec les enquêtes de nos petits détectives Léo et Maya. Les tomes 5, et 6 (PKJ) nommés Le mystère des lingots d’or et Le mystère du salon de thé sont un régal pour les grands comme pour les petits, avec une résolution de l’énigme à chaque fois différente.

Fabrice Pichon n’est pas un auteur connu, pas assez à mon gout, en tous cas. Alors qu’il nous avait habitué à des enquêtes policières fort bien construites et des personnages féminins forts, le voilà dans un style plus noir, avec un suspense à multiples rebondissements dans Protocoles fatals de Fabrice Pichon (Lajouanie). Un roman que ne renieraient pas Boileau et Narcejac. Une lecture jouissive.

Dans ses deux premiers romans, on sentait un talent d’écrivain de comique de situation. Avec Bleu, saignant ou à point ? De James Holin (Ravet-Anceau), l’auteur se lâche avec des situations irrésistibles dignes de Donald Westlake, tout en dénonçant les abattoirs industriels qui nous font avaler n’importe quoi. Indéniablement, c’est un roman à ne pas rater et un auteur à découvrir.

Je ne vous ferai pas l’affront de parler de Fred Vargas. Mais saviez-vous que son auteur favori était américain ? Meurtre à Greenwich Village de Kinky Friedman (Rivages) est le premier roman de la série d’enquêtes de Kinky et on y retrouve cette nonchalance, cet humour subtil et une intrigue faite d’indices parsemés de ci de là. Voilà une belle occasion de revenir aux sources du polar.

Je lis peu de romans allemands, soit parce qu’ils sont peu présents dans les offres des éditeurs, soit parce que je les trouve bavards. Peur de Dirk Kurbjuweit (Delcourt) est un pur roman psychologique qui met clairement mal à l’aise par son sujet : un père de famille se retrouve harcelé sans qu’il ne puisse rien y faire. Dérangeant, sans dialogues et clairement passionnant pour peu que l’on soit fan de psychologie.

Au niveau des découvertes, l’une des plus enthousiasmantes fut Boccanera de Michèle Pedinielli (Editions de l’Aube), un roman conseillé par Patrick Raynal (ce n’est pas rien !). Annoncé comme le premier d’une série, son personnage principal de détective privé au féminin est attachant et l’enquête passionnante. Tout y est bien fait, formidablement maîtrisé et on a hâte de retourner dans les petites rues de Nice pour suivre les prochaines aventures de Giulia.

Jusqu’à la bête de Thimothée Demeillers (Asphalte) fait partie de ces romans inoubliables. Sans esbroufe, l’auteur utilise un langage franc, direct, qui sonne vrai. Si au début cela peut sembler déstabilisant, plus on s’enfonce dans le roman, plus cela devient prenant et même impressionnant. C’est le portrait d’un ouvrier travaillant dans un abattoir, qui sonne comme un symbole du malaise de la société et une dénonciation du travail à la chaîne aliénant.

Le titre du chouchou du mois revient à Le festin de l’aube de Janis Otsiemi (Jigal). Cela fait longtemps que nous sommes quelques uns à défendre Janis Otsiemi pour la description qu’il fait de son pays, pour l’immersion qu’il créé grâce à son langage imagé et fleuri issu du cru. Quand il y ajoute un scénario en béton, cela donne un roman incontournable.

J’espère que ce billet vous aura aidé dans vos choix de lecture. Je vous donne rendez vous le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou. En attendant, n’oubliez le principal, lisez !

Le chouchou du mois de mars 2018.

Qui a dit que l’hiver était fini ? Remarquez, ça tombe bien, c’est un temps à lire ! Et comme je lis plus que je ne chronique, ce mois de mars aura été l’occasion de ne parler que de livres qui m’auront fait vibrer, frissonner. Bref, que des lectures enthousiasmantes dans des styles et des genres très différents.

Commençons cette rétrospective par mon premier coup de cœur de l’année : Sans lendemain de Jake Hinkson (Gallmeister) est sans conteste un roman exceptionnel, tant on a l’impression de lire un classique du roman noir américain, un roman intemporel qui montre un personnage féminin hors norme en 1947. C’est l’occasion aussi de montrer la vie des femmes en ce temps-là, qui n’a pas beaucoup évolué, finalement.

J’aurais fait peu de découvertes de nouveaux auteurs ce mois-ci. Le premier est un roman pour ma rubrique Oldies : Pente douce de Joseph Hansen (Rivages Noir). Situé dans le monde littéraire, il nous présente un personnage homosexuel qui cherche à profiter de son riche mentor, et qui s’enfonce dans ses erreurs et ses mensonges. C’est une descente aux enfers psychologiquement impeccable et impressionnante.

Découverte aussi en ce qui concerne Iboga de Christian Blanchard (Belfond), qui présente un condamné à mort dont la peine va être transformée en réclusion à perpétuité. Ecrit à la première personne, ce roman est un pur roman psychologique qui, malgré ses 300 pages, arrive à nous tenir en haleine, sans jamais se répéter, et à maintenir le suspense sur Max, un personnage mystérieux qui l’aurait aidé dans ses meurtres. C’est finalement une façon originale de traiter ce sujet.

Dans le genre original, Animal boy de Karim Madani (Le Serpent à plumes) est indéniablement le roman à ne pas rater en ce début 2018. Il marque aussi le retour du Serpent à Plumes, cette maison d’édition qui a l’art de trouver des romans pas comme les autres. Partant des attentats du Bataclan, Karim Madani brosse le portrait d’un loser, qui s’invente une vie en mentant, puisqu’il sous-entend qu’il a connu une victime qui est morte dans ses bras. Dans la ville des lumières, Alex s’enfonce dans les abîmes, en se cherchant une identité plus belle que son univers noir de drogué désespéré.

Du coté des scenarii surprenants, Tuez les tous … mais pas ici de Pierre Pouchairet (Plon) se pose là. Partant d’une famille qui perd sa fille, partie rejoindre le Djihad, l’auteur nous concocte une intrigue de dingue, du genre à vous faire passer des frissons dans le dos. Ce qui est génial, c’est qu’on se dit à la fin : Et si c’était vrai ?

Toujours dans la mouvance des attentats, regardons un peu en arrière, vers les années 80. Avec Privé d’origine de Jérémy Bouquin (French Pulp), nous suivons deux histoires en parallèle : celle de Kloé, jeune femme orpheline qui cherche ses racines et celle de Tony Maretti, membre des brigades rouges. D’une construction exemplaire, Jérémy Bouquin a écrit là son meilleur roman avec un scénario renversant.

On connaissait Samuel Sutra pour sa série des Tontons. On l’avait adoré avec l’extraordinaire Kind of black. Coupables (s) de Samuel Sutra (Flamant Noir) est un roman policier qui peut paraître classique. Que nenni ! Il nous parle des promoteurs immobiliers qui profitent des victimes du tremblement de terre en Haïti. Comme quoi les riches gagnent leur argent sur le dos des pauvres. Exemplaire.

Le titre du chouchou du mois revient donc à Les chiens de Cairngorms de Guillaume Audru (Editions du Caïman). Avec une intrigue simple, Guillaume Audru revient sur son île écossaise dans un roman choral fantastique. Je ne peux que vous conseiller de plonger dans sa noirceur et son efficacité.

J’espère que ce billet vous aura aidé dans vos choix de lecture. Je vous donne rendez vous le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou. En attendant, n’oubliez le principal, lisez !

Le chouchou du mois de février 2018

Revoilà déjà le temps d’élire le chouchou du mois. Et c’est un choix bien difficile pour ce mois-ci, tant les lectures proposées en ce mois glacial de février furent de vrais morceaux de pur plaisir. C’est aussi un mois 100% français (ce qui est un hasard) qui montre que cette année, les éditeurs ont démarré l’année le pied au plancher pour nous proposer d’excellents polars issus du cru.

La seule exception parmi ces romans hexagonaux aura été un roman noir pour ma rubrique Oldies : Rue barbare de David Goodis (Rivages). C’est une redécouverte pour moi, trente ans plus tard. Je n’étais pas fan avant, j’ai été impressionné par l’ambiance noire et déprimée de Ruxton Street et de cet homme qui veut sauver les autres à défaut de se sauver lui-même. Un classique du Noir à ne pas rater.

La seule découverte de ce mois-ci sera à mettre à l’honneur de Les écorchés vifs d’Olivier Vanderbecq (Fleur Sauvage). Premier roman plein de passion, de fureur et de sang, ce pur roman d’action est bourré de qualités et d’ambition. Olivier Vanderbecq se dévoile dans le genre roman d’action, et ses Écorchés vifs sont un hommage aux incontournables du genre. Personnellement, je le range juste à côté des romans de JOB qui signe la préface de ce roman.

Après avoir lu Toxique, je savais que j’allais rapidement lire la suite : Fantazmë de Niko Tackian (Calmann Levy). Si le roman est plus centré sur le personnage de Tomar Kahn, il s’avère un bel hommage envers le cinéma populaire des années 80 et en particulier de Dirty Harry. Cette deuxième enquête confirme que cette série est à suivre de près.

Les trois romans suivants sont écrits par des auteurs que je suis et pour lesquels j’avoue avoir beaucoup de sympathie, d’amour, littérairement parlant, bien sur. Marche ou greffe ! d’Olivier Kourilski (Glyphe éditions) est un polar dont la forme est originale et passionnant dans le fond. C’est aussi la construction et la psychologie du personnage principal qui le rend passionnant et impossible à lâcher dès qu’on a lu la première page. Une grande réussite.

Malgré le fait que Dominique Sylvain soit une auteure connue et reconnue, Les infidèles de Dominique Sylvain (Viviane Hamy) a réussi une nouvelle fois à me surprendre. Avec une galerie de personnages hauts en couleurs, Dominique nous met mal à l’aise et nous plonge dans un milieu de menteurs professionnels. Super, vraiment super !

Et puis, je ne pouvais pas ne pas parler du dernier roman en date de Jean-Bernard Pouy. Moi qui ai lu tous ses premiers romans (des années 80 et 90), j’ai adoré retrouver ce style si particulier tout en dérision et jeux de mots. Plongeant dans une actualité brûlante, il nous présente un personnage plongé dans une machination qui fait de ce roman un très bon polar. Ma ZAD de Jean Bernard Pouy (Gallimard-Série Noire) est un roman à lire, bien sur !

Le titre (honorifique) de chouchou du mois revient donc à Xangô de Gildas Girodeau (Au-delà du raisonnable) car après Antonia, ce roman propose à nouveau un formidable portrait de femme, en jouant sur tous les genres et tous les codes pour nous proposer une enquête remarquablement écrite. Gildas Girodeau est décidément un auteur à ne pas rater et les éditions Au-delà du raisonnable une petite maison qui sait découvrir et mettre en avant de nouveaux talents.

J’espère que ce bilan vous aura aidé dans vos choix de lecture. Je vous donne rendez vous le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou. En attendant, n’oubliez pas le principal, lisez !

Le chouchou du mois de janvier 2018

Voici venu le temps d’élire le premier chouchou de 2018. Comme je vous l’avais dit, je suis revenu à un rythme plus raisonnable de billets puisque je n’aurais quasiment pas publié de billets le vendredi … à part l’avis de mon invitée et amie Suzie qui nous a vanté les mérites d’un roman psychologique fait pour mettre mal à l’aise : Une vie exemplaire de Jacob M. Appel (La Martinière).

Bon, j’avoue que j’ai aussi inséré mon avis sur Droit dans le mur de Nick Gardel (Editions du Caïman), parce que c’est un auteur qui ne se prend pas au sérieux, et que j’aurais à la fois bien rigolé et surtout passé un excellent moment en compagnie de son retraité en prise avec une secte.

L’année du Lion de Deon Meyer (Seuil) sera ma seule lecture 2017, en toute fin d’année, qui aura vu mon avis publié l’année d’après. Mais je ne pouvais décemment pas passer outre de parler de ce roman post-apocalyptique qui nous plonge dans un décor extraordinaire et nous fait partager l’utopie d’un homme qui veut le reconstruire sans ses défauts. Un mois après sa lecture, je considère toujours que c’est le meilleur de son auteur.

Alors que l’année commence toujours par un mois de janvier (je suis sur que vous ne vous en étiez pas aperçu !), j’ai quant à moi lu et chroniqué quelques romans qui s’avèrent des débuts de série. Dans le cadre de ma rubrique Oldies, c’est la série de Harpur & Iles que j’ai débuté avec Raid sur la ville de Bill James (Rivages). C’est un roman qui m’a beaucoup surpris par la sécheresse de son style et la justesse de son propos, donnant une vision réaliste de l’ultra-libéralisme sous Margaret Thatcher. Toxique de Niko Tackian (Livre de poche) nous propose un nouveau personnage, Tomar Khan, qui tient à lui seul le roman. On y trouve beaucoup de mystère, plein de zones d’ombres et surtout une tension sous-jacente qui donne envie de lire le suivant (et je vous livre un scoop : la suite Fantasmë est sortie en début de mois chez Calmann Lévy. Et je vous donne un second scoop, je vais bientôt le lire !). Enfin, avec Les chemins de la haine d’Eva Dolan (Liana Levi), j’ai eu la chance de découvrir une auteure à part dans le paysage britannique, à la fois froide et humaine dans son propos, une artiste engagée qui ne mâche pas ses mots. Sa brutalité ne plaira pas à tout le monde en dénonçant l’esclavagisme moderne auprès des SDFs, mais son propos mérite d’être entendu et lu.

Après son premier roman Derrière les portes, j’étais curieux de savoir comment allait être le deuxième roman de BA.Paris. Défaillances de BA.Paris (Hugo & Cie) est en fait totalement prenant, une plongée dans la folie d’une femme qui se croit atteinte de la maladie d’Alzheimer. J’ai été immergé dans la psychologie de cette femme jusqu’à un dénouement à la fois surprenant et totalement logique.

Il est des auteurs que je suis et qui deviennent incontournables dans la Pile à Lire. Il et moi de Philippe Setbon (TohuBohu) est, sous des dehors de scénario remarquablement construit, un questionnement sur l’identité et sur la vie des acteurs qui changent de personnalité à chaque rôle. Une nouvelle réussite à mettre au crédit de cet auteur trop méconnu. Pour donner la mort, tapez 1 de Ahmed Tiab (Editions de l’Aube) nous place face à des questions de société difficile et nous propose le début d’une nouvelle trilogie sur Marseille. Si vous ne connaissez pas encore cet auteur, n’hésitez plus : il a un ton original et se pose en témoin de notre époque.

Le titre (honorifique) de chouchou du mois revient donc à 7/13 de Jacques Saussey (Editions du Toucan) car je me demandais comment cet auteur allait rebondir après son précédent roman écrit avec tant de rage, où il maltraitait ses deux personnages fétiches. Il aura suffi d’une trentaine de pages pour m’avaler dans un tourbillon et m’envoyer dans la Nord de la France, entre 1944 et 2015. C’est un roman en forme de renaissance, énorme, prenant.

J’espère que ce bilan vous aura aidé dans vos choix de lecture. Je vous donne rendez vous le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou. En attendant, n’oubliez pas le principal, lisez !