Archives pour la catégorie Espace Jeunesse

Espace Bob Morane : Le cycle de l’Ombre Jaune 6

Le retour de l’Ombre Jaune d’Henri Vernes

Editeur : Marabout – 1961

J’ai lu beaucoup d’aventures de Bob Morane quand j’étais au collège, peut-être une centaine, et j’en ai gardé un souvenir extraordinaire. Il fallait bien que je me limite dans les centaines de romans publiés et donc j’ai choisi le cycle de l’Ombre Jaune tel qu’il est décrit dans Wikipedia, soit 23 romans.

Alors qu’il attend son ami Bill Ballantine dans un hôtel londonien, il a rendez-vous avec Lord Bardsley, le célèbre archéologue spécialiste de l’Orient antique. En effet, ce dernier revient d’une expédition au Thibet et a quelque chose d’important à lui montrer. Le téléphone sonne : Lord Badsley, affolé, lui demande de venir immédiatement car il s’estime menacé de mort.

N’écoutant que son courage, Bob Morane fonce vers la maison de l’archéologue. Quelle n’est pas sa surprise, au milieu du smog londonien, d’être bousculé par un homme ressemblant en tous points à Lord Bardsley. Il n’a pas le temps de s’attarder et se précipite chez son ami, qu’il découvre étendu mort, le cou brisé. Quand la police débarque avec Bill, Bob Morane apprend que de nombreux archéologues et historiens ont été retrouvés assassinés. Soudain, le cri des Dacoïts retentit. L’Ombre Jaune n’est pas loin.

D’un coté, on se retrouve avec un roman d’action, nous faisant courir d’un quartier de Londres à l’autre, passant par les égouts et les bas-fonds, de l’autre, l’ambiance de brouillard est omniprésente pèse sur le stress des protagonistes.

Cette aventure est intéressante par la façon dont elle est menée. On croit que Bob Morane est maitre de sa course-poursuite, alors qu’en réalité, il se fait mener par le bout du nez par l’infâme Ombre Jaune.

Il n’empêche que ce tome ressemble à un volume de transition, et l’on ressent la construction de l’intrigue autour de trois scènes principales. Entre celles-ci, on a tout de même l’impression qu’Henri Vernes fait du remplissage. Ce n’est donc pas la meilleure aventure de Bob Morane.

Dans le livre que j’ai lu, édité par Marabout Junior, on revient sur les robots à apparence humaine, les cyborgs en abordant le mythe du Golem de Prague.

De quoi enrichir sa culture en s’amusant !

Les romans chroniqués ici sur le duel entre Bob Morane et L’Ombre Jaune sont :

  1. La couronne de Golconde
  2. L’Ombre Jaune
  3. La revanche de l’Ombre Jaune
  4. Le châtiment de L’Ombre Jaune
  5. Le retour de l’Ombre Jaune
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Espace Jeunesse : Le petit vieux des Batignolles d’Emile Gaboriau

Editeur : Flammarion

C’est sur l’insistance de ma fille que j’ai lu ce roman policier, annoncé comme un chef d’œuvre du roman populaire policier. L’écrivain anglais Valentin Williams (1883-1946) le qualifia de « meilleur roman policier jamais écrit ». Ne le ratez pas.

A la rédaction du Petit Journal, un homme mystérieux qui se fait appeler J .B. Casimir Godeuil dépose un manuscrit. Avant de le publier, les journalistes ont été incapables de retrouver trace de cet homme. Son manuscrit, présenté comme ses mémoires, s’appelle : Le Petit Vieux des Batignolles.

Le voisin de Godeuil, étudiant en médecine, se nomme Méchinet. Alors qu’ils étaient en train de jouer aux dés quand un homme vient le chercher. On le demande sur le théâtre d’un crime, un vieil homme appelé Pigoreau. Avant de mourir, la victime a eu le temps de tracer avec son sang le nom du coupable, Monistrol, le nom de son neveu et futur héritier.

Arrivés sur place, les deux compères analysent la scène. Pour la police, le coupable est évident et ils sont déjà en quête de l’assassin. Mais pour Méchinet et Godeuil, l’affaire semble moins triviale que prévue. En effet, il n’est pas possible que la victime ait écrit le nom du coupable de la main gauche. En effet, à l’époque, il y avait obligation d’écrire de la main droite.

Ce texte est écrit dans une langue d’un autre temps, d’une autre époque, et c’est avec un réel plaisir que j’ai lu cette histoire. Tous les amoureux de la langue française doivent le lire. Tous les collégiens aussi tant on se laisse tranquillement bercer par cette écriture à la fois simple et totalement expressive.

D’ailleurs, Claude Chabrol a adapté ce roman en 2009, dans un film que je n’ai pas vu mais que j’espère bien voir un jour. Car on y voit bien les relations entre les pauvres et la bourgeoisie ainsi que leur volonté de s’octroyer de l’argent facilement, thème qui collait parfaitement aux films de Claude Chabrol.

Enfin, l’intrigue est un joyau tant le déroulement et les enchaînements des scènes sont d’une logique implacable. L’histoire est parsemée d’indices et il vous faudra avoir un flair infaillible pour dénouer les fils de cette intrigue et trouver le nom du (ou des) coupables. C’est un livre qui va vous sortir de vos lectures habituelles et qui vous fera voyager deux siècles plus tôt, avec une facilité jouissive.

Parue en 1870, ce roman a inspiré beaucoup d’auteurs et il est bien difficile de ne pas penser à Holmes et Watson quand on lit cette aventure. Elle montre aussi toute l’importance des apparences, puisque la résolution du meurtre est très loin de ce que l’on a pu croire au premier abord. Enfin, cette édition du roman bénéficie d’une préface très intéressante, à ne pas rater, donc.

Les quatre élus de Brandon Mull

Cycle : Animal Tatoo

Traducteur : Vanessa Rubio-Barreau

Genre du livre : roman d’aventures

Editeur : Bayard poche

Quand on est père et que votre fils écrit un billet pour votre blog, vous êtes fous de joie, mais aussi extrêmement fier ! C’est exactement ce que je ressens au moment de vous partager le billet écrit par mon fils, Nathan, 10 ans, qu’il a écrit tout seul, comme un grand. Je lui laisse la parole.

Pourquoi j’ai choisi ce livre ?

Au début je voulais lire le tome 11 de Beast Quest. J’ai demandé à mon père de me l’acheter. Ils ne l’avaient pas alors la vendeuse a proposé à mon père ce livre.

Mon résumé :

Le roman se passe dans le monde imaginaire d’Erdas.

Quand les enfants de ce monde ont 11 ans, ils doivent tous boire le nectar. Cette boisson permet à certains enfants de découvrir leur animal totem. Cet animal les accompagnera toute leur vie et les protégera.

Les quatre personnages de ce roman sont :

Conor est l’aide du fils du comte. Quand il boit le nectar, il découvre Briggan le Loup aux yeux bleus, l’une des Bêtes Suprêmes.

Abéké vit dans un petit village, et croit en Dieu. Après une partie de chasse à l’antilope, elle revient couverte de sang. Abéké découvre son animal, Uraza, la panthère aux yeux violets.

Rollan est orphelin et en prison quand il va découvrir Essix, le faucon femelle.

Meilin doit fuir la ville envahie par les rebelles. Elle va hériter de Jhi le panda aux yeux argentés et laisser derrière elle son père, prêt à mourir au combat.

Les 4 enfants vont avoir 11 ans. Ils découvrent leur animal totem. Alors que les troupes du Dévoreur envahissent le monde, les quatre enfants vont devoir apprendre à se battre et à maîtriser leur animal. Quand l’animal n’apparaît pas, il se transforme en tatouage sur le bras ou la jambe. Les quatre élus vont suivre leur chemin pour se retrouver pour combattre le grand méchant, le Dévoreur.

Ce que j’ai aimé :

J’ai préféré le panda parce que c’est le seul animal qui est mignon.

Il y a un chapitre par personnage : c’est bien parce qu’on a le temps de s’adapter à lui et on se demande qui va être avec quel animal. Heureusement, le titre du chapitre rappelle avec quel animal on va être et où on est.

Les chapitres ne sont pas trop longs, j’ai beaucoup aimé l’écriture. Les mots sont simples et la taille des caractères est assez grosse. Les combats sont bien décrits, détaillés.

Ma scène préférée est le combat final parce que les descriptions sont rapides, amusantes comme un jeu. Tout va vite. Il y a plein de gens dans ce combat et c’est passionnant.

Le thème de l’histoire est classique car cela ressemble à Beast Quest. La nouveauté du livre, c’est qu’un des quatre élus était dans le camp des méchants. Il s’aperçoit de son erreur et rejoint le camp des gentils.

Ce que j’ai moins aimé :

Le nom du méchant (le dévoreur) parce que dans toutes les séries (Ninjago par exemple), le méchant s’appelle comme ça. Et le nom des envahisseurs est trop basique.

Les décors ne sont pas très bien décrits.

Il n’y a pas beaucoup de dialogues

Faut-il lire ce livre ?

Oui parce que il y a du suspense et que ça se passe dans un monde imaginaire. On voit bien les paysages et la couverture est très belle et correspond à l’histoire.

Espace Bob Morane : Le cycle de l’Ombre Jaune 1

La couronne de Golconde d’Henri Vernes

Editeur : Marabout – 1959

Tout ça, c’est de la faute de l’Oncle Paul. C’est en lisant ses billets sur les romans d’Henri Vernes qu’il m’a donné envie de relire les Bob Morane. En effet, j’ai lu beaucoup de ses aventures quand j’étais au collège, peut-être une centaine, et j’en ai gardé un souvenir extraordinaire. Il fallait bien que je me limite dans les centaines de romans publiés et donc j’ai choisi le cycle de l’Ombre Jaune tel qu’il est décrit dans Wikipedia, soit 23 romans.

En croisière sur le Gange pour rejoindre l’Inde, Bob Morane assiste à une partie de poker entre deux hommes. L’un d’entre eux, Hubert Jason, est particulièrement chanceux et arrogant. Il gagne tout l’argent de son adversaire et demande si quelqu’un veut l’affronter. Bob Morane accepte à contrecœur et arrive à mettre en déroute Hubert Jason. Mais comme il n’est pas intéressé par l’argent, il propose de tout jouer à quitte ou double, en tirant une carte au hasard. Hubert Jason tire un as de pique et Bob Morane s’avoue vaincu alors qu’il a tiré un as de cœur.

Une jeune femme se présente alors à Bob Morane. Elle dit s’appeler Miss Diamond et a besoin de lui pour retrouver un héritage familial qui comporte la célèbre couronne de Golconde. Bob Morane n’est pas très chaud pour se lancer dans cette aventure, jusqu’à ce qu’il surprenne une discussion entre Hubert Jason et un acolyte, où les malfrats se mettent d’accord pour voler le trésor de Miss Diamond pour répondre aux ordres de M.Ming. Bob Morane luttant pour la justice, il va donc aider la jeune femme.

Reprendre 40 ans après la lecture d’un Bob Morane, c’est pour moi un rajeunissement. Et au fur et à mesure de l’avancement de ma lecture, j’ai compris pourquoi un adolescent adore les aventures de cet aventurier hors norme. D’abord, sur le personnage, c’est un personnage bon, droit, honnête et moral. Pour autant, ce n’est pas un super héros, et on est loin des surhommes que l’on voit apparaître aujourd’hui. Si on s’identifie immédiatement à lui, sa psychologie n’est pas laissée de coté, loin de là. Ce n’est pas un personnage creux, il est confronté aux doutes, entre envie d’aider et conscience du danger.

La construction du scénario est simple, chaque chapitre représentant une scène ce qui correspond bien au public visé. Mais les scènes sont très visuelles et on est vraiment plongé dans une ambiance d’un autre monde. Et puis, si on peut penser que le style est un peu suranné, il n’en reste pas moins que c’est remarquablement bien écrit. Cela permet de se trouver au milieu de scènes dans un état de stress important. Les scènes finales sont de pures scènes d’action et elles sont très prenantes.

Dans l’édition que j’ai lue, Marabout Junior, il nous est présenté le yoga qui est une bonne façon d’apprendre des choses autres que ce que l’on nous apprend tous les jours. J’ai appris plein de choses sur ce sport de relaxation et quelques poses, ainsi que leur signification. Cette première confrontation entre Bob Morane et M.Ming (qui va devenir l’Ombre Jaune) aura été une bouffée de nostalgie bienvenue, un très bon roman d’aventures, mâtiné d’action et de fantastique.

Entre parenthèses, il serait peut-être grand temps de rééditer les aventures de Bob Morane et de les voir revenir sur les étals de nos libraires !

Chroniques virtuelles : mes lectures électroniques de novembre

Je vous ai déjà dit ne lire que très rarement de livres sur ma liseuse. Je trouve que c’est bien pour y lire des nouvelles, mais j’ai un peu de mal avec des formats plus longs, surtout pour moi qui suis obligé de reprendre le livre pour écrire mon avis. Mais seuls les idiots ne changent pas d’avis. Voici donc deux romans de deux auteurs dont j’ai déjà parlé sur Black Novel.

Max de Jérémy Bouquin

Editeur : Ska

C’est tout juste un gamin, Max, un ado des rues, tout cradot. Il se présente chez un vieux qui a une petite pizzeria, rue des Mirailles, derrière la place de la République. Paulo le regarde et ne croit pas qu’il a 16 ans. Max dit qu’il sait se battre. Alors Paulo lui propose de faire la plonge et le ménage. Pas trop ce qu’il espérait, le Max. Mais il accepte, et fait la connaissance de Raoul, le cuistot.

Avec les quelques dizaines de couverts, payés en liquide, Max arrive à se faire une centaine d’euros par jour. Inespéré pour ce gamin des rues. Il prend ses aises dans le bar de Carlos, et flâne sur les bords de Loire. Il y rencontre Cloé, une jeune ado comme lui.

Puis Raymond se pointe à la pizzeria, pour demander du fric à Paulo. Paulo veut dire non, mais il finit par céder. Il exige un remboursement rapide, un taux d’intérêt important. Max observe, écoute et se rend compte que la pizzeria n’est peut-être pas qu’un restaurant.

On retrouve tout l’art de Jérémy Bouquin pour placer ses personnages, les tracer de quelques traits, et les mettre dans des décors évidents. Rien de tel qu’un petit restaurant, sombre, noyé au fond d‘une ruelle. Rien de tel qu’un propriétaire bougon, un cuistot taiseux, un jeune homme curieux et une jeune fille attirée. Après, tout est une question d’histoire.

Celle-ci est simple, et peut s’adresser à des ados, adeptes d’histoires contemporaines, ancrées dans le quotidien. Je la réserverai tout de même à des ados de 15-16 ans. Car le vocabulaire est fleuri de mots d’argot par moments. Les adultes y trouveront un ou deux chapitres superflus, soit 6 pages sur les 116. C’est peu.

L’histoire, quant à elle, commence comme un vieux qui veut sauver un jeune, une histoire d’éducation, avant de se diriger doucement vers le mystère, puis le suspense sur la fin. On a clairement du mal à lâcher la liseuse, avec ses phrases courtes, ses chapitres courts et ses dialogues brillants. D’ailleurs, on pourrait diviser le roman en deux parties, l’une pour Max, l’autre pour Cloé, bien équilibrées. C’est à nouveau un très bon polar de M.Jérémy Bouquin.

Ma vie sera pire que la tienne de WIlliams Exbrayat

Roman auto-édité

Ils sont trois : Paulo, Mycose et le narrateur. Comme ils s’ennuient, l’idée de Paulo, le chef de la bande, décident d’emmener sa troupe visiter une résidence luxueuse et isolée, décorée d’un superbe (!) crépis rouge. Rapidement mise à sac, la maison pourrait être tranquille, jusqu’à ce qu’une bande de malfrats armée de vrais flingues ne débarquent …

Ils sont trois, affublés de masques à l’effigie de nos présidents de la République : Chirac, Hollande et Sarkozy. Ils entrent dans le casino, tirent une rafale de mitraillette et récupèrent tout l’argent liquide disponible. A la sortie, deux flics en civil les attendent et la tuerie commence. Ils arrivent à prendre la fuite en emportant une otage.

Trois des personnages vont se retrouver dans la dernière partie de ce roman, organisé comme un feu d’artifice.

Pour chacune de ces parties mettant en scène différents personnages dans différentes situations, le style y est différent. La première est écrite comme un roman d’action et ça pulse à une vitesse folle. Les phrases sont courtes, les dialogues claquent et j’y ai pris un plaisir fou avec ce narrateur qui cherche à comprendre qui poursuit qui et pourquoi. Puis vient le casse du casino et on se retrouve avec des paragraphes plus longs, et un rythme qui baisse.

Puis la troisième partie vient clore cette histoire avec une rencontre entre le narrateur et sa potentielle petite amie, avec ce qu’il faut de menace et de violence pour relancer l’intérêt. Cette troisième partie est déstructurée, moitié roman choral, moitié articles de presse ou rapports d’analyse psychiatrique. Il en ressort un roman avec plein de personnages que l’on reconnaît immédiatement, qui courent après un espoir de vie, et pour qui, la seule réponse est la violence. Peut-être faut-il y voir une image de notre société qui n’a pour seule réponse à l’absence d’espoir que la violence et la mort. Mais je ne pense pas que l’auteur ait voulu y insérer un message. C’est juste un polar bien noir, original, personnel, aussi divertissant que déstabilisant.

Pour le commander, c’est ici : https://www.amazon.fr/vie-sera-pire-que-tienne/dp/1719901538

 

Espace jeunesse : A la nuit je mens de Kara Thomas

Editeur : Castelmore

Traducteur : Cécile Chartres

Je vous avais parlé le mois dernier de Little Monsters, le premier roman de Kara Thomas à être publié en France. Je devais vous parler de son deuxième, sorti tout récemment. Mais comme j’ai du retard dans mes lectures, j’ai fait appel à mon amie Suzie qui m’a fait la gentillesse de m’offrir son avis que voici :

Bonjour amis lecteur. Me voici de retour pour vous parler d’un nouveau livre intitulé « A la nuit je mens » de Kara Thomas.

Récemment, mon ami et hôte Pierre vous a parlé de son livre précédent « Little monsters », livre que j’ai également lu et qui m’a suffisamment intriguée pour lire les autres romans de cette auteure. Cette dernière est connue sous les pseudonymes de « Kara Thomas » ou de « Kara Taylor » et elle écrit des romans « Young Adult » c’est-à-dire des histoires dont les héros se trouvent dans la tranche d’âge 15 – 20 ans à peu près. « A la nuit je mens » est son deuxième roman traduit en français après « Little monsters ».

Le titre anglais de  « A la nuit je mens »  est « The darkest corners » qu’on pourrait traduire par les coins les plus sombres. Si on compare les deux couvertures, vous constaterez qu’elles véhiculent deux messages différents. Pour l’original, cette dernière est composée de morceaux d’une photo qui aurait été déchirée et qu’on aurait reconstruite par la suite. Comme si la psyché d’un des personnages féminins aurait été morcelée et reconstruite selon une logique différente. Pour la version française, elle reflète l’aspect de se murmurer des secrets voire des mensonges à l’oreille. C’est la position typique de deux amies ayant une discussion hautement confidentielle.

Si on revient à la quatrième de couverture, le synopsis nous raconte une drôle d’histoire :  Celle d’une jeune femme de dix-sept ans qui revient dans la ville de son enfance, Fayette,  qu’elle a quittée il y a dix ans, après l’éclatement de sa famille. Son enfance a été marquée par son témoignage, avec sa meilleure amie, contre un homme qui serait un serial killer. Mais, les années passant, le doute s’instaure et lors de son retour dans cette petite ville, de nouveaux éléments émergent. Les apparences sont trompeuses et plus que trompeuses. L’auteur va en jouer pendant toute l’histoire.

Le personnage principal, Tessa, apparaît comme un personnage qui apporte un œil neuf sur le microcosme de Fayette. Après une absence de dix années, elle a évolué et elle revient avec ses doutes mais également des secrets qu’elle n’a jamais dévoilés à quiconque. Pour appuyer encore plus le point de vue de Tessa, l’histoire est racontée à la première personne du singulier. Cela renforce cette impression d’étrangeté.

Car c’est un personnage qui se retrouve entre le marteau et l’enclume. Elle connait le passé des protagonistes de cette histoire mais pas leur évolution, qu’elle a du mal à appréhender. De plus, cette transplantation forcée entre Fayette et la Floride a transformé Tessa. Elle est devenue beaucoup plus secrète, plus inquiète, ne supportant pas qu’on la touche, ainsi qu’indépendante. Elle a une conscience très forte des secrets qu’elle garde ainsi qu’une compréhension trop mature des relations avec sa famille.

Enfin, il y a une certaine culpabilité qui va l’accompagner pendant des années. Alors que Tessa est plutôt introvertie, Callie semble être son exact contraire. Elle semble être intégrée mais elle cache également d’autres secrets. En ce qui concerne les parents de Callie, ces derniers sont toujours sous le choc de l’homicide de leur nièce malgré le temps passé, en particulier la mère. Cette affaire d’homicide aura secoué cette petite ville et lorsqu’un autre homicide a lieu, les secrets et les mensonges ont tendance à remonter à la surface. Les autres personnages sont montrés par couches successives qui leur donnent du relief au fur et à mesure que Tessa va les côtoyer.

Si on regarde l’intrigue, cette dernière va comporter deux axes : le témoignage de Tessa et de Callie pour incriminer Wyatt Stokes ainsi que la famille de Tessa dont deux des membres ont brutalement disparu, sans laisser de traces. Dans la première intrigue, c’est celle qui va appâter les lecteurs et qui est décrite dans le synopsis. Elle démontre l’instrumentalisation des enfants c’est-à-dire, dans ce cas, la concordance du témoignage des deux fillettes jusqu’à obtenir une reconstitution unique pour pouvoir inculper un homme sur des preuves indirectes ainsi que leurs conséquences sur la vie des différents habitants.

La deuxième intrigue qui reste sous-jacente pendant une bonne partie de l’histoire est la recherche par Tessa de sa sœur. Cette dernière ayant disparu lors de l’homicide de sa meilleure amie, refait une brève apparition au début de cette histoire. Cela va pousser Tessa à chercher à comprendre comment la personne la plus importante de sa vie a pu disparaître sans laisser de traces. Cette intrigue secondaire met en exergue la recherche de son identité, la compréhension de ses racines à travers la recherche de cette sœur tant aimée. Mais, les secrets qui vont en émerger, vont modifier la vie de Tessa ainsi que celle de la ville. Mais, je ne peux vous en dire plus. A vous de le découvrir

Je ne connaissais pas cette auteure avant de lire son livre précédent « Little monsters » avec lequel elle a réussi à me surprendre. J’avais hâte de pouvoir lire celui-ci et cela m’a fait le même effet que le précédent, surtout la fin. J’ai eu droit à un retournement de crêpe. L’auteure passe son temps à vous balader entre les différents secrets des uns et des autres, leurs mensonges, leurs problèmes et leurs doutes. Elle nous appâte avec une intrigue assez controversée : le témoignage d’enfants dans un procès pour de multiples homicides avec des problèmes bien spécifiques comme la concordance des faits, la préparation des témoins, la divulgation des preuves, … Et de cette intrigue primaire, l’auteure nous fait rebondir sur une intrigue secondaire qui va, au fur et à mesure, passer au premier plan pour nous emmener vers une conclusion très particulière. J’attends avec une grande impatience son prochain roman et je me demande à quelle sauce Kara Thomas compte nous déguster. Sur cela, je retourne dans ma cave avec de nouvelles provisions et j’espère que vous apprécierez les différentes thématiques de ce livre. Bonne lecture à tous et à bientôt. 

Espace jeunesse : Little monsters de Kara Thomas

Editeur : Castelmore

Traducteur : Sébastien Baert

Parfois il m’arrive de lire des romans destinés à la jeunesse, soit parce que je cherche des livres pour ma fille (dans ce cas-ci), soit parce qu’ils me les conseillent. Ce n’est pas le cas pour ce roman puisque c’est la quatrième de couverture qui a attiré mon attention. Quand on parle d’un roman psychologique d’une héritière de Gillian Flynn, il ne faut pas longtemps pour que je m’y intéresse.

Kacey est une jeune lycéenne âgée de 17 ans, qui vient d’arriver à Broken Falls, dans le Wisconsin, pour habiter avec sa belle famille. Elle a en effet du quitter sa mère à New York, après avoir fait une énième fugue. Elle débarque donc dans la famille de son père, qui comporte deux enfants : Andrew qui va bientôt partir à la fac et Lauren âgée de 13 ans. Elle se sent étrangère dans sa vie : sa belle-mère ne sera jamais sa mère et elle ne se sent pas acceptée dans le village, ni au lycée.

L’important pour les filles de leur âge, c’est de s’intégrer à un groupe. Ses deux meilleures copines sont Bailey et Jade. Elle a rencontré Bailey lors d’un cours d’histoire et elles devaient faire un exposé en couple. Bailey s’est retrouvée seule et a été obligée de choisir Kacey. Depuis, elles sont inséparables et se racontent tout. Enfin, presque tout car il faut bien garder une part de secrets …

Cette nuit-là, Bailey et Jade ont promis à Kacey d’aller faire une virée nocturne à Sparow Hill. C’est là-bas qu’a eu lieu le massacre de la famille Leeds : le père a tué ses enfants en mettant le feu à sa maison avant de se suicider. On n’a jamais retrouvé sa femme, Josephine Leeds. Depuis, des légendes courent sur celles qu’on appelle la dame en rouge. Elle hanterait la grange. Quand les deux filles arrivent, la petite Lauren se réveille et elles décident de l’emmener avec elles. Mais rien ne se passe comme prévu et le toit de la grange s’effondre sous le poids de la neige, manquant tuer Kacey et Lauren.

Le lendemain, Kacey assure le service chez sa belle-mère Ashley, gérante du Milk and Sugar. Jade passe en coup de vent, lui assurant qu’elle lui enverra un SMS quand Bailey et elle iront à la fête de Sully. Mais Kacey ne reçoit aucun SMS. Et Bailey qui a bien été présente à la fête a disparu et n’est jamais rentrée chez elle.

Si ce roman est vendu dans une collection qui est destinée aux « Young Adults », (Jeunes adultes pour les non anglophones), je suis sur que les « vieux adultes » vont y prendre un grand plaisir. Car ce roman est remarquablement bien fait, et que l’on se fait avoir dans les dernières pages, avec la révélation du coupable. Et pourtant, en prenant un peu de recul, comme il est difficile de passionner un lecteur autour de la vie très rythmée et balisée des lycéens. Défi réussi !

C’est donc un roman psychologique que Kara Thomas nous propose et sa lecture est donc destinée aux aficionados de ce genre littéraire. Kara Thomas nous plonge immédiatement dans le cœur de la vie de Kacey, sans aucune explication, ce qui permet de nous plonger dans son quotidien. Pour autant, on suit ses pensées et ses pérégrinations sans se poser de questions. C’est quelque chose que j’ai apprécié, cette faculté de nous immerger dans une vie qui n’est pas la nôtre.

Petit à petit, Kara Thomas va nous expliquer le contexte, la vie de Kacey, comment elle est devenue amie de Bailey et Jade. Et l’auteure arrive à insuffler une sorte d’urgence, de stress dans son style, pour mieux nous plonger dans la tête d’une adolescente, et nous décrire ses soucis et ses centres d’intérêt, ses petits secrets et les ragots. Mais quand une copine disparaît, les petits secrets peuvent se transformer en gros mensonges et les conséquences devenir dramatiques.

Entre deux chapitres, de temps en temps, Kara Thomas insère des extraits d’un journal intime, que l’on devine vite être celui de Bailey, la jeune femme qui a disparu. Si au début, cela n’apporte pas grand’chose à l’histoire, ces chapitres finissent par éclairer cette histoire différemment. Et malgré les 300 pages, et le petit monde qui tourne autour de Kacey, l’auteure arrive à un dénouement surprenant.

Si les recettes de ce roman s’avèrent classiques, c’est un roman très bien fait qui a eu le mérite de passionner l’amateur de romans psychologique que je suis, et qui peut aussi faire découvrir ce genre à des lecteurs plus jeunes. Je pense que cette lecture peut intéresser les jeunes à partir de 16 ans, voire un peu plus, mais ce n’est que mon avis. Et si la quatrième de couverture fait référence à Gillian Flynn, je pencherai plutôt du coté de Megan Abbott pour la thématique abordée, même si l’écriture de Megan Abbott est plus subtile et destinée à un public plus âgé. Little Monsters est donc une bien belle découverte.

Léo et Maya détectives tomes 5 et 6 de Martin Widmark et Helen Willis

Editeur : Pocket Jeunesse

Traducteur : Fréderic FOURREAU

Depuis que j’ai découvert Léo et Maya, je dois dire que je fais en sorte de ne rater aucune de leurs enquêtes. Et comme mon fils est fan de ces enquêtes, cela me permet de lui faire un cadeau tout en profitant de cet achat de façon tout à fait égoïste.

Nos deux compères sont des enfants de 8-10 ans qui habitent la ville de Valleby. Ils aident le commissaire à résoudre des affaires compliquées. Cette série est, je peux vous le dire, aussi divertissante pour les parents que prenante pour les enfants.

 

 

Le mystère des lingots d’or :

Catastrophe ! 250 kg d’or ont disparu de la banque de Valleby !

Tout ce que les voleurs ont laissé derrière eux, c’est une lettre dans laquelle ils déclarent avoir pris les employés en otage. L’enregistrement de vidéosurveillance montre pourtant que la chambre forte est restée fermée à double tour toute la nuit… Comment est-ce possible ? Heureusement, Léo et Maya mènent l’enquête.

Le mystère du salon de thé :

Le sympathique salon de thé de Valleby vient de subir son troisième braquage en peu de temps.

À chaque fois, le malfaiteur opère pile au moment où la caisse est pleine d’argent. À croire qu’il sait exactement quand il doit frapper ! Aurait-il un complice parmi les employés ? Il devrait être plus prudent, Léo et Maya sont sur ses traces…

Mon avis :

Comme les autres tomes de la série, la lecture de ces romans est suffisamment simple pour intéresser les jeunes enfants et les intrigues suffisamment bien menées pour passionner leurs parents. Le vocabulaire est remarquablement bien choisi pour présenter les scènes de façon visuelles. Et comme je le disais précédemment, c’est une lecture à réserver à des enfants de 8 ans ou plus, par le fait qu’il y ait plusieurs personnages.

Par contre, les intrigues sont remarquablement bien faites et les résolutions font appel à chaque fois à des méthodes différentes. C’est simple : chacune des six enquêtes que j’ai lues est différente. C’est aussi l’un des attraits de cette série : on ne se lasse pas à les lire. Et pour moi, même si je lis une enquête en un peu moins d’une heure, je dois dire que j’y prends beaucoup de plaisir.

Dans le mystère des lingots d’or, Martin Widmark nous décrit un casse de banque, comme dans Ocean 11, mais tout cela est fait de façon simple, efficace et imagée, s’aidant des dessins d’Helen Willis, qui permettent de faire participer le lecteur. La façon de mener cette enquête somme toute compliquée est bluffante.

Dans Le mystère du salon de thé, nos deux détectives vont utiliser leur esprit de déduction, leur appareil photo et résoudre un rébus fort bien trouvé. Encore une fois, la simplicité et la créativité des auteurs est remarquable.

Au global, vous l’aurez compris, je m’amuse beaucoup à lire cette série, et mon fils les adore aussi, lui qui est (pour le moment) un petit lecteur. Je ne peux que vous encourager à essayer ces romans et à les faire découvrir à vos chères têtes blondes.

Espace jeunesse : Histoire d’un chien Mapuche de Luis Sepulveda

Editeur : Métailié

Traducteur : Anne-Marie Métailié

Illustrateur : Joëlle Jolivet

L’origine de cette lecture vient des suggestions de la médiathèque de ma ville (Montgeron). J’y emmène toujours mes enfants pour qu’ils découvrent d’autres livres, d’autres auteurs et il y avait ce roman dans le cadre du mois « Roman policier jeunesse ». J’ai craqué sur la couverture et sur le titre, sans même savoir de quoi ça parlait. Retour enfance pour un roman que l’on peut raconter en histoire du soir à ses enfants.

Quatrième de couverture :

Le chien, prisonnier, affamé, guide la bande d’hommes lancée à la poursuite d’un Indien blessé dans la forêt d’Araucanie. Il sait sentir la peur et la colère dans l’odeur de ces hommes décidés à tuer. Mais il a aussi retrouvé dans la piste du fugitif l’odeur d’Aukamañ, son frère-homme, le compagnon auprès duquel il a grandi dans le village mapuche où l’a déposé le jaguar qui lui a sauvé la vie.

Dans la forêt, il retrouve les odeurs de tout ce qu’il a perdu, le bois sec, le miel, le lait qu’il a partagé avec le petit garçon, la laine que cardait le vieux chef qui racontait si bien les histoires et lui a donné son nom : Afmau, Loyal.

Le chien a vieilli mais il n’a pas oublié ce que lui ont appris les Indiens Mapuches : le respect de la nature et de toutes ses créatures. Il va tenter de sauver son frère-homme, de lui prouver sa fidélité, sa loyauté aux liens d’amitié que le temps ne peut défaire.

Avec son incomparable talent de conteur, Luis Sepúlveda célèbre la fidélité à l’amitié et le monde des Mapuches et leurs liens avec la nature.

Mon avis :

Assoyez-vous dans votre fauteuil, bien confortablement, et retrouvez votre âme d’enfant. Imaginez que Luis Sepulveda vous raconte une histoire, simple mais dure. Une troupe d’hommes poursuit un Indien et utilise pour cela « Le Chien ». L’Indien est blessé et il suffit de suivre l’odeur du sang grâce à l’odorat très développé de l’animal.

Cette histoire, qui fait une centaine de pages, peut être lue par un enfant ou par ses parents, sans aucun problème. Il y a la simplicité et la poésie des contes, et aussi la cruauté des contes pour enfants. En ce sens, je le conseillerais plutôt pour des enfants d’au moins 10 ou 12 ans.

J’ai particulièrement apprécié la puissance de l’évocation de la nature, sauvage, inhospitalière. En très peu de mots, Luis Sepulveda arrive à nous plonger dans ces contrées enneigées, à nous faire ressentir de la haine envers le groupe d’hommes et à nous esquisser le drame de la situation Mapuche. La traductrice a d’ailleurs fait un travail remarquable pour à la fois retranscrire la simplicité des mots et l’importance du vocabulaire Mapuche, ce qui nous implique encore plus dans cette histoire et dans leur histoire. A consommer sans modération.

 

Espace Jeunesse : Mystère au camping de Martin Widmark

Editeur : PKJ

Traducteur : Frédéric Fourreau

Illustration : Helena Willis

Je vous avais déjà parlé de Léo et Maya lors de leurs 3 premières enquêtes au cinéma, au terrain de foot et au centre hippique. Eh bien, voici leur quatrième enquête :

Quatrième de couverture :

Le soleil brille sur le camping de Valleby quand Léo et Maya plantent leur tente.

L’étang est tout proche : les vacances vont être belles ! Mais bientôt, des objets disparaissent dans les caravanes et certains campeurs se comportent bizarrement… Le directeur du camping lui-même découvre que son piège à écrevisses s’est volatilisé ! Et avec lui, son précieux contenu.

Fin du repos pour Léo et Maya : le moment est venu d’enquêter…

Mon avis :

Léo et Maya vont faire du camping avec leur copine Miranda et son singe Sylvester. Bien vite, on déplore un vol de girolles, mais surtout plusieurs kilos d’écrevisses que le propriétaire du camping Gunnarsson élève dans le lac tout proche. Les deux apprentis détectives vont devoir mettre tout leur esprit logique pour résoudre cette affaire.

Comme pour les précédents tomes, l’écriture va se révéler simple et agréable à suivre. Par contre, l’intrigue est savamment dosée et va forcément plaire à vos enfants avec ses chapitres courts. Tout d’abord, il y a une présentation en quelques chapitres du camping et des vacanciers qui y séjournent. Puis, vient le mystère. Enfin, Léo et Maya vont récolter des indices, et en les mettant bout à bout découvrir la solution.

Si je trouve que c’est un bon moyen d’initier vos bambins aux romans policiers, je dois dire que la logique de cette affaire et la façon dont c’est écrit fait que tout le monde y prend plaisir. Et puis, cette affaire ne manque pas d’humour, humour destiné aux plus petits bien sur, mais qui vous fera tout de même sourire. En tous cas, voilà un quatrième tome qui ne copie pas les précédents et qui s’avère un bon divertissement pour les petits comme pour les grands.

Les précédentes enquêtes de Léo et Maya sont :

Mystère au cinéma

Mystère au club de foot

Mystère au club hippique

Elles sont toutes chroniquées ici