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Eté rouge de Daniel Quiros (Editions de l’Aube)

Cela faisait un bout de temps que j’avais envie de découvrir cet auteur. C’est donc plus la curiosité qui m’a poussé, motivé, et il faut dire que la littérature sud-américaine me réussit bien en ce moment. Voici donc un premier roman pas mal du tout.

Quatrième de couverture :

Côte du Pacifique, Costa Rica. Un Éden où les pinèdes sont massacrées afin de permettre la construction de villas luxueuses pour des investisseurs étrangers… et des caïds de la drogue. Un Éden où il fait terriblement chaud, où l’alcool ne peut faire oublier le sable, la poussière et le vent.

C’est là, dans un tranquille village de pêcheurs, qu’est découvert sur la plage le cadavre d’une femme, surnommée l’Argentine.

Don Chepe, ancien guérillero qui a lutté aux côtés des sandinistes, décide de retrouver l’assassin de son amie. Une enquête qui le conduit à découvrir les liens obscurs entre passé et présent, utopie et désenchantement… et à revisiter l’histoire de son pays.

Entre torpeur et violence, ce livre nous colle à la peau.

Mon avis :

Il s’agit d’un polar dans la plus classique de ses formes que nous propose Daniel Quiros, avec son été rouge. Nous avons affaire à un détective privé, et l’intrigue démarre lentement avec l’assassinat d’une de ses amie, surnommée L’Argentine, qui a été exécutée sur une plage. Tous les indices semblent indiquer que le mobile n’est pas le vol. Puis, un notaire le contacte pour lui donner une enveloppe et des biens personnels que lui a laissés l’Argentine. A partir de ce moment, Don Chepe va mener l’enquête et être plongé dans le passé, son passé, celui de la guérilla sandiniste.

Clairement, l’intrigue, bien que linéaire, se suit de façon impeccable. Et ce qui retient l’attention, ce sont bien l’ambiance et les détails de la vie au Costa Rica, ces gens qui connaissent des gens qui connaissent des gens … et cette atmosphère étouffante liée à la fois à la température ambiante très chaude mais aussi au degré d’implication des personnages dans les magouilles sans que le lecteur ne sache mettre une étiquette sur chacun d’eux. En fait, on oscille en se demandant qui est pourri de qui ne l’est pas.

Pour un premier roman, je dois dire que Daniel Quiros montre ce qu’il a à dire et rappeler avec ses tripes. On sent que le sujet lui tient à cœur, et même si par moment, le style est bavard, si parfois certaines phrases nous semblent bizarrement tournées (Du à la traduction ?), il n’en reste pas moins que ce polar nous montre une fois de plus qu’il est le genre idéal pour rappeler des passages de l’histoire que beaucoup veulent nous faire oublier. Et cela m’a permis d’apprendre plein de choses.

Un dernier mot à propos de ce roman : Il est amusant que Don Chepe rencontre autant de femmes dans son enquête. Quoique, cela fait partie des codes du polar. Sauf que les femmes qu’il rencontre ne sont pas des blondes plantureuses et dangereuses, ce qui est une variation intéressante.

Ne ratez pas l’avis de l’ami Vincent, remarquablement bien écrit

A noter la sortie du petit dernier Pluie des ombres dont la quatrième de couverture nous annonce :

Pluie des ombres

Costa Rica. Le corps d’un jeune homme est retrouvé, ­mutilé, au bord d’une route à quelques mètres d’une école. La ­police en fait peu de cas car c’est un Nica, un immigré du ­Nicaragua, et il y a de la drogue dans le ventre du cadavre…

Ce devait être encore un narcotrafiquant. Sauf que.

Sauf que Don Chepe connaissait le garçon, et qu’il n’était certainement pas un dealer. Épaulé de son fidèle Gato, l’ex-guérillero devenu détective à ses heures se lance à la poursuite des coupables. D’orangeraies à d’immenses complexes touristiques, de la prostitution à la haute société, c’est un véritable panorama du Costa Rica que nous révèle ce livre. Levant le voile sur le trafic de toutes sortes, sur les enjeux énormes du tourisme pour le pays, pointant du doigt la misère, le racisme et la xénophobie qui font rage, Daniel Quirós réussit le tour de force de mêler étroitement une enquête à couper le souffle et un portrait sans complaisance de la société costaricienne. Impressionnant.

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