Editeur : Asphalte
Traducteur : Nicolas Pallier
Cela faisait un petit bout de temps que je ne m’étais pas penché du côté de chez Asphalte. Il a suffi que mon dealer de livres attire mon attention sur ce premier roman pour que je plonge aussitôt. Accrochez-vous, ça va vite.
Ecrivain grec vivant à Paris, Mikhalis Krokos profite du lancement de son dernier roman consacré un musicien de jazz John Coltrane pour revenir à Athènes. Tout est prévu pour que le livre soit annoncé en grandes pompes lors de la Documenta, la grande exposition d’art contemporain, qui est pour la première fois décentralisée en Grèce.
Il retrouve Christina, sa grande amie, qui lui demande un service. Lors d’une soirée orgiaque, leur ami Harry a demandé à ses invités de dessiner sur un tableau pour créer une œuvre nouvelle. Alors qu’elle avait abusée d’alcool et de drogues, elle a fait un pari de dérober le tableau, ce qu’elle a fait. Mais, pleine de remords, elle voudrait le rendre à Harry et ne sait pas comment le faire.
Le lendemain matin, malheureusement, Christina se rend compte que quelqu’un a pénétré chez elle et a dérobé le tableau. Krokos, par gentillesse, accepte de rendre visite à son ami Harry dans sa luxueuse villa d’Hydra pour savoir s’il est l’auteur du vol ou s’il tient vraiment à récupérer cette peinture sans aucun intérêt. Krokos vient de mettre un doigt dans un engrenage qui va le dépasser.
Ce roman comporte tous les ingrédients d’un polar pour me plaire. On se retrouve avec un personnage principal jeté en pâture dans une affaire qui au départ peut paraitre simple et qui va se compliquer au fur et à mesure. On apprécie le style simple et rythmé ainsi que les événements qui s’enchainent et qui créent un tourbillon qui nous entraine dans sa course folle. Bref, c’est du pur plaisir.
J’ai été surpris de la facilité de l’auteur à nous faire vivre l’ambiance chaude (cela se passe en été) d’Athènes, à nous décrire la ville et à nous présenter le festival, les coulisses, les antis qui montent leur propre contre festival. Et on a droit aussi à des fêtes, toutes plus orgiaques les unes que les autres, avec drogues, alcools et sexe à gogo, ce qui entre en opposition avec l’état de délabrement du pays.
Et c’est ce chemin là que Makis Malafékas nous propose d’emprunter avec le trafic d’œuvres d’art, élargissant même son propos au niveau international, dans lequel il ne se gêne pas pour montrer une Grèce plus victime que proactive sur ce terrain. Je ne sais pas si ce qu’il raconte à des bases réelles, le fait est que j’ai passé un bon moment avec ce roman et que je le recommande chaudement (je vous rappelle que cela se passe à Athènes en été !). Et puis, un auteur qui cite Richard Brautigan est forcément à suivre !