De la maison d’édition Les Allusifs, je connaissais les aventures de Morgado de Gabriel Trujillo Muñoz mais je ne savais pas qu’il y avait d’autres auteurs édités dans cette collection ¾ polar. Il aura fallu un commentaire de Michel pour que je m’intéresse à ce Chambre 26.
L’action se déroule à Paris, le 25 octobre 2008, à l’hôtel Saint André des Arts. Le corps d’un homme est retrouvé dans la baignoire de la chambre 26. La porte de l’hôtel et la porte de la chambre sont ouvertes. Le corps a été découvert car la baignoire commençait à goutter et de l’eau tombait sur le comptoir de la réception.
L’homme est un inconnu. Tout ce que l’on sait de lui, c’est qu’il possède deux chiens, Masa et Dasa. Immédiatement, une dame qui séjourne souvent dans l’hôtel se propose d’adopter les deux chiennes. Elle s’appelle Maya Ney, est polonaise, et semble savoir des choses.
Patrick Vernier, jeune inspecteur de la police criminelle, mène l’enquête et retrouve l’identité de la victime : Josephy Hlavatsy. Celui-ci est originaire de la république tchèque et fait la manche à Paris, vivant de la bonté des passants. Les différentes recherches l’amènent vers ce qui s’est passé derrière le rideau de fer vingt années auparavant.
C’est une vraie belle découverte que ce livre, à mi chemin entre roman policier et grande littérature. Les personnages sont très bien décrits, les situations efficacement explicites et l’histoire poignante à souhait. La description des petites gens et de leur vie derrière le rideau de fer m’a réellement touché, entre ceux qui luttent pour survivre et ceux qui profitent du système.
Vous allez me dire que tout ça, c’est du très classique. Certes, mais quand on prend un plaisir fou à chaque phrase, que tout y est d’une fluidité et d’une simplicité qui frise le génie sans que l’on ressente le travail de l’auteur, on peut se dire que l’on tient une auteure de qualité. Sur une trame classique de vengeance et de rancune mesquine mais néanmoins mortelle. Et puis, il ya le personnage de Maya, tellement humain mais malheureusement seulement esquissé.
Alors pourquoi n’est-ce pas un coup de cœur ? Parce que ce roman est court, trop court, bien trop court. Et ça ne nuit pas à l’ensemble du roman qui est très cohérent, loin de là. J’ai plutôt trouvé cela frustrant. Le livre aurait fait 200 pages de plus, il aurait été un pur chef d’œuvre. Malgré cela, ce roman est fortement recommandé pour le musicalité de la langue qu’il déploie. Ce n’est pas un gros diamant, c’est un petit bijou.
Pour être tout à fait honnête, ma femme n’a pas aimé. Elle préfère les livres avec un peu plus de rythme, et celui là est plutôt une enquête. Chacun ses goûts, n’est-ce pas ?