Editeur : La Martinière
Traducteur : Rémi Cassaigne
Franchement, un premier roman qui est récompensé par le Prix du meilleur premier roman policier de l’Académie suédoise, et qui fait partie des sélections pour le Prix du meilleur roman suédois de l’année et du Prix suédois Crimetime, ça me fait forcément saliver. Pas vous ?
15 septembre 2019. Une jeune femme en état d’hypothermie est récupérée par un hélicoptère ambulance près de la baie d’Aktse. A peine consciente, elle dit s’appeler Anna. Le lendemain, débute l’interrogatoire d’Anna Samuelson à l’hôpital de Gällivare par l’inspecteur Anders Suhonen.
Anna Samuelson se présente comme une juriste de Stockholm. Fiancée avec Henrik Ljungman, elle indique avoir fait une excursion avec lui, accompagnée par son amie Milena Tankovic et son petit ami Jacob Tessin. Henrik est plus âgé qu’Anna et a été son professeur à l’université. Ils avaient prévu de faire cette excursion dans le parc sauvage du Sarek et ont proposé à Milena de les accompagner. Milena vivait avec Jacob depuis une année et elle leur a proposé de venir avec lui.
Anna se rappelle quand Milena lui a parlé de Jacob, peu avant de partir. Il travaille en tant que consultant chez BCG. Anna ne peut s’empêcher de se renseigner mais personne chez BCG ne connait un homme de ce nom là.
Au moment du départ, Anna croit reconnaitre en Jacob un homme dont elle a suivi le procès en tant que greffière au tribunal de Nacka. Si elle se souvient bien, à l’époque, le dénommé Jacob était poursuivi pour violences domestiques.
Maintenant se pose à elle la seule question vitale : Doit-elle continuer cette excursion avec Henrik ou doivent-ils faire demi-tour ?
Sur une trame proche de A qui la faute de Ragnar Jonasson que j’ai lu récemment, j’ai forcément comparer les deux romans, ce qui n’est peut-être pas une bonne idée.
Le roman de Ragnar Jonasson est un roman choral faisant la part belle à la psychologie de ses personnages. Sarek se présente plutôt comme un roman conté par Anna, alternant les interrogatoires de la police avec sa propre narration.
Le roman de Ragnar Jonasson se passe en un lieu unique, une cabane harcelée par la tempête de glace alors qu’ici nous suivons l’épopée dans un paysage glacé et montagneux, exigent en termes d’efforts.
Mais dans les deux cas, les deux auteurs jouent la carte de la subjectivité et savent ménager le suspense jusqu’à la fin. Dans A qui la faute, la vérité sera à chercher dans le passé des protagonistes ; ici, il sera plus question de tension qui va monter au fur et à mesure de l’histoire.
Enfin, Ragnar Jonasson a voulu un roman court et bref alors que Ulf Kvensler propose de belles descriptions et les sentiments d’Anna, au risque d’être parfois bavard. Dans les deux cas, les deux romans nous proposent un très bon suspense, avec des mailles dans lesquelles on aime se laisser prendre. Et retenez bien ce nom, Ulf Kvensler, car son roman est prometteur pour la suite.