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Le chouchou du mois de novembre 2014

En vue des fêtes de Noel, j’ai forcément beaucoup lu et beaucoup chroniqué, pour donner des idées de bons polars parmi ceux qui sont proposés sur les étals des libraires. Et, quoi de mieux que d’avoir la chance d’avoir lu 3 coups de cœur en un mois. C’est d’ailleurs le record toutes catégories, puisque, pour cette année 2014, j’aurais chroniqué pas loin d’une dizaine de coups de cœur, là où d’habitude, j’en ai 5 ou 6.

Que vous dire, sur ces romans ? Que les mots m’ont manqué pour parler de Abandonnés de Dieu de Peter Guttridge (Rouergue), tant ce roman alterne les modes de narration, et que chacun m’a paru parfait. Qu’une nouvelle fois, j’ai été enthousiasmé par Dernière conversation avec Lola Faye de Thomas H.Cook (Points), car même si cet auteur, réputé pour sa subtilité, semble creuser les mêmes thèmes, il arrive encore à nous surprendre. Que Jeudi noir de Michael Mention (Ombres noires), qui reprend la fameuse demi-finale France-Allemagne de 1982 arrive à nous faire revivre ce match d’anthologie, avec tant d’émotions et tant d’intelligence, que l’on ne peut que fondre.

S’il y eut deux romans de Michael Mention, ce fut bien un hasard. Avec Adieu demain de Michael Mention (Rivages), j’ai pu m’apercevoir que cet auteur changeait de ton, devenait plus incisif, s’affirmait dans ses thématiques. Ce que Jeudi noir m’a confirmé.

S’il n’y eut qu’une rubrique Oldies, j’aurais très bien pu en faire apparaitre deux. Tout d’abord, il y eut le formidable Des voleurs comme nous de Edward Anderson (Points), qui date de 1937, et qui est d’une modernité incroyable, un petit joyau du noir. Puis, il y eut la réédition de La velue de Nadine Monfils (Fragrance), premier roman de cette grande dame, une curiosité mais aussi un florilège à situer entre La métamorphose de Kafka et Histoire d’Ô. J’aurais pu ajouter à cette liste la réédition d’un document, Un métier de chien de Marc Louboutin (Rouge sang), qui nous décrit le métier de policier de l’intérieur, et grâce auquel on comprend mieux les dysfonctionnements actuels.

Quant aux premières fois, honneur à Minna de Roland Sadaune (Val d’Oise éditions), le trentième de son auteur, qui m’a secoué et ému ; un livre auquel je tiens beaucoup par l’humanisme qu’il dégage, sans tomber dans le pathos. Il y eut aussi deux premiers romans à propos desquels je ne peux que vous engager à en retenir au moins les noms, voire même à succomber à l’éclosion de deux auteurs en devenir. Le premier Corps défendant de Baptiste Madamour (Ska) est à situer à mi-chemin entre Brett Easton Ellis et Philippe Djian, dans la précision de sa plume et dans son portrait d’une génération en quête de plaisirs simples. Le deuxième Les roses volées d’Alexandre Geoffroy (Ex-Aequo) est plutôt à classer du coté des livres speedés et c’est une belle découverte à en perdre haleine.

Le titre du mois de novembre revient donc à Une terre d’ombre de Ron Rash (Seuil), tant ce roman en forme de fresque historique nous parle de la bêtise et de la violence des hommes. Que l’on se le dise, Ron Rash est un des plus grands auteurs actuels. Prenez n’importe quel de ses romans, vous serez emportés par le souffle de ses histoires.

Je vous donne rendez vous le mois prochain pour une synthèse de l’année 2014, et d’ici là, n’oubliez pas le principal : lisez !

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Le chouchou du mois d’octobre 2014

En ce mois d’octobre marqué surtout par un temps magnifique (pour les gens du nord de la France), les lectures et chroniques ne sont pas en reste. J’ai beaucoup lu, peu chroniqué, mais heureusement, je me suis fait aider par mon amie Suzie qui s’est fait une joie de m’offrir deux avis, l’un sur un roman policier L’ile du serment de Peter May (Rouergue), et l’autre sur un thriller L‘écorcheur de Portland de James Hayman (Archipel). Je ne peux que vous encourager à aller lire sa prose.

J’aurais chroniqué bien peu de romans étrangers, mais ceux-ci furent des lectures remarquables. A commencer par Bloody cocktail de James M.Cain (Archipel). Ce roman, inédit et recomposé après la mort de l’auteur, par son éditeur et ami, est remarquable de finesse et probablement le meilleur de celui qui a écrit entre autres Le facteur sonne toujours deux fois ou Assurance sur la mort.

Un nouveau personnage féminin de flic a fait son apparition aux éditions de l’Aube. Et L’été des meurtriers de Oliver Bottini (Editions de l’aube) est bien un roman qui est attachant à bien des égards : par son sujet, par son personnage principal, par le ton très pessimiste sans verser dans le fatalisme. Oliver Bottini semble se positionner comme un dénonciateur des débordements actuels.

Comme d’habitude, on aura lu et chroniqué beaucoup de romans français et surtout beaucoup de romans remarquables. Et je ne peux que m’extasier devant la diversité de notre production nationalité comme du talent de nos auteurs. Que cela soit l’ambiance du Londres de 1942 dans Blackout Baby ! de Michel Moatti (HC éditions), que ce soit le roman d’action à la manière d’un 24H chrono dans Quand les anges tombent de Jacques-Olivier Bosco (Jigal), que ce soit du roman policier avec des clins d’œil aux super-anti-héros dans Un fantôme dans la tête d’Alain Gagnol (Le passeur), que ce soit le roman noir cynique et amer dans La poule borgne de Claude Soloy (Lajouanie), ou que ce soit de l’humour de très bon aloi dans Fais pas ta star ! de Ben Orton (Editions Létales), tous ces romans sont formidables.

Malheureusement, il faut bien choisir et, comme au mois de janvier, je suis obligé de décerner une double palme tant j’ai trop de mal à choisir entre Rouge ou mort de David Peace (Rivages), ce roman de fou qui dépeint de façon tellement émouvante de la vie d’un homme extraordinaire ou que ce soit Cavale (s) de Marie Vindy (Manufacture de livres), si différent dans sa façon d’aborder les descriptions de la vie des gens normaux comme vous et moi .

Et si le choix fut bien difficile pour ce mois ci, je ne vous dis même pas la difficulté que je vais avoir au mois de novembre ! Pauvre de moi !

 

Le chouchou du mois de septembre 2014

On repart, la fleur au fusil, après des vacances pluvieuses, après de mauvaises surprises aussi puisque j’ai décidé de déménager, de changer de plateforme quand Overblog a décidé d’envahir Black Novel de publicités indésirables. Voici donc le premier chouchou de la deuxième vie de Black Novel sur https://blacknovel1.wordpress.com

On ne change pas de principe, je ne parlerai que des lectures que j’ai aimées. Le but de ce blog est de donner des pistes pour vos lectures, pas de descendre le travail des auteurs. De même, vous allez trouver les mêmes rubriques qu’auparavant. Je vais juste faire un petit rappel, et désolé pour les fidèles lecteurs. Mes avis de lectures nouvelles paraissent les mercredi et dimanche soir, et parfois le vendredi. Le billet du mardi ne concerne que des informations liées au polar que l’on m’a fournies et que je relaie.

A chaque début de mois, il y a la rubrique Oldies, qui passe en revue soit un roman fraichement édité mais qui a initialement été publié il y a plus de 10 ans, soit une lecture d’un ancien roman qui meuble mes bibliothèques. Ce mois-ci, j’ai lu et beaucoup apprécié le polar politique Get up ! Stand up !   de Perry Hanzell (Sonatine), surtout par sa façon de nous narrer le destin de personnages à la tête d’une île qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la Jamaïque.

Durant ce mois de septembre, j’ai aussi publié une lecture dans le cadre des chroniques virtuelles, qui sont un avis sur une lecture électronique. Ce mois-ci, j’ai continué la série de Maddog, un détective bourré d’humour aux aventures mouvementées. Sa dernière en date, Chasse à l’épaulard de William Exbrayat (Storylab) est très bonne. Retenez bien le nom de son auteur, on va en entendre parler …

J’ai inauguré une nouvelle chronique, qui s’appelle Novella. Il s’agit de parler de romans courts, d’une centaine de pages, que l’on peut lire en une journée. Ce mois-ci, j’ai lu et adoré Le 6 coups de minuit d’Antoine Léger (Paul & Mike). Là encore, cette lecture m’a permis de découvrir un auteur à la plume à la fois efficace et subtile, qui nous raconte une histoire noire et dure.

Je m’autorise aussi à accueillir des invités. Ce mois-ci, ce fut Gregory qui nous parle de Domermann, dont le premier tome de l’intégrale est sorti l’année dernière. Ce recueil de 7 histoires est, semble-t-il un livre violent, brutal. Du pur divertissement qui vient poursuivre le plaisir de regarder le film.

En cette rentrée de septembre 2014, j’aurais lu beaucoup d’auteurs anglo-saxons. Commençons par le plus impressionnant en ce qui me concerne, à savoir Le retour de Robert Goddard (Sonatine) : ce roman sous forme de saga familiale est passionnant de bout en bout, servi en cela par une écriture magique, hypnotique, extraordinaire. On se laisse à la fois bercer par le style, on suit les événements du personnage principal, et on finit le roman ébahi et heureux, comblé.

J’aurais retrouvé avec grand plaisir deux auteurs, dont j’avais beaucoup aimé les premiers romans. Dans deux genres différents, Donnybrook de Frank Bill (Gallimard) et Le chant du converti de Sebastian Rotella (Liana Levi) confirment et comblent toute l’attente que l’on pouvait mettre en eux. Donnybrook est un roman noir impressionnant aux couleurs rouge sang et noir comme l’âme des personnages. Le chant du converti nous montre à travers un roman d’espionnage une armée internationale que les pays occidentaux ont du mal à identifier. C’est un brûlot tristement réel et bien ancré dans l’actualité.

Deux nouveaux auteurs font leur apparition sur Blacknovel1, car j’adore découvrir de nouveaux auteurs, et en particulier lire les premiers romans. Coup d’essai largement remporté en ce qui concerne Le village de Dan Smith (Cherche midi), qui est un roman course poursuite dans la Russie des années 30 en plein hiver. Psychologiquement, ce roman est très fort. Coup d’essai moyennement réussi pour Deep Winter de Samuel Gailey (Gallmeister) qui est doté d’un excellent scenario, mais qui tire sur des ficelles trop faciles par moments, et surtout de façon trop voyante.

Le titre du chouchou du mois de septembre 2014, j’ai décidé de l’accorder à Beau temps pour les couleuvres de Patrick Caujolle (Editions du Caïman). Et ce fut bien difficile de choisir, mais ce roman est à la fois très fort, par son intrigue très simple en apparence, par ses personnages attachants, par son humour omniprésent, par son coté description du système policier et judiciaire.

Bref, vous l’aurez vu, ce mois de septembre confirme que l‘année 2014 est exceptionnelle, le nombre de coups de cœur n’aura jamais été aussi important, et les chouchous jamais aussi difficiles à choisir. Rendez vous donc le mois prochain pour un nouveau chouchou et d’ici-là, n’oubliez pas le principal : lisez !