Archives du mot-clé Fille

La dernière maison avant les bois de Catriona Ward

Editeur : Sonatine

Traducteur : Pierre Szczeciner

Accompagné de nombreux éloges mais aussi d’avis contraires, il semblerait que ce roman attise les avis du Net. Je le confirme, il faut se laisser mener par Catriona Ward pour atteindre, cent pages avant la fin, le dénouement et le Nirvana Littéraire.

Ted habite en solitaire une petite maison au fond de Needless Street. Onze années auparavant, une fillette de six ans, surnommée la petite fille à la glace au sirop a disparu proche du lac. La police a interrogé tous les habitants alentour, suivie par les journalistes. Ted fut le seul à être pris en photo, contre son opinion, et fut donc le seul à apparaitre à la Une des journaux. Les gens lui ont jeté des pierres, cassant ses fenêtres, alors il a décidé de cloitrer sa maison avec de grandes planches en bois.

Ce matin-là, sinistre anniversaire de la disparition de la fillette, Ted trouve des oiseaux collés sur le rebord de l’abreuvoir. Quelqu’un a dû apposer de la glu pour les tuer. Tout le monde sait qu’il aime les oiseaux ; les gens ont voulu l’atteindre par l’intermédiaire des oiseaux. Il ne peut rien faire pour les sauver. Par un trou percé dans une planche, il voit la dame au chihuahua ; il est sûr qu’elle le surveille. Il préfère jouer avec sa fille Lauren.

Olivia, son chat, saute sur ses genoux pour avoir son lot de caresses. Olivia confie ses pensées, en léchant sa patte qui lui fait mal. Pour elle, tous les hommes sont des teds. Elle se rappelle comment Ted l’a sauvée en la trouvant dans un fossé. Depuis, elle habite dans un congélateur où Ted a percé des trous pour respirer. Elle regarde dehors en espérant voir un chat passer dans la rue.

Onze ans auparavant, Dee passait de belles vacances au bord du lac avec ses parents et sa jeune sœur Lulu. Jeune adolescente, ça l’énervait d’être suivie par Lulu ; elle aurait préféré rencontrer des garçons ! Alors qu’elle doit aller aux toilettes, elle en oublie sa sœur. En sortant, il faut bien se rendre à l’évidence qu’elle a disparu. Depuis ce jour-là, Dee cherche sa sœur, jusqu’à venir louer une maison dans Needless Street.

Ma foi, je pense que ce roman est et restera le roman le plus étrange que j’aurais lu cette année. Dès le début, on a droit à des fautes de conjugaison avant que Ted explique qu’il a toujours eu du mal avec les verbes. Quand il explique la mésentente qu’il subit, le harcèlement des voisins, il en devient poignant, puis on trouve des éléments perturbants qui ne « collent » pas avec ce qu’il disait.

Le principe est expliqué dans ces premiers chapitres : tout ce que vous croyez lire, ce que vous croyez voir n’est que le prisme de votre interprétation. Car après Ted, Olivia, un chat qui parle, va nous expliquer sa vie, et sa vision de son environnement. Puis entrent en jeu Dee la seule personne saine et Lauren qui nous décrit ses peurs.

La construction, basée sur celle d’un roman choral, fait tout pour nous déstabiliser. La trame est plus ou moins linéaire, avec quelques retours sur le passé, mais les faits décrits ne nous aident pas à comprendre où l’auteure veut en venir. Je me suis demandé si je devais continuer ou arrêter ma lecture, mais j’ai persévéré car je ne pouvais pas comprendre que des blogueurs que je suis (dont Yvan) aient encensé ce roman s’il ne présentait pas un quelconque intérêt.

Il faudra arriver aux cent dernières pages (sur quatre cents) pour avoir un gigantesque chamboulement qui va faire voler en éclat tout ce que nous avions cru comprendre de cette situation. Et du coup, comme dirait mon fils, nos croyances vont exploser ; ce que j’avais pris pour des longueurs se révèlent justifiées par les indices parsemés de-ci de-là. Et la postface de l’auteure nous éclaire à la fois sur ce qu’elle a voulu montrer et sur ce qu’elle a voulu construire. Alors, vous voilà prévenus, si vous voulez un roman surprenant, extraordinaire et que vous êtes patients, La dernière maison avant les bois est fait pour vous. Je peux juste ajouter que la fin en vaut le coup !

Publicité

Les gentils de Michael Mention

Editeur : Belfond

Si vous êtes un fidèle de Black Novel, vous savez que je suis un fan de Michael Mention, dont j’ai lu tous les romans depuis 2014. De l’eau a coulé sous les ponts depuis, et il ne me viendrait pas à l’esprit de rater la dernière production d’un auteur au style particulier, personnel et assumé. Ce roman comporte toutes les passions de Michael.

Paris, 1978. Franck Lombard ne peut se résoudre à oublier le drame qui l’a frappé. Lors du braquage de la boulangerie du coin, un homme, drogué probablement, bouscule la fille de Franck. Violemment. La tête frappe le mur … Franck a perdu sa raison de vivre. Il croit que la police va vite trouver le meurtrier. Des jours passent, des semaines, des mois … et toujours aucun résultat.

Sa rage monte, devient insoutenable ; sa femme l’a quitté ; il ne lui reste que la voix de sa fille qui l’accompagne à chaque pas qu’il fait. Il se prend en main, en l’absence d’information, zone dans le quartier des drogués, et n’en retire qu’un passage à tabac. Quand il retourne dans la boulangerie, désaffectée depuis le drame, il tombe sur un squatteur qui lui parle d’un homme arborant un tatouage Anarchie sur l’épaule. Son assassin aurait migré à Toulouse dans une clinique de désintoxication.

Franck se résout à vendre sa boutique de disques à Didier, son collaborateur pour disposer d’argent liquide et se lancer dans sa quête personnelle de vengeance. Là-bas, avec la maigre description du bonhomme, il obtient un nom, Yannick et une destination : il serait tombé amoureux d’une Jane, camée aussi et le couple aurait rejoint une association d’aide aux drogués à Marseille. Le périple de Franck ne fait commencer …

Pour un passionné de musique comme Michael Mention, il fallait bien qu’un jour il aille plus loin que nous laisser en fin de roman sa play-list. C’est chose faite avec ce personnage de Franck, disquaire de métier, dont la musique majoritairement sombre des années 70 va rythmer sa vie, trouver un sombre écho à sa quête personnelle. Car ce roman nous impose un voyage autant intérieur qu’extérieur …

Voyage intérieur tout d’abord, puisque Franck est le narrateur de cette histoire. On y trouve donc beaucoup de pensées et très peu de descriptions extérieures (surtout dans la partie française du roman, puisqu’il est un homme refermé en lui-même, bouillonnant de rage aveugle. Dans ces moments-là, la rythmique lourde accompagne chaque battement de cœur, les pauses apparaissent à chaque indice avant de nous replonger avec une guitare basse entêtante, obsédante.

Voyage extérieur aussi et surtout car Michael Mention nous créé un scénario incroyable en France, puis en Guyane où la force, la puissance, la détermination ne suffise plus à le tenir debout. Ses pensées noires font place à un paysage d’un vert obsédant, tout aussi dangereux, où là aussi, la rythmique vient pulser les lignes, exploser les phrases, quand un danger surgit ou même quand il est aux portes de la mort de soif.

La rythmique est voulue omniprésente dans ce roman, l’auteur jouant avec les mots, adaptant ses phrases au moment raconté, sans jamais perdre l’objectif : montrer jusqu’au bout la passion ultime de son personnage, l’aspect subjectif de cette histoire, qui est une des plus grandes réussites sur un homme obstiné qui a tort (ou pas ?), une histoire qu’il use, torture, déforme pour un final que l’on ne peut deviner en entamant le roman.

De la culture populaire, autre que musicale, on y décerne bien l’influence du cinéma de la fin des années 70, ces films de fous tels que Apocalypse Now ou Voyage au bout de l’enfer (Mon film préféré de tous les temps). Michael Mention réussit la gageure de créer des scènes visuelles telles qu’elles m’ont ramené dans une jungle verte à vomir, opaques et tellement dangereuse car trop calmes.

Voilà pourquoi j’aime Michael Mention et ce qu’il écrit. Il nous parle des Hommes, de leur folie, passée ou présente, revendique sa culture, n’en a pas honte et la revendique, et fait revivre avec son propre style ce que l’on peut ressentir au plus profond de soi. Alors oui, Les Gentils est probablement son livre le plus personnel, probablement le plus difficile à écrire pour lui (imaginer pour un père de perdre sa fille est au-delà de l’horreur) mais c’est avant tout un grand roman de folie.

Rafale de Marc Falvo

Editeur : Lajouanie

On connaissait Marc Falvo pour ses romans de Stan Kurtz, de bons polars avec de l’humour à toutes les pages dedans. On le retrouve donc chez un nouvel éditeur et dans un tout autre genre, le polar d’action qui déménage. Accrochez-vous !

Gabriel Sacco, la quarantaine, recouvreur de dettes pour un mafieux de bas-étage, Garbo. Bienvenue dans un décor glauque. Sacco n’a pas inventé la poudre, il pourrait même ne pas avoir existé tant il n’a pas laissé de souvenirs aux gens qu’il rencontre. Il suffit juste d’une mauvaise journée, les emmerdes s’entassent, lui tombent dessus. Et puis, ce qui ne lui arrive jamais arrive : il devient trop curieux pour un détail … mais revenons en arrière, sur cette journée de merde :

Putain de sciatique ! Tout commence comme un lundi, ou un mardi ou n’importe quel jour de la semaine. Sacco doit aller faire peur à un mauvais payeur pour son patron. Le mec est avec une pute, au lit. Alors, Sacco vire la gente demoiselle, et embarque le mec pour un voyage en forêt. Au milieu de ce décor enchanteur, recouvert de neige, Sacco pousse le vice jusqu’à lui donner la pelle pour creuser son propre trou. C’est là que le bât blesse … Le mec fait une crise cardiaque.

Putain de sciatique ! Obligé de revenir à la boite, après avoir difficilement logé le mort dans le coffre, Sacco obtient de Garbo de l’aide : Avec Eddy Belle-Gueule, ils vont devoir emmener le macchabée chez Martineau, l’entrepreneur de pompes funèbres personnel de Garbo. En sortant, il est dérangé par un jeune homme ivre, Alex Vitali, que les videurs s’empressent de faire sortir sans bruit.

Putain de sciatique ! Le lendemain, Sacco est réveillé pr le téléphone : le correspondant s’appelle Francis Doppler et lui annonce que sa femme Laura est à l’hôpital suite à un grave accident de voiture. A priori, Sacco pourrait n’en avoir rien à faire, sauf que Laura est son amante et qu’il l’aime à la folie. Il promet de passer à l’hôpital. Sauf que Garbo lui demande d’aller chercher un ponte à l’aéroport. Et en attendant, accoudé au bar, les informations télévisées montrent un jeune homme qui a disparu, fils de sénateur. C’est l’homme saoul de la veille. Sauf qu’il connait la belle brune en larmes interviewée juste après : c’est sa fille Laura qu’il n’a pas vu depuis trois ans. Pour la première fois de sa vie, Sacco va vouloir comprendre et être obligé de réfléchir.

Commençons par ce qui fâche : tout le livre est écrit à la deuxième personne du singulier, comme si le lecteur devait prendre du recul face au personnage principal. Et franchement, ça m’a gêné. Alors, pourquoi je vous parle de ce livre ? Parce que, à part ça, j’ai trouvé ce roman excellent. Une fois commencé, c’est le début d’un sprint de 250 pages qui ne ramollit jamais.

Au centre, Gabriel Sacco, genre de personnage effacé comme on en voit dans tous les polars mafieux. La nouveauté est que Marc Falvo en a fait un imbécile, un homme qui ne cherche pas à savoir. Habitué à obéir, à ne pas réfléchir, c’est le genre d’homme à plier l’échine … jusqu’à en choper une sciatique ! Mais quand il redresse la tête, quand il fait fonctionner sa mécanique, il va démêler une pelote de laine qu’il aurait mieux fait de laisser à sa place.

Amitié, loyauté, famille, ce roman aborde tous ces thèmes en respectant les codes du Roman Populaire, avec des majuscules. Il bénéficie d’un scénario en béton, qui disperse tout au long du livre des indices et aboutit à une conclusion tout ce qu’il y a de plus logique. Tout cela en fait un divertissement plus que recommandable, conseillé, pourvu que vous vous fassiez au tutoiement continuel de Sacco.

A noter la superbe couverture ainsi que l’avis de mon ami Jean le Belge

La chronique de Suzie : Les 7 jours du Talion de Patrick Senécal

Editeur : Fleuve Noir

Bonjour amis lecteurs. Me voici de retour à la surface. Je suis remontée car une drôle de musique est parvenue jusqu’à moi. L’entendez-vous.? Elle est plus forte à ce niveau. Ça fait « Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, … »

Mais, bien sur. Aujourd’hui est un jour important dans la vie de notre hôte. C’est le jour de son anniversaire.

Donc permettez-moi de souhaiter un joyeux anniversaire à Pierre. Que cette nouvelle année lui propose de nombreux bonheurs littéraires et surtout des coups de cœur extraordinaires.

Du coup, je vais profiter de cette sortie inopinée pour vous parler de ma dernière lecture : « les 7 jours du talion » de Patrick Senécal.

Patrick Senécal, pour ceux qui ne le connaissent pas, est un auteur québécois qui possède une vingtaine de livres à son actif. Celui-ci est le cinquième à être publié en France (semblerait-il). Mais, ce roman a été publié en 2002, puis réédité en 2010 au Canada. La réédition correspond à l’adaptation du livre en film, scénarisé par l’auteur, sous le même titre avec quelques différences entre les deux supports.

Mais, retournons au livre, et en particulier vers la couverture. La couverture canadienne du format poche est très explicite. On y découvre un jeune homme blond, tête penchée, attaché à des chaines, au plafond par les poignets et un homme, de coté, dont on n’aperçoit qu’une jambe et un bras portant une masse. La couverture française est beaucoup plus sombre et plus sobre. Elle va jouer sur l’implicite au niveau des couleurs. Le titre est mis en avant avec une police orangé sur un fond sombre représentant une forêt et une maison. L’ensemble projette une ambiance de terreur et d’horreur. Les deux couvertures font leur effet et atteignent leur objectif.

Au niveau du synopsis, celui-ci est simple. Ce sont les implications et les conséquences qui vont se révéler complexes.

Lorsqu’il constate l’assassinat de sa fille unique Jasmine, à la sortie de l’école, Bruno Hamel, quadragénaire, chirurgien, voit son monde basculer. Incapable de pleurer, il essaie de faire son deuil. Jusqu’au moment où il apprend que son assassin a été arrêté. A partir de ce moment, Bruno Hamel va tout mettre en œuvre pour kidnapper ce « monstre ». Il va l’emprisonner et le torturer pendant sept jours jusqu’à sa mort, le dernier jour. Ira-t-il jusqu’au bout?

L’histoire va être structurée en huit parties. La première qui détaille la cause, le plan et l’enlèvement. Les sept autres correspondront à chacun des jours du décompte. Le synopsis va tourner autour de Bruno Hamel mais également d’un autre personnage qui est le sergent-détective Mercure. Ce dernier peut être considéré comme son alter-ego. A tour de rôle, ces deux personnages vont exprimer leurs pensées ainsi que leurs doutes. Ils ont un point commun qui les rapproche mais ils ont pris des directions différentes. Enfin, le fait de kidnapper et de torturer un « monstre » va engendrer des problèmes sociétaux. Faut-il considérer ce personnage comme une victime et déployer toutes les forces possibles ou laisser la justice personnelle s’en charger. Dans quel camp, vous rangeriez-vous? Et, si on laisse dériver, est-il encore possible de parler de justice?

Le personnage de Bruno Hamel est un personnage troublant car il ressemble à monsieur tout le monde, avec certes, plus de moyens. Mais, il est un père aimant qui ferait tout pour sa fille unique, ayant des émotions et pas aussi calme que l’on pourrait l’envisager. Il a également un coté impulsif qui apparaît sous certaines conditions. Après avoir appris le nom du meurtrier, il va se conditionner pour pouvoir accomplir ce qu’il pense devoir être fait. On a l’impression d’être face à un robot méthodique, sans émotion, qui suit le programme qui a été prévu pour lui.

Des failles vont apparaître lors de l’humanisation du « monstre ». C’est pour cela qu’il ne veut connaitre aucun renseignement sur sa victime. Enfin, bien que son plan soit axé sur la torture physique, il va découvrir que la torture psychologique est tout aussi gratifiante et synonyme d’horreur. L’espoir peut vous entraîner en enfer.

L’autre figure forte de ce roman est le sergent-détective Mercure. Celui-ci a tendance à compiler les informations qu’il récolte et à tomber juste, assez souvent. Il est calme et prend son temps pour comprendre. Il ne se précipite pas. Il a un profil similaire à celui de Bruno Hamel mais en restant humain. D’autres protagonistes secondaires vont faire avancer l’histoire dans un sens ou dans un autre, prendre parti pour un camp ou l’autre. Rien n’est blanc ou noir. On a juste une sélection de gris. Enfin, il y a une œuvre artistique qui va jouer un rôle important dans cette histoire et expliquer certains points. Laquelle? Je peux juste vous dire qu’elle est immense et que le fait de la voir est impressionnant et déconcertant.

Lorsque j’ai commencé à lire ce livre, bizarrement, l’histoire d’un film est apparue à mon esprit : « Prisoners » de Denis Villeneuve qui est également un film québécois. Quelle attitude adopterions-nous dans ce cas de figure? Je ne sais pas. Il y a une phrase dite par un personnage qui expose les différents types de monstres. Je vous laisse le plaisir de la découvrir dans son contexte original.

La question que se pose ce livre est de savoir si le personnage de Bruno va aller au bout de ses convictions ou s’il va s’arrêter avant, pris de remords ? Qu’est ce que la culpabilité, comment l’assumer? Comment vivre après un tel traumatisme? Un deuxième point va être également traité : la déshumanisation du monstre. Dans les différents films ou épisodes de séries ainsi que les livres que j’ai vu ou lu (dans la réalité, je ne sais pas si c’est le cas), on vous explique que le fait d’appeler une personne par son nom, sa qualité permet de l’ancrer dans un contexte précis et de ne pas la considérer comme une chose. Dans le cas de ce livre, le protagoniste principal fait l’inverse. Pourquoi à votre avis? Enfin, une des clés qui permet de comprendre le comportement de Bruno est représentée par un autre personnage … Je n’en dis pas plus.

C’est un livre que j’ai lu d’une traite. Le personnage de Bruno est une personne lambda qui pourrait être n’importe quel quidam. Mais, le cerveau humain peut entraîner des comportements erratiques lorsque celui-ci est soumis à un très fort traumatisme. On n’est pas égaux devant les traumatismes et la psyché se protège comme elle peut, quitte à accomplir des actes ignobles. Que feriez-vous à sa place?

Sur cette conclusion, je retourne à mon antre en souhaitant de nouveau un joyeux anniversaire à mon cher hôte. Je reviendrai prochainement avec une nouvelle lecture. A bientôt.

Le chant des dunes de John Connolly

Editeur : Presses de la cité (Grand Format) ; Pocket (Poche)

Traducteur : Jacques Martinache

Je continue mon exploration de l’univers de Charlie Parker avec sa quatorzième enquête. Une nouvelle fois, John Connolly nous enchante avec cet excellent thriller. La liste des billets chroniqués sur Black Novel sur Charlie Parker est à la fin.

Quatrième de couverture :

Pour se remettre de l’attentat qui a failli lui coûter la vie, le détective privé Charlie Parker s’est retiré à Boreas, un coin isolé sur la côte, dans le Maine. Diminué, meurtri, il tente de reprendre des forces et occupe ses journées à arpenter la plage. Mais la découverte d’un noyé trouble sa convalescence.

Suicide ? Accident ? Ou crime ? Alors que le mort porte sur l’avant-bras des chiffres tatoués évoquant un horrible passé et que la voisine juive de Parker reçoit elle-même des menaces, la question se pose. Et est-ce une coïncidence si, quelques jours plus tard, une famille entière se fait massacrer non loin de là ? L’heure de la retraite n’a pas encore sonné : Charlie Parker doit agir.

Mon avis :

Après le précédent tome où Charlie Parker a terminé à l’état de cadavre ambulant, l’intrigue démarre donc avec notre détective préféré en convalescence dans une station balnéaire calme et tranquille. Angel et Louis vont assurer la sécurité de cette maison isolée sur la plage, n’ayant pour seul voisin qu’une femme et sa fille. Le corps d’un homme nommé Perlman est repêché non loin et d’autres meurtres ont lieu dans les environs. Il semblerait que le Mal rôde.

Comme je l’ai dit précédemment, John Connolly a trouvé son style, son rythme et nous sert des thrillers passionnants à suivre. Charlie Parker ayant voué sa vie à la lutte contre le Mal, il fallait bien que l’auteur se penche sur le cas de la Shoah. Et il en profite pour mettre en évidence que les Nazis étaient aussi des voleurs de grand chemin, rançonnant les juifs en échange de la vie sauve pour leur famille. Et c’est un sujet que je n’avais jamais lu et que les Américains ne connaissaient probablement pas non plus.

On retrouve dans ce roman ce qui fait l’attrait de cette série : des méchants extraordinaires (Steiger le lépreux ou l’homme puzzle), de l’humour froid (avec Angel et Louis ou même les frères Fulci) et cette manière inimitable de faire des digressions pour introduire ses personnages secondaires, sans oublier des scènes stressantes tellement visuelles. J’y ajouterai un autre thème qui est les pouvoirs de la fille de Charlie Parker, Samantha, et qui laissent augurer de fantastiques aventures à venir.

Ce chant des dunes est à nouveau une très bonne aventure, jouant avec les genres, entre roman policier, thriller, fantastique et humour. Du très bon divertissement intelligent en somme.

Les enquêtes de Charlie Parker dans l’ordre de parution sur Black Novel sont :

Tout ce qui meurt

Laissez toute espérance …

Le Pouvoir des ténèbres

Le Baiser de Caïn

La Maison des miroirs

L’Ange noir

La Proie des ombres

Les anges de la nuit

L’empreinte des amants

Les murmures

La nuit des corbeaux

La colère des anges

Sous l’emprise des ombres