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La compagnie des glaces de G.J.Arnaud Intégrale Tome 5

Editeur : Fleuve Noir

Je continue ma découverte de la plus grande saga de science fiction jamais écrite puisqu’elle comporte 63 romans. Voici les épisodes 17 à 20 :

Le gouffre aux garous :

Malgré sa victoire sur Lady Diana, le Kid décide de ne pas en profiter, mais de délaisser la ville de Kaménépolis, synonyme pour lui de dépravation, et aux mains des dissidents. De son coté, Leouan se rend compte que de l’eau chaude est déversée sous la ville et menace de couler Kaménépolis. Lien Rag se demande s’il n’était pas prédestiné à donner vie à un messie et part à la recherche de ses origines dans le grand Nord.

Si le Kid et Lady Diana sont quasiment absents de ce roman, l’histoire va se concentrer sur Leouan d’un coté qui veut sauver Kaménépolis et Lien Rag d’un autre qui cherche ses origines. La quête de Lien Rag est clairement la plus passionnante et démontre une fois de plus l’imagination de l’auteur. La partie concernant Leouan est moins passionnante.

Le dirigeable sacrilège :

Depuis qu’il a découvert les origines des Roux et de ses ancêtres, Lien Rag est menacé par des mercenaires payés par toutes les grandes compagnies. Il décide donc de quitter son cousin Lienty Ragus pour éviter de mettre en danger sa famille. De son coté, Lady Diana doit respecter l’armistice mais elle veut profiter de la faiblesse engendrée par la guerre. Quant au Kid, il accepte de reconstruire Kaménépolis, la cité rebelle sur l’insistance de Yeuse.

Ce volume repart sur un nouveau rythme et sans pour autant insuffler un certain rythme, passe d’un personnage à l’autre pour redistribuer les cartes de la géopolitique mondiale. Tous les nouveaux aspects sont passionnants et donnent lieu à nombre de rebondissements. Je ne dirai jamais assez la faculté de visionnaire de Georges-Jean Arnaud, en particulier ici quand il aborde le sujet du réchauffement climatique (qui dans le cas de la planète glacée peut devenir dramatique) et du retour d’une vague puritaine insufflée bien entendu par la Panaméricaine. Excellent tome.

Liensun :

Alors que Julius et Greorg arrivent à Tusk Station, ils sont attaqués par une amibe géante, nommé Jelly et risquent de mourir étouffés. Lien Rag assiste à la renaissance de Kaménépolis grâce à la culture et une pièce de théâtre se déroulant dans le monde d’avant. Il se rend compte que les Néo-catholiques ont créé la Compagnie de la Sainte Croix, avec un argent de source inconnue. Il se met à soupçonner le Kid.

Outre le suspense sur la lutte contre Jelly, on trouve peu d’action dans cet épisode. On y voit un Lien Rag vieillissant, qui met à jour des malversations financières qui le rendent paranoïaque. Enfin, on voit apparaitre Liensun, le demi-frère de Jdrien, âgé de trois ans et doté de pouvoirs qui semblent plus grands encore que ceux de son frère. Cet épisode donne envie de se plonger dans le suivant immédiatement.

Les éboueurs de la vie éternelle :

Lien Rag et sa femme Leouan se dirigent vers la Compagnie de la Sainte-Croix nouvellement créée par les Néo-Catholiques. Ils veulent libérer le savant ethnologue Harl Mern pour confronter les dernières trouvailles de Lien Rag et peut-être établir un lien entre l’origine des Roux et sa famille.

Du côté des Rénovateurs du Soleil, Ma Ker et Greorg finissent de mettre au point leur dirigeable à l’hélium qui pourra montrer au monde qu’il existe une autre voie de les Compagnies du Rail. Quant à Lady Diana, la toute puissante dirigeante de la Compagnie Panaméricaine, elle continue de faire appel aux Tarphys, des mercenaires sanguinaires pour faire taire Lien Rag.

Ainsi se termine le premier cycle de la Compagnie des Glaces, le cycle de Lien Rag. Autant roman tactique que roman d’action, les enjeux de chacun se mettent à jour dans une bataille autant armée qu’à distance pour le pouvoir, celui de régner sur la Terre de glace. La lecture de ce vingtième épisode donne furieusement envie de se lancer dans la suite.

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La compagnie des glaces tomes 15 et 16 de G-J. Arnaud

Editeur : French Pulp

Les éditions French Pulp ont décidé de rééditer la saga de science fiction de Georges-Jean Arnaud, en regroupant les romans par deux. Il s’agit, je crois, de la plus grande saga de science fiction jamais écrite puisqu’elle comporte 63 romans. Voici mon avis sur les tomes 15 et 16.

Terminus Amertume :

Lady Diana a décidé d’éliminer la Compagnie de la Banquise, dirigée par le Kid, pour mettre la main sur l’énergie qu’ils tirent du volcan Titan. Le conseiller du Kid reste neutre dans ce climat tendu, alors que Lien Rag a créé une nouvelle station, Terminus Amertume pour venir en aide à son ami le Kid. Le Kid, en proie aux attentats de la guilde des Harponneurs, commence à perdre la tête. Lady Diana envoie auprès de Lien Kruss, un espion, afin qu’il se rallie à elle, La guerre couve …

C’est un tome de bruit et de fureur qui, mettant en avant les personnages, visite avec succès tous les genres, de la géopolitique au roman de guerre, du roman d’espionnage au roman de suspense. C’est aussi un formidable exercice de stratégie militaire. Les chapitres alternent les points de vue à une vitesse folle et pour moi, c’est un des meilleurs tomes de la série, d’autant plus que la fin, ouverte et terrible, donne envie de se plonger dans la suite.

Les Brûleurs de banquise :

Lady Diana doit affronter sa première défaite après que le Kid ait fait brûler la banquise quand les troupes de la Panaméricaine roulaient dessus. Elle cherche à cacher les bâtiments engloutis à la presse et à oublier les navires et les poseuses de rail capturés par son ennemi. Elle veut se refaire, et engager la construction de voies vers l’ouest, vers la Compagnie du Mikado.

De son coté, le Kid ressort vainqueur et est traité comme un héros par ses troupes. De nouveaux moyens capturés à Lady Diana vont lui permettre de construire rapidement un accès à la Compagnie du Mikado.

Quant à Lien Rag, prisonnier rescapé, perdu au milieu de nulle part, il cherche à survivre et fait ce qu’il a toujours refusé : manger de la viande humaine et en utiliser pour alimenter les chaudières de son train en perdition. Mais il va se retrouver avec des rescapés comme lui dont il ne sait juger s’il peut en faire des alliés.

La guerre fait rage dans ce tome, entre Lady Diana qui veut faire oublier sa défaite et le Kid qui va chercher refuge auprès de son allié de jadis. L’intrigue est principalement divisée selon deux points de vue, la guerre d’un coté et la survie de Lien Rag de l’autre. Cela donne à cette histoire un rythme en dents de scie.

Les scènes de guerre sont conduites comme un véritable jeu de stratégie, chacun des protagonistes avançant ses pions tout en jouant de bluff pour tromper l’autre. Les scènes concernant Lien Rag sont plus calmes et font appel à toute l’imagination de l’auteur. Cela donne un mélange rythmé et très agréable, totalement maîtrisé.

Hommage : La tête dans le sable de G.-J. Arnaud

Editeur : Fleuve Noir

Collection : Spécial Police N°1313

Le 26 avril 2020, l’un des auteurs populaires français les plus prolifiques nous a quittés. Outre le fait que je suis en train de lire La compagnie des glaces, je tenais à évoquer une autre facette de son talent, à travers un polar, bien noir et bien social.

Photo récupérée grâce à mes amis de l’Association 813 (Black Jack)

Hélène Chapelle vient de perdre son mari, chauffeur routier, dans un accident de la route et n’a qu’une hâte : retourner au travail pour oublier son quotidien dans son appartement de quatre pièces trop grand pour elle seule. Elle vient d’être promue chef de service chez Transit-Flore qui gère le transport de fleurs à l’international et a avec elle quatre personnes.

Ce matin-là, elle apprend qu’une de ses collaboratrices, Mme Campéoni a eu un accident la veille au soir, renversée par un chauffard qui a pris la fuite. Elle est bouleversée et se rend compte que cela fait deux personnes malades dans son service avec l’absence de Régine Douaire, victime de dépression et qui ne veut pas quitter son appartement. Bientôt, c’est une troisième absence qu’elle va devoir affronter en la personne de Mme Simon, victime d’une grave crise d’asthme.

Heureusement, Transit-Flore a souscrit des contrats avec des prestataires qui lui permettent de ne pas perdre ni en rendement ni en efficacité. Il y a tout d’abord Efficax qui diligente des médecins privés pour s’assurer que les absents sont bien malades. Il y a ensuite Travail-Service, sorte de boite d’intérim, capable de trouver en moins de 24 heures la personne adéquate.

Hélène, en voulant soutenir ses collaboratrices malades va se rendre compte qu’Efficax fait du harcèlement auprès des malades pour qu’ils reprennent le travail au plus vite, en la personne du docteur Jocour. Et plus elle va creuser le sujet, plus elle va s’enfoncer dans une machination infernale.

Si le roman est très implanté dans les années 70, le sujet de ce roman est toujours d’actualité. Il suffit de lire certains polars récents (Les visages écrasés de Marin Ledun ou Elle le gibier d’Elisa Vix) ou bien d’écouter les informations. Le harcèlement professionnel, la pression, le chantage, voilà des termes qui reviennent souvent et qui constituent la base de ce roman.

A partir de ce thème, Georges-Jean Arnaud créé un petit bijou de polar, une intrigue incroyablement tordue et retorse dont le final est très réussi. Au centre, nous avons Hélène Chapelle, qui comme le titre le suggère, s’est contentée de se laisser vivre comme une autruche, impassible par rapport à ce qui l’entoure. Et quand elle doit se prendre en main toute seule, elle découvre un monde horrible, inhumain. Et plus le roman avance, plus on la plaint, et plus on doute de sa santé mentale. N’est-elle pas en train d’imaginer tout cela et de devenir paranoïaque ?

Les événements sont nombreux et démontrent, s’il en était besoin, tout le génie créatif de l’auteur. Georges-Jean Arnaud accumule les scènes, nous donne des pièces d’un puzzle qu’on ne sait pas situer sur le jeu. Quand certaines pièces s’emboitent, on commence à apercevoir une machination incroyable. Ecrit avec un style fluide, nous sommes là en présence d’un polar populaire de haute volée. La seule chose qui m’a gêné, ce sont les quelques fautes de frappe qui jalonnent le livre.

Si vous avez l’occasion de trouver ce roman, lisez le. J’en profite pour ajouter que la revue Rocambole de fin 2019 a édité un numéro spécial consacré à ce gigantesque auteur. L’oncle Paul en parle ici. Pour l’avoir commencé, ce numéro est indispensable. Pour le commander, c’est ici

La compagnie des glaces tomes 13 et 14 de GJ.Arnaud

Editeur : French Pulp

Les éditions French Pulp ont décidé de rééditer la saga de science fiction de Georges-Jean Arnaud, en regroupant les romans par deux. Il s’agit, je crois, de la plus grande saga de science fiction jamais écrite puisqu’elle comporte 63 romans. Voici mon avis sur les tomes 13 et 14.

Station fantôme :

Dans leur fuite éperdue sur la banquise de l’ancien Pacifique, Jdrien, l’enfant-dieu, et Yeuse découvrent une immense cité, abandonnée depuis des décennies. Une civilisation y a prospéré en dehors des Instructions et a brusquement disparu.

De son coté, le Nain, toujours à la tête de sa compagnie est confronté à un problème : depuis que les Roux ont quitté la capitale, les habitants ne veulent plus les voir revenir. Or voici que l’on annonce des troupes de Roux de retour. Des manifestations ont lieu contre ce retour que beaucoup considèrent comme une invasion.

Quand Lien Rag a appris que Jdrien, son fils métisse, s’est enfui des mains de Lady Diana. Il décide de le rejoindre, quitte à arpenter des chemins inconnus. Il va emprunter la Route des Disparus.

Délaissant le coté politique et stratégique de la saga, l’auteur nous convie à un roman d’aventure où il s’agit d’aller explorer une nouvelle zone de la terre. Chacun, de Lien et Jdrien, vont partir d’un point opposé pour se retrouver au milieu. Et on a le droit à un roman d’exploration, où on découvre des décors étonnants et des idées pleines d’imagination délirante, en particulier sur les animaux rencontrés. Ce n’est pas le meilleur de la série pour moi, mais j’ai été étonné par ce que j’ai lu.

Les Hommes-Jonas :

Amertume Station est la dernière ville avant de rejoindre la compagnie de la Banquise, dirigée par le Kid. Harl Mern, ethnologue, cherche un laisser passer au milieu de cette cité emplie de truands.

Depuis de Lien Rag, Jdrien et Yeuse sont réunis, ils décident de rejoindre le Kid. Pour cela, il va falloir qu’ils construisent des milliers de kilomètres de voies ferrées avec peu de provisions, et en un temps record, puisque Lady Diana n’a pas abandonné son désir de reprendre l’enfant prodige, Jdrien. L’un de leurs compagnons va créer une invention qui pourrait remettre en cause la fondation même de la civilisation des compagnies ferroviaires.

De son coté, le Kid cherche à les rejoindre par le Réseau 160°, mais il est très occupé par les différentes factions qui lui demandent toujours plus d’argent, entre les chasseurs de baleines, les chasseurs de phoque et son allié qui revend ses actions au plus offrant.

Balayant à chaque chapitre un aspect de son intrigue, ce roman s’avère être une course contre la montre où chacun poursuit sa route sans être sur du chemin qu’il emprunte ni de la destination vers laquelle il se dirige. Aidé par un rythme soutenu, et des scènes visuelles innovantes, c’est un très bon tome de cette série.

La compagnie des glaces tomes 11 et 12 de GJ.Arnaud

Editeur : French Pulp

Les éditions French Pulp ont décidé de rééditer la saga de science fiction de Georges-Jean Arnaud, en regroupant les romans par deux. Il s’agit, je crois, de la plus grande saga de science fiction jamais écrite puisqu’elle comporte 63 romans. Voici mon avis sur les tomes 11 et 12.

Les fous du soleil :

Alors qu’il a été kidnappé par Lady Diana, la propriétaire de la compagnie Panaméricaine, Jdrien se retrouve occupé par des nounous qui sont chargés de le surveiller. Il en profite pour développer ses dons de médium et de télékinésie. De leur coté, le peuple roux a retrouvé la dépouille de Jdrou, la mère de Jdrien et amante de Lien Rag, et l’emmène à travers la banquise atlantique pour retrouver leur messie.

Les rénovateurs du soleil continuent à mettre en place leur projet fou de percer la couche de poussière lunaire à l’aide d’un laser et le Kid, qui a construit sa compagnie sur une banquise se voit obligé de s’allier avec Lien Rag pour trouver des solutions, sous peine de voir son empire être englouti sous les flots.

Si le début du roman est foisonnant, passant d’un personnage à l’autre, d’un lieu à l’autre, et qu’il fait penser à une mise en place d’un gigantesque échiquier, la suite du roman tourne vite au roman catastrophe, avec la température qui grimpe et niveau des eaux qui monte inexorablement. Voilà une nouvelle fois un tome qui, s’il n’a pas un rythme fou, offre un suspense prenant, d’autant plus que l’on s’est attaché avec les personnages.

Cancer Network :

Après les 8 jours de la catastrophe du précédent tome, les compagnies se reconstruisent. Jdrien, qui a trouvé refuge auprès d’un minier de fond, retrouve la diplomate Yeuse, et décide de prendre la route pour retrouver la dépouille de sa mère. Lien, inquiet pour son fils et du culte dont il fait preuve, veut trouver les origines du peuple Roux, et ainsi couper court à toute légende de messie. Il se dirige donc vers Vatican II, tenu par les néo-catholiques, le lieu où sont conservées toutes les archives de l’ancien monde.

Prenant une construction habile et habituelle qui consiste à alterner les chapitres entre les différents personnages, Georges Jean Arnaud nous construit une intrigue plus calme, tout en avançant ses pions. On a vraiment l’impression de voir se dérouler sous nos yeux une partie d’échecs où chacun avance prudemment en direction de l’ennemi, sans toutefois savoir ce qui va les attendre.

Le grand moment de ce roman, c’est bien évidemment la visite de Vatican II, gigantesque cité immensément riche, qui abrite toutes sortes de trafics et commerces dont celui des Roux. Derrière leur voile de religion, les ventes de Roux s’apparentent à des commerces d’animaux alors que dans les sous-sols, dorment les livres contenant la vérité sur ce peuple. Comme un retour en arrière qui s’apparente à la traite des noirs. Mais ceci est une autre histoire …

La compagnie des glaces tomes 9 et 10 de GJ.Arnaud

Editeur : French Pulp

Les éditions French Pulp ont décidé de rééditer la saga de science fiction de Georges-Jean Arnaud, en regroupant les romans par deux. Il s’agit, je crois, de la plus grande saga de science fiction jamais écrite puisqu’elle comporte 63 romans. Voici mon avis sur les tomes 9 et 10.

Le réseau de Patagonie :

La compagnie Panaméricaine, à travers sa principale actionnaire Lady Diana, continue son rêve fou de construire un gigantesque tunnel souterrain sous-terrain Nord-Sud. Pour cela, elle a besoin d’énergie et décide d’arrêter d’alimenter les compagnies éloignées en électricité, entraînant des milliers de morts. Sa nouvelle idée est de faire brûler les corps pour créer de l’électricité.

De son coté, le Kid continue à développer sa compagnie rebelle, la Compagnie de la Banquise. Il est persuadé que le volcan Titan lui permettra d’obtenir toute l’énergie dont il a besoin ainsi qu’un bras de levier sur la Panaméricaine. Il ne veut toujours pas rendre Jdrien, le fils de Lien Rag, à son père et veut intégrer les Roux dans sa compagnie. Lien Rag, quant à lui, découvre peu à peu les horreurs dont est capable Lady Diana.

Depuis deux tomes, c’est avec un nouvel élan que l’on découvre dans La Compagnie des glaces. Mettant au premier plan ses personnages, GJ.Arnaud développe ses thèmes de la folie des hommes, de la création d’une civilisation, du besoin en énergie et les différents axes gérant la géopolitique de ce nouveau monde. Si Jdrien le nouveau messie est un peu au second plan, il n’en reste pas moins prometteur pour la suite de l’aventure. C’est une nouvelle fois un tome passionnant même s’il se termine un peu vite à mon gout ;

Les voiliers du rail :

Alors qu’il a échappé à la mort lors de l’effondrement d’un glacier, Lien Rag se retrouve errant, cherchant à retrouver la civilisation pour dénoncer Lady Diana d’avoir assassiné les membres de la commission. Il rencontre sur son chemin une tribu d’hommes roux, circulant sur des voiliers à la recherche du corps de son ex-femme Jdrou, morte en martyr. Lien Rag se retrouve donc encore une fois en cavale, en lutte contre la Panaméricaine.

De son coté, le Kid continue à construire sa compagnie de la banquise, se rendant compte petit à petit de la puissance qu’il a entre les mains avec l’exploitation du volcan Titan. Il est sur tous les chantiers, entre la création d’écoles, d’universités, d’une monnaie indépendante du dollar, la Calorie, mais aussi l’exploitation du soufre, qui pourrait bien lui donner un excellent bras de levier contre la surpuissante Panaméricaine. Malheureusement, Jdrien disparaît. Il semblerait qu’il ait été enlevé …

Une nouvelle fois, ce tome est époustouflant. De la dimension géopolitique aux rebondissements touchant chaque personnage, on suit cette aventure avec passion. Le style est d’une simplicité et d’une fluidité qui en font un pur plaisir de lecture. L’auteur a créé tellement de pistes dans son intrigue, cela part tellement dans tous les sens que l’on a du mal à imaginer comment cela va tourner. Cette incertitude laisse le lecteur sur des charbons ardents, qui donne envie de se replonger immédiatement dans la suite.

J’ajouterai juste un dernier mot quant à l’aspect visionnaire de ce roman. Avec le recul, 37 ans plus tard, on se rend compte de la justesse de la vision futuriste du monde. On peut comparer la création de la Calorie avec celle de l’Euro, le sort des Hommes Roux avec n’importe quelle population ayant subi les guerres, et le commerce du soufre ou le besoin en énergie avec la course au pétrole ou à l’électricité. Je me demande même si Lady Diana n’aurait pas des airs de Trump. On a l’impression de lire Nostradamus, tant tout y est juste. C’est juste flippant !

La compagnie des glaces de G.J.Arnaud – Tome 7 et 8

Editeur : French Pulp

Les éditions French Pulp ont décidé de rééditer la saga de science fiction, en regroupant les romans par deux. Il s’agit, je crois, de la plus grande saga de science fiction jamais écrite puisqu’elle comporte 63 romans. Voici mon avis sur Le gnome halluciné et

Le gnome halluciné :

Alors que Yeuse a été arrêtée, enfermée dans un train-bagne, Miki le nain directeur du cirque se retrouve avec Jdrien, le fils de Yeuse et Lien Rag sur les bras, qu’il a adopté. Son objectif est de rejoindre le sud mais sans locomotive, il est contraint de faire appel au bon vouloir de ceux qui veulent bien l’aider. Jdrien semble avoir des dons psychiques qui lui permettent d’appeler les hommes roux à la rescousse. C’est grâce à eux que toute la ta troupe arrive dans une ville dirigée par un général despote atteint de gangrène. Il semble que Jdrien arrive à soulager les souffrances.

Pour une fois, on quitte le domaine du roman politique; on quitte aussi Lien Rag, pour retrouver un personnage qui occupait le second rang jusqu’à maintenant. Du moins c’est ce qu’on pourrait croire … Car passées les 50 premières pages, l’intrigue se développe et ouvre de nouveaux horizons : Lien Rag s’occupe d’un tunnel géant creusé dans la glace (et encore une fois, on ne peut que louer l’aspect visionnaire de cette série !) ; Miki décide d’ouvrir sa propre compagnie ferroviaire et se retrouve concurrent des autres ; Jdrien, grâce à ses dons médiumniques apparait pour les religieux comme le nouveau messie. Cet épisode de la Compagnie des Glaces est foisonnant et passionnant. A ne pas rater.

La compagnie de la banquise :

Alors que Yeuse a entendu parler d’une compagnie dans l’océan pacifique, dirigée par un nain, elle décide de partir voir cela par elle-même. Miki, quant à lui, assure la construction de son système de chauffage qui bénéficiera d’un gigantesque volcan Titan. Quant à Lien Rag, il est toujours aux manettes pour la construction d’un gigantesque tunnel passant par le pôle Nord et est confronté au manque d’énergie.

Dans la même veine que le tome précédent, ce roman creuse un peu plus le sillon des forces en présence. L’aspect géopolitique est plus présent puisque l’on voit comment les compagnies avancent leurs pions pour asseoir leur pouvoir. La lutte se fera autour de la disponibilité de l’énergie et la Transsibérienne est bien placée avec ses réserves de gaz. Mais la compagnie de Miki pourrait bien tirer son épingle du jeu avec le volcan Titan.

C’est une nouvelle fois un roman passionnant, qui part dans tous les sens, qui creuse tous les sujets, de la géopolitique aux sujets plus intimes avec la recherche de Jdrien. On ne peut qu’être ébahi devant le coté visionnaire de ces romans et apprécier les talents de conteur de cet auteur hors pair. On sent bien que l’on entre dans un deuxième cycle avec ces deux romans là, et la fin laisse un suspense qui donne envie de se plonger immédiatement dans les suivants. Superbe !

Double Noir Saison 2

Claude Mesplède, le pape du polar s’est lancé dans une nouvelle aventure. L’association Nèfle Noire propose des nouvelles noires sous un format original (Format A6, c’est-à-dire tout petit, ça tient dans une poche de pantalon) à un prix tout aussi original (2€ !). Le contenu est aussi original, puisqu’il regroupe dans chaque volume 2 nouvelles, l’une écrite par une auteur classique, l’autre par un auteur contemporain. Ce qui veut dire que pour 2 euros, vous avez droit à une heure de lecture.

Chaque année, nous avons donc droit à une série de nouvelles. La saison 1 se compose de 4 volumes (ou épisodes si on se réfère aux séries télévisées), La saison 2 en compte 5. Et la troisième saison vient tout juste de sortir.

Ah oui, j’ai oublié de vous dire : les frais d’envoi à partir de 4 livres sont de 2 euros ! C’est donné ! Franchement, parfois, je me demande pourquoi vous hésitez encore !

Ah oui, j’ai une question d’une petite dame au fond de la salle. Comment ? Où peut-on se procurer ces petits volumes au contenu aussi étonnant que formidable ? C’est simple : vous allez sur le site www.doublenoir.fr/, vous téléchargez le bon de commande, un petit chèque et hop ! L’affaire est conclue.

Ah oui ! une autre question de la petite dame du fond : De quoi parlent la première saison ? Jetez donc un coup d’œil sur mon billet ici. Et pour la saison 2 ? Eh bien, voici un petit aperçu des 10 nouvelles de la saison 2 :

Saison 2 – Episode 1

Guy de MAUPASSANT : LA PARURE

« C’était une de ces jolies et charmantes filles, nées, comme par une erreur du destin, dans une famille d’employés. Elle n’avait pas de dot, pas d’espérances, aucun moyen d’être connue, comprise, aimée, épousée par un homme riche et distingué; et elle se laissa marier avec un petit commis du ministère de l’Instruction publique. »

Ainsi commence l’histoire de Mme Loisel qui, suite à une invitation à une soirée organisée par le ministre de l’instruction publique, se prend à rêver de grandeurs. Cette nouvelle est un pur plaisir de cynisme et d’humour, écrit dans un style à la fois simple et terriblement évocateur. La chute de cette histoire qui fait penser à La Mouche qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf de jean de La Fontaine s’avère méchante autant qu’inattendue.

Jack MOFFITT : LA PARURE SUITE

Reprenant l’histoire là où Guy de Maupassant l’avait laissée, Jack Moffitt met un point final avec cette intrigue, en la rendant plus dramatique que sarcastique. Avec un style littéraire très différent de celui du maître, cette nouvelle nous donne une bouffée d’espoir avant de nous replonger dans le noir. De l’art de faire une suite toute aussi dramatique et une fin toute aussi cruelle mais avec moins de sarcasme.

Saison 2 – Episode 2

Alexandre DUMAS : D’ARTAGNAN DÉTECTIVE

Le bien connu D’Artagnan vient rendre compte de son enquête au Sire Louis (comprenez Louis XIV). Celui-ci doit lui faire part de ses déductions quant au déroulement d’un duel. Or, rien qu’en faisant des observations sur le terrain, D’Artagnan arrive à recréer ce qui s’est exactement passé.

En quatre petites pages, Alexandre Dumas va utiliser tous les détails et les remettre dans l’ordre, pour reconstruire une histoire. On a l’impression d’avoir à faire avec Sherlock Holmes, et le fait que cela soit un extrait du Vicomte de Bragelonne tronqué n’en est que plus frustrant.

Georges ARNAUD : LA DAME AVEC UNE PETITE CHIENNE GRISE

Dans une résidence, Nicole Bastide a dans les 50 ans et ne sort presque jamais. Sa seule occupation est de recevoir sa femme de ménage Jany Bossi et de dire du mal d’un monsieur qui habite l’immeuble. Car elle en est sure : c’est lui qui a tué la dame qui promenait son caniche gris et qui a disparu.

Plus que dotée de suspense, c’est plutôt de mystère qu’est auréolée cette nouvelle, avec son atmosphère pesante comme un huis-clos. Partant d’une scène domestique banale, GJ.Arnaud construit cette histoire finalement dramatique avec application, prenant le temps de détailler les dialogues et faisant monter la mayonnaise … jusqu’à une chute cyniquement drôle.

Saison 2 – Episode 3

Louis PERGAUD : UN PETIT LOGEMENT

A Velrans, petit village français, tout le monde s’est mis d’accord pour faire déguerpir Arsène Barit dit Cacaine. Il n’arrête pas de dire du mal des gens, de colporter des mensonges et cherche la bagarre. Il loue un appartement chez Ferréol Tournier, qui l’a bien vite mis à la porte, et personne n’accepte de le prendre en locataire. Le dernier mot qu’on entendit de lui fut : « Vous me le paierez ! ». Puis Cacine disparut …

L’auteur de La guerre des boutons n’avait pas son pareil pour peindre la vie des villageois. C’est encore le cas ici, où l’ambiance fleure bon le calme des campagnes d’antan. Avec une écriture simple mais évocatrice, cette nouvelle propose une histoire à la fois drôle et cynique, juqu’à une conclusion surprenante.

Marin LEDUN : QUELQUES PAS DE DANSE

Emilie Diez est la propriétaire d’un chenil et vit avec Simon. Son rêve est de devenir une danseuse et d’enflammer les pistes des discothèques. Lors d’une sortie, elle rencontre Luis Amorena dit L.A. le videur, et espère utiliser ce jeune homme musclé pour se faire embaucher par la boite de nuit et ainsi devenir la star de la nuit.

Marin Ledun reprend ses personnages de En douce, et écrit une histoire qui n’en est ni le début ni la suite, mais plutôt une parenthèse, un passage oublié dans le roman cité. On ne peut qu’être emporté par les décors et par sa conclusion si dramatique, racontée avec aussi peu de mots. Les personnages sont toujours aussi touchants, malgré la touche noire de l’ensemble. C’est une réussite supplémentaire à mettre au crédit de ce grand auteur.

Saison 2 – Episode 4

Prosper MÉRIMÉE : MATEO FALCONE

A coté de Porto-Vecchio, le maquis est si épais qu’il peut cacher n’importe quel criminel. Mateo Falcone habite une petite maison juste à coté. Il a eu 3 filles et un fils, Fortunato, de sa femme Giuseppa. Quand débarque un fugitif poursuivi par la police, blessé à la jambe, le jeune Fortunato accepte de le cacher dans le tas de paille, en l’échange d’une montre en or. Il n’aurait pas du …

On peut lire cette nouvelle à plusieurs niveaux. Prosper Mérimée montre la loyauté même si elle va contre la loi. Il montre aussi des personnages forts et fiers. Mais il montre aussi la bêtise de cette loyauté, quand elle est jusqu’au-boutiste et qu’elle se termine en drame. Avec un style bigrement efficace et moderne, cette histoire est impressionnante autant qu’elle surprend par sa fin définitivement noire.

Max OBIONE : BOBBIE

Sébastien raconte son histoire, celle d’un gamin malheureux, en lutte contre sa famille. Ses frères et sœurs obéissent au doigt et à l’œil. Lui a décidé de vivre en autarcie, s’occupant de Bobbie, la chienne que Pépé leur a confiée, pendant qu’il est en maison de retraite. Mais tous les maux qu’il subit au jour le jour, il leur fera payer un jour.

Max Obione, grand expert de nouvelles noires, utilise la narration en forme d’interrogatoire pour nous raconter la psychologie d’un jeune garçon rebelle, déterminé à aller au bout. D’une simplicité apparente mais avec un sens de la véracité, cette histoire fait froid dans le dos par ce qu’elle implique. C’est une vraie réussite.

Saison 2 – Episode 5 (Hors Série)

Jean-François COATMEUR : BONHOMME SOLEIL

Kovacs a passé trop de temps dans cette maison de vieux, cet asile comme il l’appelle. Il a pris un taxi, s’est fait déposer chez lui. C’est la nuit de la Saint Jean, ses enfants sont partis s’amuser. Quand il entre, la maison a peu changé, juste quelques touches de décoration. Quand il arrive en haut, un enfant le surprend …

Avec peu de pages et une belle fluidité, Jean-François Coatmeur nous surprend avec cette histoire à la fois pleine de ressentiments et de tendresse. Tout au long de la lecture, on fait des hypothèses sur la fin, et quand on a fini, on est triste et on voudrait tant que cela dure plus longtemps.

Claude MESPLÈDE : Y’ A PAS PHOTO

13 mai 2007, en pleine compagnes pour les élections législatives. Pierre Delafon voit une affiche pour la candidature de Joseph Baie. Il se rappelle alors le passé, 1968, quand ils faisaient la grève pour avoir plus d’argent, juste l’envie de vivre mieux.

Avec beaucoup de cynisme sous-jacent, Claude Mesplède met dos à dos les politiques et le peuple, les uns luttant pour vivre mieux, les autres pour avoir plus de pouvoir. Et les néfastes ne sont pas forcément ceux que l’on croit. Voilà une nouvelle qui fait du bien, bien menée et jouissive jusqu’à son final. Noir c’est noir …

La compagnie des glaces de G.J.Arnaud – Tome 5 et 6

Editeur : French Pulp

Les éditions French Pulp ont décidé de rééditer la saga de science fiction, en regroupant les romans par deux. Il s’agit, je crois, de la plus grande saga de science fiction jamais écrite puisqu’elle comporte 63 romans. Voici mon avis sur L’enfant des glaces et Les otages des glaces.

L’enfant des Glaces :

Yeuse est toujours l’attraction principale du cabaret itinérant et son dernier numéro, qui reprend le personnage de Marilyn Monroe fait un malheur. Les villes qu’elle choisit pour faire son numéro ont en fait un seul objectif : retrouver Lien Rag, en fuite depuis qu’il est considéré comme un traitre par La Compagnie.

De son coté, Lien Rag vit avec Jdrou et leur fils Jdrien. Avec sa combinaison isotherme, il travaille avec les Hommes Roux à déneiger les dômes, en tant qu’esclave. Se rendant compte que Jdrou délaisse leur enfant, il décide de s’en occuper, mais se retrouve pris entre deux feux : les Hommes Blancs et les Hommes Roux.

Après avoir posé les bases de son monde des Glaces dans les quatre premiers tomes, celui-ci semble être une sorte de pause … avant de rebondir ? Il ne se passe pas grand’ chose dans ce roman, si ce n’est le parallèle entre Lien et Yeuse et le destin de ce garçon qui grandit plus vite que les autres. On y voit aussi la peur et la folie des Hommes, prêts à tuer ceux qui ne sont pas comme eux. Cet épisode est donc loin d’être le meilleur et donc dispensable. Mais je vais continuer ma découverte de cet univers.

Les otages des Glaces :

Lien Rag a trouvé refuge dans le train pirate de Kurts. Ils roulent dans le Grand Nord, et se retrouvent pris entre deux feux : d’un coté la Panaméricaine, de l’autre la trans-européenne. Alors que tout le monde court après Lien, Kurts veut, quant à lui, le ramener au peuple des Roux, moyennant finances. L’ex-lieutenant Skoll, à la tête du peuple Roux, demande à Lien de jouer les agents doubles auprès de la Panaméricaine.

De son coté, Yeuse est toujours danseuse dans le cabaret itinérant et se charge de cacher Jdrien, le fils de Lien. A la tête du cabaret Miki, elle a bien du mal à savoir où est Lien. Elle va bientôt se retrouver prisonnière d’un colonel fou.

Entre romanesque et démesure, entre roman d’espionnage et scènes grandioses, ce roman qui débute doucement nous offre à la fois une intrigue prenante et une scène grandiose. Avec son style toujours aussi facile à lire, l’alternance entre les aventures de Lien et celles de Yeuse permet de faire avancer une intrigue passionnante.

L’aspect politique se complique, la guerre devient tactique, stratégique, et on y voit l’importance de la religion ainsi que la volonté d’indépendance du peuple Roux, qui veut créer son propre pays. Et Lien se retrouve face à des choix dramatiques avec une fin toute en suspense qui donne envie de lire le prochain tome. Super !

La compagnie des glaces de G.J.Arnaud – Tome 3 et 4

Editeur : French Pulp

Les éditions French Pulp ont décidé de rééditer la saga de science fiction, en regroupant les romans par deux. Il s’agit, je crois, de la plus grande saga de science fiction jamais écrite puisqu’elle comporte 63 romans. Voici mon avis sur le tome 3, Le peuple des glaces et le tome 4, Les chasseurs des glaces.

Le peuple des glaces :

La Transeuropéenne a déclaré la guerre à la Panaméricaine. Personne ne sait où le front de la guerre se situe, mais la Compagnie a décidé d’envoyer des bâtiments dans le Nord, pour s’approprier les ressources en énergie. Le sergent Malcolm est à la tête d’un patrouilleur faisant route au Nord, quand un engin pirate attaque. Surpris, il tente de fuir mais les trains sont détruits par de puissants tirs laser. Les survivants assureront avoir vus des Hommes Roux dans ce navire pirate, armés de fusils laser. Lien Rag, qui a été réintégré dans la société de glaciologie, est chargé d’une mission : découvrir la vérité et tenter de prendre contact avec ces Hommes Roux.

Même s’il est plus court, 160 pages environ, ce troisième tome n’en est que plus passionnant. Resserrant les descriptions et les situations à suspense, il vient surtout apporter une pierre essentielle à cette saga. En effet, l’aspect politique, voire géopolitique en est le thème central, prenant la source de son inspiration dans les conflits du 20ème siècle. Je ne vous dis qu’une chose : c’est génial.

De son coté, Lien Rag, sorte de rebelle désireux de faire triompher la vérité, il va se retrouver en conflit avec lui-même. En effet, il va être de plus en plus lié aux Hommes Roux, mais d’un autre coté rencontrer des fermiers qui valent que l’on se batte pour eux. Comme quoi, de façon parfaitement lucide, GJ.Arnaud nous montre que tout le monde n’est pas pourri, corrompu ou raciste. Un excellent roman.

Les chasseurs des glaces :

Lien Rag a déserté de la Compagnie, abandonnant son poste de glaciologue pour vivre son histoire d’amour avec Jdora, une jeune femme qui fait partie du peuple des Hommes Roux. Alors que la guerre fait rage, la Compagnie Transeuropéenne est obligée de diminuer le chauffage pour concentrer ses ressources à la guerre. La conséquence en est que la glace envahit les dômes de façon irréversible. Les dirigeants décident donc de chasser les Hommes Roux pour les envoyer dans des camps de travail et en faire des esclaves. Des bandes de mercenaires partent à la recherche de ce peuple qui résiste au froid moyennant finances. Alors que Jdora a disparu, Lien Rag part à sa recherche et va découvrir l’horreur de l’esclavagisme moderne.

Ce roman à mi chemin entre roman d’aventures et roman politique ajoute une nouvelle brique à la vision de l’auteur sur cette société moderne totalitaire. Si la désinformation est toujours bien présente, la pression se fait sur Lien Rag qui découvre un véritable esclavagisme moderne. Et cela se fait au travers d’une histoire de romance et d’amour impossible pour mieux frapper les esprits.

Avec un style toujours aussi simple et agréable à lire, on ne peut s’empêcher d’être ébahi par l’ambition de cette saga et d’être époustouflé par la cohérence de ce nouveau monde, ainsi que par l’aspect visionnaire de certaines idées imaginées par Georges Jean Arnaud. Si la fin n’est pas optimiste (mais comment le pourrait-elle ?), elle ouvre sur des possibilités infinies quant à la poursuite de la saga. A bientôt donc pour la suite de l’histoire …