Editeur : Seuil (Grand Format) ; Points (Format Poche)
Traducteur : Robert Pépin
Après Les Égouts de Los Angeles, La Glace noire, La Blonde en béton, Le Dernier Coyote, Le Cadavre dans la Rolls, et L’Envol des anges, L’oiseau des ténèbres est la septième enquête de Harry Bosch, un rendez-vous raté pour moi.
L’inspecteur Harry Bosch est l’une des pièces maîtresses du procès de David Storey, le célèbre producteur de films à Hollywood. Ce dernier a invité une jeune actrice lors de la première de son dernier film et il a fini la nuit avec elle. Le lendemain matin, le corps de la jeune femme a été retrouvé dans son lit, victime de strangulation dans une posture de masturbation. Est-elle morte d’asphyxie auto-érotique ou l’a-t-on aidée ?
Depuis son opération du cœur, narrée dans Créances de sang, Terry McCaleb profite de sa retraite avec Graciela, son fils adoptif Raymond et la petite Cielo, âgée de quatre mois. Terry alterne donc entre son bateau et la maison de Graciela. L’équilibre de leur couple est mis à mal quand Jaye Winston du LAPD vient lui demander de l’aide pour son enquête, Terry ayant été profileur pour le FBI.
Edward Gunn a été retrouvé dans son appartement, les mains ligotées dans le dos, un nœud coulant relié à ses pieds. Terry McCaleb accepte de jeter un œil au dossier. Il remarque que la tête de Gunn a été recouverte d’un seau, que son bâillon comportait une inscription latine «Cave Cave Dus videt», qui veut dire «Prends garde, prends garde, Dieu voit» et qu’une figurine en forme de chouette était positionnée sur l’armoire, comme si elle observait la scène, autant de messages à exploiter en provenance du tueur.
Je pensais lire une enquête de Harry Bosch, et je me suis retrouvé avec deux affaires menées en parallèle, l’enquête de Terry McCaleb d’un côté et le procès dans lequel Harry Bosch est impliqué de l’autre. Du coup, je n’ai pas réussi à entrer véritablement dans ce roman et cette lecture me laisse un gout amer. Certes, un auteur ne peut pas être « au top » tout le temps, mais cette intrigue m’a donné l’impression que l’auteur faisait passer son envie de réunir plusieurs de ses personnages récurrents avant de construire une intrigue solide.
En fait, j’ai bien retrouvé la rigueur dans les descriptions, aussi bien dans les démarches que dans l’enquête elle-même ; j’ai bien retrouvé des dialogues bien faits dans le procès, même si cela m’a semblé un peu long et démonstratif. Mais voilà, Terry McCaleb finit par prendre toute la place, sa façon d’enquêter ressemble à un jeu de piste où il avance indice par indice.
Enfin, certaines pistes tombent du ciel, même si Michael Connelly nous passionne quand il parle du peintre Hyeronimus Bosch. Les liens entre l’enquête de McCaleb et le procès de Bosch sont des plus ténus. Et on referme le livre en ayant l’impression d’avoir lu un bon polar, mais à propos duquel on en attendait bien plus et bien mieux. Un coup d’épée dans l’eau dans éclaboussure. Pas grave, je me rattraperai avec Wonderland Avenue.