Editeur : Albin Michel
On termine cette semaine dédiée à Patrice Gain par son dernier roman en date et j’aurais aimé terminer sur une note positive. Malheureusement, je n’ai pas adhéré à cette histoire à laquelle je n’ai pas crue une seconde.
Raphaël, violoncelliste de son état, termine une tournée de six dates sur la presqu’île de Crozon, quand il reçoit un coup de téléphone de son ex-femme Nathalie. Cela fait onze qu’ils ne se sont pas parlés, onze années pendant lesquelles il n’a pas vu sa fille Maude. Nathalie lui annonce que Maude n’est pas revenue de ses vacances aux îles Féroé avec son petit ami Tomo qui est revenu seul et elle lui demande d’aller la chercher.
Raphaël n’écoute que son cœur de père et s’embarque aussitôt pour cette destination exotique et glacée. Dès son arrivée, il entend parler d’un procès retentissant devant avoir lieu bientôt contre des membres d’une ONG Ocean Kepper. Ils sont en effet accusés d’avoir tué un féringien.
Tout le monde se passionne pour ce procès, mettant en cause le combat de l’ONG contre les traditions de certaines tribus consistant à chasser des baleines et des dauphins avec une sauvagerie venue d’un autre temps. Raphaël se rend vite compte que ni la police, ni le consulat ne cherchent sa fille activement, et qu’il va devoir se débrouiller seul.
On ne peut pas dire que ce roman met longtemps à démarrer : dès le premier chapitre, Raphaël est contacté par son ex-femme, dès le deuxième il traverse les mers et dès le troisième, le contexte de l’ONG est planté. A ce moment-là, on doit être emporté par l’obstination de cet homme pour retrouver sa fille dans un décor frigorifiant, mystérieux et dangereux.
Hélas, moi qui attendais d’être plongé dans ce décor inédit et peu traité dans les romans, je n’ai jamais ressenti l’ambiance bizarre, les pluies frigorifiés, la géographie particulière de ces îles, ni même le contexte important qui s’y déroulait. A partir de ce moment-là, tout m’a paru survolé, plat. Quand on n’entre pas dans un roman, on peut y trouver tous les défauts qu’on veut.
Je n’ai pas cru aux pluies ni aux brouillards. Je n’ai pas cru à Raphaël ni à ses décisions bien souvent étranges. Je n’ai pas cru aux scènes de massacre des mammifères marins. Cela a même fini pas me montrer un message d’une naïveté infantile, dans un monde binaire qui oppose les gentils aux méchants, sans aucune subtilité. Enfin, je n’ai jamais ressenti la moindre once d’émotion.
Je préfère m’arrêter là, ne voulant pas descendre en flamme ce roman. Je préfère rappeler que ceci ne reflète que mon ressenti et que je n’exprime que mon opinion. Je préfère vous laisser votre libre arbitre en allant lire d’autres avis que l’on peut trouver sur Internet, dont beaucoup sont positifs.