Papa, achète-moi une pute de San-Antonio

Editeur : Fleuve Noir

Je vous propose de passer ce mois de juin en compagnie de quelques romans de la dernière décennie des San-Antonio, les années 90. Je vous propose un roman de 1989 qui rate de peu 1990 … où le titre n’a rien à voir avec le contenu.

Les anecdotes :

Papa, achète-moi une pute est un roman publié en mai 1989 par Frédéric Dard sous le nom de plume de San-Antonio, il est le 139ème de la série policière San-Antonio. Chez l’éditeur Fleuve noir, il porte le numéro 139 de la collection « San-Antonio ».

La couverture a été réalisée d’après une photographie de D. Czap pour l’édition originale.

Le sous-titre est : Sous-titre : Chronique de la vie privée d’un commissaire très spécial sous le second mandat de François Mitterrand

La citation en exergue est : Il n’est pas grave de ne pas comprendre les mystères de la vie. Ce qui est grave, c’est de les nier parce qu’on ne les comprend pas. SAN-ANTONIO (Epitrerie 5 du Culte de la Digue)

Le roman est dédicacé à Jacques Dartus, le tigre de mon moteur. Fidèlement, San-A.

En fin du livre, on y trouve deux pages de publicité pour la réédition de « La crève » en juin 1989 et 10 titres de Frédéric Dard chez Presses Pocket.

On y apprend que Mathias a 17 enfants et le torchon brûle entre lui et San-Antonio pour une histoire de lettre d’amour fictive.

Le groupe sanguin de San-Antonio est AB négatif et celui de Toinet O positif.

Les titres de chapitres reprennent la première phrase dudit.

Mon résumé :

Lors du repas familial, Toinet annonce à Félicie et San-Antonio qu’ils vont avoir une visite. L’un de ses camarades de classe, Bruno Malvut qui possède des dons de voyeur … pardon, de voyant lui a annoncé la nouvelle. En effet, peu après, une dame repoussante s’appelant Myriam Turpousse sonne à la porte. Elle se revendique la tante de Toinet et veut obtenir la garde du petit Toinet.

San-Antonio va donc rendre visite au père, Eugène Malvut. Ce dernier lui confirme le talent de son fils avec quelques exemples. Puis le petit Bruno lui prédit un pneu de sa Maserati crevé. Effectivement, en partant, il est obligé de le changer. Mais un mendiant l’informe qu’il a vu le gamin enfoncer un tournevis dans ledit pneu.

Tout cela ressemble à une belle embrouille. D’autant plus qu’après renseignements, la mère Turpousse aurait un casier aussi long que le bras voire plus. A cela s’ajoute un avocat véreux qui annonce connaitre un tueur à gages qui a été payé pour se débarrasser du commissaire et qui a refusé cette mission. Il n’en faut pas plus à San-Antonio pour essayer d’y voir plus clair.

Mon avis :

C’est un San-Antonio qui entame cette enquête avec un mystère que l’on croit vite éventé. Et pour l’occasion, c’est une des seules incursions de Frédéric Dard dans le genre fantastique ; on y verra même San-Antonio mort revenir à la vie. Et si le début est drôle, très drôle, irrésistible même à force de jeux de mots, de digressions ou d’énumérations (comme celle sur les maladies de Pinault (qui a rajeuni et est devenu riche) ou sur les Français qui sont les plus inhospitaliers du monde), le dernier tiers devient plus sérieux et donne donc de l’épaisseur et de l’intérêt à une intrigue remarquablement menée.

Frédéric Dard se permet des légèretés, des libertés, pour toujours rester dans la bonne humeur. Ainsi donnera-t-il trois noms différents à l’avocat véreux. Mais on y trouve des moments d’une sensibilité rare, en particulier quand Marie-Marie réapparait et règle son compte à notre commissaire, le rabaissant plus bas que terre.  Alors, rien que pour lire San-Antonio se décider à se marier, rien que pour lire une excellente enquête, même si c’est un poil moins drôle, que béru n’y fait qu’une (en fait deux) apparitions, ce numéro vaut largement le détour.

Quelques citations impayables :

« Il sort dans le couloir mal éclairé où une théorie de portes closes sur des mystères malodorants rébarbatent. Un vélo noir est l’unique personne à occuper les lieux. Il dodeline du guidon, sa manette de frein gauche appuyée précairement contre le mur. Etrange perspective, sauvagement surréaliste. »

« Les deux poissons exotiques au moyen desquels il regarde la vie se donnent rancard contre l’arête de son nez minuscule. (Si son zob est, comme d’aucunes le prétendent, en rapport avec son pif, la mère Malvut doit se régaler avec son rouleau à pâtisserie !) »

« C’est une grande femme, moche, brune, mal coiffée, dont les cheveux sentent la friture. Le teint jaunasse, des grains de beauté de Corinthe plein la frite et un œil qui sartrise vilain.

Elle porte un manteau beige, jaspé d’auréoles irragoûtantes, des collants épais et accordéoneux, de gros souliers à talons plats. Son expression est aussi avenante que celle d’un tortionnaire de la Gestapo qui vient de se faire traiter d’enculé par un détenu israélite. »

« Sa voix me fait penser à une lame de scie rencontrant un clou rouillé dans une planche »

Ce billet aurait été moins complet sans les blogs suivants :

http://francois.kersulec.free.fr/FK/SA/HTML/livre.php?CodeLivre=PAMUP&DepuisListe=LivresSAOC-%-Non&PosDansListe=139

https://booknode.com/papa_achete_moi_une_pute_037113/extraits

5 réflexions sur « Papa, achète-moi une pute de San-Antonio »

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