Le chouchou du mois de novembre 2016

Mais quel imbécile je suis ! Le jour où j’ai créé cette rubrique de Chouchou du mois, j’avais envie de faire une synthèse du mois dans un premier temps, mais aussi de mettre en lumière un roman en me disant : « si je dois ne conseiller qu’un seul roman ce mois-ce, ce serait celui-là ». Une fois déjà, il y a eu deux romans ex-æquo, parce que ce mois-là, il m’avait été impossible de choisir. Il est vrai que quand on chronique des romans de style et de genre différent, il m’arrive bien souvent d’avoir des difficultés à en choisir un.

Sauf que ce mois-ci, tous les romans m’ont plu, m’ont enthousiasmé, et si je devais faire un choix, je les choisirais tous. Au moment où j’écris ces lignes, je ne sais pas quel roman je vais choisir, je ne sais même pas s’il y en aura un. Alors, j’ai décidé de me lancer un défi : vous donner envie de lire tous ces romans en deux lignes maximum (en fonte Arial 11, pour les pointilleux !). Donc, le titre de ce billet devrait être ce mois-ci : les raisons pour lesquelles vous devez lire ce livre ou l’ajouter sur votre liste de souhaits pour Noel.

Swastika night de Katherine Burdekin (Piranha) : Ecrit en 1937 et inédit en France, ce roman d’anticipation imagine qu’Hitler a gagné la guerre et devient le Nouveau Dieu. Pour réfléchir !

Luz de Marin Ledun (J’ai lu) : Vous vous devez de lire des romans dits pour adolescents, car on y trouve d’excellents romans. Marin Ledun excellent dans cette histoire d’émancipation.

Angel Baby de Richard Lange (10/18) : C’est un roman à réserver aux amateurs de sprint littéraire. Quand les personnages sont aussi bien faits, cela devient une lecture impérative.

Evanouies de Megan Miranda (La Martinière) : C’est un roman écrit à rebours, sous haute tension, qui vous réservera bien des surprises avec sa fin très réussie. Une découverte !

Bleu blanc sang Tome 2 de Bertrand Puard (Hachette) : Le premier m’a enchanté, le deuxième m’a emporté, tant il nous tient en haleine jusqu’à la dernière page. Vivement le 3 !

Avant le polar de Pierre Fournel (Dialogues) : A la fois roman policier et roman de conseils, à la fois sérieux et plein d’autodérision, c’est un roman original et drôle que tout fan doit lire.

Ad Unum de Didier Fossey (Flamant Noir) : Avec ce roman, je deviens fan de cet auteur ; son talent de plonger ses personnages dans l’urgence et son rythme le rendent passionnant.

Une mort qui en vaut la peine de Donald Ray Pollock (Albin Michel) : Les Etats-Unis tiennent leur petit génie et ce deuxième roman est à la fois magnifique et cynique, beau et crade.

Le printemps des corbeaux de Maurice Gouiran (Jigal) : Quand Gouiran revient à une forme de polar plus « classique », cela devient génial et grand. Ma meilleure lecture de cet auteur.

Les arbres en hiver de Patrick Eris (Wartberg) : C’est un roman policier, c’est un roman social, c’est un roman d’ambiances, c’est aussi et surtout un roman remarquablement écrit.

L’opossum rose de Federico Axat (Calmann Levy) : Oubliez tous les romans que vous avez lus car celui-ci va vous malmener dans vos certitudes. C’est impressionnant et déstabilisant !

Nous allons mourir ce soir de Gillian Flynn (Sonatine) : J’ai bien l’impression que cette nouvelle est plus qu’une pépite, un petit chef d’œuvre en seulement 60 pages. Du grand art !

Il n’y aura donc pas un chouchou mais aucun ou plutôt douze ce mois-ci. J’espère que ce billet vous aidera dans vos choix de lecture ou de cadeaux. Ceci dit, n’oubliez pas le principal, lisez !

 

Ad unum de Didier Fossey

Editeur : Editions des 2 encres (2010) ; Flamant Noir (2016)

Didier Fossey, je connais, et j’aime beaucoup. Que ce soit dans Burn-out ou Na Zdrowie, on retrouve cette même qualité d’efficacité dans l’écriture, de rythme dans l’intrigue et d’humanité dans ses personnages. Ad Unum est en fait le deuxième roman de l’auteur, revisité pour l’occasion et édité par les excellentes éditions du Flamant Noir.

Farid sort du commissariat après une interpellation pour possession de marijuana. Il est vrai qu’avec sa dizaine de barrettes, il est difficile de faire croire aux flics qu’il ne transporte que sa consommation personnelle. Une camionnette s’arrête à sa hauteur, il est bousculé à l’intérieur et endormi à l’aide de Chloroforme. Il se réveille dans une espèce de cave, un souterrain humide et froid. Aux murs, des meurtrières ouvrent sur une pièce centrale. Ses mains sont immobilisées dans le dos et il ne comprend pas ce qui lui arrive …

On vient le chercher et on le présente face à trois hommes cagoulés. Ils s’appellent Numéro 1, Numéro 2 et Numéro 3. Ils font office de tribunal et jugent que Farid vend du poison aux jeunes gens de la ville, et donc il doit mourir. Puis, les juges se retirent et Farid est emmené. Quelques jours plus tard, le corps de Farid est découvert pendu, les mains attachées dans le dos avec des Serflex. Une inscription est gravée sur son front : Ad Unum.

Quand les policiers découvre le corps, ils pensent à un règlement de comptes. Mais c’est la procureure de la République qui décide de passer l’affaire à la Police Judiciaire. C’est en effet le troisième corps que l’on retrouve avec cette inscription sur le front en trois mois. L’équipe du Commandant Boris Le Guenn va devoir s’employer et faire montre de tout son talent pour découvrir le nom des coupables.

Le début de ce roman est tout simplement brillant. On se retrouve dans un endroit mystérieux, glauque, humide et Farid se retrouve prisonnier sans savoir de quoi il retourne. Avec une économie de mots, Didier Fossey place rapidement à la fois la psychologie du jeune homme et l’ambiance. C’est une excellente introduction qui donne le ton du roman : cette faculté, ce talent d’insuffler de la vitesse, de l’urgence dans son écriture. C’est une qualité que j’avais déjà adoré dans ma précédente lecture de cet auteur, Burn-out. Avec ses chapitres courts, on a affaire à un roman où tout va vite.

De la même façon, et sans en rajouter outre mesure, Didier Fossey nous montre deux personnages principaux, le commandant Boris Le Guenn et Numéro 1, deux personnages forts qui se situent chacun d’un coté de la ligne jaune. Le Guenn est impliqué dans son travail, croyant en l’honnêteté et Numéro 1 est intraitable, allant jusqu’à appliquer une justice expéditive et d’une façon unilatérale et extrémiste.

Autour de ces deux « monstres », au sens qu’ils occupent une grande place dans l’intrigue, on retrouve toute une ribambelle de personnages secondaires, qui n’en ont que le nom, tant ils sont présents, vivants et importants pour l’intrigue. Vous l’aurez compris, ce roman est un polar costaud, qui a tous les arguments pour plaire.

Et si le sujet de départ pose la question sur la justice et la difficulté de donner la bonne sanction dans le cas d’un crime, quel qu’il soit, il aborde aussi les problèmes de surcharge des effectifs policiers et des réductions de budget, la suite du roman se veut plus une course poursuite après un assassin bien difficile à appréhender, ce qui confère à cette histoire un réalisme bienvenu. Il ne vous reste plus qu’à découvrir cet auteur si ce n’est déjà fait, qui vous passer un très bon moment de divertissement.

Ne ratez pas l’avis de l’ami Jean le Belge

Avant le polar de Pierre Fournel

Editeur : Editions Dialogues

C’est d’un recueil ou d’un roman bien particulier dont je voudrais parler dans ce billet. D’ailleurs, le sous-titre est explicite et attire la curiosité du lecteur de romans policier : 99 notes préparatoires à l’écriture d’un roman policier. Tout ce que je peux vous dire, c’est que je me suis beaucoup amusé.

Quatrième de couverture

Que se passe-t-il dans la tête de l’auteur de polar lorsqu’il doit mener l’enquête ? Sur quelles règles et sur quels indices peut-il s’appuyer pour percer le mystère de ce corps de jeune fille, retrouvé étendu sous un arbre du parc Montsouris, les habits déchirés et le sexe meurtri ? Ces 99 notes préparatoires sont à la fois le récit de l’enquête et le récit de la quête : pendant que le lieutenant Maussade cherche le (ou la) coupable, l’auteur construit son polar. Là, nous sommes juste avant le moment de la vérité.

Mon avis :

Un petit mot sur l’intrigue : le corps d’une jeune fille est retrouvé dans le parc Montsouris, à Paris. Elle avait 14 ans, et a été violée et sauvagement tuée. Le lieutenant Emmanuel Maussade, nom difficile à porter pour quelqu’un qui n’est pas dépressif, mène l’enquête. Entre les amies, les professeurs, la famille, les pistes sont nombreuses. Et l’auteur nous concocte une intrigue qui est digne d’un très bon polar.

Là où ce roman devient amusant, c’est la forme utilisée. Le roman est découpé en notes de 1 à 99, qui, soit font avancer l’intrigue, soit donnent des conseils au futur auteur qui lirait ces conseils. Les notes qui font avancer l’intrigue sont en général courtes (de la taille d’un paragraphe), le but de l’auteur n’étant pas d’écrire un polar et d’en faire des tonnes, mais plutôt de donner des idées à développer. Du coup, cela se révèle rapide et très efficace. J’en prends pour exemple la description d’un personnage en 2 ou 3 lignes ou même des dialogues qui ne dépassent pas une demi-page.

Comme l’auteur veut nous donner des conseils pour écrire un polar, il se contente de proposer des scènes tout en y mettant ses propres remarques ou ses conseils. On y trouvera pêle-mêle le placement du meurtre et du lieu, la description du lieutenant (dépressif, alcoolique, joueur, gai ou triste, marié ou non …), la création du commissaire, personnage central puisqu’il met la pression pour avoir des résultats, le positionnement des personnes interrogées, les différentes scènes qui finalement suivent un ordre logique …

Par moments, cela ressemble à une analyse de la façon dont sont construits beaucoup de romans policiers … mais pour autant l’auteur ne se pose jamais comme un donneur de leçons. Il donne des pistes, voire par moments se moque de certains aspects (par exemple, il serait bien d’envisager que le commissaire soit handicapé, voire qu’il soit noir !). C’est un des points que j’ai adoré dans ce projet, cette autodérision, cet humour qui fait qu’on ne se prend pas au sérieux. On sent bien que l’auteur s’est amusé à la fois à créer et écrire son histoire et par voie de conséquence, on s’amuse beaucoup à la lecture.

La preuve que l’auteur ne se prend pas au sérieux, c’est qu’il propose au futur auteur qu’il conseille, d’écrire un scénario25 de téléfilm (ou mieux, une série, qu’il appellerait « Lieutenant Maussade »). Il se moque de son intrigue, en rajoute même par moments, caricature des traits, et se garde bien de faire un roman noir, social ou politique. Ce roman se veut un exemple auquel il ajoute des conseils, et n’hésite pas à rappeler que l’on parle ici de divertissement.

C’est une bonne façon aussi d’éviter de se prendre au sérieux. Au second degré, j’ai trouvé cela très drôle. Car l’auteur ne ment pas sur son objectif : créer du divertissement. Et c’est à la fois un pari réussi, et à la fois une mine de renseignements pour ceux qui voudraient se lancer dans l’écriture. Et puis, le plus dur, pour les futurs auteurs reste à faire : faire preuve de créativité et de talent. Et cela, ce n’est pas donné à tout le monde !

Ne ratez pas l’avis de l’Oncle Paul

Espace jeunesse : Bleu Blanc Sang Tome 2 de Bertrand Puard

Editeur : Hachette

Après un premier tome passionnant, voici donc mon avis sur le deuxième tome de cette trilogie, qui se révèle tout aussi épatant, et qui fait monter la pression.

Quatrième de couverture :

Eva Brunante a promis au patriarche de la riche et puissante famille Tourre de l’aider à retrouver les cinq toiles de Justine Latour-Maupaz encore dispersées à travers le monde et dont on ignore tout. À la clef, ni plus ni moins que la survie de l’empire Tourre. Car une seule œuvre sur les douze de l’artiste est à même de sauver la vie de Clarissa, la petite-fille du patriarche, atteinte d’une maladie orpheline.

Mais chaque seconde compte car en plus de l’état critique de Clarissa, son oncle, qui vient de conquérir l’Elysée, se lance lui-aussi dans la bataille pour priver sa nièce du remède et rafler l’intégralité de l’empire.

La quête des tableaux manquants de l’artiste fait entrer Eva dans une saga familiale haletante, traversée d’amours intenses et de haines féroces. Une quête qui poussera Eva à assumer son rôle, se révélant plein de ressources insoupçonnées, et à faire éclater la vérité contre ces hommes de pouvoir n’hésitant pas à salir la République dans le but de servir leur seul intérêt.

Mon avis :

Clairement, il vaut mieux avoir lu le premier tome avant de lire celui-ci. Ceci dit, c’est une trilogie, donc c’est un peu normal ; nous ne sommes pas là dans une série récurrente. Autre petite remarque, la quatrième de couverture parle de cinq toiles, alors qu’il s’agit en fait de quatre (Les juments de Diomède, Le lion de Némée, Le géant Géryon à trois têtes et Délivrer Thésée des enfers et vaincre Cerbère). Mais peu importe, on retrouve donc avec plaisir Eva, Hugo et Tiphaine dans la poursuite de leur quête.

D’un roman d’action, on passe ici à un roman d’aventures si je dois le définir en un mot. Eva en est le personnage central, et on va la suivre tout au long du livre. Elle va faire équipe avec Hugo et ils vont à nouveau faire face à des scènes qui vont les mettre en danger. Ils vont trouver les indices et découvrir un certain nombre de toiles … vous ne croyez tout de même pas que je vais tout vous révéler ! Il est à noter certaines scènes d’actions qui sont remarquablement réussies comme celle de Venise ou les visites d’une cave d’un château, et qui relancent à chaque fois l’intérêt de l’intrigue.

Enfin, si Eva, Tiphaine et Hugo font office de gentils dans cette histoire, les autres protagonistes sont toujours aussi troubles, alors que l’on voit apparaitre une nouvelle famille richissime, qui à la fois complexifie l’intrigue et à la fois relance une part de mystère à l’ensemble. Bref, on sent que l’auteur s’est amusé à construire son livre, et il sait nous le faire sentir. Et puis, la fin, loin d’être énigmatique comme celle du premier tome, nous laisse en plan avec des héros meurtris. Du coup, Bertrand Puard maintient le suspense pour un troisième tome que l’on attend avec impatience … et une certaine fébrilité.

A noter que les 3 tomes sont disponibles en librairie.

L’opossum rose de Federico Axat

Editeur : Calmann-Lévy

Collection : Robert Pépin présente …

Traducteur : Isabelle Gugnon

Je ne dirai qu’une chose : lisez la quatrième de couverture (que je vous joins juste après), et vous aurez envie de lire ce livre ! C’est ce qui m’est arrivé. Et si cette présentation ne vous suffit pas, dites-vous que vous allez aller, page après page, de surprise en surprise … A cela, vous ajoutez le billet de l’ami Yvan, et vous plongez tête baissée …

Quatrième de couverture :

Désespéré, Ted McKay est sur le point de se tirer une balle dans le crâne lorsque, le destin s’en mêlant, un inconnu sonne à sa porte. Et insiste. Ted s’apprête à aller ouvrir quand il aperçoit sur son bureau, et écrit de sa propre main, un mot on ne peut plus explicite : « Ouvre. C’est ta dernière chance. » Sauf qu’il ne se rappelle absolument pas avoir écrit ce mot.

Intrigué, il ouvre à l’inconnu, un certain Justin Lynch. Et se voit proposer un marché séduisant qui permettrait d’épargner un peu sa femme et ses filles : on lui offre de maquiller son suicide en meurtre. Mais qui est vraiment ce Lynch ? Et quelles sont ses conditions ?

Mise en abîme impressionnante à la logique implacable, écriture d’une précision si envoûtante que le lecteur se trompe dans ses déductions, labyrinthe psychologique dans lequel se promène un étrange opossum… Federico Axat est un jeune auteur qui se hisse d’entrée de jeu dans la catégorie des John Irving et des Stephen King.

Mon avis :

Oubliez tout ce que vous avez lu jusqu’à présent ! Oubliez les scenarii, les rebondissements, les retournements de situation, les livres fous, les styles énigmatiques. Ce roman là, c’est une histoire dont vous n’avez même pas idée qui va vous montrer qu’à partir d’un sujet maintes fois traité, on peut faire du neuf qui vous éclate !

Tout tient dans le démarrage du roman, puisqu’il faut accrocher le lecteur. Ted veut se suicider, et pour éviter de meurtrir sa famille, un homme énigmatique va lui confier une mission : tuer un meurtrier puis tuer un homme comme lui qui veut se suicider. Le meurtre parfait puisque sans lien et sans mobile. Ensuite, Ted devra attendre son assassin … Alors Ted va tuer Blaine, le meurtrier infâme, puis il va tuer Wendell qui pêche dans son lac entre deux visites chez sa psychologue puisqu’il est atteint d’une tumeur au cerveau. Sauf que Blaine n’est pas un assassin et Wendell n’est pas suicidaire.

De chapitre en chapitre, les scènes vont s’enchainer en mettant en cause les certitudes que le lecteur a pu se faire au fur et à mesure, et c’est la présence d’un mystérieux opossum rose qui va semer la graine dans notre cerveau. On se demande bien ce que veut dire ce symbole, qui apparait puis disparait sans prévenir et en général en plein milieu d’une scène normale. C’est totalement dingue !

En fait la mécanique va dérailler, et tout le talent de l’auteur est bien de nous accrocher avec son style fait de mots simples mais qui pris ensemble rendent une scène énigmatique, mystérieuse. Il nous place en face de notre perception du réel, et nous met à mal dans ce que l’on croit voir. Et je peux vous dire que c’est diablement bon, pourvu que l’on accroche sur les premiers chapitres. Car ce jeu là, c’est un peu le jeu du Qui perd perd (Référence au regretté Coluche), puisque l’on ne connait pas les règles. Mais y en a-t-il seulement ?

Diablement original, c’est un livre fou de fous écrit par un fou pour des fous ! Car faites bien attention ! ce livre de dingue peut vous rendre totalement cinglé. Vous êtes prévenus, ce roman totalement génial est l’antichambre de la folie, la porte d’entrée de votre cellule psychiatrique. N’hésitez pas, franchissez le pas, entrez, les murs capitonnés sont bien confortables …

Nous allons mourir ce soir de Gillian Flynn

Editeur : Sonatine

Traducteur : Héloïse Esquié

Après avoir enchanté nombre de lecteurs avec des romans psychologiques de haute qualité comme Les lieux sombres ou Les apparences, Gillian Flynn nous offre une nouvelle d’une cinquantaine de pages parfaite.

Quatrième de couverture :

Après une enfance difficile, la narratrice anonyme devient travailleuse du sexe. Des années d’expériences ont développé chez elle un véritable don pour décrypter la psychologie de ses interlocuteurs, leurs intentions et leurs envies. Aussi lui arrive-t-il de donner des conseils à des âmes en peine. Lorsqu’elle rencontre Susan Burke, une femme aisée aux prises avec une situation dramatique, elle lui propose de l’aider. Susan et sa famille ont emménagé à Carterhook Manor, une vieille demeure inquiétante, marquée par une violente histoire vieille de cent ans. Sur place, la narratrice rencontre Miles, le beau-fils de sa cliente, un adolescent au comportement étrange et glaçant. Saura-t-elle découvrir toute la vérité sur Carterhook Manor et la famille qui l’habite désormais ?

Si une bonne nouvelle se reconnaît à la puissance de sa chute, Gillian Flynn nous livre ici un véritable morceau d’anthologie. En quelques pages, elle dessine des personnages inoubliables, construit une histoire haletante, qu’elle mène à une conclusion proprement sidérante. Mordant, noir, machiavélique et ironique : tout l’univers de l’auteur, experte incomparable en manipulation et rebondissements, se trouve concentré ici.

Mon avis :

En une cinquantaine de pages, Gillian Flynn, qui a remporté le Prix Edgar Allan Poe en 2015 pour cette nouvelle, démontre tout son talent en à peine 60 pages ! A un tel point que j’en suis resté baba devant tout ce talent.

On peut décomposer cette nouvelle en trois parties : La première est la présentation de la narratrice dont le travail est de masturber les hommes en manque de sexe dans une maison close. Dans cette partie, on sourit et on rit tant c’est écrit avec beaucoup d’humour et de dérision.

Puis dans la deuxième partie, elle change de sujet pour nous montrer les talents psychologiques de la narratrice et son arnaque en s’inventant « Intuitive psychologique », capable de ressentir les mauvaises vibrations. A partir de là, on entre dans un nouveau domaine, celui de l’angoisse. Gillian Flynn nous décrit cette famille et sa famille d’une façon tellement claire et efficace que Stephen King n’aurait pu renier certaines scènes. C’en est tout simplement impressionnant.

Puis arrive le dénouement, et ce final fantastique qui fait osciller le lecteur d’un coté, puis de l’autre, pour le secouer à nouveau. Et la fin se révèle mystérieuse juste comme il faut. Bref, c’est du grand art, et pour une fois, je ne peux qu’être d’accord avec les éditeurs quand ils disent que « Gillian Flynn nous livre ici un véritable morceau d’anthologie ».

A 7 euros, avec une jolie couverture cartonnée, cette nouvelle ressemble à un joli cadeau de Noel que Sonatine fait à ses lecteurs car je peux vous dire qu’une fois lue, vous ne serez pas prêts de l’oublier. C’est du pur plaisir, de très haut de gamme. Fantastique !

Evanouies de Megan Miranda

Editeur : La Martinière

Traducteur : Pierre Brévignon

C’est la quatrième de couverture qui a motivé ma lecture et je dois dire que je n’ai pas été déçu. On a affaire à un roman psychologique essentiellement, mais aussi à un roman à énigmes. C’est un véritable page-turner, un très bon divertissement.

Cela fait 10 ans que Nicolette Farrell a quitté sa petite ville de Cooley Ridge. Elle est devenue Psychologue dans un établissement scolaire et va bientôt se marier avec Everett, un avocat promis à un brillant avenir. Son frère Daniel l’appelle et lui demande un coup de main pour remettre en état la maison familiale afin de la vendre. En effet, leur père est atteint de la maladie d’Alzheimer et les frais hospitaliers leur reviennent trop chers. Peu enchantée de ce retour obligatoire dans ses terres natales, elle reçoit une lettre de son père qui lui écrit : « Je dois te parler. C’est cette fille. J’ai vu cette fille ».

La voilà partie pour neuf heures de route. Il y a dix ans, Corinne Prescott avait disparu sans laisser de traces. Corinne était brillante, enjouée, aimée de tous et détestée de beaucoup. Elle était surtout l’amie de Nicolette, qu’elle appelait Nic. Corinne était au centre du groupe d’adolescents de Cooley Ridge. Et elle a disparu juste à coté de la fête foraine. C’était un été magnifique, comme maintenant.

En arrivant, Daniel l’attend. Il est marié à Laura qui vient d’avoir un bébé. Et elle revoit ses anciens amis, dont Tyler, dont elle était amoureuse. Il n’a pas bougé, pas changé. Sauf que maintenant, il est avec Annaleise Carter, qui habite à coté. C’était la plus jeune du groupe. A l’évocation de ce nom, les souvenirs reviennent en masse. Quand elle rentre après une visite à son père, elle s’aperçoit que quelqu’un est venu sans rien déranger.

Le premier chapitre fait 50 pages et présente le contexte. Puis le roman va présenter les 15 jours qui suivent à rebours. C’est à partir de ce moment là que l’auteure va s’amuser avec nous et avec nos nerfs. Comme dans Memento, le film, l’intrigue se déroule à l’envers, sauf que dans le film, c’était justifié par le narrateur atteint d’amnésie. Ici, la forme du roman est utilisée pour garder le suspense puisque les principaux retournements de situation vont se dérouler juste après l’arrivée de Nicolette.

Du coup, la grosse moitié du livre est un roman psychologique, avec de vrais moments d’angoisse, très bien retranscrits, surtout quand il y a des bruits inquiétants dans la maison, ou des impressions d’être surveillé par quelqu’un qui se cache dans la forêt toute proche. Surtout, l’auteure s’amuse avec nos nerfs, et puisque c’est écrit à la première personne du singulier, il faut un peu s’accrocher pour s’y reconnaitre au début entre les différents ados du petit groupe d’amis.

Par contre la narration y est fluide et remarquablement efficace. Parce que l’on y trouve quantités d’indices sur ce qui s’est passé il y a 10 ans, et sur ce qui va se passer dans le passé ! Et les indices pourront être à la fois vrais et faux. Ce roman a mis à la fois mes nerfs à rude épreuve, et à la fois mon envie d’en découdre avec cette histoire, mon instinct logique à mal.

Je dois dire qu’au bout du compte, la forme prenant le pas sur le fond, on se retrouve avec un roman original dans sa construction et plutôt classique dans son histoire. L’ensemble en fait un excellent divertissement pour ceux qui cherchent des romans psychologiques, ou des romans faciles à lire. Et ne croyez pas que c’est un reproche quand je dis cela. Car ce roman est un terrible page-turner, et la fin vous surprendra alors que vous aviez tous les indices en main, tout en restant mystérieuse. C’est du très bon travail !

Ne ratez pas l’avis de Mylene

Les arbres, en hiver de Patrick Eris

Editeur : Wartberg

Depuis le temps que je vois passer le nom de cet auteur, il fallait bien que j’essaie un de ses romans. Et bien m’en a pris. Outre l’écriture qui est simple mais tout simplement belle, il y a une certaine liberté dans le ton, dans la façon de mener l’intrigue, qui font de ce roman une superbe découverte pour moi.

Dès l’age de 7 ans, il a fugué pendant une semaine complète, pour se retrouver en tête à tête avec la nature. Le narrateur n’a jamais oublié cette semaine de rêve et de liberté et la nature le lui a bien rendu, tant elle semble lui parler, le guider dans sa vie de tous les jours. Il est devenu gendarme à Clairvaux-les-Lacs.

Ils y sont quatre, ou plutôt ils y étaient quatre : Garonne, Caro et Serge en plus du narrateur. Il les appelle le Scooby gang. Depuis que Garonne a pris sa retraite, le Scooby gang a perdu un de ses membres, non remplacé, faute de budget. Malgré cela, l’ambiance reste bonne ; en tous cas, le narrateur fait tout pour qu’elle le reste.

Une famille, massacrée au couteau a été découverte dans une ferme isolée. Les corps ont été placés dans la cuisine, comme un simulacre de repas familial. Pour des gendarmes, peu habitués à ce genre de meurtres, c’est le choc. Personne ne va s’intéresser à ce massacre, et ils ne savent comment faire. En cherchant un peu, ils découvrent qu’une autre famille a été tuée pas loin du coté de Saint Claude. De là à imaginer qu’un tueur en série rôde, il n’y a qu’un pas que personne n’est prêt à croire.

A chaque fois que j’ouvre un roman de chez Wartberg, la première chose que je me dis, c’est que c’est remarquablement écrit. Le style est clair, explicite et plaisant à suivre. Et du coup, la deuxième chose que j’ai remarqué, c’est que chaque auteur a son style bien à lui, sa « patte ». Tout cela pour dire que les auteurs ont gardé leur identité et que le choix de cette maison d’édition est très pointu. Bref, ça me plait !

Et ce roman est formidable. J’en prends pour exemple cette façon de nous faire entrer dans le personnage, cette psychologie à la fois subtile et pointue de nous montrer un homme attaché à sa région et qui s’obstine à trouver la solution sans en connaitre les méthodes. Comme le narrateur, la région est abandonnée, personne ne s’intéresse à ce coin perdu et, évidemment, personne ne peut imaginer qu’un tueur en série sévisse dans nos campagnes !

C’est aussi un des gros points forts de ce roman : Il montre gentiment des aspects sans revendiquer mais en disant les choses clairement. Il y a les coupes budgétaires qui hantent le début du roman, puis les décisions arbitraires qui laissent esseulés des gendarmes qui n’ont aucune idée de comment mener une enquête. Enfin, il y a ce jeu de téléréalité qui passionne tous les habitants, alors qu’ils feraient mieux de s’intéresser à leurs voisins. C’est vrai que la vie semble plus belle derrière un écran plat mais le narrateur nous montre que la nature est plus grande, plus belle parce qu’en trois dimensions, voire quatre si l’on compte les voix qu’il entend.

Ce roman m’a charmé, m’a enchanté, avec son personnage si bien dessiné et son intrigue si surprenante. Car, comment résout-on une affaire de meurtre ? Comment fait-on pour communiquer avec des gens obnubilés par leur télévision ? Nul doute que je vais bientôt lire un roman de Patrick Eris, tant celui m’a émerveillé en toute simplicité.

Ne ratez pas les avis des amis Claude et l’Oncle Paul

Angel Baby de Richard Lange

Editeur : Albin Michel en grand format. 10/18 en format poche

Traducteur : Cécile Deniard

Le trafic de drogue au Mexique et la frontière entre les Etats Unis et le Mexique permettent de stimuler l’imagination des auteurs de polars. Dans ce roman, on a plutôt droit à une course poursuite pour la survie. C’est un roman remarquablement mené.

Luz est une jeune Mexicaine qui a été kidnappée par Rolando El Principe, le chef d’un réseau de trafic de drogue. Elle a laissé derrière elle sa fille de 4 ans, Isabel, qui est élevée par sa tante Carmen, près de Los Angeles. Elle décide de rejoindre sa fille pour son anniversaire et rien ne pourra l’arrêter. L’année dernière déjà, elle avait fait une tentative mais avait été reprise par El Principe. La sanction en avait été terrible, tant elle fut tabassée et violée.

Malone est Américain. Il a perdu goût à la vie et se contente de passer la frontière avec des immigrés mexicains qui veulent rejoindre la Terre Promise des Etats Unis. Il les enferme dans son coffre et passe la douane incognito. C’est Freddy qui organise les transports, Malone se contentant de faire la route. Avec l’argent qu’il récolte, il tente d’oublier sa femme et sa fille, noie son passé dans le jeu et l’alcool.

Mike Thacker fait partie de la police des frontières. Il traque les clandestins qui traversent et en profite beaucoup. Il trouve jouissif de profiter de son pouvoir, soit en volant le peu d’argent que les Mexicains ont sur eux, soit en violant les femmes démunies. Parfois, il les relâche, parfois non. A 50 ans passés, il n’a pas grand’ chose d’autre à attendre de la vie.

Quand El Principe s’aperçoit que Luz a disparu en tuant de sang froid la femme de ménage et le garde du corps, il décide de faire évader un assassin notoire nommé Jeronimo et le lance à la poursuite de Luz. Pour être sur que Jeronimo réalisera son boulot, il prend en otage sa femme et ses fils.

Les personnages étant positionnés, la course poursuite peut commencer …

Nous allons donc suivre l’itinéraire de ces quatre personnages, qui vont se rencontrer, se bagarrer, se quitter, se rencontrer à nouveau, que ce soit au Mexique ou aux Etats Unis, mais principalement aux Etats Unis. Le but de Richard Lange n’est pas de montrer la situation du trafic de drogue (comme on pourrait le lire dans La griffe du chien) mais plutôt de s’en servir comme contexte, et de peindre un univers ultra-violent.

Si l’auteur met l’accent sur ses personnages et leur psychologie, le décor passe au second plan, mais on peut remarquer qu’il aime peindre ce qui est derrière la façade, derrière les lumières. Et on y trouve un monde noir, glauque, violent, fait de petits hôtels et de bars louches, où tout un chacun trahit son voisin pour un peu d’argent.

Le gros point fort de ce roman, ce sont donc ces personnages, qui n’attendent rien de la vie, de leur vie, qui vivent au jour le jour pour leur propre satisfaction personnelle mais avec chacun un objectif. Et peu importe le destin du voisin. Luz veut retrouver sa fille. Malone veut faire une dernière bonne action après la perte de sa femme et sa fille. Jeronimo espère retrouver sa famille. Thacker court après le gros pactole dont il rêve pour bien finir sa vie. Et cette psychologie, simple en apparence, est remarquablement décrite par leurs actions, et on se retrouve avec des personnages incapables de penser à autre chose que leurs objectifs.

L’autre point fort, c’est ce style si direct, si percutant, qu’on lit ce roman sans pouvoir s’arrêter, en étant dans une sorte d’apnée, car il en ressort une tension de chaque page, de chaque paragraphe. A chaque fois qu’on ouvre ce livre, qu’on en lit quelques lignes, le rythme cardiaque s’accélère et cette magie n’est possible que grâce au talent de l’auteur et à celui non moins important de sa traductrice. On termine ce roman sur les rotules, ce qui est diablement bon !

Ne ratez pas l’avis de l’ami Claude

Le printemps des corbeaux de Maurice Gouiran

Editeur : Jigal

Pour les habitués de ce blog, ce ne sera pas une surprise si je vous dis que je suis un fan de Maurice Gouiran. Parce qu’il a le talent de mêler dans ses intrigues des sujets d’Histoire que beaucoup aimeraient voir tus. Ce roman prend comme base à la fois mai 1981 et l’élection de François Mitterrand, et les lettres de dénonciations qui ont été envoyées par de bons Français. Ce roman est une formidable réussite, et rien moins que l’un des meilleurs Gouiran que j’ai lus, avec Train bleu, Train noir.

C’est l’effervescence en ce début du mois de mai 1981. La gauche n’a jamais été aussi proche d’une élection aux présidentielles, et les affaires ressortent. On parle aussi beaucoup de Papon et de sa vie en tant que secrétaire général de la préfecture de Gironde pendant le gouvernement de Vichy. C’est le Canard Enchaîné qui lance les hostilités en publiant plusieurs articles sur son passé de collabo puis sur son action de préfet de police de Paris en 1961.

Louka n’en a rien à faire. Ayant perdu ses parents tôt, il est passé par des familles d’accueil et vit maintenant chez sa grand-mère, Mamété. Celle-ci est une vieille dame qui regarde la télé, écoute de vieilles chansons et ne pose pas beaucoup de questions. Louka est un garçon intelligent. Il a vite compris qu’avec une petite astuce, il pouvait détourner des chèques à son bénéfice. C’est ainsi qu’il a plusieurs dizaines de milliers de francs sur son compte.

Avec son oncle, « l’Ouncle », il assiste parfois à des parties de poker clandestines. En fait, ce n’est pas son oncle mais un complice de son père quand ce dernier était truand, et il passe beaucoup de temps avec lui. Louka, ce soir là, joue une partie et croit gagner avec son full. Hélas, son adversaire a une quinte flush royale. Il doit rapidement trouver 200 000 francs pour rembourser le mafieux. Hélas, son astuce de vol à la banque a été découverte. Louka va trouver un autre moyen de se faire de l’argent, mais rien n’est jamais aussi simple qu’on le croit.

S’il prend le temps d’installer ses personnages, Maurice Gouiran sait aussi que c’est grâce à sa première moitié de roman qu’il y insère toute la valeur de son intrigue. Car c’est bien parce que l’on suit les pérégrinations de Louka que l’on se retrouve pris dans cette toile d’araignée et que l’on va être pris par cette intrigue, à mi-chemin entre machination et manipulation. Bref, on a entre les mains un vrai bon polar, un excellent polar !

Car Louka va toujours trouver des solutions à ses problèmes, même quand nous, lecteurs, croyons qu’il est foutu, adossé au mur, dans une merde incroyable. Alors, il a ce soupçon de chance, cette volonté de se débattre tout en ayant l’impression de maitriser la situation, qui par moments flirte avec le danger. Et c’est bien parce que cette intrigue ne fait appel à aucun artifice, parce qu’elle est bigrement bien menée et bigrement prenante qu’on la dévore en tremblant pour Louka, mais aussi en souriant devant les traits d’humour qui sont parsemés dans le récit.

Car en plus de cette intrigue haut de gamme, on y trouve des frissons, des sentiments (on ne peut s’empêcher d’adorer Mamété), de l’amour et du sexe (à plusieurs étages) de l’humour (et j’ai adoré le clin d’œil à propos des Dupond et Dupont) et enfin le contexte historique. Maurice Gouiran nous montre, en insérant des lettres de dénonciation datant de la deuxième guerre mondiale, comment de bons Français n’avaient aucun scrupule pour annoncer que leurs voisins ou concurrents étaient des juifs ou aidaient des juifs !

Ces passages donnent un aspect plus grave dans un contexte et une intrigue plutôt légère mais ajoutent aussi une valeur de mémoire envers ces enfoirés qui ont fait envoyer des innocents à la mort. Et c’est là toute la valeur de ce roman qui allie une excellente intrigue à un fond historique, qui donne une prise de conscience sur ce que l’Homme est capable de faire, sur ces petits actes de lâcheté qui ont de grandes conséquences.

Quant au fait que l’accession de la gauche au pouvoir a permis de mettre à jour un certain nombre d’exactions, la fin du roman nous ouvrira les yeux quant aux petits arrangements entre amis, qu’ils soient d’un bord ou de l’autre et l’actualité n’arrangera rien de ce point de vue là. Avec ce roman, Maurice Gouiran a écrit un grand polar, mon préféré de cet auteur avec Train bleu, Train noir.

L’ami Claude a donné un coup de cœur mérité à ce polar