Editeur : Viviane Hamy
Cela faisait un petit moment que je n’avais pas lu un premier roman, qui plus est maitrisé et passionnant. Passionné par les polars américains, l’auteur jour son va-tout et nous propose un très bon polar bien construit, en un mot passionnant.
En ce mois d’octobre 2004, l’inspecteur Dwight Myers fête sa première à son poste dans la police municipale de Bakersfield en Californie. Il a travaillé une dizaine d’années au LAPD puis a choisi de s’éloigner des horreurs de la Cité des Anges. Son précédent poste lui a déjà coûté un divorce avec Olivia et l’éloignement de sa fille Nancy qu’il ne voit que lors de quelques week-ends. Le travail de policier est bien peu compatible avec la vie de famille.
Myers reçoit un appel en soirée : la jeune Eden Rockwell âgée de 11ans n’est pas rentrée à la maison depuis sa sortie de l’école vers 15h30. Elle s’apprêtait à prendre le bus scolaire avec sa copine Sandra Johnson puis décida de rentrer à pied, ce qui lui arrivait parfois. Eden a été adoptée par la famille Rockwell et se révélait une très bonne élève, étant considérée comme une surdouée qui participait à beaucoup d’activités extrascolaires.
Myers et son adjoint Buddy Holcomb ne voient aucune raison tangible de penser à une fugue. Quelques jours plus tard, ils apprennent que le technicien de maintenance de la piscine municipale est absent depuis trois jours. Or la natation faisait partie des activités d’Eden. Quand ils arrivent à la maison de Todd Adams, ils découvrent qu’il vient de se suicider. Mais Myers trouve des traces de pneu dans la boue devant la maison, qui ne correspondent à aucune voiture garée.
Positionner une intrigue dans une petite ville des Etats-Unis, venant d’un auteur français, nous pousse à comparer ce roman avec les Grands du polar américain. Et je dois dire que la plume de cet auteur dont c’est le premier roman se révèle très agréable, fluide à souhait et que la construction de son intrigue est tout simplement bluffante, voire impressionnante. A tel point que l’on souhaite lire une autre enquête de Myers …
Les qualités de ce roman sont nombreuses : Christophe Penalan ne va pas insister outre mesure sur la vie privée de Myers mais positionner quelques scènes judicieusement dans l’enquête. De même, il ne s’appesantit pas sur la vie de la ville mais le cadre est bien décrit. Aussi, Myers ne prend pas toute la place en tant que personnage principal, les autres acteurs sont bien présents et surtout facilement reconnaissables car ils possèdent une vraie présence dans l’enquête.
Ce que l’on voit dans ce roman, c’est surtout une enquête qui balbutie, qui avance au fur et à mesure des indices ce qui montre un Myers qui ne sait pas par quel bout prendre cette énigme. Il faut dire que nous nous retrouvons à raisonner en même temps que Myers, et qu’on subit avec délice les nombreuses fausses pistes semées devant nos yeux. Quant aux dialogues, ils ne se montrent ni trop longs ni trop courts, juste le bon équilibre. Pour les amateurs de polar, c’est du pur plaisir.
Il faut se le dire, ce premier roman est une vraie réussite, ce que j’appellerai un coup de maître tant il tient la comparaison avec les plus grands, tant tout semble couler de source. Myers nous apparait comme humain, ni trop fort, ni trop faible ni trop torturé, un flic normal, quoi ! et cette enquête s’avère terrible par tous les aspects sombres qu’elle montre. Retenez bien ce nom : Frédéric Penalan : il a toutes les qualités d’un grand auteur du polar. Vivement le deuxième roman pour confirmer tout cela !