Editeur : Les Arènes – Equinox
Traducteur : Antoine Chainas
Auréolé de nombreux avis très positifs, je voulais me faire ma propre opinion de ce roman qui est annoncé comme un renouveau dans le monde du thriller. Très bonne pioche !
Les faits : En août 1996, Tom Jeffries, un adolescent de 15 ans, disparait lors d’un séjour dans un camp de vacances dans les Monts Scarclaw en Ecosse. Malgré les recherches organisées, personne ne le retrouve. Un an plus tard, son corps est retrouvé de l’autre côté du Mont Scarclaw immergé dans un marécage. L’enquête finit par conclure à un accident. Vingt ans plus tard, Scott King anime une émission à base de podcast et propose de revenir sur des « cold cases », construite en six épisodes.
Scott King va donc construire ses émissions en interviewant pour chaque podcast un personnage ayant été impliqué de près ou de loin dans cette disparition. Il commence par le nouveau propriétaire des lieux puisque les Monts Scarclaw ont été rachetés par la famille Saint Clément-Ramsay. Puis il aura comme invité l’organisateur du camp de vacances M.Derek Bickers.
Puis viendront Haris Novak, « l’idiot du village », un homme habitant Belkeld, un village voisin, avant de discuter avec les quatre adolescents, Eva Bickers la fille de Derek, Charlie Armstrong, Anyu Kekkonen, Brian Mings qui l’ont côtoyé pour mieux comprendre comment ce groupe de copains fonctionnait. Et puis rôde sur ces adolescents l’ombre d’une créature malfaisante légendaire, Nanna Varech.
Quelque soit l’avis que l’on peut trouver sur le Net, on y trouvera souligné le fait que la construction est originale. Effectivement, il faut reconnaitre que la présentation de cette intrigue / enquête est inédite et divise donc le roman en six chapitres, un par intervenant. Le choix de les présenter dans cet ordre est minutieusement choisi pour à la fois lever petit à petit le mystère mais aussi de dévoiler le contexte et surtout l’environnement et les événements ayant précédé la disparition de Tom Jeffries.
Mais il n’y a pas que cela. L’auteur est remarquablement doué pour présenter ses chapitres comme un podcast et on y croit vraiment. On peut y ajouter ce qui pour moi est la grosse qualité de ce roman l’aspect psychologique des interviewés, que Matt Wesolowski dévoile lentement à travers les entretiens. L’auteur se permet même de ne pas en faire trop et de laisser le lecteur se faire sa propre opinion sur chacun.
Car si l’on peut deviner ce qui s’est passé avant le dernier chapitre, on se retrouve tout de même surpris par les indices semés auparavant dans le roman. J’aurais juste aimé que ce dernier chapitre soit parfois un peu plus clair. Mais sinon, j’ai été époustouflé par l’aspect psychologique de ce roman dont l’intrigue se situe étonnamment à mi-chemin entre true crime et thriller psychologique.
En lisant les avis des collègues blogueurs sur le deuxième tome qui s’appelle La Tuerie McLeod, il parait qu’il est encore meilleur. Il y a donc de fortes chances qu’on en parle ici dans un futur proche.