Le chouchou du mois de septembre 2015

Ma foi, le mois de septembre a été un bon mois, en ce qui concerne les lectures. Car je n’ai pas l’occasion de mettre plusieurs coups de cœur en un mois. Alors, bien sur, on peut se dire que je n’ai pas pris de risques : mettre un coup de cœur à un roman tel que Le grand sommeil de Raymond Chandler (Gallimard) est une évidence. Et pourtant, même en le lisant aujourd’hui, on ne peut qu’être emporté par la modernité, époustouflé par son écriture et la complexité de l’intrigue, par l’évidence du texte, tout simplement.

Le deuxième coup de cœur est un roman dur, mais un roman casse gueule. 911 de Shannon Burke (Sonatine) aurait pu être un document sur les ambulanciers et leur difficile métier. Ça aurait pu être un roman mièvre, empathique au possible. Ça aurait pu être une somme de messages triviaux. Ce n’est rien de tout cela, c’est un vrai roman, un roman dur mais un roman fort, un grand roman tout simplement.

En ce mois de septembre, j’ai décidé de mettre en valeur les romans au format de poche. Et je vais essayer de tenir le rythme et vous proposer, à partir de maintenant, chaque vendredi, une chronique sur un roman au format de poche. En tout état de cause, en septembre, j’ai eu l’occasion de chanter (écrire) les louanges d’un certain nombre d’entre eux dont Vénéneuses de Jean Pierre Ferrière (Campanile) qui est un formidable polar avec des personnages forts (comme d’habitude, j’ai envie de dire, quand on parle de Jean Pierre Ferrière) ; Art brut de Elena Piacentini (Ravet Anceau), le deuxième roman de Elena Piacentini qui nous dévoilait déjà le talent de cette jeune auteure ; Sacré temps de chien de James Holin (Ravet-Anceau), un premier roman fort prometteur pour l’avenir ; Nozze Nere [1] de Jérome Sublon (Editions du Caiman) un polar addictif dont il ne faudra pas rater la deuxième partie prévue en 2016 ; Nos disparus de Tim Gautreaux (Seuil) un formidable roman qui impose cet auteur parmi les grands de la littérature contemporaine.

Parmi les Grands formats, j’aurais eu l’occasion de tester la nouvelle collection de Bragelonne, avec De mort naturelle de James Oswald (Bragelonne), un roman à mi-chemin entre Ian Rankin et John Connoly. Comme c’est une série, on piaffe d’impatience pour le deuxième tome. Les assassins de RJ.Ellory (Sonatine) démontre une nouvelle fois toute la force et le talent de cet auteur britannique obsédé par les Etats Unis et leurs travers. Hiver rouge de Dan Smith (Cherche Midi) enfin est le deuxième roman de cet auteur à être publié en France et si vous avez aimé Le Village, vous aimerez celui-ci, sans aucun doute.

Le titre du Chouchou du mois de septembre revient donc à Ne crains pas la faucheuse de Alexis Aubenque (J’ai lu) car c’est un vrai roman d’action et de suspense, un roman qui remet au gout du jour la lecture de divertissement, un roman passionnant de par ses intrigues mais aussi avec des personnages forts.

Je vous donne rendez vous le mois prochain. En attendant, n’oubliez pas le principal : lisez !

Hiver rouge de Dan Smith (Cherche Midi)

Après Le village, son premier roman publié en France l’année dernière, et qui a fait sensation, voici donc le deuxième roman de cet auteur britannique. J’ai hésité avant de lire ce roman, car le sujet me semblait identique au Village. Je ne peux que conseiller ce roman qui fouille d’autres thèmes, malgré un contexte semblable. Car cet auteur a un talent fou pour écrire des romans d’aventures se passant dans de grands espaces.

Un homme se dirige vers un petit village, au milieu d’un paysage désolé. Nous sommes en 1920, la révolution rouge bat son plein, et la chasse aux sorcières décime le pays. Cet homme seul tire un cheval, Kashtan, sur lequel est allongé le corps d’un homme. Cet homme se nomme Nikolaï Levitski. Il a juré de ramener son frère Alek dans leur village ; finalement, c’est là qu’il l’enterrera. Quand il arrive, le village est vide, silencieux, mort. Il retrouve sa maison, mais il n’y a personne. Quand il entre, il voit les manteaux de sa femme Marianna et de ses deux fils.

La route a été longue, il décide de prendre un peu de repos avant d’enterrer son frère le lendemain. Le fait que sa femme et ses enfants Micha et Pavel soient partis sans leur manteaux, l’intrigue, surtout que l’hiver approche à grands pas. Au milieu de la nuit, un bruit le réveille. Quelqu’un est dans la maison. Une vieille femme est là, elle le confond avec Alek. Elle se nomme Galina et était l’amie de la mère de Nikolaï. Dans son délire, elle lui explique qu’une armée a tué les hommes dans la forêt et emmené les femmes et les enfants. A la tête de cette troupe, un homme se fait appeler Kochtcheï l’Immortel, du nom d’un personnage de contes pour enfants. Fatiguée de vivre sans son mari, elle lui demande de retrouver les prisonniers et décide de se noyer dans le lac.

Le lendemain, il va enterrer son frère. Dans l’église, deux femmes le mettent en joue. Elles ne sont pas du village, elles croient qu’il a tué Alek. Tania et Ludmila sont à la poursuite d’un assassin et Nikolaï leur raconte l’histoire de la vieille dame. Pour prouver ses dires, il les emmène sur le lieu du drame où Kochtcheï a massacré les hommes du village, en pleine forêt. Ils ont une étoile à 5 branches gravée sur le front. Ils se rendent compte qu’ils vont poursuivre le même homme. La poursuite commence, motivée pour l’un par la recherche de sa famille et pour les autres par la vengeance.

Inévitablement, on ne peut s’empêcher de comparer Le Village à cet Hiver Rouge. Le contexte étant le même, l’époque étant semblable, le sujet étant similaire, forcément, on peut se demander pourquoi lire un roman qui pourrait sembler une resucée du précédent. Et pourtant, malgré toutes ces ressemblances, le traitement est bien différent, et je m’explique : Nous avons bien à faire avec un homme qui poursuit quelqu’un car il a kidnappé sa famille. Mais autant dans Le Village, le personnage principal fait la route avec ses fils qu’il découvre à travers son aventure, autant on peut assimiler cette aventure à un duel entre le tueur et lui, autant ici, nous avons un homme au passé sombre, trouble, qui court après le seul espoir qui lui reste. Autant, comme je l’ai dit, nous avions un duel, autant ici, il s’agit d’un homme qui poursuit un monstre et qui est poursuivi par des hommes ou autre chose.

Il y a bien un coté angoissant dans ce livre ; il y a bien des personnages troubles, qui oscillent entre la lumière et le coté obscur, qui flirtent entre le bien et le mal. Il y a bien cette dualité présente sur ce conflit, cette chasse aux sorcières qui est sensée libérer le peuple de son joug, et qui en réalité le punit. Il y a bien un homme qui a perdu tout espoir et qui cherche à se raccrocher à une étoile, revoir sa famille.

De ce roman, je dirai qu’il est encore plus maitrisé que le précédent. Alors qu’on aurait pu reprocher quelques scènes un peu longuettes dans le précédent, la maitrise de la narration est remarquable. Il nous peint une campagne russe perdue, avec juste ce qu’il faut de détails. Les personnages rencontrés sont d’une justesse incroyable. Les dialogues sont sensationnels, et les scènes d’action époustouflantes. Surtout, tout au long de cette traque, il y a ce mystère omniprésent, cette tension qui alterne entre réalité sanglante et peur du surnaturel qui tient le lecteur en haleine. Et puis, même si ce n’est pas un chef d’œuvre, on referme ce livre avec un réel plaisir d’avoir parcouru des centaines de kilomètres dans une campagne russe avec cette amère conclusion que, quelque soit la révolution, c’est toujours le peuple qui paie les pots cassés.

A noter que son précédent roman Le village vient de sortir en format poche aux éditions 10/18.

Nos disparus de Tim Gautreaux (Points)

J’avais noté sur mes tablettes la lecture du Dernier arbre. C’est finalement Nos disparus que j’ai décidé de prendre en premier, sans raison aucune d’ailleurs. Et c’est une sacrée découverte que cet auteur !

Le personnage principal se nomme Sam Simoneaux. L’histoire débute le 11 novembre 1918, alors qu’il débarque à Saint Nazaire pour combattre les Allemands. Mais à peine a-t-il mis le pied en France qu’il apprend que la guerre est finie. Il sera donc cantonné à déminer les champs pour permettre aux gens de reprendre une vie normale sans risque. C’est un drôle de travail, plus ingrat qu’autre chose, et surtout très dangereux, car il y a toujours le risque qu’un obus explose. Il a une idée de regrouper toutes les armes dans un trou, et de tout faire exploser en une fois. Mais cette idée va blesser une petite fille dans une maison située à quelques kilomètres de là, petite fille qu’il va sauver.

De retour au pays, après un passage éclair dans la police, Sam Simoneaux trouve un poste de surveillant dans un grand magasin. Alors qu’on lui signale qu’une petite fille de trois ans a disparu, il va bloquer les issues de secours et tenter de la retrouver … en vain. De toute évidence, elle a été enlevée. Sam va se faire licencier, mais il a l’assurance d’être repris s’il retrouve la petite fille.

Il va alors se faire embaucher à bord de L’Ambassador, sorte de bateau à aubes en ruine, à bord duquel il servira à la fois de videur et de pianiste. Il y retrouve les parents de la petite, Tom et Elsie Weller, et décide de mener l’enquête en espérant qu’avec ce voyage le long du Mississipi, il trouvera une piste pour retrouver la petite Lily.

Et c’est au travers de ce destin d’une personne aussi simple que Tim Gautreaux nous montre le nouveau monde. Mais il décide de ne pas le montrer dans ses frasques les plus affriolantes, mais plutôt du coté des gens normaux, des petites gens, qui travaillent pour vivre et qui, dès qu’ils ont un peu d’argent, vont le dépenser à jouer ou bien à s’amuser. Et le tableau est d’autant plus impressionnant qu’il ne cherche pas à nous impressionner. Car jamais l’auteur ne cherche à nous jeter de la poudre aux yeux, il se contente de se mettre au service de cette histoire qui pourrait bien être intemporelle.

Et on ne peut qu’être admiratif devant la qualité de la narration, devant la puissance de l’évocation, devant la force des personnages. Les décors sont époustouflants, les personnages tous plus évidents les uns que les autres et le fil de l’intrigue d’une logique implacable comme le fil de la vie. On y voit des gens qui bossent, des gens qui s’amusent, des gens qui volent pour vivre, des gens qui tuent pour se défendre, des gens qui assassinent. On y voit surtout une société qui tombe, qui change, et dont le décor est tout aussi horrible que celui de la guerre.

L’auteur nous montre aussi le racisme ambiant, que tout blanc américain ressent envers tout Non-blanc. Il nous montre aussi les conséquences que peuvent avoir toute décision que l’on prend dans sa vie. Et puis, il y a cette superbe métaphore d’un bateau si beau de l’extérieur qui est en train de pourrir de l’intérieur.

Tim Gautreaux a écrit là un grand roman, un de ceux dont on vantera les qualités encore dans dix ans, un de ceux qui pourraient devenir de futurs classiques à l’image d’un Ron Rash, par exemple, un de ceux à classer à coté des œuvres de John Steinbeck ou Joseph Conrad. Voilà un grand roman à coté duquel vous ne pouvez pas passer.

911 de Shannon Burke (Sonatine)

Attention, coup de cœur !

Voilà un roman qui va vous secouer, et à propos duquel j’aurais pu décerner un coup de cœur … Il n’est pas passé loin, je vous l’assure, au sens où ce roman est comme une pince chauffée à blanc, qui va prendre vos tripes une à une et les torturer en bonne et due forme. Quand vous allez lire le sujet, vous allez naturellement que cela a déjà été vu ou lu. Il y a même des séries télévisées à propos de services urgentistes. Sauf qu’ici, on affaire à quelqu’un qui connait le milieu, puisqu’il a été lui-même ambulancier urgentiste.

Le but de ce roman n’est pas de faire un roman reportage, où on s’attarde comme dans des reportages « réalité » à la dure réalité des urgentistes dans les quartiers défavorisés. Ce n’est pas non plus un roman gore où on étale sur chaque page des litres en des litres d’hémoglobine, pour le plaisir de lecteurs en mal de sang coulant en rigoles. Le but de ce roman, je pense, est de s’intéresser à ces personnages dont la vocation est de sauver les gens. Et si, avant d’attaquer ce roman, je me posais vraiment la question sur ce qui peut motiver ces soldats de la vie (l’expression est de moi), je dois dire qu’après avoir tourné la dernière page, j’ai éprouvé un sentiment de satisfaction car j’y ai trouvé les réponses que je cherchais. Et pour cela, il va vous falloir plonger dans la tête de cette équipe d’ambulanciers urgentistes en charge du quartier de Harlem.

L’histoire tient en deux lignes : au début des années 90, Oliver Cross vient de rater le concours d’entrée pour devenir médecin. Alors qu’il est sur de sa vocation, il postule à un poste d’ambulancier urgentiste, poste qu’il envisage d’occuper pendant une année en attendant le prochain concours. Il choisit même le quartier de Harlem de façon à être confronté à ce qu’on peut trouver de pire. Mais il est loin d’imaginer ce qu’il va rencontrer …

Alors, oui, on y rencontre des scènes crues, des descriptions succinctes difficiles à supporter, mais le but n’est pas de faire dans l’outrance : cela est fait de façon très directe, avec un style que l’on peut qualifier de froid, mais aussi de médical, factuel. Lors des différentes interventions, ces scènes ne font l’objet d’aucune émotion, les urgentistes se contentant de réaliser le premier diagnostic, les premiers soins avant l’arrivée de la cavalerie, que ce soient les pompiers ou les ambulanciers.

C’est bien la psychologie des ambulanciers que l’auteur nous montre, de la même façon qu’il nous peint ses scènes. Cela est fait par petites touches, par des dialogues courts, par des réactions brutales. Pour un roman américain, c’est bigrement subtil ! Je vous avouerai que le début est brutal, mais l’auteur a décidé de nous mettre la tête dans le seau rempli de merde. On y trouve des gens drogués, des victimes par balles, ou juste des personnes âgées tombées dans leur escalier ou des suicidés.

C’est dur pour ces personnages de supporter cela et chacun le fait à sa manière. TOUS les portraits sont d’une justesse incroyable. TOUS nous font vibrer à leur niveau. TOUS ont des réactions vraisemblables. Et TOUS vont vous émouvoir. Car au fur et à mesure de cette lecture, aussi dure soit-elle, on finit par les connaitre, par les apprécier, par les comprendre surtout ; et c’est là une des grandes réussites de ce roman. Ce n’est plus Oliver Cross qui nous raconte son histoire, c’est nous, lecteur, qui courons avec lui, c’est nous qui posons les perfusions, c’est nous qui faisons les diagnostics. Et quand il s’agit de prendre une décision qui peut remettre en cause une vie humaine, l’auteur nous réveille en nous assénant de belles claques dans la gueule, en nous rappelant que c’est ça la vraie vie !

Vous l’aurez compris, il faut du courage pour lire ce livre, mais on est récompensé au bout du compte. Car devant la pauvreté, devant le sort des drogués, nous finissons par ne plus les juger mais par devenir aussi analytique que ces ambulanciers doivent être pour bien faire leur travail. A la fin du bouquin, on en ressort autant horrifié que satisfait d’avoir fait son travail, et on en sort comme d’un cauchemar, soulagé d’avoir échappé à l’horreur et conscient d’avoir parcouru un grand moment de littérature.

Et même si la dernière page veut laisser une once d’espoir, je l’ai plutôt interprété comme un happy-end malheureux, comme une auto analyse de l’auteur lui-même pour ne pas péter un plomb. Ce qui est sur, c’est que ce livre est de ceux que l’on n’oublie pas, comme on n’en lis peu dans une année. Coup de cœur !

Claude Le Nocher a aussi mis un coup de cœur à ce roman ici

Nozze Nere [1] de Jérôme Sublon (Editions du Caïman)

Message pour chaque visiteur de ce billet : je vous demande instamment de lire cet avis jusqu’au bout … et je vous remercie.

A priori, la petite indication [1] a le don d’intriguer. En lisant les avis des copains et copines blogueurs, cette histoire est en fait en deux tomes. Et quand j’ai lu ça, j’ai été à la fois intrigué et inquiet. Car, pour un lecteur, comment lui donner envie de lire un roman tout en sachant qu’il n’aura la fin que dans plus de six mois ? Bref, c’est un pari sacrément osé de la part de l’auteur, mais aussi des éditions Caïman que d’opter pour une sortie coupée en deux.

C’est donc avec mon air Mauvaise Humeur, genre pas convaincu du tout, prêt même à lire les 100 premières pages avant d’arrêter, que j’ai ouvert le livre. Et, de fait, on se retrouve avec un personnage religieux, déclamant des psaumes avec l’origine du livre d’où il les a trouvés, qui se permet de tranquillement trucider son prochain, sous le fallacieux prétexte qu’il est sur Terre pour sauver les pauvres âmes égarées.

Outre que j’ai été attiré par cette écriture, à la fois belle et précise, mon esprit dubitatif s »est renforcé. En gros, la question : « Mais qu’est-ce que c’est que ce binz ? » a commencé à poindre. Pour le deuxième chapitre, changement de décor : Scène de mariage, présentation d’un personnage connu, reconnu, estimé, vénéré, respecté, j’ai nommé le plus jeune sénateur français. Paul Terraré se marie et pour l’occasion, il a convié quelques centaines de connaissance, moins pour étaler sa joie que pour démontrer sa puissance. La fête bat son plein, jusqu’au couac, car il en faut bien un : Le sénateur s’écroule, mort, vraisemblablement victime d’une crise cardiaque.

Après ce chapitre extrêmement bien fait, nous voilà avec la présentation du commandant Francesco Falcone, personnage central de l’intrigue, et de son équipe dont Teter, sorte d’ours des cavernes mais aussi génie informatique, Ortis qui est le contraire de Teter, génie des interrogatoires ; Martin Pronelli qui est la force indestructible du groupe, génie des arts martiaux ; Si la forme me semble maladroite car l’auteur les présente les uns après les autres, c’est fait de telle manière qu’ils sont tous quatre facilement identifiable.

Tout débute réellement dans le chapitre quatre. Et c’est là que tout décolle. Car après avoir positionné ses personnages, Jérôme Sublon déroule son histoire, à la fois avec beaucoup de rebondissements et nouvelles pistes, mais aussi avec des dialogues que je qualifierai de brillants voire de géniaux. Et c’est à partir de ce moment que j’ai connu un véritable problème : je suis devenu accro à cette histoire, à ses personnages, revenant sans cesse à ce roman pour en savoir un peu plus.

Quand l’auteur nous introduit Aglaëe Boulu, que Francesco Falcone est obligé d’associer à l’enquête suite aux pressions du ministère, cela donne de véritables scènes où les répliques fusent, où l’humour et la dérision sont omniprésents. Bref, vous l’aurez compris, j’ai pris un plaisir fou à lire cette histoire, arrivant à la page 262 sur cette mention : Nozze Nere [2] de Jérôme Sublon paraitra aux éditions du Caïman en mars 2016.

Alors je voudrais adresser un petit message à M.Jérôme Sublon et aux éditions du Caïman : Messieurs, vous n’avez pas le droit de nous raconter une histoire, comme ça, l’air de rien, et alors que plein de mystères sont ouverts, alors que je me pose plein de questions, ça s’arrête comme ça ! Non mais, franchement, comment je vais attendre jusqu’en mars 2016, moi ? Vous y pensez, vous, à la santé mentale de vos lecteurs ? C’est cruel !

Sacré temps de chien de James Holin (Ravet-Anceau)

Décidément, le mois de septembre aura été l’occasion de lire des premiers romans. Celui-ci nous vient du Nord, bien que l’auteur habite en Ile de France, et nous parle de la Picardie. Je vous recommande de lire ce roman car il se pourrait bien que l’on entende prochainement parler de cet auteur.

Ce roman s’articule autour de deux personnages principaux :

Mireille Panckoucke est une journaliste d’une cinquantaine d’années qui habite à Saint Valery, en Picardie. Elle y a débuté sa carrière, puis a passé une vingtaine d’années comme grand reporter pour des journaux parisiens. A la suite d’un problème de santé, elle a du revenir à Saint Valery et se contenter d’un simple poste de journaliste local pour Le Courrier Picard. Elle a une fille adolescente, Julie, qu’elle a eu d’un précédent mariage et vit actuellement avec un célèbre critique de cinéma, Alexandre, qui vient de temps en temps passer un week-end dans sa maison.

Albert Emery est un petit truand qui a fait partie du gang des pêcheurs. Il a été condamné à cinq ans de prison, a bénéficié de remises de peine qui vont lui permettre de bientôt sortir de Fleury-Mérogis. Son rêve, c’est de récupérer son voilier, gardé par son oncle Marcel, et de partir pour les iles, au soleil. Mais avant, il doit retrouver François le Boulanger qui faisait partie du gang, qui s’en est sorti et qui se cache avec son argent.

Au courrier Picard, le journaliste qui s’occupe des tribunes politiques est malade. Le rédacteur en chef Jérôme Coucy demande à Mireille de pallier à cette défection et d’assurer quelques reportages concernant les élections législatives. D’autant plus que se présentent à ces élections Leleu, un propriétaire de bateaux de pêche local à moitié véreux et Mirlitouze un parachuté de la capitale. Dans ce contexte, il n’y a pas que les bateaux de pêche qui vont remuer la vase …

Surprenant, ce roman est surprenant. Car c’est un premier roman et je l’ai trouvé remarquablement maitrisé … et surtout remarquablement bien écrit. Car malgré le nombre de personnages, on s’y retrouve aisément puisqu’ils sont bien dessinés et vivants, et l’intérêt de la lecture est sans cesse relancé par des rebondissements multiples sans vouloir en mettre plein la vue.

En fait, je trouve que James Holin a écrit un polar honnête, plongeant dans cette région dont tout le monde a entendu parler mais que peu de gens connaissent ou apprécient vraiment. Il y a des passages d’une simplicité appréciable, qui montrent le paysage, et cette ambiance si particulière de cette Picardie si belle. Lauteur aime cette région, il le fait simplement, et le partage avec beaucoup d’honnêteté et de générosité. Pour autant, les scènes de vie sont très réalistes, et on a vraiment l’impression de passer en touriste, mais en touriste qui s’attarde chez les gens et apprend à les connaitre.

Il y a bien un aspect politique (local, je précise) qui sert de contexte à ce roman, mais cela n’étouffe pas le reste du roman. En tous cas, l’auteur évite l’écueil de clamer que tous les politiques sont des pourris. Il ne prend pas partie, il montre des petites gens profitant du système pour leur propre profit. On a maintes fois vu et lu cela, mais ici, c’est bien fait, légèrement, subtilement.

Et puis, on y trouve aussi des scènes impressionnantes telle celle de la pêche en pleine tempête qui est formidable. Certaines autres fonctionnent moins bien et j’ai aussi trouvé que la fin était un peu brutale bien qu’elle soit noire à souhait. On y trouve quelques petits défauts comme la présentation des personnages au début qui m’a paru inutilement bavarde et qui aurait pu être insérée dans l’histoire plus simplement. Mais sinon, j’ai été très surpris par ce roman, qui m’a procuré beaucoup de plaisir. Et je vous le dis, vous devriez inscrire ce nom dans vos tablettes, car il se pourrait bien qu’on en reparle très bientôt, tant ce roman est prometteur.

Ne ratez pas l’avis de l’Oncle Paul et l’interview du Concierge Masqué

Les assassins de Roger Jon Ellory (Sonatine)

Pour un fan de Roger Jon Ellory, avoir la chance de lire deux romans de cet auteur à quelques mois d’intervalle est une chance, voire même un véritable cadeau. Il y a quelques mois, j’avais mis un coup de cœur pour Papillon de nuit, un roman d’initiation qui fouille et revisite l’histoire contemporaine des Etats Unis. Celui-ci est un roman sur les tueurs en série, qui part d’une idée géniale …

Jersey city, 1984. John Costello a 16 ans. Il travaille dans la boulangerie de son père, et fait en parallèle des études. Sa mère est morte, et son père, alcoolique, essaie de faire au mieux pour parfaire l’éducation de son fils. Un matin, une jeune fille à l’accent russe lui demande du pain irlandais. Elle s’appelle Nadia. Elle sera son premier amour. Ils se reverront, ils s’embrasseront, ils feront l’amour pour la première fois.

Puis, lors d’un rendez vous dans un parc, un homme surgit avec quelque chose dans la main. Il leur dit « Je suis le marteau de Dieu », avant de frapper Nadia et de la tuer. Il tente de tuer aussi John mais le blesse. Quelques temps après, la police arrête Robert Melvyn Clare, auteur de cinq assassinats de jeunes adolescents. Sa culpabilité ne fait aucun doute, il a avoué. 3 semaines plus tard, Robert Melvyn Clare se pend avec des draps à l’hopital psychiatrique d’Elizabeth.

Juin 2006. Il y a tellement d’assassinats à New York que personne ne fait le lien entre eux, surtout quand ils ont lieu dans des arrondissements différents. Et pourtant, Ray Irving va être confronté à un meurtre de Mia Grant, 15 ans. D’après ses parents, elle avait trouvé un petit boulot par une petite annonce.

Au New York City Herald, Karen Langley, responsable des faits divers, écoute son enquêteur-documentaliste lui parler de ce meurtre qui ressemble en tous points à un meurtre précédent, perpétré par un tueur en série. Le documentaliste veut écrire un article mais demande que Karen le signe : Un tueur imite à la perfection les plus grands tueurs en série en réalisant une mise en scène strictement identique. Karen préfère attendre. Mais quand deux autres meurtres font leur apparition, elle contacte Ray Irving. Son enquêteur ne peut pas se tromper, il connait tout par cœur, il s’appelle John Costello.

Quelle idée géniale que ce tueur qui copie à chaque meurtre le scenario d’un meurtre précédent perpétré par un tueur en série ! Mais avoir une excellente idée ne suffit pas pour faire un bon roman. Et tout le talent de Roger Jon Ellory est bien de mettre en avant ses personnages, laissant le tueur œuvrer dans l’ombre. En ce sens, ce roman apparait comme un formidable roman psychologique, mâtiné d’une tension permanente.

Car les trois personnages ressemblent comme trois gouttes d’eau à ce qu’est une grande ville comme New York aujourd’hui : une fantastique mégalopole où tous les quartiers sont isolés les uns des autres. Ray Irving, vit reclus, seul depuis la mort de sa femme. Karen Langley, à la tête de la rubrique faits divers, donne tout à son travail et n’a pas le temps pour autre chose. Quant à John Costello, depuis la mort de Nadia, ressemble à un expert des tueurs en série, mémorisant tous les assassinats et ne fréquentant personne à part Karen. Ces trois personnages vont évoluer dans une horreur, un mystère insoluble.

Si certains passages peuvent paraitre un peu longs, Roger Jon Ellory arrive à faire monter le stress et je peux vous dire que les deux cents dernières pages, qui concernent le meurtre d’une famille complète comme cela a été fait dans l’affaire d’Amityville sont un pur chef d’œuvre de littérature à suspense, passant d’un personnage à l’autre, décrivant par petites phrases l’action, et tenant le lecteur en haleine.

Quant à la fin, elle est d’une logique implacable, même si on ne sait pas jusqu’au dénouement l’identité du coupable, même si on ne connait pas les motivations du coupable. Mais peut-on réellement donner une explication rationnelle à quelque chose d’irrationnel ? Ce roman est un livre marquant, éprouvant, inoubliable, un nouveau grand roman écrit par cet auteur qui n’arrête pas de me surprendre à chaque lecture.

Ne ratez pas les avis de Yvan, Stelphique et Mimipinson

De mort naturelle de James Oswald (Bragelonne)

Pour l’inauguration de sa nouvelle collection, Bragelonne nous propose la découverte d’un nouvel auteur, et un nouveau personnage récurrent, Tony McLean. Ce roman doit son succès outre-manche grace à sa vente en autoédition, et s’il ne m’a pas paru parfait, il est suffisamment intéressant pour me donner envie de poursuive l’aventure pour son prochain roman à paraitre bientôt.

Nouvellement promu au grade d’inspecteur à Edimbourg, Anthony McLean se lève ce matin là avec la volonté de bien faire. Quand il aperçoit un cordon de police dans une maison proche de chez lui, il songe à bien faire en visitant les lieux. C’est sa première rencontre avec son collègue Duguid (surnommé Dugland ; personnellement, j’adore !), à propos du meurtre horrible d’un richissime banquier Barnaby Smythe. Alors que McLean ne veut qu’apporter sa connaissance du quartier, Duguid voit en sa présence une concurrence désagréable.

D’un caractère bien trempé mais malgré cela respectueux de la hiérarchie, McLean est avant tout un excellent professionnel. Là où il imaginait un poste avec plus de responsabilités, il se retrouve surtout avec plus de paperasse et une équipe réduite à 2 personnes à diriger, Bob Laird et je tout jeune Stuart McBride.

McLean n’a pas le temps de souffler qu’on l’informe qu’on a retrouvé un corps de jeune femme sur un chantier. En fait, il s’avère que dans la cave, les ouvriers ont découverts un mur derrière lequel il y avait une chambre secrète. Le corps, qui date de quelques dizaines d’années a été mutilé et cloué sur une croix. Le corps semble avoir été remarquablement conservé. Puis, d’autres corps atrocement tués viennent s’ajouter au travail déjà considérable du poste de police. McLean va devoir démêler ce sac de nœuds.

Il semblerait que cette année, nous ayons droit à beaucoup de nouveaux personnages récurrents. James Oswald débute donc une nouvelle série avec un inspecteur dont on ressort avec plus de questions que de réponses. Et c’est bien là l’intérêt des séries à suivre. De ce point de vue, l’inspecteur McLean est suffisamment complexe pour donner de la matière dans les prochaines enquêtes.

A travers ce premier roman, on peut dire que James Oswald a de la suite dans les idées. L’intrigue est incroyablement complexe et incroyablement bien menée. Au début de ma lecture, j’ai trouvé ce roman lent. Je l’ai donc arrêté puis repris et je dois dire que j’ai bien fait de persévérer. Car ce roman s’avère un polar redoutable de par son scenario, avec de nombreux personnages fort bien décrits. Et on y trouve une petite touche de fantastique, qui vient agrémenter le tout. Pour un premier roman, c’est plutôt impressionnant, bien que cela eut pu être plus simple d’accès pour le lecteur lambda.

Dans les avis des amis Jean Marc, Claude Le Nocher ou Velda, on peut y lire des références à John Connoly ou Ian Rankin. De Rankin, James Oswald a la facilité de peinture des personnages et la complexité des intrigues. De Connoly, il a cette faculté de peindre des scènes angoissantes et très visuelles et il s’est approprié cette touche de fantastique. Ce premier roman, pour impressionnant et ambitieux qu’il soit, s’avère donc un premier épisode encourageant, suffisamment emballant en tous cas pour que l’on ait envie de continuer l’aventure avec l’inspecteur McLean.

Art brut de Elena Piacentini (Ravet Anceau)

Ce roman là, vous aurez du mal à le trouver, car, sauf erreur de ma part, il est épuisé et ne sera pas réédité … pour le moment. Voici donc la deuxième enquête du commandant Pierre-Arsène Leoni, flic d’origine corse en poste à Lille.

D’ailleurs, Ce roman commence avec un Pierre-Arsène en demi-teinte. Il vit avec Marie, rencontrée dans le précédent roman, Un Corse à Lille, et donc, Mémé Angèle, sa grand-mère qui l’a élevé, a décidé de faire ses bagages pour retourner dans son île natale. Ensuite, Marie a décidé de laisser libre cours à son esprit humaniste et s’est envolée pour le Sri Lanka, où elle a ouvert un orphelinat. Heureusement, le travail est là pour occuper son esprit chafouin.

Une statue est déposée devant le Musée des Beaux Arts de Lille. Cette œuvre en trois dimensions est la reproduction du tableau de Francis Bacon, Le pape qui hurle. Sauf, qu’en y regardant de plus près, on s’aperçoit que cette sculpture est faite à partir d’un corps. Voilà une énigme bien étrange, et une étrange façon de montrer un cadavre.

Les pistes sont nombreuses : Est-ce un collectif d’artistes en mal de reconnaissance ? A-t-on voulu faire pression sur le directeur du musée Denis Hennaut, dont le père s’est suicidé après une vente de tableaux de maîtres ? Ou bien la personne visée était-elle tout simplement le corps retrouvé, celui d’une SDF nommé Félix Renan, qui avait des antécédents de pédophile ? Voilà une enquête bien complexe à résoudre.

Pour cette deuxième enquête de Pierre-Arsène Leoni, la part belle est faite à l’intrigue. D’un simple meurtre, l’auteure complique les choses en multipliant les pistes et les personnages de façon à embrouiller le lecteur. Il est à noter que les membres de l’équipe de Leoni prennent de l’importance, leur personnalité prend de l’ampleur. On a vraiment l’impression de vivre au milieu de ce commissariat avec leurs soucis, leurs problèmes et surtout, on a l’impression de les avoir côtoyés depuis toujours.

Si l’enquête parait étrange, le meurtre bizarre, on se dit que la partition qui parait simple est en fait bien compliquée. Le sujet avance surtout grâce à des dialogues très bien faits, qui servent aussi à positionner les psychologies des personnages, et c’est très bien fait ; je dirai même que cette justesse dans la peinture des psychologies humaines est la marque de fabrique de Elena Piacentini.

Et puis, il y a cette incursion dans le monde des arts. Personnellement, je suis une bille en peinture ou en sculpture, mais certains passages décrivant des œuvres d’art sont d’une beauté époustouflante. De même que le personnage de Leoni est d’une humanité attachante. Avec ce deuxième roman, Elena Piacentini signe une enquête policière empreinte d’humanité et de beautés qui lance cette série sur de bons rails.

Ne crains pas la faucheuse de Alexis Aubenque (J’ai lu)

Alexis Aubenque est bien connu des lecteurs de polars, car c’est un auteur prolifique (il sort deux romans par an) et écrit des histoires qui se situent en général aux Etats Unis. Ce que j’aime chez cet auteur, outre son extrême gentillesse, c’est cette volonté de raconter des histoires dans le seul but de distraire ses lecteurs. Si je peux vous donner un conseil, ou plutôt devrais-je dire un ordre, c’est : Courez acheter ce roman car c’est une formidable réussite !

A la suite de son changement d’affectation, le lieutenant de police Gregory Davis quitte sa ville de San Francisco pour Pacific View, une destination qui doit lui permettre de tourner une page sur son passé douloureux. En effet, il vient de perdre sa femme quelque temps auparavant, et doit s’occuper de ses deux enfants Raphaël et Penny. Raphaël a 17 ans et ne demande qu’à s’émanciper ; Penny 8 ans est une petite fille calme à qui sa mère manque beaucoup.

Pacific View, petite station balnéaire calme de 42000 habitants doit leur permettre d’aborder une vie plus sereine. Mais Gregory Davis a aussi postulé pour ce poste afin de pouvoir toucher l’héritage de l’oncle de sa femme, qui était immensément riche. D’ailleurs, ils débarquent dans une propriété digne d’un château et tout semble s’annoncer sous les meilleurs auspices.

Le lendemain, lundi 6 juillet, Gregory Davis débarque au poste de police et fait connaissance avec ses nouveaux collègues. Certains sont indifférents, d’autres plus agressifs tel Barney Simpson qui juge que Veronica Bloom, qui élève seule son enfant, aurait mérité ce poste. Mais la séance de présentation est écourtée en raison d’un meurtre que l’on vient de découvrir : Garth Nolan vient d’être retrouvé dans sa baignoire horriblement mutilé.

Il faut aussi que je vous parle de Faye Sheridan. Elle est journaliste pour le San Francisco Chronicle, et comme il ne se passe rien à Pacific View, elle est frustrée que rien ne se passe. Célibataire, amie d’enfance de Veronica, elle habite dans une caravane en compagnie de son chien Riggs. Tous ces personnages vont être confrontés à une enquête bien complexe qui risque d’impliquer de hauts dignitaires de la ville.

Dans ce roman, Alexis Aubenque a écrit ce que je considère comme son meilleur roman à ce jour. Et ce qui me remplit de joie, c’est que c’est le premier tome d’une nouvelle série, ce qui augure bien du plaisir à venir. Car ce qui retient l’attention dès le début de ce roman, ce sont les personnages, fort bien décrits, avec juste ce qu’il faut de psychologie, de qualités et de défauts, de parts d’ombres aussi vis-à-vis de leur passé respectif.

Ensuite, la narration passe d’un personnage à l’autre avec une facilité qui est une marque des grands auteurs. On reconnait très facilement chacun des personnages, on suit l’intrigue sans aucune difficulté et je dirais même que le style simple de l’auteur fait qu’il nous donne envie de poursuivre la lecture, sans jamais s’arrêter.

Enfin, à coups de chapitres relativement courts, d’une dizaine de pages environ, Alexis Aubenque trouve sans cesse des rebondissements qui font que l’on est tout le temps sur le qui-vive. Avec une trame de fond concernant la résolution du (des) meurtre (s), le mystère n’en est pas moins épais concernant chacun des personnages et le lecteur que je suis se pose plein de questions, en imaginant toutes les possibilités … mais le savoir faire de cet auteur n’est plus à démontrer et nous n’aurons pas les réponses tant attendues. Par contre, nous aurons envie de vite revenir à Pacific View pour avoir les fins mots de ces histoires. Pour un nouveau cycle, c’est un coup de maitre, un excellent roman de suspense.

Ne ratez pas l’avis de l’oncle Paul qui confirme mon avis

Les autres romans que j’ai chroniqués de cet auteur sont :

Stone Island ;

Canyon Creek