Pour ce mois de novembre, les billets publiés vont vous donner des idées de lecture mais aussi des idées de cadeau de Noël, puisque j’aurais abordé beaucoup de genres différents, de la littérature blanche au thriller. Faites votre marché !
Je tiens à vous faire remarquer que l’ordre d’apparition est par genre puis par ordre alphabétique de nom d’auteur. Je vous souhaite de bonnes lectures.
Commençons par un premier roman, dans le genre Polar noir avec Le fric ou l’éternité de Paul Chazen (Jigal). Le narrateur nous décrit sa vie de tueur à gages, profession qu’il a adopté par hasard, par manque de débouchés ou d’envie. Si le roman est court, il impressionne par sa maitrise et par ce qu’il sous-entend de notre société.
Cela ne doit pas vous surprendre, j’adore les comédies et je vous en propose deux ce mois-ci. Aimez-vous les uns les autres de James Holin (Editions du Caïman) propose une négociation autour d’un héritage dans une famille qui représente une bonne partie des strates sociales actuelles. Les situations hilarantes, les nombreux rebondissements et les dialogues savoureux font de ce roman un pur plaisir de lecture.
La dernière aventure en date de Requiem, Sur des Breizh ardentes de Stanislas Petrosky (Eaux troubles) nous emmène dans un EHPAD et Stanislas Petrosky utilise tout son talent pour déployer une intrigue hilarante (et de mauvais goût pour les âmes sensibles), ce qui nous (me) garantit un éclat de rire par page.
Je n’avais pas trouvé le temps de le chroniquer quand il est sorti en grand format, et je profite de sa sortie en format poche pour parler de L’âme du fusil d’Elsa Marpeau (Gallimard Folio), un Polar rural très immersif, au rythme lent mais avec une fin remarquablement bien trouvée. C’est une nouvelle réussite à mettre au crédit de cette auteure.
Le « Oldies » de ce mois se trouvera au rayon Littérature. La douleur de Manfred de Robert McLiam Wilson (10/18) aura réussi à me choquer par son sujet, mais aussi et surtout par cette façon de présenter ce vieillard aux portes de la fin de sa vie, que l’on va plaindre dans un premier temps avec d’éprouver une féroce haine contre ce salaud. Très fort.
Après son premier roman policier original et plein d’humour, l’auteur nous propose un Polar social avec Je crois que j’ai tué ma femme de Frasse Mikardsson (Editions de l’Aube). Partant d’une affaire criminelle réelle où un homme a tué sa femme, il aborde les sujets actuels de meurtres familiaux et de l’égalité des sexes, dans un roman engagé tout en insistant sur la difficulté de régler ces problèmes sociétaux.
Comme à son habitude, Muriel Mourgue nous offre avec La loi des vents tournants de Muriel Mourgue (Encre Rouge éditions) un roman policier classique, positionné dans un futur proche. Il s’agira ici de découvrir l’assassin de la femme du premier ministre et on n’y trouvera aucune effusion de sang, juste un scénario mené de façon fluide avec un personnage récurrent que l’on a plaisir à retrouver, Angie Werther.
Si les thrillers ne sont pas ma tasse de thé, je dois dire que deux d’entre eux m’ont emballé. L’illusion du mal de Pierluigi Pulixi (Gallmeister), la deuxième enquête de Mara et Eva, respecte les codes du genre, impose un rythme haletant et pose la question des moyens insuffisants de la justice et le risque que le peuple veuille se faire juge. L’aigle noir de Jacques Saussey (Fleuve Noir) nous envoie à la réunion dans une aventure prenante et détaille les différents trafics, de la part d’un auteur dont on ne parle pas assez.
Avec le dernier Sycomore, j’avais découvert un auteur et un personnage auprès duquel on prend un grand plaisir à suivre ses enquêtes. C’est ton nom de Laurent Rivière (Toucan) confirme tout le bien que j’en pensais ; une nouvelle fois, j’ai aimé les balades dans le Morvan, cette histoire d’orphelins placés pour contrer l’exode dans les années 80 et les atermoiements du personnage principal Franck Bostik à prendre contact avec son fils, âgé de 12 ans, dont il n’avait pas connaissance.
Avec du retard cette année, je vous ai concocté quelques Nouvelles de chez Ska. Vous aurez l’occasion de découvrir des auteurs tels que Régine Paquet, Alain Emery, Claude Picq, Aline Tosca, Sébastien Gehan, Jean-Hugues Oppel, Pierrisnard et Gaëtan Brixtel.
Le titre du Chouchou du mois revient donc à L’or vert du Sangha de Pierre Pouchairet (Alibi), parce que ce roman qui mélange roman policier et politique, écrit comme un thriller nous permet de découvrir l’Afrique, même si le pays du roman se veut fictif. Autant par les personnages, les situations, les rebondissements et la vision d’une Afrique pillée, esclave moderne, ce roman me parait indispensable et le meilleur de l’auteur prolifique qu’est Pierre Pouchairet à ce jour.
J’espère que ces avis vous auront été utiles dans vos choix de lectures et de cadeaux. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour le bilan de fin d’année. En attendant, n’oubliez pas le principal, protégez-vous, protégez les autres et surtout lisez !