Je vais attendre un mois avant de vous seriner avec les messages du genre : « C’est bientôt Noël ! », « Achetez des livres pour Noël ! » et autres. Et honnêtement, plutôt que d’allumer la télévision et de subir l’actualité déprimante, le bon remède me (nous ?) pousse vers la fiction et de bons romans. Parmi les billets publiés ce mois, vous pouvez aisément faire votre choix.
L’avantage de relire de « vieux » romans, c’est de tomber sur des pépites. C’est le cas de l’extraordinaire La conspiration des ténèbres de Theodore Roszak (Livre de Poche), auquel on croit dès les premières pages et qui est un formidable hommage aux créateurs, aux artistes. Il plonge dans le domaine des experts du cinéma, créé un personnage imaginaire et débouche sur un complot incroyable. Et pourtant, on y croit, on plonge dans la folie de l’auteur et ce roman mérite un énorme Coup de Cœur !
J’avais eu un avis mitigé sur son premier roman, j’ai été emballé par Jusqu’à la corde de Lionel Destremau (Manufacture de livres). L’auteur reprend le même principe d’un pays imaginaire aux noms de ville étranges, aux noms de personnages décalés et nous créé une multitude d’itinéraires de personnages pour former un tout qui débouche sur une intrigue diablement dramatique. Quand l’imagination de l’auteur prend le pouvoir ! je vous conseille de découvrir l’univers de cet auteur.
J’ai beaucoup réfléchi lors de la rédaction de mon avis sur Pour mourir, le monde de Yan Lespoux (Agullo) ; j’avais peur que l’on prenne mes élucubrations comme de la complaisance, puisque Yan Lespoux est le boss du blog Encoredunoir. Il faut pourtant reconnaitre le souffle des grands romans d’aventures dans les itinéraires de ces trois personnages, la grande qualité littéraire de sa plume et la documentation historique sans faille. Au final, c’est un sacré premier roman !
Le boss des éditions du Caïman est aussi un auteur de polars. Son petit dernier Le teorem des grands hommes de Jean-Louis Nogaro (Arcane 17) nous plonge dans une intrigue foisonnante où un journaliste et son ami enquêteur sont poursuivis par la police et par une organisation occulte. C’est du costaud du début à la fin.
Le manoir des glaces de Camilla Sten (Seuil – Cadre Noir) m’a donné l’occasion de revenir en Suède et de découvrir une auteure, fille de la célèbre Viveca Sten. Sans être le polar de l’année, l’intrigue redoutable et diabolique l’emporte sur les quelques défauts dans un huis-clos frigorifiant.
Les loups de Benoit Vitkine (Livre de Poche) écrit avant l’invasion russe imagine l’élection d’une femme à la tête de l’état ukrainien et raconte les trente jours avant son investiture sous la forme d’un compte à rebours. Ce roman fictif nous éclaire sur la difficulté de ce pays à s’émanciper de l’ogre russe et à se sortir de la spirale de la corruption.
Les terres animales de Laurent Petitmangin (Manufacture de livres) nous plonge dans une zone interdite, radioactive après un accident nucléaire. Un groupe de personnes refuse de partir et s’accroche aux trois années de survie qu’il leur reste jusqu’à ce qu’un événement bouleverse tout. Voilà un roman subtil, imagé, simple et juste beau sur l’Homme face à ses problèmes.
Le titre du chouchou du mois revient donc à Le bon camp d’Eric Guillon (Nouveau Monde – Sang Froid) parce que les romans abordant les liens entre la résistance pendant la guerre et l’avènement de la pègre qui a suivi sont rares ; parce que par son langage parlé, il nous présente un personnage auquel on croit et on le suit dans ses (més) aventures. Ce roman mérite son titre, c’est typiquement le type de roman que j’aime.
J’espère que ces avis vous auront été utiles dans vos choix de lectures. Je vous donne rendez-vous le mois prochain pour un nouveau titre de chouchou du mois. En attendant, n’oubliez pas le principal, protégez-vous, protégez les autres et surtout lisez !